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fléaux qui désolent la terre. Là s’opèrent
les grands chocs de la Nature en discorde
avec elle-même. Là se trouve la patrie
des vents ; là ils prennent chacun leur
caractère propre , ainsi que tous les
autres phénomènes météorologiques qui
influent comme causes sur la terre, ét
qui tiennent à la Nature et aux qualités
des vents qui les produisent.
Ce court extrait du chapitre de Pline
sur l’élément de l’air suffit pour nous
donner une idée des modifications variées,
que reçoit cet élément, et des
principaux phénomènes qu’il produit,
phénomènes qui deviennent autant de
causes dans la Nature sublunaire ,
et qui influent sur la terre et sur
les epux , et dans l'ordre de la végétation.
Parmi ces causes aériennes on distinguera
sur-tout les vents, les pluies
et le tonnerre. Les nuages sur lesquels
vient se peindre l’Arc-en-Ciel avec ses
sept couleurs fixera notre attention, et
on en verra naître une Divinité sous
le nom d’iris, fille de Thautnas , ou
de l’admiration que cause ce phénomène
(1). L ’élément humide, qui par
ses vapeurs fournit le nuage , qui se
résout en pluie, et sur lequel Iris étale
ses brillantes couleurs, ‘sera père de
Thaumas, ou l’aïeul d’iris. Sa mère
sera Electre, fille de l’Océaii, une des
Pléiades. Les vents auront des noms,
des images , d es autels ; et personnifiés
ils entreront comme causes naturelles
ou comme Dieux dans les allégories
sacrées. Borée ( 2 ) enlevera Orythie ;
il aura ses autels chez les Arcadiens,
et les Mégalopolitains lui sacrifieront
tous les’ ans, comme à une de leurs
plus grandes divinités (3). Zephyre sera
pn Dieu qui caressera Flore. AEoIe re-
gnera sur les vents ; et le lever de
tels ou tels astres déterminera l’époque
annuelle de leur retour. Alors 1 2 * 4
(1) Hesiod. Theog. v .’adj.
(2) Paus. He’ lac 1 , p. 166.
(.3) ,Id. Arcad. p. 266.
(4) Hesiod. V. 375.
on cherchera leur origine dans les cieur
et Astrée sera leur père. (6666) « Astrée'
» dit présiode (4)> marié à l’Aurore
25 fit naître les vents impétueux, Argestes
55 et Zéphyre, Borée et.l’humide Notas I
55 L ’Aurore accoucha encore de l’étoile
55 du matin, et des astres brillans dont
» le ciel est semé 55. Il est impossible!
de ne pas reconnoître ici une suite'l
d’idées physiques mises en allégories.
Cette filiation des vents, qui. tirentI
leur origine des astres, est consacrée!
dans Pline lui-même (5 ). Il a , comme!
le peuple , confondu ici les signes I
avec les causes, et il a cru que les vents |
pouvoient naître de l’action des étoiles!
qui, dans les calendriers anciens, fixent!
leurs retours par des levers et des,cou-1
chers. ( cccc ) C’est ainsi que les causes !
météorologiques se sont trouvées subor.|
données aux causes célestes et Astrologiques,
et que les Divinités de l’air |
se sont mêlées aux Dieux de l’Olympe |
clans leur généalogie, comme dans leur [
mariage , et dans leurs avant-ures allégo-j
riques. Ces quatre vents, que vient de |
nommer Hésiode (6), sont les seuls|
qui tirent leur origine d’Astrée , fils de I
Crios, ou de l’agneau Aries , dont
bon principe prenoit la forme; Les Dieusl
les ont fait naître tous quatre pour |
l ’utilité des hommes. Quant aux vents|
orageux, qui , comme les Géans, bouleversent
l’air, qui ébranlent le séjour|
des Dieux, qui ravagent la terre, qui!
soulèvent les flots et causent les nau-|
frages, ils sont tous l’ouvrage deTyphon,
suivant Hésiode, de cè Typhon ennemi I
constant d’Ammon Ou du Dieu lumière, [
de cet enfant monstrueux de la terre I
et des ténèbres du Tartare , dont lesI
cent têtes, semblables à celles d’un Dra-f
gon , horrible vomissoient des flammes I
(7 ). On voit par ce passage d’Hésiode,I
comment les vents se trouvèrent par- j
tagés en deux classes, à raison de leul |
(Ss). Plin. I. 2, c. 4$. Hes. v. 375, Hesiod, v. 870,
Hes. v. 820.
