par les lieux du soleil et de la lune dans
le Zodiaque ; ce qui fait le fondement
de tout le système Mythologique.
Cette seconde hypothèse, en nous laissant
tous les avantages de la première ,
nous fournira un instrumentdeplus, avec
lequel nous pourrons analyser la suite des
différentes métamorphoses , que la fable
attribue tfu Dieu moteur de toutes
choses , tel que Jupiter chez les Grecs ,
Vischnou chez les Indiens , Bacchus
chez les Arabes , etc. Ces métamorphoses
n’expriment autre chose, que la progression
de l’amenmiverselle sous différentes
formes , durant tout le temps que
le soleil met à parcourir le Zodiaque et
à fournir sa carrière annuelle : car Jupiter
est le nom que l ’on donna dans
l ’ancienne théologie au ciel et à l’ame
qui le meut (1) , si nous en croyons
Maçrobe. Ce savant s’appuie du témoignage
d’Aratus , dont le poème
sur les constellations débute par "ces
vers si connus : « Muse , commence
» par chanter Jupiter. Ce Dieu rem-
3> plit tout entier l’univers ; il circule
33 dans toutes ses parties, dans les eaux
» de la mer , dans les ports , dans
33 l’homme , qu’il organise , dans les
» astres qui guident et règlent ses tra-
33 vaux. 11 est le premier et le dernier
33 qu’on doive invoquer. 33 Après cette
prière aux Muses , le poète commence
son poème sur les raonvemens célestes ,
que Macrobe nous dit être produits par
l’ame universelle ; et il donne la description
des constellations , que le ciel
entraîne avec lui autour de l’axe du
monde, par son activité éternelle.
Jupiter étoit la même' divinité , que
le monde , dit. ailleurs Macrobe (2) , et
par le monde on entend ici le ciel.
Cette définition rentre dans celle que
les Perses (3) , suivaet Hérodote , don-
noient de leur Jupiter , qu’jls disoient
être lè même que le ciel , c’est-à-dire, (l)
(l) Macrob. Sont. Scip., I. 1 c. 17.'
£a) Macrob. Saturn. 1. r , c. 18.
\3) Voyez ci-4e$susj 1. i , c. 2*;
que cette voûte mobile , immense , éter-
nellement subsistante, que Pline appelle
la cause improduite et souveraine, enfin
Dieu. C’est ce monde Dieu, q«’£nnius
célébrait dans ces vers , que rapporte
Cicéron (4) : « Regardez ce ciel bril.
» lant et élevé , que nous invoquons
» tous sous le nom de Jupiter. » C’est
cet immense Dieu ', dont la substance
réside dans l’Ether , qui dans ses vastes
contours embrase toute la terre ; c’est
lui que vous devez appeler JupiterRH
et honorer comme Dieu , dit Euripide.
Sous ce rapport, Jupiter alors se confond
avec Uranus , et n’est plus qu’un
nom générique donné à la force active,
qui meut le ciel, qui agit dans le soleil,
qui se distribue dans le système planétaire
, dans les fixes , et de-là s’élance
dans toutes les parties de la matière, que
cette grande ame pénètre.
Les métamorphosés de Jupiter seront
donc les différentes formes , que prend j
le c ie l, ou la partie active du monde,
dans les différentes opérations , qui !
s’exercent par lui sur la matière, som
les différens aspects célestes. Ainsi au j
printemps , lorsque l’Etlier descend en
pluies fécondes au sein de son épouse (6),
pour me servir de l’expression de Vir- j
gile , et qu’il enrichit la nature de ses
dons précieux , au lever Héliaque de
Persée, placé sur le Belier ou Ammon,
ou sur le signe équinoxial, c’est Jupiter
alors, qui en pluie d’or vient féconder
la belle Danae , et donne naissance à
Persée.,
Le soleil , dépositaire^, de la force
active, qui meut la nature , entre-
t-il dans le signe du Taureau , où la
lune a son exaltation ? C’est Jupiter
Taureau , qui enlève la belle Europe
soeur du Serpentaire Cadmus , qui se
lève en aspect le soir avec ce même
signe. Le Taureau , qui lui servit dans
sa métamorphose ", brille encore allï
(4) Cicero de Nat. Deor. 1. 3, c. 16.
(3) Aîhenag.îeg. pro Christ, p. 20.
(6) Virgil. Georg. 1. 2, v. 324.
au tombeau de laquelle tous les ans ,
sous le signe du Taureau (3) on por-
toit quelques mottes de terre, détachées
du tombeau de ses enfans.
En plaçant le soleil au signe du Cancer
, domicile de Diane ou de la Lune ,
au-dessus duquel se trouve l’Ourse céleste
, Callisto , on verra comment ce
Dieu, sous les traits de Diane , s’unit
à Calisto , et la rend mère d’Arcas ( 4 ) ,
ou duBootès, qui la suit immédiatement,
et que l’antiquité Mythologique plaçoit
aux cieux à la suite de sa mère , changée
en ourse. Les sphères Persique et
Barbare d’Aben-ezra , donnent l’Ourse
pour Paranatellon au Cancer (5).
Arrivé à la Balance , le soleil s’unit
à la couronne d’Ariadne , qu’Ovide
appelle Libéra (6) ou Proserpine. Elle a
au-dessous d’elle le serpent d’Ophiucus ,
dans les replis duquel passe le soleil.
C’est alors que Jupiter, métamorphosé
en serpen t , couche avec la belle Proserpine,
et donne naissance à un taureau(7),
c’est-à-dire , à la constellation qui alors
ouvre la nuit, et qui se lève au moment
où le soleil se couche avec le Serpent
et avec la couronne d’Ariadne , Jjibera
ou Proserpine, f
Le soleil grrive-t-il au Capricorne ,
en conjonction avec la constellation de
l’Aigle, Paranatellon de ce signe , sur
lequel il passe au méridien, et avec lequel
il se couche, etqu’ilprécède à son lever?
C’est Jupiter métamorphosé en aigle, qui
ravit Ganymède , ouïe génie peint dans
le signe (lu Verseau , lequel suit toujours
l’Aigle dans son lever, et semble
être emporté aux cieux par * lui : car
les’Mythologues disent, que le signe ou
la constellation du Verseau est Ganymède
, fils de Tros , qui verse à boire
aux Dieux (8) , et que l’Aigle , qui est
au-dessus de lui, est l ’aigle qui l’enleva
(6) Ovid. Fast. 1. 3, v. 459, etc. Jiygin.Fab.
224, Lactanc. I. I , c. 10.
(7) Clem. Alex, in protrep. Arnob. Contr.
Gent. 1, j , p. 171.
f8) Theon, p. i3,Hygin. 1.2, c. 30.id. I. 2 ,c 30.
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