( P ) J'observe , que ce Taureau est celui qui
naît des amours de .Jupiter Serpent avec Pio-
eérpine* Or , Jupiter Serpent prend les formes
du Thésée-Serpentaire. Le but allégorique de la
Monnoie et celui du fameux Vers , sur la génération
du Serpent et du Taureau, sont les mêmes.
( ? ) La Fable suppose ( i ) que Minos, ayant
refusé à Thesée de le reconnoitre pour fils de
Fleptune , lui dit qu’il ne le reonnoîtroit qu*au-
taut qu’il lui rapporterait, du fond de la Mer,
Gemmant, une Perle, qu’il portoit au doigt, et
qu il jeta au fond des eaux. Thésée plongea ,
la tapporta, avec une belle couronne, que lui
donna Amphitrite , et 'que Neptune plaça aux
Cieux, en mémoire de cet événement. On voit
ici évidemment une alliftion au coucher de la
Couronne Boréale , dont la plus belle étoile
s’appelle Gemma, la Perle , à la suite de laquelle
se couche le Serpentaire , Thésée , et qui
revient sur l’horizon avec ce, même Thésée , sur
le Serpent duquel elle est placée. La fiction est
toute simple, et ne présente aucune difficulté
dans son explication. La Couronne Boréale,
d ailleurs, porte le nom de Couronne de Thésée ,
et sa belle Etoile , le nom de Margarita , on de
la Perle (2).
( r ) On remarquera, que le combat des Amazones,
qui entré dans la fiction sur Thésée et
«ir Hercule , deux Héros qui représentent le
Soleil, faisoit aussi partie du combat de Bac-
clxus ( 3 ) , qui îï’est encorq que le Dieu-Soleil
sous un antre nom et sous une autre forme,
comme nous allons le faire voir bientôt»
( æ- ) Il fit son allhnce avec Pirithoüs , suivant
Pausanias , dans l’Attique , en un lieu voisin du
temple de Sérapis. Or , Sérapis est Eseuiape et
Eseuiape est le Serpentaire ( 4 )•
Des amours de Thésée avec Hélène
naquit Démophon (5). Ce nom est un de ceux de
Triptolême, le premier des Gémeaux , qui joue
un rôle dans la Fable de Cérès , qui nourrit un
fils de Prince, appelé Démophon (6). D’autres le
font naître de Thésée et de Phèdre , ou même
d’Antiope, mère des Gémeaux , Amphion et
Zethus.
( o ) La Thessaîie a dans son voisinage la
Thrace, qui est bornée par la Mer Noire , à l’extrémité
orientale de laquelle est la Colchide.
Orpbée, Chantre de Thrace , passe pour avoir
communiqué aux Thessaliens la Poésie et les
chants sur le Soleil du Printemps , dont le lever
était précédé du Belier, qui semblait naître à
1 orient de la Mer Noire,et des régions où les Thra-
Ces plaçaient la Colchide j tandis qu’on voyoit descendre
au couchant Jason , dans les eaux de la
Mer qui baigne les côtes de la Thessaîie. Aussi
paroît-il, que le Chantre nommé Orphée étoit
place dans un pays , qui a l’une de ces mers à
l’orient ; c’est le Pont-Euxin 5 et Pautre au couchant
5 c’est celle qui baigne les ports de la
Thessaîie , et au sein de laquelle s’embarqua
Jason , pour aller à la conquête du Belier, qui
brille aux Cieux le matin, vers les régions orientales
où l’on plaçoit la Colchide.
( o ) On dit en effet, que Pélias voulant faire périr
Jason dès son berceau (7) , les parens de celui-ci
l ’en J ermëren t dans un coffre, et le portèrent dans
l ’antre de Chiroa, pendant l'obscurité de la nuit,
et qu’ils confièrent au Centaure son éducation.
Chiron lui apprit l’art de la Médecine ; ce qui
lui fit donner le nom de Jason. On sent bien , que
ceci n’est qu’une allusion au Serpentaire, appelé
Jason et Eseuiape , Dieu de la Med’ecine. U
sortit de cet antre pour labourer près du fleuve
Anurus : allusion à la saison du labourage , à laquelle
( 8 ) il préside , par son lever d’Automne.
Aussi en fait-on un homme instruit par Cérès dan»
l’art de cultiver la terre. Le nom de Médée Pharmacienne
-, qu’il épouse , confirme encore l’allusion
au Guérisseur Jason , ou Eseuiape , nom du
Serpentaire,
(c ) La difficulté de réunir dans une seule cas©
tous ces Pa ranatelions , nous lés a fait reporter
sur la case opposée ; car ou sait que le Parana-
tellon d’un signe peut l’être aussi du signe
opposé ; puisque jamais un signe ne se lève et n©
se couche , que le signe opposé ne se lève et ne
se couche egalement , et qu’ils ne puissent par
conséquent avoir des Paranatellons communs.
