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gufle , suivant Senèque , consacra dans
la Gaule Narbonnoise (i) , un temple au
vent Circius , parce qu!il purgeoît l’air.
Orose prétend que le fameux temple
de Toulouse étoit dédié au soleil (2).
On trouve dans Grégoire de Tours un
paffage où cet historien fait mention
déà honneurs1'religieux que les peuples
du Gévaudan rèndoient autrefois à un
ïàc , fitué sur le mont Helanus. Une
multitude dé paysans s’assembloit tous
les ans auprès du la c, et lui faisoit
des offrandes , en jetant dans ses eaux
du pain, de la cire , des étoffes , &c: Ils
célébroient cette fête pendant trois jours.
On rencontre 'dans plùfiëufà’ en droits
dè 'la Gaule des monumens du culte
Egyptien ,- ou du culte d’Isis , qui,
comme nous l’avons ; vu , est tout entier
relatif à la Nature. 11 est - vrai que la
religion des'Druides afoit unè formé
plus savante que celle ’dèls'. nations1 germaniques,
et qu’il est plüs1 difficile de
faire remàrquer ses, rapports avec ; la
Nature ; mais comme ces divinités,
telles que Mars-Hesus , Dispater ou
Pluton , Vulcain , Jupiter , leur sont
communes avec les Grecs et’ avec les
Romains, il s’ensuit que tout ce què
rions avons dit des divinités GreCqneS
et Romaines doit s'appliquer aux divinités
Gauloises , qui ont lés mêmes
caractères , et que les Romains ont cru
reconnoître pour leurs Dieux. Dans le
monument trouvé à Notre-Dame ' au
commencement de ce jfièclé (3) , et
gravé dans les mémoires ne l’Académie
dès Inscriptions, oji - " yoit Jupiter,
Vulcain , Castor et Pollux, divinités
Grecques et Romaines. L ’Esns Gaulois ou
Mars y est aussi représenté , tel à-qiëu-
pfès que lé Dieu tutélaire' du mois de
Mars, qui est encore sur- le portail à
côté des tableaux des dtiuze signes et des
douze mois qu’on y â sculptes, D’ajprès
tous les témoignages que nous venons
de rapporter , nous concluerous ayeç
(1) Pelout t. 5 , p. 333, Ibid. '297......
(2) Oros. I .4 , g. 15.
(J)En 17*6. : H '■ W»' t
M. Hyde (4) , que le Sabisme n’a pas
été renfermé en orient, mais qu’il s’est
répandu dans tout l’occident , et qu’il
a fait le fond de la religion des anciennes
nations Européen es, de celle des
Teutons, des Germains, des Suèves, des
Goths , des Danois, des Gaulois , &c;
que ces nations ont honoré les affres et
en particulier les planètes, et que la
consécration qu’elles ont toutes faite
d’un jour de la semaine à chacune des
planètes , est encore aujourd’ui un
ancien monument de leur respect religieux
pour elles.
Ancienne Religion en Asie.
Après avoir parcouru,toute l’Europe,
nous allons maintenant reporter nos
regards vers l ’Afie , qui, comme l’Egypte
, a été lé berceau de toutes les
superstitions ; et nous verrons qu’à partir
de la Pliéjiicie et dés rives du Nil comme
centre , la religion primitive universelle
a étendu ses branches autant à
l ’orient , que nous les avons vu s’étendre
à, l’occident ppur couvrir toute
l’Europe, .
îflâ Les Ioniens rendoient un culte
» religieux aux images du soleil et de
la lune , qu’ils regardoient comme
» deux divinités puissantes, de qui dér
» pend,oit tonte l’admhaiftration du
» monde., . suivant les principes de la
p> théologie Egyptienne , et qui , çom-
33 hinant leur action avec celle des
» cinq ; autres, plan êtes, nourrissoient
33 et îàisoient croître tous les corps
33 soumis à l’influence des astres et
33 au système général des cieux. ee
Ainsi s ’exprime i iCpdrenus (5) à l’oc-
cafion du culte des Asiatiques , qui
habitoient l’Ionie dans l’Afie-mineure.
On avoit élevé dans toute cette contrée
des .temples à la lune et au Dieu mois
qu’elle engéndre par sa révolution. La
(4) Hyd. de yscPerS' Rel. p. 133.
{5) Ccd:en. p. 46,
lune avoit un temple à Carres en Carrie,.
qui avoit la plus grande célébrité(i).