feère et de leur chef, et marchent sous
K bannières des deux principes, qui
combattent dans la Nature, et dont
■ ous parlerons bientôt. Les uns des-
lendent de Crios ou du Bélier, autrement
de l’agneau équinoxial du printemps,
et les autres du monstre, à forme
Me Dragon, qui s’étend sur l ’équinoxe
JfAutomne. Non-seulement , comme
■ on voit, les vents, ou les phénomènes
™e l ’air se trouvent liés aux astres
Biais encore ils ont une origine différente
lîi raison des qualités bonnes ou mauvaises
qui les soumetent aux figures eé-
■ esres , qui distinguent les astres de
; lionne ou de maligne influence. Tout
K c i doit entrer en calcul dans l’expli-
lition des allégories sacrées, où l’air
pend un caractère de cause 011 de
■ vmité, soit en masse et en général,
Joit en detail et dans ses-modifications
:|>;iiticulières. : ,
■ Ainsi on verra pourquoi Enée dans
■ 11'gile sacrifie une victime noire à la
IcLipete , et nneblanche au Zéphyre(1),
■ ous avons vu les Arcadiens honorer
pus horee un Dieu bienfaisant. Les
■ récs donnoient au contraire ,1e nom
Je Typhons aux ouragans et aux vents
■ upetueux et mal-faisans. On appelle
jnts Typhons les vents violens, dit
■ es)xhius (2). La raison de cette dé-
fcmmation vient de ce qu’on attribuoit
I lyphon tout ce qu’il y a de désor-
»n ne dans la Nature, et tous les chocs
■ olens qu’éprouve la terre. Toute chose
»usibie etoit censée être une partie ou
T e opération de Typhon ( 3 ). C’est
| : ,r)?e nous appremi Plutarque, et la
■ vision que fait Hésiode entre les vents,
i;i|Uj S ^ lenfaisaDS ; qui sont de la fa-
e c e l eis.ee et d A ne s , ou de l’agneau
Rumoxial cl,:l printemps, et les autres
Pyaisans et orageux, qu’enfante le
W Sm * ou le chef des ténèbres peint
■ es attributs de l’équinoxe cl’Âu-
12°-
■ ■
i 9i
tomne, en est nne preuve. Pline parle
aussi de ces tourbillons, de ces ouragans
subits sous le nom de Typhons (4)
etil leur attribue la cause des naufrages ’
comme Hésiode l ’impute aux enfans
de Typhon ( 5 ). Le Poète n’a donc
iait cju exprimer en style allégorique
une idée physique sur la nature des
vents, que le naturaliste bien des siècles
après lui, a rendue sous une forme plus-
simple ; l ’un et l’autre, Plesiode et Pline
n ont fait que l ’histoire de la Nature
chacun à sa manière. L ’un écrivoit en
Poète théologien, et l’autre en natura-
liste. Mais dans les écrits du premier
on ne doit chercher que ce que renferment
ceux du second , l'histoire de
la Nature, de ses parties, et de ses agens
et fa description des phénomènes qu’elle
nous offre. ^
Le son même répercuté, qui n’est
qu’une modification de l’air , deviendra
une Divinité sous le nom d’Eelio. Elle
épousera Pan, ou le Dieu céleste, qui
tient en main la flûte symbolique, représentative
de l’harmonie qu’on avoit
imaginée entre toutes les parties du
système planétaire ( 6) et dont nous
parlerons bientôt.' Ou verra donc souvent
les Divinités de l’air s’unir aux
Dieux de l ’Olympe , et réciproquement
les Dieux du ciel descendre dans
la sphère des élémens , dans l’air ,
dans 1 eau, sur la terte, pour s’unir aux
Divinités inférieures, au point de pa-
roitre quelquefois se confondre avec
■ Amsi l ’air imprégné, tantôt des
paiticules de lumière, qui pénètrent
toute sa substance ténébreuse et composent
cette masse lumineuse, qui produit
le jour, tantôt rempli du principe
humide que la lune verse sur la terre,
et par lequel tout est fécondé, fut prissou-
vent pour les premières divinités célestes,.
Jupiter et Junon ( 7 ). II en fut d e même du
feu Ether, ou du ciel qui prit aussi lèhoiâ
(5) Hesiod. Théog. v. 870.
■ i l £!>?- Hist. Nat. 1. 2 , c. 44. i&id. c . 22.
( V Cicer. de Ntt. Déor. t i , c . i4— L
c, 2J— 2$;
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