Egypte, êcc. (p) Héraclite, Poète lyrique,
avoit fait un Poème en honneur des
douze grands Dieux (i).
Le* Athéniens avoient élevé l’aùtel
des douze Dieux (2). Sur un portique à
Athènes (3) , on voyok peints les douze frands Dieux , comme on voit souvent
ans nos églises les peintures des douze
Apôtres ; et tout près étoit le fameux
Thésée , qui n’est autre chose que
FHbkcule A thénien, Comme nous le
prouverons dans nos explications. On
voyoit dans la même ville , près de la
fstatue de Diane (4) , celle des douze rands Dieux, ou des Divinités tutélaires
es douze signes que la Lune parcourt
durant chaque révolution. Ainsi les Romains
avoient placé douze autels (5) aux
pieds de leur Janus, génie tutélaire et
chef des révolutions célestes.
Les Romains étoient originaires d’Arcadie
, où l’on honOroit le Soleil, Escu-
lape, ou le fils d’Apollon, dont l’image
est dans les Cieux, dans la Constellation
du Serpentaire, qui, par son lever
du soir, annonçoit le commencement de
l ’année, lorsqu’elle s’ouvroit en Mars.
Les Arcadiens avoient bâti à côté de son
temple (6) , celui des douze Dieux,
comme on avoit donné à Rome douze
autels à Janus. Cette filiation de culte a
été conservée dans le Calendrier Romain,
qui fixe au premier de l’an la fête de
Janus et celle d’Escnlape, comme on
peut le voir dans lés fastes d’Ovide (7).
Dans les Temples du Soleil , honoré
sous le nom d’Hercule (8) , on peignoit
ses douze travaux , et les monstres dont
il triomphoit se trô'uvent encore pour la
plupart dans nos Constellations.
Les Romains eurent les douze Boucliers
sacrés , déposés dans le temple de
Mars, ou dû Dieu qui présîdoit au premier
signe. Ils établirent aussi leur con-
1) Diog. Laert. vit. Herad. p. 633.
2) Lycurg. Orat. adv. Léo. p. 156.
3) Paus. Attic. p. 3.
{4) Paus. Att. p. 38.
(5) Macrob. Sar. f. 1, c. 9 , p - 157..
(éj Paus. Arcad. p, 256.
(7) Ovid. Fast. 1. t
frairie des douze Frères Arvaux (g), qui
tous les ans sacrifioient pour la fertilité
des champs, durant les douze mois de la
révolution solaire.
Varron parle des douze Dieux, (10) que
les Romains appeloient Dit Consentes ,
et de douze autres Divinités qu’on regar-
doit comme Génies tutélaires de l’Agriculture.
Jupiter et la Terre étoient les
chefs dé cette seconde classe duodécimale
, et prenoient le titre de grands
Dieux. Ensuite venoienl le SoIeH et la
Lune, dont la marche dans les cieux
fixoit la succession des travaux du laboureur.
Venoient après eux, Cérès et Bac-
chus, dontles productions sont si nécessaires
à l ’homme pour se nourrir. Ce
sont ces Di vinités,que Virgile invoque (11)
au commencement de son Poème sur
l ’Agriculture, après avoir invoqué les
deux Astres qui règlent la course de
l ’année. Dans la quatrième classe, on
plaçoit les Déesses Robigo et Flore.
Dans la cinquième, Minerve et Vénus,
Divinités tutélaires des Oliviers et des
Jardins. Dans la sixième , la Déesse
Lympha et le Dieu Bonus eventus. La
première présidoit à l’eau, élément si
nécessaire à l ’Agriculture , et le second
amenoit à bien les moissons et les fruits.
Les Romains auroient pu pousser plus
loin 1’énumératiou des Divinités, quiin-
fluoient sur les travaux du cultivateur ;
mais ils crurent devoir se renfermer
dans ce nombre douze, parce que c’étoit
un nombre sacré chez eux, comme il
l’étoit chez les Grecs, chezies Egyptiens,
chez les Perses, &c.
Le Législateur des Athéniens , Solon,
avoit cru devoir adopter ce nombre duodécimal
, et on lit dans le fragment
d’une inscription (12) : aux douze Dieux
ns S o l o n . Platon ( 13) admet aussi douze
Dieux dans sa république , dont les
(8) Pausan. Heliac. 1 , p. 137.
(9) Fabi.. Plantid. fulg. Virgil. exposit Sermoa.
(10) Varro. de re Rustic. 1. x, p. 4.
f l i) Georg. 1. 1 , v. 5 , &c.
(12) Chandler, p. 78..
(13) Plat, 1. 5, de Legib. p. 743.
divisions
divisions, sont faites d’après l ’ordre duodécimal.
