c ’est lui qui l ’avertit du moment où il doit de couleur d’or , étoit moins lente et
so retirer des champs, comme de celui- avcùt une singulière analogie avec le
où il peut y revenir. Pour les hommes Dieu du jour , dont la révolution an-
instruits, c’est la belle planète de Vénus, nuelle étoit ù la sienne à-peu-près dans
Avec un peu d’attention, on dut les mêmes rapports , que celle de la lune
remarauer un Quatrième astre très- l’est à celle du soleil , c’est-à-dire ,
petit, mais très-scintillant, qui s'éloignant
encore moins du soleil, et qui en
étoit le compagnon le plus intime. Une
fonction toute particulière sembloit
l ’attacher inséparablement au monarque
, dont il étoit en quelque sorte le
secrétaire ; c’est l’astre que depuis on
appela Mercure. Là rapidité de son
mouvement, le plus prompt après celui.
de la lune, dut le l'aire distinguer des
autres astres mobiles, comme la troisième
planète ou Vénus l’étoit par son
éclat et sa beauté.
Trois autres astres, d’un éclat plus ou
moins vif, et d'une couleur differente ,
l’un rouge , l'autre jeaune d’or, et le
troisième d’une lumière blanche, parois-
soient se mouvoir dans les cieux dans le
meme sens que le soleil et la lune , mais
sans s’attacher ni à l’un, ni à l ’autre
de ces astres, à qui souvent ils parois-
soient diamétralement opposés : leur
marche , plus ou moins lente, les lit
distinguer entre eux, autant que leur
couleur.
L ’un , d’une marche; tardive et pesante,
imitant la vieillesse, se train oit en
quelque sorte dans sa route (AA), et, avant
d’achever sa révolution, voyait périr
.grand nombre d’hommes qu’il avoit vus
naître ; tant sa marche étoit lente. Autant
la révolution solaire renfermoit
de jours, autant celle de cet astre renfermoit
de mois, ou de révolutions de
la lune. Il étoit le père des années et des
siècles, et toutes les autres périodes lui
étaient subordonnées en ce sens , qu’il
les comprenoit toutes plusieurs fois, et
qu’il étoit la plus longue mesure du
temps, que parût donner la Nature , en
n employant qu’une seule révolution
d’un des corps célestes, ou d’un des astres
mobiles.
La planète de couleur du soleil, ou
d’un douzième. Une révolutioii de cet
astre en comprenoit douze du, soleil,
comme celle du soleil douze de la lune,
ou douze mois ; ainsi, les années solaires
étoient comme les mois , ou
comme les douzièmes de la révolution de
cet astre. On l ’apela Jupiter et père du
jour , comme le soleil avec qui il avoit
tant d’analogie , soit par sa marche
graduée de douze signes, soit par sa
couleur.
Enfin la planète rouge , de couleur
de sang, a une marche plus rapide, et
semble plus rapprochée dans son mouvement
de celui du soleil, puisqu’elle
ne met à-peu-près que deux ans, ou le
double du temps de celui-ci à achever
sa révolution. Si le soleil est au point
du ciel où le jour égale la nuit, la
planète rouge partant avec lui n’arrive
à l’autre point d’égalité , ou à l ’autre
équinoxe, que lorsque le soleil a parcouru
déjà tous lespoints du cercle de sa
révolution. S’ils se sont trouvés unis
au plus haut du ciel , lorsque le soleil y
revient, elle est au bas , ensorte que le
soleil et cet astre semblent opposés dans
leur marche pendant deux ans ; unis
au commencement de la première
année , opposés au commencement de
la seconde. Ce contraste des mouvemens
de ces astres et la couleur rouge de l’un
d ’eux furent remarqués , et donnèrent
lieu aux hommes de supposer à celui-ci
un caractère de résistance , dont nous
parlerons ailleurs, quand nous examinerons
l ’origine des caractères donnés
aux planètes , ou aux Dieux dont
elles portent -les noms. Celle-ci s’appelle
Mars , nom du Dieu des combats.
