flydaspes ^suivant la ijauselte de s»
victoire sur lçs Perses, aux Gjfmsoso
phLtes et à Fejsdua .son épouse , prêtresse
de Ja lune, les invite à faire tous
les pré paradis du sacrifice qu’il destine
aux Dieux en action de grâces ; ces
Pieux sont le soleil, la lune et ftecchns,
qu’ii appelle les pieux de la patrie {j),
L'ordre pour le sacrifice étant donné,
les Gyiûnosupkistes écartent toutes
les femmes, excepté la Seule prêtresse
de la type, persuadés que le sexe lé’
mioia dpif être écarté des autels des
«Jeux divinités les plus pures, et les plus
huilantes, dans la crainte que les f emmes,
même involontairement, ne souillent
la pureté du sacrifice. La prêtresse-aeule
de la lutte avoit droit d’y assister, et
c’étoit Persina. Le roi était prêtre du
soleil et là reine prêtresse de la lune ,
suivant la loi et la. coutume du pays,
paus la tente sous laquelle se lit le sa,
entrée , étoieut placées lés images des
Dieux indigètes , et des héros Pcrsee ,
lMemnon, Andromède ; il y avoit aussi
trois autels, dont deux, unis ensemble
étoient consacrés au soleil et à- la lune ;
lu troisième plus écarté, étoit pour
duce h us , et >ls immoloient dessus des
victimes de toute espèce.
On ne sera pas étonné de voir le
soleil et la lune avoir ic i , comme dans
les ciçnx, Persée, Andromède , Cé-
phée , &c. pour cortège , quand on
saura ee que dit Lucien , que l’astronomie
fut inventée en Ethiopie, sur les
confins de la Haute-Egypte.
On adoroit aussile Nil en Etiohpie (2),
et ee fleuve à encore ses prêtres oçeu-
pés à lui rendre un culte perpétuel â
sa source ; on supposoit qu’un génie
bienfaisant présidoit à cette source çt
dirigeoit le Cours de ses eaux (5).
Il y avoit chez les .Troglodittes (4) une
S(1) Philostr, 1. 6 , c. 4. Kirlsçr, (Edip. t. i , p. ; 8,
Phéostr.;vitApoll, 1. é, ç., IJ.
(4J Pline, 4. 2', c. 163.
iontaine sacrée, qu’on appelait la fontaine
du soleil. .
Il y en avoit une semblable près du
temple de Jupiter-Atnmon (5). La fable
effectivement suppose que Bacchus,
manquant d’eau , fut conduit à une
source d’eau vive , par un bélier qui
fui apparut tout-à-coup. Il bâtit u»
temple dans te même lieu où il avoit
trouvé l’eau, et il le consacra à ce bélier
merveilleux, qu’il nomma Jupiter-Aro-
mon, et qu’il plaça ensuite au ciel à te
tête du Zodiaque- Cette fontaine put
être nommée fontaine du soleil, puisque
Jtqûter-Amman n’est qne 1e soleil
équinoxial du printemps , peint avec
tes attributs du premier signe, on du
bélier céleste, appelé Amman, et adoré
comme tel en Egypte.
Néarque, pilote d’Alexandre , côtoyant
les terres des Ictyophages lelong
de la mer rouge, arrive dans une île
consacrée au soleil (6).
Les halàtans de l’île de Socotara,
pnrenpove aujourd'hui sur la lune les
mêmes idées qù’avoienf sur Isis les anciens
Egyptiens (7). Ils adorent cettè
planète et la.regardent comme principe
cte tout Ce qui exifte ; c'est à elle qu’ils
s’adressent pour obtenir une bonne
récolte, et s’ils forment . quelqu’entre-
prisè , elle ne peut réussir qu’autamt
qiie la lune les favorise par’ses influences.
Lorsqu’ils manquent d’eait, ils choisissent
un d’entrfe eux:, qu'ils renferment
dans un certain espace , d’où il lui est
défendu de sortir sous peine de mort.
Détenu dans cette prison pendant dix
jours,‘ cet homme est obligé des prier la
lune, afin qu'elle fasse tomber une
pluie abondante’ ; si, dans cet in tarvaljé,
la sécheresse cesse, le dévêt est comblé
d*honnettrs et de présens ; au contraire;
si elle continue , on l’en punit.
