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Chez les Perses, chaque Planète est présidée
par une' intelligence et surveillée
par un Génie placé dans une étoile fixe.
L ’astje Tascliter surveille la planète
Tir ou Mercure. Le Tir ressemble beaucoup
à l’Ange Tïriel ( t ) , que lés Cabal-
listes appellent l'intelligence de Mercure.
Haftorang est chargé de la planète
Beliram ou de Mars ; Venant de la planète
Anhouma, ou de Jupiter. L ’astre
Satevis est chargé de la planète Anahid,
ou de Vénus. Mesch, >pii est au milieu
du c iel, est chargé de la planète Kevan,
ou de Saturne. Les noms de ces astres
sont aujourd’hui des noms d’Anges' chez
les Persans modernes ( i ) , Haftorang
est un Ange, qui prend son nom des
étoiles de l’Ourse. Venant fait les fonctions
de Pluton. M. Hyde confond leur
Tascliter avec l’Ange Michel (2). Il est
certain au moins que Michel présiiîoit à
la planète Mercure, suivant les Caba-
listes, comme Taschter présidoït à la
même planète, suivant la cosmogonie
des Perses. Mais il peut y avoir eu, à
cet égard, diversité d’attribution entre
lesAliges et les planètes. Néanmoins on ne
peut méconnoître lès rapports généraux
établis entre les'Anges des planètes et les
fixes ou les constellations, dans iesdif-
férens attributs donnés aux sept grands
Anges : car il n’en est aucun qui n’ait
son origine dans nos constellations.
L ’Ange ou plutôtl’Arçhange, qui dans
la théologie des Chrétiens; on des Juifs
foule aux pieds le dragon,.,(3) , ou le
diable peint sous cette ‘formé ; ë-nfîn le
fameux St.-Michel Arclian'gé était peint
avec une tête de Lion , comme l’IIercule
céleste est vêtu de la peau de cet animal
, et foule le fameux dragon du
pôle , Python, qu’il tient ’écrasé sons ses
pieds. La singularité des rapports augmente
, quand on fhhTàttention à Ta
position de lTIerçule céleste, qui Monte
au ciel avec -le signe de la Balancé,”à
l ’epoque même ou nons fêtons Saint-
(il Zend-Avest. t. 3 , p. 336.'
(2) Hydd de Vet. Pers, Relig. p. iS ft J|
(3) Origen. Contr, Gels. 1. 6 , p. 304. ■ •
N I V E ' R S E L L E ,
Michel, à la lin de septembre, etquajj
l’on se rappelle , que Saint-Michel jàj
représenté teriant une balance à la main
(Æ), tel qu’il apparut,au curé de 81
ponte (4). Il portoit aussi lès; atti'ibuts
d’un guerrier, qu’il empruntait du sfone
suivant, aùqiiel Hercule répond en bran-
4e partie, et qui étoit lé domicile de Mars
Il devint l’Ange belliqueux Hes'Catlioli.
qués, leur héros; dé diamant.'- L’Her-
cule grec dont :il prit ’leâl attributs
qui délit le dragon dSs Hespérîdqs, celai
qui avoit son siège près de l’arbre‘fa.]
meux par ses pommes fatales, est placé]
sur les limités équinoxiales';, î : qui Usent
le passage des âmes aux '.enfers. Or on
se rappelle, la dispute de Saint-Michel!
pour le corps: de McnSe. ( 5 ) , que lui]
disputoit le diable. C’est lùi, qui comme,
Minos, pèse lejs aînés.
Après l’Archange à1 tête de lion vient]
Urièl, ArcUange à tête de boeuf;'puis Ra-|
phaëlà tête humaine et à corps’deserpent,]
espèce dé monstre amphibie pet Gabriel
à ligure d’aigle ( 6 Ces quatre formesj]
lion, boeuf, homme et aîgfe, sont celles
de quatre'constellations, qui oit fourni
les quatre' ànimaux "cfe 1’Appcalypse,
et ceux des quatre Evangélistes. Quart
aux trois autres Archanges, l’nn à'®le
d’ourse", nommé Taùtabtfoth, l’autre à
tête de chien,-comme Mercure , et nom-!
mé Erataoth , enfin le dernier à tête]
d’âne et appelé du nom grec, 0™
O n o e l, on ne peut pas xloutèr qu’ils
n’aient également pris leiirs attributs
des animaux célestes, puisqu’on: sait
que le chien, i’ourse et les ânes’!soit
au nombre . .des . .constellations. L’âuf
fait partie du Cancer ; le chien, .est ai]
midi et l’Ourse au nord du même'signà
Nous avons déja vu cette dernière c'tteti
lation donner son nota à l’ange Iis*
torang,' un des’ sept grands Anges clift
lès Perses. Si une de nos constellai
tions a donné son nom et sa figure 1
un grand Ange , pourquoi les autre^
- - (4) Beausl t. 2,p. 625..'
