
 
        
         
		son sein  (le fleurs, et qu'arrivé au domicile  
 de  Vénus  ou  au  taureau,  le  soleil  
 prodigue  ses  caresses  à  son  épouse  ou  
 à  la  terre,  dont  il  orne  le front de guirlandes. 
   Telle  Europe  ou  la  lune,  qui  
 annonçoit  le  printemps,  se  présentoit  
 au  taureau  ,  dont  le  soleil  prenoit  la  
 forme  ,  et  à  laquelle  il  s’unissoit  à,  
 l ’équinoxe  :  elle  tenait une  corbeille de  
 fleurs (1), dont elle luifaisoit hommage,  
 et elle entrelaçoit ses cornes de guirlandes :  
 nouvelles: L ’automne offre un spectacle  
 tout  différent,  lorsque  la  terre  privée  
 de  son  époux  voit  son  feuillage  et  sa  
 verdure jaunir  ( f f f ) , et sa beauté se  flétrir  
 ,  au  moment  où  le  soleil  s’éloigne  
 de  nos  climats.  Pendant  l’été,  elle  étoit  
 chargée  de  moissons  ;  l’hiver  elle  est  
 couverte de neiges et hérissée  de glaces. 
 Ce  sont  là  les  quatre  grands  contrastes  
 , qu’offre là scène terrestre  :  l’approche  
 et  l’éloignement  du  soleil  en  
 sont  les véritables  causes ,  comme  l’observe  
 très-bien  Aristote.  Ce  Philosophe  
 nous d it,  que  la  cause de la génération  
 et  de  la  désorganisation  des  corps  ,  
 de  leur  accroissement  ,  et  de  tous  les  
 changemens qu’ils éprouvent, est dans la  
 marche  oblique  du  soleil  dans  le  Zodiaque, 
  suivant qu’il  s’approche ou qu’il  
 s’éloigne  de  nous ,  et  que  ces  périodes  
 de  génération  et  de  destruction  sont  
 renfermées  dans  des  espaces  égaux  de  
 temps  (ggg) ■ C’est donc à  ces  deux époques  
 principalement, c’est-à-dire, à celle  
 qui  fixe  le  commencement  de  la  régénération  
 ,  et à  celle qui fixe le  commencement  
 de  la dégradation de la Nature  ,  
 qu’il  faudra  faire  attention.  Cette  observation  
 ne  sauroit  être  trop  recommandée. 
 L ’Empereur  Julien  ( a )  ,  dans  son *  
 hymne an soleil,  fait la même remarque  
 sur  les  effets  produits  ici-bas  à  cette  
 double  époque  du  mouvement  annuel  
 du soleil.  Il nous  peint  la matière,  qui 1 2 3 4 
 (1)  Ovid., Métam.  !.  a,  c'.  19  ,  p.  29, ôte. 
 (2)  Juiiaq. Imp, Orar.  4.  p.  2W. 
 (3)  Isid.  Orîg. 1.  3 ,  c.  5. 
 (4)  Ci-dessus,  1.  2  ,  o.  1. 
 s’organise  sons  les  rayons  puissans  du  
 soleil,  lorsqu’il  ranime  toute la Nature  
 en  s’approchant  de  nos  régions ,  et qui  
 s’altère  et  se  désorganise pendant  l'absence  
 du  Dieu-soleil  ,  lorsqu’il  s’est  
 éloigné de nos climats.  « C’est lu i,  nous  
 33 dit-il,  qui verse  les  principes  de mou-  
 33 vement  et de vie dans la matière, qu’il  
 »3 féconde par son approche  ;  c’est aussi  
 33 lui qui,  par  sa retraite  et son  passage  
 33  vers  l’autre  hémisphère,  l’abandonne  
 33 aux  principes  de  mort  qu’elle.  ren-  
 33 ferme ». Isidore de  Séville (3) fait aussi  
 des  observations  sur  le  mouvement  du  
 soleil d’un tropique à l’autre,  lequel donne  
 successivement à la terre ses neiges  et  
 ses moissons,  et  verse en elle  l’humidité  
 qui  l’engraisse,  et  ensuite  la  chaleur  
 qui  mûrit. 
