eences très-pures, que les Grecs y dit-il,
désignent sons les' noms de dénies efc
de Héros , et que' Moïse, arec plus de
raison , appelle des Anye.s ou àes Messagers
dela Divinité, des intermédiaires
entre elle et l’homme (*). Il est nécessaire
que le monde , ajoute ailleurs Phi-
Ion, ait ctes êtres animés (à) daiijs tontes
ses parties , puisque ses parties'1 primaires
et »ëlénrentaires1 ontuchUeunp les
animaux qui leur o&n’v ie à n én te t qui
sont analogues à -lèur élément./-Les
astres sont les animaux', qui vivent dans
le ciel ; car ce sont autant d’anic.V pures
et divines ÿ qui se meuvent) cirbwlairê1-
ment, parce que betîespèce dè mouvement
est Celui qui a le plus d’analogie
(3) avec l’intelligence. Or, l’intelligence
de chacun d’eux ëst d’uneextrênio pureté.
La création des Anges /suivant saint
Augustin , est comprise danS'pelle que
Dieu lit du ciel et de da-lumière
ce qui ne s’écarte point | de 'Popiniôn
qui place'les Anges dans In substance
lumineuse qui composé le ciel et les
astres , supposés remplis d'intelligences.
Les Manichéens, dit Beausobre ;, pèn-
soient que le soleil; la lotie (b)V le
ciel et-tous les1-aStrep étoient animés.
Les( Chalcléèns 1(6) ne" dontoicnt pas ,
que1 lès étoiles ne; fussent dès1 intelligences
revêtues de corps de feu qui leur
servent de véhicule. - C’est l'opinion des
Orientaux sur léS Anges, qü’ils regardent
comme de'S-esprits ignés/ opinion-qui
passa chez' les Chrétiens/ et (pii étoit
établie longMemps auparavant Chez les
Juifs (7). Platon y continute .Beausobre,
les philosophes GrecS,, les Hébreux,
et grand nombre de-docteurs Chrétiens
en ont jugé dé1 mêméi Si Augustin hésite,
S. Jérôme doute , si Salomén nia
pas donné une ame aux astres, S. Am-
(1) Idem, de Gigant, p. a n .
2) Ibid. de Confus. Ling. p1 270.
3) Idem, dé Gig,;p. 222, idenu de Somn.
F- 455- ' 'Ur.'r:
(4) August..de CiyoDei; i. iî),.c. 9.
(5) Béausbb. t. 2 , P..368. 1 ...:
(6) H :.ct. Orig. 1. ' a , ijuoesr. S , PetiV. de
opific. '1, 1 , c. 12.
Broise n’en doute pas, et du temps
d’Eusebe,„cette opinion étoit très-coin-
mime chez les Catholiques. Parmi ceux
qui sont dans l’église, dit Pamphile■
il y en a qui croient que les luminaires
du .ciel sont des animaux raisonnables
, etc | d’autrespensent qu’ils ne sont
point animés ; mais ni les uns ni les. antres
me sont, point hérétiques ( 8 ) , parce que
la doctrine: ecclésiastique ne s’explique
pas clairement là-dessus-, Effectivement
M. Hueta fait voir , que la question de
savoir, si les astres sont animés, a été un
problème, que l’antiquité, chrétienne n’a
,pasi.décidé/
Les Manichéens - atioient plus, loin;
ils:, soutenaient que' .tout étoit, aminé;
daiis là nature ; jusqu’aux pierres mêmes
(p); C’étoitune suite pie l’opinion, qu’ils
avoient.sur l’ame uniyersejle répandue
par-tbut’. Mapichée.,. dang. sa lettre à
-Menoch . ( 1 0 ') , prétend que l’aine est
répandue .confusément dans tons les
éorps y dans toutes les: saveurs, et en
général dans toutes les espèces d’êtres.
Alexandre de L'ycbpie soutient même,
qu’ils enseigrioient que tout est' esprit
dans la nature , ou que l’istelligenM;
; est répandue : par-tout.
:. /.Geadifférehs dogmes:des Manichéens,
ne sont que des conséquences du système
de Pythagore et de Platon sur
l'ame du monde et sur l’intelligence
universelle , opinion que l’on retrouve
par-tout, sous différentes forme». 1«
Chaldéens ( r i) , avoient leur feu vivifiant,.
qui agite la matière, et qui la j
pénètr'è jusqu’au centre. Porphyre met
de l’entendement par-tout; mais il le
, gradue depuis les astres jusqu’aux (ia)i
: plantes où il n’est qu’en seménee. C est
. ■ aussil’opinion-de Tatien ( i 3) ,
férencie l’ame suivant les sujets quelle|
(7) ' Beausobr-1. i |p . 323, idem.'t. 2 , p. 3»-
(8) Pamphii- Àpolog.. pro Origèn.-p. I» - ,
(9) Beausob. t. 2, 1. 6 , c .6 , §• i4 >P-™A,
(ip) Maaieb. Ëp. ad Men. apud Âugust. Of-
Impt,I.. 3, p - 162.: . .
(tu) St?.n!eb. de Phil. CHald. p, 1123..