(5) Solin , p., 8y. G.ermani. Coes. e. .18-
6) AtrUn. de :-eb. Indic'. p. IgQ. ;
7) Contant. d’.Qrvill. C 6 r p. j f SLes
Hottentots (i) s’assemblent la nuit
dans la campagne pour rendre un culte
la lune. A chaque nouvelle lune ii'S
ia félicitent Stir Son retour , lui font deS
sacriîices dé leurs bestiaux , lui offrent
de ta chair et du lait ; c’est à elle qu’ils
s’adressent ponf obtenir de la pluie , du
beau temps , et prtitr leurs troupeaux de
gras pâturages , 'sur-tout beaucoup de
lait. Ils unissent à son Culte celui du
Scarabée , que les Egytiens honoroient
également, à cause de la hme et du
taureau céleste , où cette déesse â le lieu
de son exaltation ; Ce qui nous porte-
toit il Croire que Ce ctdte leur vient des
anciens Egyptiens.
La nier,les arbres, l’Ëufratès, grande
rivière du royaume de Juida , sont
honorés d’un culte religieux par léâ
Nègres (2).
Ceux du Sénégal ont des fêtes lunaires
(3) ; dès qu’ils aperçoivent la première
lune de l’équitloxe d’automne,
ils la saluent-en étendant leurs inainS
■ vers le ciel; ensuite ils les tournent plusieurs
fois autour de leur tête et répètent
cette cérémonie.
Dans l’ancienne Cyrénaïque (4), il y
avoit un rocher consacré au vent d’orient
, sur lequel aucun mortel ne poü-
Voit sans crime porter sa main.
Toute la côte septentrionale d’Afrique
étoit peuplée dé colonies Phéniciennes ;
elles y avoient répandu la religion des
Phéniciens, que nous avons fait voir
être toute entière fondée sur la Nature.
Aussi les Carthaginois, colonie de Tyr,
liés avec cette ville par la dommün'àüté
du culte dUercule, irtvoquoient dans
leurs traités le soleil, la lune , la terre,
tes rivières, les prairies et les eaux (5) ;
Uranie, que plusieurs pensent être la
même que ta lune, étoit leur grande
divinité ; on invoquait Son secours dans
toutes tes grandes calamités, et sur-tout
lorsque la terre, brûlée pirlesrayonSdu
soleil, avoit besoin de pluies rafraîchissante
.
Masînissa , foi ct'uri empire placé dans
là partie occidentale de l’Afrique , aujourd’hui
le royaume d’Alger, rendant
hommage aux Dieuï de r Afrique qui
eut conduit Scipion dàûs sort empiré,
invoque le Soleil, et les autres Dieux
de l’Olympe. L ’Arabe Gelaldin, parlant
d’un oertam Mêzraim (6), qu’il peintsouS
tes traits d’Hercule, le fait arriver sur
tes bords dé l’Océan, où il construit
Un magnifique temple dans lequel il
place la statue du soleil. En général,
tous les Africains qui habitent lâ côte
occidentale du continent d’Afrique, ceux
de Congo, et d’Angola, adoroient lé
soleil et la lune (7). La même religion
étoit établie dans les îles de l’Océan ,
connues sous 1e nom dé Canaries. Les
îiabitâns de l’île de Teneriffe , lorsque
tes Espagnols y arrivèrent, acloroienf
encore le soleil, la lune, les planètes ,
et les autres astres (8).
Religion de VAmérique.
Ici un nouveau monde va se découvrir
à nos regards , aux extrémités les plus
reculées de l’Océan-Atlantique, monde
séparé des anciens Continents par de
vastes étendues de mers, et qui leur fut
inconnu pendant une longue suite de
siècles. Tout y est nouveau, plantes,
quadrupèdes, arbres , fruits , reptiles ,
oiseaux ; tout présente une nouvelle
scène physique et même morale et politique.
La religion seule se trouve être
encore la même, que nous avons vue
établie dans l ’ancien continent ; c’est
aussi la Nature, le soleil, la lune , les
astres, et la terre, qu’ori y adore ; l’empire
de cette religion n’a d’auttas bornes
(0 Contant. d’Orville , t. 6 , p. 438.
la) Gont. d’Qfv. t. 6 , p.- tco,
f j j Ibid. p. 213.
(4) Pline, 1. 2 , e. 65.
(O Polybe, 1. 7 . p. 50î.
(é) Rirk. (Édip. t. 1 , f ï 7J.
(7) Ibtd. p. 416.
(8) Contant d’Orv. t. 6 , p. 48<.
E a