 Ainsi,  on  voit que  les  quatre  points  
 cardinaux  de la course  du soleil,  ou ce  
 que vulgairement on nomme les quatre-  
 temps ,  ont  été  d’une  observation  fort  
 ancienne , et ont  effectivement fixé l’attention  
 des hommes, comme nous avons  
 supposé plus haut qu’ils ont dûlalixer(4).  
 .Nous avons  vu les Chinois élever quatre  
 pavillons  aux  lunes  des  quatre  saisons 
 (5). Un de leurs pins anciens Empereurs,  
 Fohi  (6) ,  établit des  sacrifices,  dont  la  
 célébration  étoit  fixée  aux  deux  équinoxes  
 et  aux  deux  solstices.  Ce  qn’il  y  
 a  de remarquable,  c’est qu’on se préparoi  
 t à ces fêtes des quatre saisons ou des  
 quatre temps, par trois jours de jeûne (7).  
 Ces  fêtes  étoient  des  actes  de  recon-  
 noissance  envers leur  divinité suprême,  
 le  Tien,  ou  le  ciel,  à  qui  ils  olfroient  
 les prémices des  fruits  de  la  terre.  Les  
 Egyptiens  eurent  aussi leurs  fêtes  équinoxiales  
 et leurs fêtes solstitiales. 
 Il n’est aucun de ces points ,  qui n’ait  
 été pris pour commencement d’année par  
 un ou par plusieurs peuples, et quelquefois  
 par  le  même peuple,  à  différentes  
 époques, «Qoique dans un cercle", observe 
 (5)  Ci dessus, 1.  1 ,  c.  3. 
 6)  Hist.  des Voy.  t. 23 ,  p.  6. 
 7)  Contant d’Orviilè ,  t . 1 3 p.  31* 
 §f  '  •  |P 
 ,m  seul  point,  qui puisse  en  être  regardé  
 comme lé commencementplutôt  
 |„ qu’un  autre,  cependant  l’intersection  
 |, du  Zodiaque  ,  par  les  colures  aux  
 „ points solstiliaux et équinoxiaux , peut  
 j en  présenter  quatre,  sur  lesquels  on  
 L a  souvent  varié  ,  dans  le choix qu’on  
 „ a  fait  de  l’origine  de  l’année.  Les 
 uns  ont  adopté  de  préférence  l’équi-  
 , noxe  de  printemps ,  parce  qu’à  cette 
 > époque  le  jour  reprend  son  empire 
 > sur  la  nuit,  et  que  la  lumière  rem-  
 3 porte  une  espèce  de  victoire  sur  les  
 0 ténèbres*.  Une  autre  raison,  c’est  que  
 3 le printemps est d’un caractère  chaijd,  
 3 humide ,  qui  caractérise  principale,- 
 ment la force de la Nature  végétative,  
 L et  favorise  l ’organisation  des  corps , 
 3 lesquels ,  dans  leur  formation,  ren-  
 3 ferment  toujours  beaucoup  d’humi-  
 33 dite  (hhh).  Le  solstice  d’été  fut  aussi  
 P préféré quelquefois, parce que le jour  
 [33  y  atteint  son  maximum  de  durée,  et  
 J» en.  quelque  sorte  le  sommet  de  sa  
 33 gloire  et  de  sa  perfection.  Pour  les  
 1 ’ Égyptiens ,  il  y  avoit  une  raison  dé 
 > plus  ;■   c’étoit 1  le  moment  '  où  le  
 »Nil  eommençoit  à  se  déborder  , 
 »  au  lever  de » Sirius  ,  Al - Habor  ,  
 »  ou  la  canicule.  L ’automne  fut  aussi  
 » un  commencement  d’année ,  parce  
 »  que la récolte  de  tous les fruits y finit,  
 »  et  que  l’on  dépose  à  cette  époque;,  
 » dans le sein de la terre,  les  espérances  
