f 1.4 R E L I G I O N tr
de sa course; Mais quand la lune réunie
au soleil abandormoit l’Olympe à la
nuit et à'ses en la ns, c’est alors que
le ciel allumoit tous ses feux, et qu’un
Uranns étaloit tous ses dianians sur la
toilette de la nuit.
Un sur-tout, plus brillant, plus gros
que tous les autres, étincelle de mille
couleurs, qui en un instant 'se succèdent,
semblables à celles de la pierre
transparente taillée à facettes ; c’est
Sirius , on la belle étoile du grand-
chien , celle à qui s’unit le soleil lorsqu’il
lance ses plus grands feux et
qu’il s’est approché le plus près de nos1
régions ; il est le chef et comme le
roi des astres, que le Dieu principe de
la lumière a établi pour veiller sur
eux (i). Àinsil’ont considéré les Perses ;
les Egyptiens en firent aussi le gardien
de l’Olympe, leur Dieu Anubis, le fidèle
compagnon d’Isis.
Devant lui marche Orion , ou le plus
vaste, le plus brillant groupe d’étoiles,
celui qui occupe le plus beau cliainp
des cieux. En effet, on y remarque
deux étoiles de la première grandeur,
l ’une rouge , l’autre d’une blancheur
éclatante ; plusieurs de la seconde grandeur,
et un très-grand nombre de la
troisième. Il a dû fixer tous les regards.
Orion est placé près du point du ciel
où se trouve le soleil , lorsque le jour
reprend son empire sur la nuit : aussi
l ’appela-t-on lé compagnon fidèle , ou
le chien d’Orus ,- ou du Dieu-soleil du
printemps ; comme on appela l’ourse
placée vers le N ord et qui se lève avec
les signes d Automne, ou avec les signes
du retour des ténèbres , le chien de Typhon
(2). Orion se trouve donc uni au
soleil et absorbé dans ses rayons, durant
tout le temps que le soleil met à parcourir
les signes du printemps, et que la Nature
s’embellit et se régénère sous ses
rayons féconds.
Il a au-dessus de sa tête le superbe
(i)Plnt. de Isid. p. 370.
(î ) Plut, de Isid. p. 55p.
N I V E R S E L L E .
signe du taureau générateur, on de
l’Apfs Egyptien , qui porte sur son front
les hyades,remarquables parleur forme,
semblable à celle d’un V, et par la belle
étoile rouge de première grandeur, qui
en fait partié , et que les Romains ap-
pcloient Paricilienne, et les Arabes
Aldébaran. Il a aussi sur son dos les
Pléiades , filles d’Atlas, ou du pôle ,
dont l’assemblage serré et brillant forme’
un des groupes d’étoiles le plus aise à
remarquer; aussi est-il^connu de tout
le monde. Le peuple l’appelle Poussi-
nière ; effectivement on pu les comparer
à une troupe de petits poussins, qui
se pressent en foule autour de leur
mère. La liaison de cette constellation
avec le soleil printanier (3) , avec les besoins
de l’agriculture et de la navigation,
l’a fait singulièrement observer et
rendu très-fameuse chez les anciens
poètes.
Les mêmes raisons Ont dû faire remarquer
ce beau pentagone d’étoilés
placées au-dessus du point équinoxial
au Nord , comme Orion l’est au-dessous
et au Midi, et qui renferme a un de
ses angles une superbe étoile de couleur
jaune, qui tons les ans préeédoit
immédiatement l’aurore et le lever du
soleil, le j onr de l’équinoxe , lorsque ce
point d’égalité répondoit an taureau ,
c’est-à-dire environ deux mille cinq cens
ans avantnotre Ere. Sa fonction de guide
du soleil la fit nommer le Cocher du char
de l ’astre du jour ; et cette belle étoile,
qui présidoit à l’aurore du printemps,
fut la chèvre nourricière, qui allaittoit
le roi de l’Univers et qui repan doit la
fécondité sur la Nature , dont sa corne
contenoit les richesses et l’abondance.
Tonte cette partie du ciel qui s’étend
du Midi au Nord, depuis les pieds
d’Orion jusqu’à la tête du cocher , dut
se faire remarquer , non-seulement par
* l’éclht des astres qu’elle renferme , mais
encore par sa liaison avec la végéta-
(3) Theon. ad Arat- Phæn. p. 132,133;
R E L I G I O N Ulion
renouvelée , et avec le retour du
beau temps et des longs jours.
