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aux cieüx. On dit aussi de cet aigle (1),
qu’il a voit nourri Jupiter naissant, parce
que c’étoit dans le signe du Capricorne
ou du solstice d’iiiver, que l’on faisoit
naître le Dieu du jour, comme nous le
verrons dans la fable de Christ , et
comme nous l’avons déjà dit ailleurs.
En suivant donc la marche de l’aine
universelle du monde, laquelle , selon
Macrobe (a)', se reconnoît au mouvement
des sphères, et sur-tout dans
celui du soleil , dans la succession des
levers et des couchers des astres, et dans
leurs retours périodiques , on voit aussitôt
sur quels rapports Astronomiques
porte tout le système des différentes
métamorphoses-de. l’ame du monde,
appelée Jupiter par les plus anciens
Théologiens, et placée dans le soleil,,
comme dans son siège principal. On
appliquera le même principe de décomposition
aux métamorphoses de Bâç-
chus, à celles de Vischnou chez les Indiens
, etc., et on verra, que1 le ciel
fournit la solution de la plupart des
énigmes sacrées, qui sans cette clef resteront
toujours -inintelligibles, , et ne,
formeront .jamais un ensemble,*, qui découle
d’une seule et unique idée Cosmogonique.
Ainsi les constellations et les signes
nous serviront à découvrir la raison
des attributs variés , qu’on donnoit au
même Dieu, ou à l’aine unique du monde,
durant une de ses révolutions, et celle des
formes différentes par lesquelles on la
faisoit passer, sous chaque époque du
temps générateur de toutes choses. ;
On y trouvera aussi l’origine du culte
des animaux consacrés dans les , temples
de l’Egypte,- et qui animés parla grande
ame'sgmbloien t recevoir spécialement ses
émanations , lesquelles s,e transmettoient
jusqu’à eux par les images célestes , qui
leur ressemb!oient et qui influoient sur
eu£. Ainsi l’ameuniverselle, concentrée
en partiedans le Bélier ou le Tngneàù oé- (i)*
( i) Germ. c. 28, Eratcsth. c\ "30.’
fl») Macrok. Soin'. Scip. 1. 2 , ’c.4i (5. !
leste, jaillissoit de son foyer eîl rayon,
qui se reposaient sur le. bélier de Thèbes'
ou sur le boeuf de Memphis , qui |e,
représentaient sur la terre, et qui étoiem
soumis à leur action , par une suite
de l’influence qu’avoient les formes
célestes sur les formes terrestres, dans
le système des Astrologues. L’expli.
cation que Lucien donne du culte sym.
bolique des Egyptiens , et de -l’origine
des hommages, qu’ils rendaient auxani.
maux sacrés ,_ porte entièrement sut
cette supposition Astrologique (3).
L ’explication des allégories sacrées,
ou des fables théologiques , par l’aine
du monde , est d ’autant plus admissible,-!
que c’étoit là , suivant Macrobe (4j.fi
que s’arrêtoit , ia Mythologie- , dont
les fictions ne remontaient pas plus
haut, que les puissances aériennes, et
éthérées, et que l’ame universelle,et les
âmes particulières, qui en sont une émanation.
L’ame du monde, est la nature
elle-même , toujours agissante par les
sphères*célestes , que. l’ame meut, et qui
ne-font que ,-enivre l’impulsion victorieuse
qu’elle . leur imprime. Dans le
système de l’Astrologie , soit naturelle,
soit judiciaire , tout se fait par l’activité
du ciel.et des corps divins, qui le com;
posent. Mais le ciel lui- même réagit,
que: par une suite de l’activité de famé
du monde. Çe sera donc à l-ame du
monde , que nous attribuerons tous les
effets, que jusqu’ici nous avions attribués ,
au ciel. C’est à elle, que nous; rapporterons
tontes les variations | et, tous les
changemens, qu’apporte dans la nature
sublunaire la marche du ciel et celle
des différens corps--célestes qui,, .avec
le soleil, la modifient. Car, comme nous
l’avons déjà observée’étrçût d.aiis.lc ciel
ides planètes, et sur-tout dans;celui,des
fixes , qu’étoitle principal siège, de l’an»
motrice du monde , et de la force qw J
régloit tous les différens’ moûVemèns du
ciel, cL’ttù dépendoient ceux des éléruMS
(3) Lucian. dé Astrolog. p. 986.