 «d’une  nouvelle  récolte. Enfin,  le  sôls-  
 »  tice  d’hiver  fut  aussi  pris  pour  com-  
 » mencement  de  la  révolution  solaire,  
 «ou  de  l’année  ,  parce  que  le-  jour, 
 » après  avoir  reçu  alors  tous  les  
 » degrés  d’afï'oihlissement  dont  il  est  
 » susceptible,  commence  à  renaître, 
 « et reçoit  les  premiers  accroissemens, 
 « qui  vont  se"  propager,  jusqu’à  ce  
 » qu ayant  atteint  son  maximum  ,  il  
 « diminue  graduellement, arrive  à son  
 « minimum,  et  renaisse  encore.  - 
 |  Ées  -observations  à  faire  sur  ces 
 (•) Ptol. Tetrab. 1. 2 , c.  io.  - 
 33 quatre  grandes  époques  de l’année  et  
 33  de  la  marche  du  soleil,  pendant une  
 33  révolution  dans  le  Zodiaque ,  ainsi  
 >3  que celles  des nouvelles et des  pleines  
 »  lunes  ,  qui  arrivent  dans  ces  quatre  
 33  limites  et les  précèdent de  plus  près,  
 »  nous  ont  paru,  continue  Ptolemée ,  
 »  les plus  convenables  et  les  plus  natu-  
 33  relies,  sur-tout  si elles sont  accompa-  
 3» gnées d’éclipses (iii). Ainsi,  laternpé-  
 »  rature, qu’aura le printemps,  se'mani-  
 » Pestera  par  l ’entrée  du  soleil  au  bé-  
 » lier  5  celle  de  l ’été  par  son  entrée  au  
 33 cancer $  celle  de  l’automne  par  son  
 »  entrée  à  la  balance  ;  enfin  celle  
 » qu’aura  l ’hiver, par son  entrée  au  ca-  
 » pricorne.  En  effet,  les  qualités géné-  
 » râles  de  chaque  saison  et  leurs modi-  
 »  fications  particulières  ,  sont  absolu-  
 » ment  dépendantes  du  soleil.  Il  con-  
 » viendra  aussi  de  joindre  à  cette  con-  
 »noissance  celle  des  propriétés  des  si-  
 » giles.  qui répondent au soleil, lesquels  
 » décident (J-M) des vents,  qui  doivent  
 » souffler,  et  en  général  il  faudra  bien.  
 »  connoître leur  nature 3». 
 Cette  théorie  de  Ptolemée  trouvera  
 bientôt "sôn  développement  ,-  lorsque  
 nous  parlerons  des  levers  et  des  couchers  
 dès étoiles,  et du passage du  soleil  
 dans  les douze  signes. Daiis ce moment,  
 nous ne  parlons  encore  que  des  quatre  
 signes,  qui  fixent  l’origine  des  quatre-  
 temps  ou-des  quatre  divisions  de  l’an-  
 liee ,  et  qui  ont  été  pris  pour  un  commencement  
 d’an n ée par différen s peuples  
 et  dans  différens  siècles. 
 L ’Empereur  Julien  a  fait  à-peu-près  
 les  mêmes  remarques  (z)  sur  les  divers  
 commencement d’année,  et sur  les motifs  
 (le-'préférence  donnés  à  l’un  ou  à  
 l’autre  de  ces points  sur les trois autres.  
 Ces  motifs  sont  tirés,  soit  de  l’état  de  
 la végétation i  soit de celui du jour dans  
 ses rapports avec la nuit.  « Les hommes, 
 33  dit  ce  Philosophe , ont voulu en  cela  
 33  célébrer  les  principaux  bienfaits  du  
 33  soleil.  L ’un  s’est  attaché  à  l’époque 
 (2)  Julian.  Orat. 4,  p.  290.