On distingua donc dans le ciel sept astres,
ou sept corps lumineux de différente
grosseur , mais tous sept mobiles de bas
en haut, et de haut en bas du ciel. Deux
d’entre eux seulement sembloient attachés
constamment au soleil, dont ils
s’écartoient peu ; les quatre autres ,
tantôt unis , tantôt opposés à cet astre,
se mouvoient le long de la même route
oblique , sans s’écarter plus de huit
à neuf dégrés environ d’un côté ni
d’autre de la route , ou de la ligne
circulaire le long de laquelle Se meut
le cen tre du soleil. Toutes ces routes,
avec leurs plus grands écarts, pouvoient
être compris dans une zone ou bande
oblique de dix-huit dégrés environ de
largeur, dont aucun de ces astres mobiles
ne sortoit jamais. Là rouloient
dans un ordre constant et éternel les
sept astres,qui seuls parois,soient avoir
un mouvement propre , séparé de celui
de chacun des autres et du mouvement
du reste du ciel, sans jamais s’écarter
ni à droite , ni à gauche de l’étroite
bande, qui circonscrivoit leur marche.
On remarque« seulement dans cinq
d’entre eux une irrégularité , dont le soleil
ni la lune n’oftroient jooint d’exemple.
Après avoir marché dans le sens
de ces deux derniers-,'après s’être rencontrés
et trouvés unis à eux, on les
voyoit tout-à-coup s’arrêter pour quelque
temps , puis rétrogader , comme
s’ils eussent «été repoussés en sens contraire
, et enfin reprendre leur route
dans leur première direction avec un
mouvement accéléré. Ces phénomènes ,
qui se répétaient au moins deux
fois tous les ans pour chacun d’eux,
ayant été observés , on appela ces
astres des Dieux errans, ou des
planètes.
La mobilité de ces sept astres, variant
sans; cesse leurs situations respectives
, donna lieu à des conjonctions
et à des oppositions des uns ■ avec les
autres , et a difïérens aspects qui durent
, e observes et peut-être peints et chantes,
si on en croit Lucien ( 1 ). La constance
de leur marche dans le même sentier ,
11 ) 0 ç Astrolog. p, 953,
leur fidélité et leur obéissance au soleil,
sur les bords de la route duquel les planètes
se trouvoient toujours, soit au'elles
le précédassent, soit qu’elles le suivissent,
durent les faire regarder comme lessntel-
lites du monarque des cieux. Ainsi les
Chaldéens les considérèrent ; ainsi ils les
nommèrent. La durée pins ou moins
longue des révolutions particulières de
ces astres lit juger, qu'ils décii voient des
cercles plus grands les uns que les autres
, et des orbitres concentriques, qui
les plaçoient à des distances plus eu
moins éloignées. Saturne, qui mettait
trente années à sa révolution, fut jugé
l’astre mobile le plus éloigné, et la lune,
par la même raison , l’astre le plus voisin
, puisqu’elle mettait moins de temps
qu’aucun autre à faire le tour du ciel ,
qu’elle parcourait en 17 jours. De-là
l’idée de sept- sphères ou oieux concentriques
plus ou moins rapprochés , et
placés à une distance proportionnelle
aux durées des révolutions. La lune ,
l’astre le plus voisin de tous, fut surmontée
de Mercure et de Vénus, qui
mettoient moins d’une année à achever
leur révolution. Anrès ces trois astres ,
on plaça le soleil, dont la révolution étoit
le terme de comparaison de la durée des
autres , et conséquemment on rangea
au-dessus de lui les trais autres astres ,
dont les révolutions avoient une durée
plus grande que la sienne; c’est-à-dire,
l’un deux fois , l’autre douze fois , et
l’autre trente fois plus longue. Il en
résulta l’échelle des sept planètes placées
dans cet ordre : la Lune, Mercure,
Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne.
On voit que le soleil est au centre
de ces sept sphères, comme il devoit
l’être à titre d’ame du Mon de et de lieu
de l’harmonie universelle. C’était le roi
de la Nature, autour duquel tout se
rangeoit ; le chef dès Dieux, à qui
tout le ciel faisoit cortège, et autour au
trône duquel circuloient tous les autres
Dieux.
O %