La Diane d’Ephèse n’étoit autre chose
que la lune. Strabon parle d’un sacerdoce
établi en son honneur en Psidie(2);
d’un temple élevé au Dieu-mois entre
Laodicé et Carura ( 3 ) ; d’un autre qui
étoit bâti à Cabira en Cappadoce (4 ),
sous l’invocation du mois Pharnace, ainsi
que d’un temple de la lune semblable
à ceux qui se trouvoient en Plirygie
et en Albanie. En effet, les peuples de
l’Albanie et de l’Ibérie, habitant le plus
beau sol de la Nature et placés comme
dans un jardin de délices , adoroient
les deux astres qui paroissoient influer
le plus sur la végétation et contribuer
à faire éclore , nourrir et mûrir les
productions dont la terre sembloit pour
eux si prodigue. 33 Ils honorent comme
33 Dieux , dit Strabon (5) ,, le soleil et la
3> lune , et particulièrement cette der-
» amène planète. Elle a un, magnifique
33. temple Sur les confins de l’Albanie
33 et de l’Ibérie, deffervi par un prêtre
33 dont le sacerdoce eft la première
x> dignité après la royauté, «
Les Turcs établis autour du montjCau-
case avoient un grand fe’spect pour le
feu, pour l’air , pour, l’eau et pour la
terre, qu’ils célébroient dans leiirs
hymnes sacrés (6). Les Scythes ou
Tartares qui habitent à l’orient de
lTmaiis , ou les Mogolo.-Tartares , adorent
le soleil, la lumière ,1 e feu , la
terre et l’eau (7), et leur offrent les préj-
mices de leur nourriture , spécialement
le matin. Les anciens Massagètès,
suivant Hérodote , avoient pour divinité
unique le soleil, à qui ils offroient
des chevaux , parce qu’il convenoit,
disoient-ils , d’offrir au Dieu le plus
rapide dans sa course , l’animal qui
l’imite le plus dans sa lcgéreté(8). Strabon
(1) Theodoret, Hist. Eccl. 1. 3 , c. 2 , Ammien.
Marc. p. 240. < .
(2.) Strab. 1. 12 , p. 577.
(3) Ibid. 580. • ..
(4) Ibid. 557. J
(5) Strab. 1. 11, p. 501.
(6) Theophyl. Simocatl. I. 7, c. 3. -
(7) Hyd. de Vet. Pers. Rel. p. 149.
atteste la même chose (9) 3 et nous
voydns effectivement dans Justin, que
la reine Thomyris jure par le soleil,
grand Dieu des Massagètès (10). Les
Derbices , peuple d’Hyrcanie, rendoient
un culte à la terre (11). Tous les Tartares
en général ont le plus grand respect
pour le soleil; ils le regardent
comme le père de la lune , qui tient de
lui sa lumière (n ) ; ils ne commencent
aucune opération importante qu’à la
nouvelle , ou à la pleine lune ; c’est
leur guide-, et ils l’appellent en conséquence
leur grand Général. Ils ont
aussi l’idole de la terre , qu’ils révèrent
sous le nom de Matagai(i3).
On lit'dans les lettres édifiantes,
que tous les peuples dé Tartarie font
encore dés libationJ: aùx élémeiis ; ils
co/umertçént lêpy festin par jeter quelques
goûtes dé liqueur sur les idoles de
leurs Dieux (14) ; ils en répandent trois
fois du côté du sud en l’honneur du
feu, trois fois du côté de-l’ouest en
l’honneur de, beau ; ces deux élémens
étant regardés .chez eux ! comme les
premiers principes générateurs’ dans la
Nature.
Si n ous avan çon s vers le milieu de l’Afie,
à l’orient du Tigre et de l’Euphrate, dans
ces vastes plaines qui s’étendent au midi
de la mer Caspienne jusqu’au golfe
Persique , et qu’habitoient les anciens
Perses, nous trouverons encore le culte
du soleil, de l’eau , et sur-tout du feu
par-tout établi.
Hérodote nous dit que les anciens
(8) Herod. Clio. c. 211 & 216.
(9) Strab. 1. 11 , 513-
(10) Justin. L a , c. 2.
(11) Strab. 1. 11 , p. 529.
(12) Hyd; p. 232.
.(13) Kirker. (Edip. t. x, p. 411.
(14) Lett. édif. t. 26, p. 449.