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COimtie los Grecs représentaient Io ( i ) ;
ce qui prouve l’identité d’Iô et d’Isis ^
et conlme Io est la Lune , Isis est donc
aussi la Lune.
doigtions à l’appui de nOtie-conclu1
sion ce passage de la Chronique d’Alexandrie
(2). Les Argiens, dit l’Auteur,
eurent pour presser Roilnaclms.
Il Bôtititiriejwille,-à qui.ifdóinia te nom
(le. Lune , ou de villo de la Lune (3),
pÈtr respect pour. cet astre,qu’il adoroit,
et il l’a nomma /a-Po/ôî'you ville d’Io.
Donc Io , et la Lune: sont ici deux mots
Synonirues : car , ajouté l’Auteur , Io
est encore aujourd’hui lie nom mystique
de la Luné chez les s Argiens. Il bâtit
datis .sa Aille un temple en l’honneur
du, la; Lune, et il y élfeva une colonne
de- bron&e, sur laquelle il fit graver
cètte inscription; Bienheureuse l o , qui
nous dispenses la Lumière. Inachus eut
m edille, à. qui il donna aussi le so n
de Lune ouAi’Io ; cette Elle était d’une
rare beauté. Ciest ainsi que, dans la Cosmogonie
deh Atlantes ; U ramt s a dé son
tnariàgfe avec Ltkè, le prince Hélios
où Soleil, et la princesse Selené ou
Lune, qui étaient d’une beauté ravissante.
C’est, dit l ’Auteur, de la CI ironique,
celle belle Io , fille d’Inachus,
dont Jupîter-Picus deviht amoureux , et
qu’il) rendit mèrer Io, honteuse d’avoir
été ainsi déshonorée , sè sauva en
Egypte , ôù elle fixa son séjour. Quelque
r Auteurs prétendent., qu’elle y mourut
(3 ). D’autres la font! mourir en
Syrie y près du mont Silpliius, où §ë-
kmcus, dans la fuite y bâtit une ville
nommée Antioche, e r dans laquelle;
Vespasicn fit élever une colonne de
bronze, en honneur de la Lune, à la base
dë laquelle il plaça quatre Taureaux. Là
étoit autrefois la vifle d’Iopolis, bâtie
dans l’endroit même où les fils cl’Inachns
se fixèrent. Leur père les ayant eno
voyés à la recherche de leur soeur ,
(1) Herod. Euterpe, c. 41,
C2) Chron. Alex. p. 07,
(3) Cedren. p.
comme Agénor envoya Cadmus à lapour;
suite d’Europe, ils s’étalent arrêtés dans
ce lieu, à'la; suite d’une vision , dans
laquelle IO 'leur apparut sous laforme
d’tine Génisse , qui. articuloit des sons
et qui leur disoit : Je suis Io , qui ha_
bite ces lieux. A leur réveil, ils s’empres-
sèrént de lui élever, un temple, sous
^’invocation d’Io et ils jeterent les
fondemens d’Iopolis, qui devint lent
séjour (c ) ; car leur père leur avoit défendu
de revenir à Argos, s’ils n’y
ramenaient point leur soeur. C’est dans
celte ville d’Iopolis , que Persée, .placé
dans les deux sur le Taureau céleste
et qui, par son lever Héliaqùe, annon-
çoit l’équinoxe de Printemps , et l’heuJ
reux moment où le feu Ether .embrase la
Nature, fit, dit-on, descendre du Ciel
le feù sacré, destiné à être conservé sur
les autels, et:dont il cohfia le soin aux
Mages (>4). Parmi ceux qui furent chargés
de chercher Io , on nomme Tripto-:|
lème ( 5 .) , ou le premier des deux Gémeaux
,. qui se couché immédiatement
à la suite du Taureau, et que nous
avons déjà vu , plus haut, jouer un tôle
dans l’histoire d’Osiris , qu’il accotnpa-
gna dans ses voyages. C’est un nouveau
rapprochement entre l’histoire allégorique
d’Io, et célle d’Isis , épouse Û’Osii’is.
On ajoute qu’il l’a perdit de vue, près
dé Tyr.
Nous ne suivrons pas plus loin le
détail, des aventures d’Io , parce que
nous ne la considérons ici, que dans ses
rapports avec la Lune , et avec le signe
Geleste du Taureau , dans lequel cette
Planete avoit son exaltation , et conséquemment
avec Isis , épouse d’Osins »
cornes de Taureau, d’Osiris qui s'unis-
soit à cette Déesse à l’Equinoxe du
Printemps,, pour la féconder , comme
nous l’avons déjà dit. Nous avons cru
devoir rapprocher l’extrait dë l’histoire
allégorique d’Io , et faire voir leur f*P"
(4.) Cédren. p. 23.
(5) Strabon. I. 16. p. 75°-
R E L 1 G T JO N , U N I V I R S TE L SL E il Sÿt»
L0it avec lé Ciel, afin de donner toute
L vraisemblance possible à : oette tra-
[lilion sacrée des Argiens, qui portait,
Lu’Io étoit le nom mystique de la Lune
Biez eux, et que la ligure do vache, qui
servoit à peindre lènrlo ,.n’étoit qu’une
limage de la Lune-, comme le dit Eus-
îtliate ( i ) J ce qui nous .paroît hors de
doute, après tous les rappfochemens que
Lous venons de faire. Mais si Io est
la Lune , comme cette même Io est incontestablement
aussi l’isisides-; Egyp-
mens, il s’en suit qù’Isisestlanqsi fa Lunéj
[ee que nous savons déjà, par .une-Toule
de témoignages rapportés plus haut.