(5) Epist. S. Jud.. y. 9.. ‘ ']<
O) Origen. Contr. Celt/l. 6, p. 304. _ I
Constellatio^i
R E L I O-I O N U N I-V E R S-E L L E, # £
B constellations , n’auroient-elles pas fourni B les noms et les attributs d’autres Anges,
■ sur tout quand on réfléchit » qu’il n’est-
■ aucune de leurs formes,qui n’ait son type
■ dans les constellations. Car l’homme, le
■ dragon, le boeuf, lé lion, l’aigle, le
■ chien, l’ourse et l’âne sont autant d’ani-
■ inaux célestes , sous lesquels sont rangés
■ divers groupes d’étoiles (/z ) y et nous
Bavons vu que chez les Persës ( 1 ) chaque
■ planète étoit mise sous la surveillance
■ d’une étoile fixe, ou d’une constellation.
■ Ainsi l’astre Sirius, suivant la doctrine
■ des Mages, avoit été établi surveillant
■ des deux (iz).
B Dès qu’une fois les étoiles eurent été
■ regardées comme autant d’intelligences,
■ soit dieux, soit Anges, les formes Astro-
■ logiques , qui-servoient à les grouper,
■ furent appliquées aux intelligences et
■ devinrent comme les corps visibles
■ quelles prenoient pour se montrer aux
■ hommes. Ainsi Mercure, chien, Bac-
■ chns, boeuf et lion successivement,
■ Jupiter, serpent, ou helier, ou cygne,
Hou aigle ravissant Ganymede, Cailisto
■ devenue ourse, Bacchus , âne, sont des
■ métamorphoses qui partent du même
■ principe, qui enfanta chez les Juifs etchez
■ es Chaldéens des Ange3 à tête de lion,
■ le boeuf, d’aigle, d’ourse, d’âne et de
■ bien. Les formes des Anges , comme
■ elles des dieux, furent empruntées
■ es constellations où ces intenigerices
■ oient censées avoir établi leur siège
■ ms le monde. On ne sauroit, sans cette
■ e f, expliquer toutes ces monstruosités
■ ju on trouve à chaque pas dans les
■ sures des Anges et des dieux : avec
■ le toute la monstruosité s’évanouit.
B .J?11 en. dire autant des sept in-
■ elligences, que les Gnostiques plaçoient
■ ansleurs sept deux , et parmilesquelles
■ n trouve des Génies à tête de porc (3)
■ a tête d’âne, tel que leur Sabahot,
■ f'tgouyemoit le septième ciel ; d’autres
à corps de ^erpent,r tel qxie celui qui ,
comme lé Zodiaque, enveloppe tous les
autres cienx. Jao étoit le chef du p,e-
mier ciel ; Saçla, chef du second, présidait
Commé Venus à la débauche.
Seth habitait le ■ troisième ciel. Dadès
le quatrième , Àdoneus ou Ejoa .le cinquième
, Jadalbaoth ou EliléeIe.sixième,
et Sabahotli le septième. La secte des
Ophites emprunta aussi du ciel Astro-
lpgiqué les formes de sa divinité à
figure de serpent (4), qui engendra sept
enfans ,. les quels se métamorphosèrent
en sept cieux. Ce sont ces ;sept fils de
Jadalbaoth, qu’on nomme indistinctement
dieuxou^ Anges , qui, comme les
dieux secondaires, que Pluton et Timée
placent dans les -astres avec les âmes
humaines, ont été chargés de former,
l’homme, suivant la doctrine des Ophites ,
On trouve dans les Abraxas,, monumens
religieux du culte des Gupstiques, de
ces Génies serpenti-fqrmes à tête de lion
environnée de rayons, figures composées
des attributs du L ion, domicile du soleil
et de la queue de l’Hydre, placée dessous
(5). Le Raphaël des Cabalistes , qui
en font 1 Ange du soleil, semble être le
génie du Verseau opposé au domicile de
cet astre, et dans lequel les Grecs plaçoient
Cecrops biforme , comme Raphaël.
Cependant Raphaël pourrait bien
aussi être le Serpentaire, l’Esculape.céleste,
peint avec les attributsdù serpent,
et qui, comme Appollon son père, fut
lie au soleil en qualité de génie. Cette
conjecture acquiert un nouveau degré
de vraisemblancè , quand on considère ,
que dans une église de Palerme, où
sont écrits l’es noms, des, sept grands
Anges avec une épithète caractéristique y
R aphaël a lë titre de médecin (6), que
les Grecs don«oient à Esculape. Michel
a lë titre de vainqueur, que les Grecs
donnoient à leur Hercule (7). Gabriel y
prend le titre de messager et Uriel de
(0 Zend-Avest. t. 2, p. 336.
y) Plut, de Iside , p. 370. .
y) Epiphan. adv. Hastes, c. 26.
U) £jViph. îbicl. c.
lielig, JJniv. Tome I.
(5) Sâfnias. Ann. Climàt.
(60 Beausob. t. 2, p. 628, 1. 9,, c. 2.
(7) Basnag. hist, desjuifs, t. 2 , ci 20.sect.16,
P- 537-
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