lève avec elle. Voici ce que; dit- Hyghi
sur le signe de l’Écrevisse , ou du Cancer
(x). Cet animal est celui qùi piqüoit
le pied d’Heràule, pendant son éom-
bat contre l’hydre de Lerne, et qu’Her-
cule enfin écrasa. Germanicus César,
Tliéon, Eratosthene, tous les Mythologues
s’accordent à dire ., qué le signe
du Cancer, où est l’Ecrevisse , renferme
l’animal fameux, sous ce nom,
dans le combat d’Hercule contre l’hÿ-
dre des marais de Lerne. Quant à
l ’Hydre céleste elle - même , voici ce
qu’en dit Théon. Cette constellation
f ut appelée XHydre par les Grecs ; c est
l'animal dont triompha Hercule (2).
Voilà donc évidemment trois animaux
célestes , qui ont été chantés dans les
Poèmes, sur les victoires d’Hercule;
savoir, l’Ecrevisse , le Lion , et l’Hydre,
et qui sont le sujet des deux premiers
combats d’Hercule , comme ils
sont les emblèmes célestes , qui correspondent
aux deux premiers .mois, L ’Ecrevisse
n’intervient ici , que parce que
c’est elle qui ramène par son lever
la constellation de l’Hydre sur l’horizon,
et qu'i lui rend la vie , lorsque le reste
de son corps est censé détruit, ou obscurci
dans les feux solaires , ce qui empêche
qu’elle soit jamais invisible toute entière
; c’est même là ce qui a donné
lieu à la fiction de la reproduction des
parties coupées dans le 1 corps de l’hydre.
Toutes les fois , en effet, que le
•Soleil rencontre sùr-sa routé une'constellation
, il l’éclîpSe toute entière dans
ses feux, lorsqu’elle n’a qu’une longueur
ordinaire, celle d’environ trentç
a quarante degrés ; et alors elle ne peut
être observée ni le matin ni le soir -,
parce qu’elle monte et descend pendant
le crépuscule, qui empêche quelle ne
soit apperçue. Mais quand la constellation
est très-longue , comme l’Hydre ,
alors elle n’est jamais éclipsée qu’en
(1) Hygin. 1. ï , ». 24. German. c. 10.
' ii) Theon,p. 122.Eratosth. c. ti.
(3) Hygin. J. J.
pàrtie ; et dans aucun cas , toutes les
étoiles qui la composent ne peuvent être
en même-temps absorbées dans les
sôlaires. Les premières parties1, qtiixut
été éclipsées, ont reparu avant que les
dernières soient visibles encore, et cette
disparition de toutes étant successive,
la constellation a l ’air dè se reproduire,
à mesure que le Soleil tend à la faire
disparaître. G’est ce qui arrive en par-
ticulier à l’Hydre, placée près dé la route
du Soleil, et qui s’étend - sous trois si-
gnes. Voici ce qu’Hygin dit des trois
signes (0), Cancer, Lion , et Vierge.
Le Cancer est placé, en partie , sur
la tête de l’Hydre ; le Lion est Conclu!
sur le corps de l’Hydre, jusqu’au milieu ;
la Vierge asôïî'corps, jusqu’à; la partie
inférieure, posé sur la Coupe, et
sur la queue de l’Hydre. Le même'
auteur nous donne la description de!
cette longue constellation-(p ) , considérée
dans ses rapports avec ces trois
mêmes signes ( 4 )• L’Hydre, dit-il, occupe
par son développement la s Ion- !
gueur de trois signes , l’Ecrevisse , le
Lion , et la Vierge. Theon (5) en dit
autant , et- il détermine l’étendue de
cette constellation, depuis le Cancer
jusqu’au commencement de la Balance]
et du Centaure ; c’est-à-dire , jusqu an
troisième signe, ou au troisième mois;
enfin , jusqu’à l’hommemonstrueux,que;
combattit Hercule après l’Hydre , savoir
, le Centaure dont nous parlerons
bientôt.