(12) Pprph.;Sent. n°. 10, p. 221,
(13) Tat. Cont. Gen. p. »5^,-.
anime. Tatien croit ,tqut'')cqlairfopdé.j5uri
jeçpture , et.Ies doctéqrs , Juifs,,.n’èn,
doutent pas ( 1 ) . l i r ont ,le,ur Sandal-
phon, cpt’ils définissent l’esprit dé'l^,
Rature,( lequel demeure .dans ïe.xqpnçtè!
Aüilutique ou materiel , dont.il(|apiqiq’
et pénètre toutes les [ïarï.iqs. L ’opipion
des/Manichéens -étoit celk: eje tpus les
philosophes anciens ,;à quelques imanegs
près (2), . ,, 1 . ' : ,, ;
Beausobre a rassemblé mie, foule
d’autorités,, tirées. de, la philosophie.Ma
tous les. peuples, pour prouver l’uni-
yersalité de l ’opinion qui place une ame
et une intelligence dàjns le çiel,,.,dajM
le soleil, dans la lune, dans les planètes
, et -dans tous le.s corps .célestes.,
Il justifie les anciens cl’avoir honoré le
sçjleil, la lune , ,e.t les astres, puisqu’ils
les croyoiènt animës.par des intelligences
pures, opinion qui a étq admise par
les docteurs.Çhrétiqnsd dont plusieurs
n’ont pas douté, que les corps célestes
ne fussent animés par1 des intelligences
très-pures et très-saintes,,.qui ^punissent
le double avantage,,de la lmnièye corporelle
et visible,; dont ils resplendissent,
et de la lumière, spirituelle ,e t ; iu Lelli-
gible ; qui éclaire leurs esprits, -Ce:sont
des âmes, suivant e.ux , revêtues de
corps immortels et lumineux, Il est certain,
ajoute Beausobre ( 3 ) , que diy.ers
Pères .eÿ ,des plus habiles, „ : ont, cm ; que
le soleil , et en génén'âl tous.IleSj astrqs
sont des êtres vivans (4;). Or.igùrie.liis
appelle d’illustres prédicateurs, qui, annoncent
auxhqmrnes^.les perfeçtionf de
la Divinité,. • Clément ..d’Alexandrie,, jet
1 auteur,des récognitions;, ,qmportent;le
nom de Clément Romain en,,ont
jugé dè mêjne.
C étoit l’opinion des anciens Égyptiens,
dont Clément d’Alexandrie adopta
a doctrine. En effet, ils plaçoient dans
les astres les âmes de leurs Divinités,;
c^étoit ^à.-gÿ’nHes,brillplent. d’un éclat
é.^rgipl., ^suivant Blutarqüe ( 5) , qui
nous a.dpnhé un précis deléurdoc-
tiii.10. rehgicusp., Invpquoïent - ils leur
grand pied Osiris,. dans leurs chants
s^cre?:?Smjaf suppospient enveloppé dé'
la,dumièr,e. péleste , qui brille dans! le
'Percùle'étoit une autre déè’
npnunktûqhjj(7) , ‘ que l’on donnoit à
lpn^elligence .pharUée, ,de' conduire le
char du soleil, et qui étoit censée voyager
dans ..(ccî: asîro. On fbrsoit: également
yqyagpr Mercure dans la lüne.
,pes,E,erse^/,pnt apssiieuf, Angeppn-1
quçte.ur dù soléiT, qttïié appellent \,Ange
Çhur^ (8). C’est l’Apollon des Grées,
ou l^„géni‘éj|tutélaire d.n soleil., l’intel-
hgence Divmp qui y siège, Cest aussi
l’Orus,Egyptien, .cjiargé de distribuer
les , saisons,, à la terre avec lai lumière:;
Càr Plutarque observe qued’intéliigepcë,
qui présidé; au pdùveinept plu soleil ,
et que, les Grecs ;^ppél,oient Àp.ollon (9),
étoit la même divinité- que lés Égyptiens
appeloiexit Orusv{ f )-,Le mêtne auteur ,
.dans,un;autpe épdroit dp séà;dù:vr.ages,
ffit,dipe a.un des.,interlocuteurs de ce
d,ialogue/ : pen.sez-yous. jqri’Apollon différé
.du sojeüifia.) ? Infiniment, répond
l’antrq.; îvlais le scfieil a.fait oublier ,AppI-
,lon,. et s.qn corps, visible, en frappant nos
-regards , a .détourné,notre esprit de
l ’objet réel, veps l’objet apparent.
; Il résulte de cette opinion, que le soleil
n’eÿj; quede corps sensible, dont Apollon
j est d’intelligence. Aussi Homère croyoit-
il Içi poIeiJL intelligent et capable d’entendre
les : prièrfes , que dni adnes^oient ses
.adorateurs,, lorsqu'il met .ces mots dans
la bçjuehp (rAgaincmnon , au moment
bqpCelui.çi. le prend à témoin d’un
traité,; ô, soleil , qui vols, et entends
tout. Cette apostrophe suppose bien
qu’Hômèrei crqyoit le soleil animé et
intelligent; jOodis plus, l’existence du
) ! , r- I »
M ike? Sob' 9, y J Uid. t. 2, ,p. 595. c - ' ’ S - '0 ’ P- 59 4 , etc.
(6) Ibid. p. 372. * ~
'{7) Ibid. p. .367..- , •
?8) Hyd.-dè Yet. Pe.|S-j p. 16.'
(9) Plut, de Iside, p. 375.
(10) De Pythie* Orac. p. 400.
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