Non-s.eulementilest démontré y qu’Isis
[est la Lune , par les' attributs qui lui
sont communsavec cette Planeteadorée
sous! le nom d’Io , mais oh i y prouve
encore îpar des propriétés-commun os'
à la.Lune., à Io ,. etf à Isis,, et par l’exer-
Lice des'blêmes fonctions dans l’ordre
du Monde. En-effet y les Egyptiens at-
biljuèrent également à Isis et à la Lune
to crue des eaux de-leur .fleuve. Ils pen-
soient, dit Pausanias (2), que-leur fleuve
croissent tous.les àns des' larmes
d’Isis, et qu’on lui de-voit ee débordement,
quiifécondoit leurs champs. On
attribuoitla même vertu à Io. Jupiter,
dans Lucien, dit à Mercure (3) , dernier
Argus, de conduire Io à travers la
Mer en Egypte, et d'en Taire la Déesse-
Isis. Qu’elte soit, -chargée, dit-il, de faire
monter les eaux .du. N il, . d’a-moner les-
Vents , et de sauver les- vaisseaux; Lu-
titius., dans ses commentaires sur Stàcé
m , nous dit que Çoptos est'une ville;
éfgypte , où i’on adore lo, sous le nom
i Isis, et que les" jeérémoniéstaeligietises
pe cette Déesse, quit-Sé-Tont améon du
jastréiÿ ont.poùiî ofejet.le-débordétiietit
du Nil qu’elles provoquent.1 Plutarque ('1)
prétend , que le sistre exprime .le mou-
'ement-actif - de la Natuney qui doit
(-} Eusthat. C o ir- ire -v . >i nD k; :) y-s. Pe-tegvp, y , .
K1 2 3} Pausan. inPhoeic.p. 350.
(3) ï-ucian. t. 1 , p. 124.
U) Scboins Statii Thebaid, 1." 1 , cl 65.
(5) Plut, de Iside , p. 376.
être sans cessé iéveîMéé ; et il ajoute, qfié
le sistre était Surmonté de lafiVure de
l ’animal symbolique consacré à là Lune,
qui renferme clans son Orbite les
quatre ElémetiSy au sein, desquels sé dé-
veloppël’é'nêrgie génératrice' ( iT) qu’elle
leur communrqüë.; Ce qui forme un
nouveau'rgjVport entre l’action d’Isis ,
et celle de la Lune, SerVins, cominën-
t-ateur de Virgile ( 6 ) , parlant ' cl’Isis
nous d it , qu’elle est un Génie bienfaisant
qui , parle sistre qu’elle tient ' à
la mainy 'titius figure l'àetion itnpri-
mée aux eaxii; du Nii:, dans ses'divers
mouveuiêns.dë'crtte et dë diininùtièti.'
Or, cettêTohctîon dé Génie moteur dés
eaux, la Physique sacrée des Egyptiens
l’attribuoit à la Lune.
-Noué11 avons, déjà Cité cette statue,
symbolique d’E^éphantine (7), destinée
à représëntër 1 la1 Néoménie équinoxialç
du Printemps ; laquelle, dit-dii,. impri-
moit le premier mouvement de crue aux
eaux du N il, et provoquoit l’intu-
mesoence,qui'devait amener lé débordement
dù Solstkîëd’Eté. 'C'était à la nouvelle
Luné' solstitiale , qùe l’on Eidit
cette -sortie !du -Nil hors dé sqii lit”, la’-'
quelle1 ' elopéroit-d”abord lenteiilenty’ ét
ensuite avec1 là plus” gratide impétuosité, '
au rapport de Pline (8). Alors seîevoit
Strias , à qni on donnéifle nom A’Hy-
drqgagos, ou dfc nioténr des eaux , ét-
d'étoit à déttë Néoménie !,-qpef Çonunen-1
çtiit1 ranhée'ave^'lé-'délyordemént, liaT
Lutie1 étant nouvelle, ncni p l u s l o i
signe- de ' Son exâltât'iah j' itiàrs -’’dhiis'
céltii de 'son doniieîtë. C’éSt .ce rapport
de là nouv'ëlfe' Luhe , tatit’de ëeilë de'
Féiquinoxe: P qui dhnn'ôit le ^irëmièsr iititii-1
vement •d’impùl'àion' ■ j|mP!w ifec y- qùe 'de
oéi-lodu'Sdlstïéé ,:q4n'l.èé'lcii|bit sortir dù
lijflâü fteùvé ’j-jfeiti.lë;ëpàhèhèf:dâh'S;lés’
champs, cjui a fait dire à Soliii (9 ), que
les ';èàux du Nil ëprouvoi.ent à leur
(7) 'Fi)Scb. Præp. Ev. 1. 3 , c. 12.
(8) Plin Iiist. Nat. .1. vc, ,8. I ;■ x
(Jj Sôlin. c. 33. .0{f 1