C ’est donc pour prévenir la confusion , que nou*
avons partagés en deux groupes les Paranatellon»
du soir et du matin , du premier jour et de la
première nuit de l’équinoxe du Printemps.
(</) D’autres appellent Aigialeus ou Alaiga
lo fils d’Aëtès , le frère de Circé et de Médée y
que nous venons de voir appelé Absyrthe, dan»
la tradition la plus commune.
Cf) Certaines traditions font Aëtès frère de la
Fleïade Pasiphaë , placée sur le Taureau céleste ,
au-dessus duquel est le Cocher : d’autres le font
fils d’AHtiope, de cette Antiope mère d’Am-
phion et de Zéthus ou des Gémeaux , et au tombeau
de laquelle on alloit prendre de la terre tous
les ans , lorsque le Soleil parcouroit le Taureau
celeste. On lui donne pour épouse Idya , fille de
l’Océan , comme les Pléiades ; d’autres Astérodie ,
également fille de l’Océan ($>).
(1) Pausan. Attic, p. 1*.
Hygin. 1. a.
(j) Pausan. Achaic. p. *07.
(4) Nar. Com. I.7 c.» lP.
fï) Ibid?p. 7jo. , * 73 ‘
< 0 Apoll. 1. Plut. Vit. These j.
(2) Nat. 1. 61 c. 8.
(8) Hygin. 1. 1.
(9) Nat. Cam. 1. 6 , c. 7, p. jfy .
On
On suppotoit' que les rayons d’Hypérion ©u
du Soleil , pere des Héliades ( 1 ) , étoienfc déposés-
dans des appartèmens dorés, dans la ville d’Aétôs.
Odyss. pag. 700.
( / ) Sur des monumens de l’église d’Issoire ,
ou sont gravés les douze signes , on remarqùe
Phryxus et Hellê sur le Belier. inc
(g) LesArabes appellent cëttebelle Etoile Aioth
ou Al-Aiotk avec l’article. Riccioli, p»g. 17.
{h) Thyes'y Thyas en hébreu , signifie Jizreus
caper, aries , dit Buxtôrf r.jj. 859*. \
( i) Le constructeur de ce vaisseaùi étoit Argus,'
fils de Danaiis , suivant Hygin ( 2 Aussi Ger-
manicus l’appeliè^t-il le vaisseau de Danaiis ( 3fm
( k ) On trouve dans Hygin , Fable ÿïa
longue 'nomenclature de (tous les Argonautes y et
on voit que ce sont , pour la plûpart y l'es Héros
qui figurent avec le plus fd’éclat dans; l'ancienne
Mythologie, et dans la prétendue Histoire des
siècles héroïques ; ce qui’ lie essentielle ment ce
Poème à tous les Poèmes anciens, qui composent
la Mythologie, ou les traditions' sacrées de la
/Grèce d’où résulte la nécessité de > l^ss i reporter
totis vers une mêftié époque. Or , «cefte» époque
est celle où lé Lion étôit’le premier signe solstitial, ;
auqùél répOndoit 1© premier-mois de l ’année
qui commençait aji; Solstice d’été;,- ’comme nous-
l ’avons fait voir dans les travaux d’Hercule. Donc
toute cette Histoire héroïque remonte là ; c’est-
à-dire , à 25oo ans avant Père Chrétienne; époque
qui précède de plus de i 5oo ans l’âge; qù-l’on fait,
vivre Homère.
(/) On remarquera que, dans lé Poème de
l ’Héracléideyce troisième Chànt répond à la Balance
, qui •monte toujours en oppositioft-*avec le
Belier, ou lorsque Celui-ci se coliche ; conséquemment
durant le neuvième travail d’Hercule ,
celui-là même où l’Auteur de l ’Héracléide place
le départ d’Hercule avec Jason y pour la conquête
dé la Toison d’orv 5 ! p f ïoc
(m) C’est ce!!Centaure!et sa Panthère , qui
nous servent y dans là1 Fable d’Osiris et dans celle
d’îsis , à expliquer les fofrùfes Sous lesquelles Osiris
revient à la vie , et aide Horus dans son triomphe
( 5). 1 -
(n ) On voit que, dans la fiction de ce Songe 9
on représente Jason par un astre tombé du Ciel y
qui s’unit à Médée et qui l’amène avec Tùi sur
les flots de la Mer Noire, loin de la Colchide.