Lès peuples dü Nord ont leurs
douze A ze s , ou sénat des douze' grands '
Dieux, donfOdin èst le chef(1). Les
Japonois ont dans,leur ancienne Mythologie
douze Dieux (2), qu’ils partagent
comme les Egyptiens en deux classes ;
l’une dej sept , Cé sbnt les plus anciens ;
et l’àutré dé cinq j qui ont été ajoutés'
depuis. • Cétté distinction comnrune aux
deux peuples semblé : rapprocher leurs
cosmogonies. Ces peuplés, pour peindre
la création, représentent un gros arbre
appuyé sur une tortue (3) , lequel porte
le Créateur de PUnivers assis sur douze
coussins. Ils ont aussi la division par
sept-, et par 36b , dont nous parlerons
bientôt.' Les Babyloniens (4) avoient
donné douze coudées à la fameuse statue
d’or massif qu’ils avoient placée dans
leur tëmplè.
Massondi , historien Arabe , assure
que du temps de Brabaman, on,découvrit
des mines' de divers métaux ; que
l’on fabriqua des armes, que les sciences
furent’ fort estimées j et que ce' Prince'
construisit'deS temples dans, lesquels il
fit peindre lés douze-signes1 du Zodiaque
, et les'orbes célestes1 (5), afin que
les hommes connussent les Planètes èt
leurs influence^.
Les Juifs , qttè' l’on peut regarder,
comme une colonie' d’Arabes,, ;èt dont
les tribus sofit dans le génie des distributions
politiques deS Arabes, avoient cherché
à retracer, par toutes sortes d’ern-
blêmes , la division1 duodécimale1 du
monde. Le Rational de leur grand-prêtre,
formé de l ’assemblage de douzé pierres
précieuses , rangées trois par trois , et
groupées, comme les saisons ; leurs;
douze pains de proposition1 rangés six
par six , comme les signes1‘de chaque
hémisphère, n’ayoiènt dautre objet que
S7
le Ciel et le Zodiaque , ainsi que les
divisions'du Temps qui circule dans ce
cercle., si on en croit Joseph, Pliilon et
Clément d’Alexandrie (6).
Le nombre douze se trouve corisàcré
jusques dâjis les traditions les plus fabuleuses
de ce peuple , telles que' celle dit
fameux passage de la nier Rôtlge à pied,
sec. On suppose que la înér'sè. aivisa'cri.
douze parties , sans douté pour laisser
passer chaque tribu. C’est ainsi qu’arrivé»
dans le désert (7), les Israélites y trouvèrent
douze fontaines et 72 palmiers:
ce dernier nombre multiple de douze,
fut aussi mis au rang des nombres mystiques.
Les Interprètes1 chrétiens ont cru
y voir le type des douze; apôtres et des
Soixante-douze disciples j mais pour n ous,
nous croyons que le nombre des fontaines
et des apôtres, celui dés palmiers
et des disciples , sont egalement mystiques
(8), et contiennent deS rapports
allégoriques avec les clivisions.célestes.
‘ C’est par Une suite du même respect
p'otir la, division duodécimale , que les
Juifs;avoient donné douze (ils à Jacob,
figurés par douze étoilés dans le songe
du jeune Joseph, et qu’ils en avoient
même quelquefois1 donné autant à Abraham
(9). Un andie’n aüteur , ’cité par Eu-
sèbe j sùpposëqu’Abfaliâméutdouze fils, ‘
qui partagèrent l’Àrabife en douze tribus,
et que , depuis ce temps, les douze chefs
de, ces douze tribus Arabes empruntèrent
toujours leur nom dé cés douze premiers
chefs. Ceci est, sans doute., un conte
Arabe, comme le sont les histoires Juives
; mais il n’en est pas moins, vfai,
qu’on doit y reconnoître l’emploi de la
fameuse division du ciel , puisque les
tribus Arabes étoient chacune sous l’invocation
d’une étoile ou d’un signé (10),
ri l’on en croit Abülfarage.
Cés Juifs , voisins des Arabes , des
(x) Voluspa. ..........
(2.) Hist. des Voyag. t. 40 , -p. 41 & 42. . ,
(3) Contant d’Orv-iliè , t. 1 , p. 230.
f4) Herdd. 1. .1 , c. .183. ;fi 1
■ (3) Mem. Acad. Inscrip. t . 31, p. .p6, t
“ LClem. Alex. Strom. 1. 5 , p. 562. Joseph.
Relig. JJniv. Tome I.
Anti 'Jud. ;I. 3. c. 8 Phil. 1. 3. de Vit. Mcys.
p. 320.
(7) Cèdren. p. 77.
(;) Phil de Profug. p. 373.
(9) Euseb. præp. Fvv I. 9 ; .
(10) Abulf. Qist. des Dyn—pieif : •
■ C H