Ces astres devront donc fixer sur-tout
notre attention dans nos recherches ,
puisqu’ils ont dû fixer celle des anciens.
Ils doivent avoir eto 1 objet d’un grand
nombre de tableaux et de statues de
chants et de fictions religieuses, et conséquemment
ils nous donneront le mot
de beaucoup d’énigmes.
La même remarque doit s’appliquer
aux astres voisins du point équinoxial
d automne , par la raison qu’ils étoient
causés d effets tout contraires. On y
distingue entr’autres une certaine suite
d’étoiles rangées circulairement et imitant
assez bien la forme d’une couronne
; 011 1 appela la couronne , et
comme elle est dans le voisinage du
Nord , on lui ajouta l’épithète de boréale,
pour la distinguer d’un autre
assemblage assez semblable, mais moins
lumineux, qui se trouve au midi et passe
jieu d heures après elle au méridien.
Cette couronne boréale est placée
entre deux belles étoiles de première
grandeur , qui n’en sont pas très-distantes
, l’une rouge et l’autre blanche ,
qui se lient comme elle à l’équinoxe
cl automne ; c’est ce qu’on a appelé
1 arcture et la lyre ; elles sont très-
iaineuses dans les anciens calendriers.
' " - -• '
Le solstice d’hiver eut’ aussi, ses
astres , tels que ceux de la constella-
uon de 1 aigle , qui forment une ligue
droiterie trois belles étoiles, dont celle
ira milieu est de première, grandeur;
ei oh sont suivies d’un lozange d’étoiles
aussi huilantes que les Pléiades, assez
ei'jxf663’’ quoique plus éloignées entre
L immense carré de Pégase, q.uj les
suit, dut aus^i se faire remarquer. Son
ever du soir d’ailleurs annonça longtemps
le solstice d’été.
, a constellation de Cassiopée , qui
1 senIei image d’une clause ren ver-
f- e ’ et m circule toujours..en ôpposi-
con ayeç. Lç çharriqt autour dp pôle,
N I V Ë R ~S £ L L -E. . .u 7
qui depuis bien des siècles se trouve
entre ces deux constellations , et à-peu-
près à égale distance de l’une et de
l ’autre ; dut fixer aussi les regards des
observateurs , d’autant plus qu elle étoit
du petit nombre de constellations , ou
de groupes d’étoiles , qui ne se cou-
choient jamais.
Le triangle placé sur le bélier et
près des limites équinoxiales ,. se lit
remarquer par sa forme dont il tira son
nom , et sur-tout par sa position. Il en
fut de même de la suite ou série recourbée
d’étoiles, que comprend l’image
de Persée ; ainsi que des trois bel les
étoiles qui, placées à des distances
égales , remplissent l’intervalle qui se
trouve entre lui et le grand carré de Pégase
, dont une d’elles fait l ’angle.
Nous ne prétendons pas ici donner
une description complète des constellations
, telles qu’elles ont été groupées
par les anciens Astronomes ; mais offrir
les différens tableaux des groupes qui
se présentent d’abord à l’oeil , sans
songer aux figures symboliques qu’on y a
par la suite appliquées. C’est une esquisse
du ciel considère indépendamment des
figures ou images Astronomiques et tel
que nos yeux le voyent. Les couleurs, les
grandeurs apparentes des étoiles , les
figures géométriques , qui se présentent
.naturellement, et surtout leur voisinage
près des points équinoxiaux et solstî-
tiaux , voilà .ce que nous avons fait remarquer
, parce que c’est ce qui lés a
fait remarquer ellès-mêmes.; c’est-là ce
qui les a fait choisir, comme autant de
points fixes, qui dévoient servir à déterminer
la marché progressive du soleil
, dé la lune e.t.dës cinq autres astres
mobiles , .et coniéqneriiment celles du
temps, de l'année, des saisons et des
heures , et par une suite nécessaire celle
de la végétation , de la chaleur et du
froid , des vents, des ’ tempêtes , des
tonnères , et en général de tous les
effets , qu’engendre le temps durant la
révolution annuelle du soleil.
, 0p. ' dut. »9$$ remarquer, que l’hiver
P 1