(4) Macrol?. Som. Scip. 1. 1 * c. a.
et de toute la nature infe'rieure. C’étoit
[jansîe ciel des fixes, suivant Gicéron (1),
hue l’on plaçoit la Divinité suprême ;
R étoit ce premier Dieu élevé au-des-
L s de tous les autres,, celui qui les em-
fcrassoit. ou contenoit tous. Dans ce
|iel étoit le Zodiaque, une des premières
(pauses de génération , dans lequel
le s sept ' planètes-■ voyageaient, et-que
l’ame du monde tenoit dans un mouvement
éternel; Il étoit-un animal im-
fcortel, et diviri. ( J) s, qu’organisait
famé, du Inonde, et-qui produisoit, ou
fecueilloit: ern lui- .toutes.Tes ’ émanations
Variées desc différentes puissances , qui
bartagent la Nature de la Divinité ou qui
lii sont immédiatement soumises. Enfin
réunissoit en, lui toute la puissance
6e Jupiter , maîfirè et ame, du monde.
| Les principes;-théologiques,, que dé-
[eloppe Macrobe en,cet endroit, .sont
irés en grandè partie, de Plotin, que
Ion peut consulter en original, ainsi
lue son commentateur Marsilius Ficin.
jn y verra que le mouvement de rotation,
qui.est celui du.ciel et des.sphères , -
.s t une suite nécessaire; de ia nature de
faîne , qui l’obliget à tourner.,
Cette doctrine sur .l’amebdu ciel. ,et
les sphères , considéréeçomme.Uivinité
universelle -,, èst d’une haute antiquité ,
E nous, en .croyons Maimonide , qui la
Int remonter jusqu’aux anciens Saibéçjis,.
[ont elle étoit undes.prihoipaux dogmes.
Ees: Sabe.ens,,; dit-il ( 3 ) , appelojerït
^ieu, l’esprit durciel, ou Pâme’ ,qui le
peut. Et c’est par une suite de, cette
jPuiion ,- qu’il nous dit ailleurs , qu’ils
[egardoieiit les isphèrss _>et Tes: planètes
loinme autant de Die,ùi. -. . : U - r ,
(C. est-là cette ànciennèithéologié ,;'q«e
P-imée,, Platon , Speusippej Jaïublique.,
I aciobe Mares - Aurèlé , , et avant
px.Pythaeore > ont constamment ,en-
pignée: ’ lis vxmt .attribué, â Pâme dp
pQodei toutes«les f ondions , que - nous i
1 -) Maciob. îom. Scip. 1. i , c. -i 7t Cicer. Som.
EC1P- c. 4,
i1) Macrob. ibid.
àvons dit plus haut appartenir à la cause
active ou à Uranus, savoircelle.d’orgaui-
ser et de former lescorpsj ainsi nous pouvons
appliquer à l’ame universelle tout
ce que nous ayons dit, du, ciel et de
ses parties;- G’e(st ,à l’ame Universelle ,
suivant Platon, quia été confié le soin
de sformer les espèces mortelles, les
animaux aériens, aquatiques, et terrestres,
par lé secorfrs,et par l’action intermédiaire
des animaux célestes, et immortels
, c’est-à-dire, des astres , ageus
puissans de la fatalité ,:et.:dépositaires do
l ’énergie active d’Uranus. Par une fiction
poétique , Platon peint-la Divinité ,
qui présente aux Dieux célestes une
coupte , dàns laquelle étoit un mélange
des deux parties de l’ame du monde
auquel il ajoute, une*petite, portion du
feu principe intelligent , et il en; fait
uneseompositiôn particulière, d’onfurent
tirées les âmes humaines; Il en distribua
ensuite différentes portions dans les
astres , comme dans autant de chars de
feu, pour les promener dans l’Univers
;.et leur montrer les lois et le destin des
êtres. 0 n sént, qu'en écartant le voile
-allégorique , que ie .génie pqétique de
Platon à’ étendu sur ce dogme philosophique
, tout ce morceîu bien analysé
se réduit à dire, ce qu’a dit ensuite
Virgile , d’après. Fy thagorq (,j ) ,
que toutes les âmes sont une énianation
de, l’ame universelle , -et que. le mol,,
dahs lequel brillent les astres, où’ ellejs
sont distribuées, les précipite, dans la
matièresuivant une inarclie récriee
par le_ destin ,, lequel dépènd tout 'entier
;dii mônyemèHt.tdes .ÇoEps -célçstes-
•ll fesienehajne dans Ig^corps. mortels âge
: différens anhlfaux , j:usqu’à,,be;q,u’à la
.mort elles,soient réndueS.àce niême icjel
étaux astres, d ou ellesrcÆoient-,émanées.
Getten doctrine a;, été exprimée, dans
beaucoup.. d,e,, fables,,, qui, t i e n 4,1a
doç tiiiiéi secrète, - désrji-ays tèv§^,,f af t. idle
. A'.l r 'T;.: ; il ,’ t .-.fi {;{) C! ' > J
(3) Maimonid. Mor. Nevoch. partir', c. 70