D’après cette position, et cétte longueur
donnée pour la constellation de
PHydre, dont le Goncher Héliaquetotal,
ou l'immersion entière et successive,
dans les feux sol-aires , durait plusieurs
mois -, il est clair que gtlJlwMy
le soleil atteignoit le Cancer, les étoile*
de la tête cfe l’Hydre disparoissoienf
dans ses feux , tandis que le restei d«|
son corps étoit encore visible-sur IL0-
W-Ibid. 1. 3-
(5) Theon. p. 158.
rizon au couchant, au commencement
j e la nuit. Le Soleil avançant dans
le Cancer, et dans le Lion, de nouvelles,
étoiles disparoissoient tous les
jours , et PHydre è’ènfonçoit de plus
eu plus dans lesfeux solaires. Néanmoins
cen’étoit que lorsque le Soleil étoit entré
danS_ le signe de la Vierge, que les
dernières étoiles de la queue s’éclip-
soient, et que, cette dernière partie disparaissant,
on pouyoit dire véritablement,
que l’Hydre entière avoit été
successivement éclipsée, et qu’enfin le
Soleil avoif achevé l’Hydre. Mais avant
que cette disparition totale des étoiles
delà queue arrivât, déjà le matin celles
de la tête avoient reparu , aussitôt que
le Soleil avoit été assez avancé dans le
Lion, pour que tout le Cancer et l’Hydre
se >,fussent le matin dégagés dés
feux solaires. Hercule ou le Soleil, alors
placé vers le milieu de l’Hydre qu’il éclip-
jsoit, voyoit d’un côté, le matin, la
tète de l ’Hydre déjà reproduite, et le
I soir sa; queue, .qui n’étoit pas encore
jcachée.-,L’incomcnode Cancer, qui la
| iaisoit revivre étoit pour lui, un ennemi
de, plug, qui s’unissoit à l’Hydre ;
j et c’est ce phénomène qu’on a voulu
| rendre dams fa fiction de l'Ecrevisse, qui
j secondoit l ’Hydre de Lerne , daîis la.
résistance,' qu’elle opposoit à Hercule.
C’est-là ce qui la fit mettre en action
uans le Poème des douze travaux avec
'hydre, qui a sa tête sous elle, et
! ij’Ù n’cst ramenée que par elle à la lu-
WiîSvOu sur l’horizon.,Ce fut à l’aide
ffux, qu’cvp/lu Hercule acheva la
! defaite de l’Hydre ; allusion visible à
; la chaleur , d,e :la .saison, depuis le Carne
t jjusqj^àjJ^, Ba|pnce ou à l’espace
' ydpçnd' à 1 jEféàAx-atus; fui donne (1)
1 f épithète ) d’LIydre brûlante , et brûlée,,
Parce j dit Théon (aj, elle répond
s*ê.ne9 d’Eté , et qu’elle semble
brûlée par les feùx ardens du Soleil,
(l ) Aratus, v. çip. -
[ P) V 597- Theon. p. ijo.
13) i Corinthiac. p. yq,
3aj
On ajoutait que la tête de l’Hydre étoit
d’or ; allusion manifeste à la lumière,
qui brille dans les astres et dans le Soleil.
C’est par cette même raison, que l’on
disoit que le Belier céleste avoit une
toison d’o r , et que la Biche , dont nous
parlerons bientôt , avoit des cornes
d’or.
On montrait en Grèce, le lieu où
avoit été nourrie l’Hydre, et cet endroit
étoit près du temple de Cérès et du
sanctuaire où l’on célébroit les mystères
Lernéens, en l’honneur de cette Déesse
(3 ) ; de manière que le sol de la Grèce
retraçait encore là l’image des Cieux.
Car Cérès est le nom de la Vierge céleste
,: sous laquelle est placée l ’Hydre
céleste et que parcourt le Soleil, lorsqu’il
consomme.son triomphe sur l’hydre
de Lerne, ou son second travail. Il
est bon d’observer , que cette même
Vierge porte aussi le nom d’Isis, de
cette Isis , qu’Hérodote confond avec
Cérès, et Plutarque avec Minerve, avec
cette Minerve, à qui Proclus assigne
pour, Apu céleste la Vierge. Or la fable
cfit (jTm ' 'ce fut Minerve , qui assista
Hercule dans son triomphe sur l’hydre
(4 ) ; ce qui nous donne encore tin
rapport de plus entre le Ciel et les
traits allégoriques de cette fiction.
Pausanias observe, que quoique l’hydre
n’ait qu’une tête (5 ), Pisandre, celui,
à qui. Strabon attribue le poème sur
Hercule. (6), en avoit imaginé plusieurs,
pour augmenter le merveilleux de la
fiction.
Troisième D iv isio n eu troisième
Travail. .
A la suite de ce second triomphe l
Hercule, dont les traits avoient été
empoisonnés par le. sang de l ’Hydre,,
arrive chez les Centaures. Effectivement
en sortant du signe de la Vierge, le
(4! Paus. Heluc. p. 16j.
(5) Corinthiac. p. oo.
(6) Strabon, 1.15 , p. 158.
Si a