le choix lui fut proposé entre le Lion
et le Loup /"et qu’il préféra le Loup.
Ces deux tradi tions, qui semblen t différer,
quand on en cherche l’explication ailleurs,
que dans l’Astronomie, s’accordent
entièrement à donner le même résultat
dans le ciel ; et leur différence même
ainsi conciliée est une nouvelle preuve,
que c’est sur les Tableaux célestes que
porte cette allégorie. En effet lès uns
ont pris, pour signe du retour d’Osiris,
et de la force rendue à Orus au Printemps
, le cheval du Centaure : les
autres ont pris de préférence le Loup,
qui fait partie de cette ; constellation.
Ces deux constellations sont placées
au . bord oriental , lorsque lé
Soleil est au Belier, et qu’il approche
du Taureau. C'est donc le lever du
Loup, ou du Cheval, qui indique le
retour du Printemps et la résurrection
d’Osiris, ou son retour vers la région
supérieure, ou vers le siège de la génération
et de la lumière (y). De-là: l’origine
de -cette tradition rapportée par
Diodore de Sicile, qui, pour rendre raison
du culte du Loup en Egypte, nous
dit que , lorsqu’Osiris revint des enfers
au secours d’Orus et d’Isis contre
Typhon , il avoit pris la' forme du
Loup (1). Cette forme étoit icelle d’un
de ses fils Maoédon , placé près l’équinoxe
d’Automne , et qui accompagna
son père dans ses voyages, avec son
frère Anubis à tête de Chien.'Elien a
vu avec raison, dans la constellation
du Chien céleste, l’origine du culte
du Chien en Egypte. On doit par la
même raison chercher , dans le Loup
céleste, l ’origine du culte du Loup
dans les temples ( r ) , de même qu’on
trouve dans le Belier, dans le Taureau,
etc. l’origine du culte du Belier
Amuion, du Taureau Apis, etc. comme
nous le dit Lucien ( 2). Après la défaite
de Typhon , ajoute l’Historien,
les vainqueurs consacrèrent le Loup 1
(1) Diod. 1. i,'C. 56, p. 99.'
(2) Lusi-in, de Aïtrol. p. 986.
dans 'les Temples, parce que la victoire
avoit suivi son apparition : ce qui
est clair , puisque l’apparition du Loup
ou son lever du. soir précédent immédiatement
l’équinoxe du Printemps et
le triomphe de la Lumière. Alors Orion
que Plutarque appelle VAstre d’Orus
s’unissoit au Soleil et à la nouvelle
Lune, et tous deux coinbattoient le mauvais
principe. Le Calendrier des Pontifes
place a cinq jours l ’un de l’autre,
sous le Taureau, le lever du Loup,
et le coucher Héliaque d’Orion , ou
son union à Osiris ressuscité (3). Orion
est peint avec Fattitude d’un guerrier
redoutable., qui combat toujours Je Scorpion
, lequel à son tour fait disparaître
Orion. Ce Pont ces combats d’Orion ou
de l’Astre d’Orus, que nous a décrits
Plutarque à la suite du- retour d’Osiris,
lorsqu’il dit, qu’aussitôt Orus engage (4)
un grand combat contre Typhon , ou
contre le Génie des ténèbres, qui a
son siège dans ce signe; qu’il l’attaque
avec vigueur, qu’il tue un Serpent,
qui poursuivrait une des concubines de
Typhon , la Couronne boréale, ou Proserpine
sans .doute , laquelle passe du
côté d’Orus ; que le combat dura plusieurs
jours après quoi la victoire, demeura
à Orus.
Typhon néanmoins ne mourut pas;
il ne fut que vaincu, et Isis le laissa
échapper. Orus ou le Dieu Jour ,
dont FAstre - voisin-de’ l’éqn-inoxe de
Printemps, Orion, étoit l’image ( s ) ,
en est indigné. Il ôte à Isis son empire
, et les marques de sa royauté :
mais Mercure lui rend sa dignité en
mettant sur sa tête Un casque à forme de
tête deTaureaui C’est-à-dire, qu’ai ors finit
l’annéeifunaire, l'ancienne Isis ; car on
peignit, dit Hor-Apollon , l’annce par
une femme appelée Isis. Le premier
jour où la Lune reparaît, après s’etre
renouvelée sous le signe du Taureau,
elle se trouve dans le signe suivant ,
(3) Ovide Fast. 1. y.
(4) Plut, de Iside, p. 358.
consacré à Mercure, qui a son domicile
aux Gémeaux. Ainsi Mercure vient
rendre à Isis sa parure , qu’Orion
avoit ôtée à la Lune de l’année finissante
, dan6 sa disparition au moment
de la Néoménie. Tel nous a 4>aru être
le sens de cette dernière allégorie. Plutarque
( 1 ) a supprimé, à ce qu’il nous,
dit, certains détails , tels que ceux
d’Orus coupé par morceaux, comme
Osiris ; d’Isis décapitée , ainsi que les circonstances
des deux autres combats ,
entre Orus ou le Dieu du jour, et
Typhon, Dieu ou chef des Ténèbres,
qui vraisemblablement fàisoient partie
d’une longue Légende, ou d’un Poème
sacré sur Osiris, sur Isis, et sur Typhon,
(1) Plut, de Iside, p. 358.
4 il
dont le récit de Plutarque n'est qu’un
abrégé très-mutilé. Quant à nous , malgré
les lacunes immenses, qui, sans
doute, se trouvent dans cette histoire,
nous avons la satisfaction de reconnoitre
une correspondance parfaite,
entre les traits, qui nous restent de cette
ancienne fable ,’ et les divers Tableaux ,
qu’offre le Ciel , dans les différentes
époques du mouvement des deux principaux
Astres , qui règlent le cours des
Saisons et l ’ordre de la Nature , la succession
des jours et des nuits, et la
marche de la végétation. Nous allons
faire le rapprochement de ces Tableaux,
que nous avons fixés au nombre de doute.
« w a s »
F f f a