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massue pour arme (1), et qui ,à cause de
-cela , s’appeloit porteur de massue ,
eut 1 insolence de mettre la main sur
lui et de Xarrêter. Thésée le combattit
et le tua (e). Ravi d’avoir gagné cette
massue , il la poïta toujours , comme
Hercule porta la peau du Lion. Gette peau,
dit-on, servoit à faire connaître l'énorme
grandeur de la bête, qu’Hercule avait
tuée ; et la massue , que portoit Thésée
, faisoit voir, ajoute Plutarque,
quelle avoit pu être prise dans les
mains de Périphétès , mais qu’elle étoit
devenue imprenable entre les siennes.
De-là traversant l’isthme de Corinthe,
il punit Synnis , le ployeürde pins (2) ,
de la même manière que ce Géant avoit
fait mourir plusieurs passans. Ce Synnis
(3) avoit une grande fille fort belle ,
'nommée Périgone , qui avoit pris la
;fuite, voyant son père mort. Thésée
•couroit de tous côtés pour la chercher ,
mais elle s’étoit cachée dans un bois
épais , tout plein de roseaux et d’asperges
sauvages , qu’elle prioit de la
couvrir. Cependant Thésée l ’appeloit,
iet lui donnoit sa parole, qu’il auroit soin
■ d’elle , et qu’il ne lui féroit aucun mal.
Périgone, touchée de ses promesses , et
rassurée , se montre enfin à Thésée ,
dont elle eut un fils appelé Ménalippe.
Il la donna ensuite en mariage à Deïo-
née, fils d’Eurytns (ƒ), Roi d’OEChalie..
De ce Ménalippe naquit Joxus , lequel ,
•avec Omytus , frit chef d’une colonie,
qui passa en Carie, et qui "y conserva
tane espèce de vénération particulière
pour les asperges et les roseaux.
Il y avoit alors à Crommyon une laie’,
qu’on appeloit la. Plia ye , monstre redoutable
et difficile à vaincre. Thésée
-la combattit et la tua -en chemin faisant
, afin qu’on ne Crût pas, que la nécessité
seule lui fit entreprendre tout ce
que cette Pliaye étoit une femme de
Crommyon, qui se prostituoit au preJ
mier venu , et-qui vivoit de meurtre et
de brigandage ; qu’elle fût appelée la
L a ie, à cause de ses moeurs corrompues
et de la vie désordonnée qü’élle nienoit!
qu’enfinellefut mise à mort par Th'éséêl
Ces commentaires sur des traditions sa.
crées, qu’on ne pouvoit expliquer, soim
fort ordinaires-chez’les'anciens. C’ess
ainsi qu’on explique ,' par une femniJ
prostituée , la fiable de la louve qJ
nourrit Romulus , et que l’on prétend]
n’être autre chose, que Larentia,femme]
débauchée , à qui Faüstülus confia l’w
ducation de Remus et de Romulus. Ces]
sortes d’explications ne doivent êtrd
regardées,que comme de mauvaises con]
jectures, dont on ne doit tenir aucud
compté.
Ce combat fut suivi d’un autre, près)
des frontières de Mégare. Là Thèses]
défit Seyrron , et le précipita des ro
chers dans la mer (4). Ce brigand,
selon la plus commune opinion, dé-
trouSsoit les passans , ou , selon d’aii
très , par un'e insolence ’ et par un on
gueil insupportables , il présèhtûit sts
pieds aux étrangers , leur ordonnait de
les laver , et pendant qu’ils’ le Faisoieat,
il les poussoit et les précipitait du tac
•de ces rochers. On faisoit ce Scyrtom
gendre de Cychrée 'le Salamihien, çiifl
reçoit dés honneurs divins à Athènes ,
et beau-père d’Æacus. Ilétoit doue l’aïetil
de Péiée1 et de Telamon , qui naquirent
tous deux de la Nymphe ’Endéide, fille]
de Chariclo et de Scytron ; d’autres
disent de Ghiron. Il y U Sur ce combat
-quelques variantes, que rapporte Plutarque.
Thésée / passant ensuite par Eleusis,
lutta contre Cercyon (5) l'Arcadien >
et le défit. Thésée passpit1 pour avôit
inventé la lutte , dont il fit un art. De-
(3) Hcsych. voc. Synnis.
U) Pc us. Attic. p. 3-—43.
(j) Pausan. Attic. p. 37.
qu’il exécutoit. Quelques-uns ont écrit
(1) Diod. Sic. I. 1, c. 59, p. 303. Apoliod.
ï.i b. 3 3 Sub finem Suid. voc. Th#s. Hcsych. yoc,
Coryn.etPeriph. Isocrat. Helenæ Laudatio, p. 439.
(*) Pausan, Corinth. p. 44.
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là arrivant à- Hermione , il fit périr le
«atU Damastès , ou Polypêinon, qu’on
jppeloit Procruste (1), en l’obligeant à
L'égaler à la mesure d e ses lits , comme
];i y obligeoit ses: hôtes. Car Thésée
jniitoit Hercule , qui punissoit ceux qui
ll’attaquoient, du même genre de mort,
qu’ils lui avoient préparé. C’est ainsi ,
dit Plutarque-, qu’Hercnleétouffa Antée
en luttant avec lui ; qu’il tua Cycnus dans
en combat singulier-, et qu’il brisa le
jerâne à Temerus , lequel cassoit la tête
Ux passans en la heurtant avec la
viter Tfiésée. Quand il fut dans la salle,
il ne jugea pas à propos de déclarer
qui il étoit ; mais voulant donner occasion
à son père de commencer cette
recoimoissance, dès qu’on eut servi,
il tira, son épée, comme pour couper
les viandes. Egée, reconnoissant tout-
à*coup cette épée, renversa d’abord la
coupe où étoit le poison, fit ensuite
beaucoup de questions à Thésée : et
après: l’avoir embrassé , il convoqua
sur-le-champ, une assemblée générale
où il reconnut son fils devant tous les
Athéniens, qui le reçurent avec une
très-grande joie, à cause de sa valeur.
On prétend , que le lieu où la coupe
fut renversée, est le même que l’on,
voit aujourd’hui dans le quartier appelé
Delphinium, et. qui est enfermé
de murailles. De-là vient que le Mercure
, qui est à la porte orientale de
ce Temple , s’appelle le Mercure de
là,porte d’Egée.
Les: fils de son frère Pallas, de ce
Pallas, qui, suivant Sophocle, donna
naissance à desGéans , avoient jusque»
là espéré succéder au. trône d’Egée ,
qu’ils croyoient sans enfans. Mai»'
Thésée ayant été reconnu pour le- véritable
héritier du royaume, ils ne
purent supporter qu’Egée , qui n’étoit,
disoient-ils, que le fils supposé de Pan-
dion , et qui ne descendoit point des
E-rechthéides, non-seulememtne se contentât
pas de régner, mais qu’il voulût
encore faire tomber le sceptre entre les
mains d’un étranger et d’un inconnu.
Ils prirent donc les. armes ; et s’étant
partagés en deux bandes , ils allèrent
droit à la ville, et se mirent en embuscade
pour surprendre leurs ennemis.
Ils avoient avec eux un Héraut nommé
Léos, du bourg d’Agnosq qui découvrit
à-Thésée-tout ce. secret : celui-ci les atta»
qua brusquement et les tailla en pièces.
: Thésée, ne- pouvant souffrir l’oisiveté
, et voulant d’ailleurs attirer l’amour
du Peuple, alla contre-le Taureau dit
•:) Pausan, Attic. p. 36. Hesych, voc. Damait. (2) Apoliod. ÏT i,