montre les Argonautes , qui gagnent la
mer Garpathienne ( 1 ) et celle de Crète,
où ils abordent (2). Ils passent au milieu
des îles Sporades à Anaphê ( 3 ) 5
puis côtoyant l’Attique , Aulis , l’Eubée
et le pays des Locriens Opuntiens ,
ils touchent enfin les rives de Pagase,
d’où ils étoient partis (4).
On voit encore, dans ce Poème, une
action unique; savoir, l’expédition en
Colchide et la conquête de la Toison-
d’o r , avec le départ et le retour des
Argonautes. Toutes les actions particulières,
qui sont décrites dans ce Poème,
y entrent comme moyens, et font au-
(1' v . 1635.
(1) Y. 1690.
tant de parties d’un tout, ou d’un Poèna»
unique , qui résulte de leur ensemble
Elles se confondent dans l’unité du sujet
et s"y trouvent attachées comme épi’
sodés. Tout ce qui est arrivé à Jason et à
Médée, depuis le retour des Argonautes à
Iolcos ou àPagase,- est absolument étranger
aux deux Poèmes Grecs, qui nous
restent sous le nom d’Argonautiques.
. Nous avons donné une analyse détaillée
du premier. Nous y joindrons celle du
second, ou des Argonautiques d’Apollonius
de Rhodes (t) , qui imita Orphée
comme lui-même fut _ ensuite imité
par Valerius Flaccus, PoèteLatin.
ARGONAUTIQUES.
A R G O N A
C H A N T P
A-rorxomus (<2) commence par une invocation
auDieumême, qu’il va chanteri,
ou au Soleil , Apollon , chef des
Muses, et Divinité tutélaire des Poètes.
Il fixe dès les premiers vers, ou dans
la proposition, le but de l ’action unique ,
qui fait l’objet de ses chants. Il va.,
d it - il, célébrer la gloire d’anciens
Héros, qui, par ordre du roi Pélias,
se sont embarqués sür. le yaisseau
Argo (é) , celui-là même, dont l’image
est aux Cieux , à la conquête d e là
Toison-d’o r, que portait un Belier (1),
également placé aux champs de l’Olympe.
Car le vaisseau Argo , et le Relier à
Toison-d’or sont, comme on le sait,
deux constellations. , C’est à Ira vers les
roches Cyanées, et par l’entrée du Porit-
Euxin, qu’il trace la ,route de .ces liarr
dis voyageurs (2).
Un Oracle avoit appris à Pélias (n) '
qu’il périroit de la inain de l’homme ,
qui se présenterait à lui, un pied chausse
et l’autre nud ( 3 )., Ce qui arriva à Jason,
lorsqu’il sé rendit à l ’inyitation que lui
fit Pélias, d’assister a uni.sacrifice .qu’il
faisoit à Neptune son père , , et'.aux
autres Divinités (4 ). Çar en passant
le fleuve Anurus , il perdit une dp ses
chaussures, qui, resta dans je limon .dû
fleuve (5) . Aussitôt que Pélias l’ap-
perçut, il reconnut bientôt l’hppxme ,
que lui avoit signalé l’Oracle, M il
(1) Apo!. I. 1 , v. 4. . ut 1
(a) Ibid. v. 2.
(3 ) V- 8. « » - e t « « e * (il.)
(4) v . 13. .; .
(5) V. .0.. . .b.i.Hnj
Relig. Univ. Tome I.
U T I Q U É S,
R E M I E R.
lui proposa l’entreprise d’une navigation
périlleuse , dont il espéroit qu’il ne reviendrait
jamais (6).
Apollonius supprime les détails dé
la construction .du fameux vaisseau
donf Minerve donna le dessein, èt dont
les anciens Poètes1, dit-il, avoient déjà,
donné la description. Il entre tout, d’e
suite dans l’énumération dès noms 'des
différent Héros, qüi partirent avëè
Jason pour cette Conquête ; et dans
celle des mers et dos régions, que traversèrent
les 'Argonautes.'1 11'-prie - le*
Muses de le soutenir dans ce travail
et dp l’inspirer £ÿ).
11 nomme, à la tête de tous les
Voyageurs', .Qrphéë, fils dé' Cajliope ,
chan tre de Thïape (d) , qui, par la force
harmonieuse dé ‘sès chants, fit autrefois
tant de prodiges ; qui suspendoit lecotïrs
rapide des neuves, et attiroit à sâ'suite
les, arbres ; qui se mouvoient én cadencé
(8 V. i
t Cp fût le' Centaure ïh ifô ir , qui coin-
seilla. (À Jàsôn dejpréïidrè pptir Sontcbm-
pagndn de Vbyâgë Orphée , dont les
talens ne pbiivoient manquer d’être pour
lui'd’un grand secours, dans, ses pénibles
travaux ;;( 9),
, Il est bon de remarquer i c i , que le
Ceùtàuré'Clîîfën , “qui 'avôtt été l’insl
tituteur de Jason, conqne il le fut
d’Esculape , ou du Serpentaire, lequel
(6) V. 17. . ’
(7) Ibid, v* 22. H y gin Fab- 14. Apollod. 1. 1.
(8) Ibid. v. SQi ' . » , »
(9) V. 33. .,
pPB