Voilà le sens du présage.
( o ) S'il est permis de former des conjectures
sur Médée , nous sommes tentés de Ta placei?
dans la fameuse constellation de Méduse ou de
la Gorgone, que porte' Perséè son oncle , frère
<9) .Strabon. 1. x , p. 47.
(*) Hygin Fab. 14. f •.y7i-r {»^
(;) Germ. Cæs. JJ.
- (4) Ibid. Fab. 1,73. et.Apoll. 1. i.
(5) Ci-dess. 1. ,3 , c. x,, p. 318. .
(tf) Cedren. p. X2. Chron. 9 1 etc.
Relig. Univ. Tome Z.
Sp'S*
d’Aétès, et quiest placée sur le Bslier céleste. Aussi
dans le» médailLes de Méduse , bnlvoit la tète dei
Gorgone avec des serpens, SurmorUéé' d’aiies et*
des'cornes du Belier. On dit de Méduse , qü’ell**
fut j . comme Médée , une Enchanteresse ou Magi-
cienne , et que ce fut Persée , qui de son nom
nomma la.Médie;(6?). On dit pareillement, que ce
fut Médué», file de Médée.,‘.d’autres Méfiée telle-
mêïxre ; qoedonna son-nom à la Médifcv Dans 1<»v1
deux Fahlesy PqrBée etTersé ;> Médus , Médée oV-
MédnperjmKnù: unrôh; (7) v’leur voisinage duBelier
semble. l’avoia*:rendu néce'ssTÎre*"Aussi , Méduse*
ou Médée facilitent la/conquête diù Belier , sur le -
quel est immédliatement placée la Gorgone (8 ) . r
‘ ( p ) Tous. les an3 on cédébroifc^ danâ 'dîfférerttes l
Fables , la défaite du grand Dragon ou du Serpent *
Python i , du GéhiO , où Te - l’Astré ofîial faisant,
qui amënoit BHiver , dont ïé'terme étoit l’éqtfl-f
noxé' du Printemps ,i à l ’entrée du Soleil au
Taureau , au levter Héliaque du Belier à toison ^
d-’or. Voilà l ’origine de/ la fiction . qui suppose
qu’avànt de éonquënr Ja fameuse Tôisoïi, JasOn1
eut bésôiu de dompter des- Tauréaûx qui sonf-?*
fldient' des feux ; oe qui né convient qu’au Tàiii*1 * 3 4
rèaù céleste y et de triompher fini tenable Dragon ^
dont la défaite éntroit) dans‘ tous lès Chants sur ’
lé ’ triomphe J que le Bolbil rempo#toit< àU’éqùi-
lioxe^sur les ténèbres de l’Hiver *et sur le mauvais’
principe Typhon dont ‘ le Serpent Python ,
le Dragon des Hespérides du le Dragon du Pôlè y
étoiéntJaTdrme Astronomique. Tel est le sujet de-
ce point de la fiction. Ce Dragon est appelé
pal Théon (9) le Dragon de Cad mus; et ceux qui
disent , qué Jason , labourant les champs quO^
s^ll!onI^oienfe, les Tanreâüx qui vomissoient des
flammes, sema des dents de Dragon' (10), disent
qu’elles étoient celles du Gardien delà Toison, suivant
les uns, et celles du Dragon de Gadmus , sui-^
vant d’autres. Hygin, dans son récit («), parlé aussi
de la tâche qu’ÂëtèsImposa à Jason ; Savbir de labourer
avec des Taureaux qui vomissoient des
feux , et de setoer des dents de dragon, d’où
nàissoient des hommes armés, comme dans la
Fable de Gadmus , lesquels s’entretuoient ensuite.
Le récit d’ApoIlodOre s’accorde avec celui d’Hygin
dans cette partie. (11) Voyez Apollod. liv. 1.
(?) Diodore (12) supposé , queCircé avoit été
mariée à un Prince Scythe , roi des Sarmatps ;
qu’elle avoit empoisonné Son mari ; et qüe s’ëthnt
emparée du trône y elle avoit commis beaucoup
dé cruaUtés, qui la firent chasser. Bile a-lla s’établir
dans une île désérte ; de l’Obéan , avec
des femmes de sa suite. D’autres disent, qu’elle
Se retira sur un promontoire d’Italie, appelé cap
(7) Diod. I.4, c. 180, p. 299.
(8} Herod. 1. 7, fc. 62.
(9) Theon. p. 113.
(ie) Natàlis Coin. p. é, c.ï8, p. j* j.
(11) Hygin. Fab. 22.
(U) Diod. I.4, ç. X73 , pi 1I9.
Aaaa