deux époques du mouvement annuel
du soleil, et sur ces périodes de génération
et de destruction qui y correspondent
, parce que c’est là une des
bases principales de la religion du soleil
et des mystères anciens. On retrouve
par-tout cette idée cosmogonique exprimée
sous une foule de formes différentes
dans toutes les religions. La raison
est, que c’est une observation qu’ont
dû faire tous les hommes dans tous
les siècles , sur-tout ceux qui habitoient
l’Europe et le nord de l ’Asie.
C’est le mouvement dn soleil, dit
Tliéon, qui produit la variété des saisons,
et les saisons elles mêmes produisent
les fruits ( 1 ) 5 en parcourant le
Zodiaque, il ramène les périodes de
froid et de chaud. Il est donc important
pour le laboureur et pour le navigateur
d’observer les, époques différentes
de ce mouvement. Ceci s’accorde
bien avec la leçon , que donne Virgile
au laboureur ,. d’obseryer les astres
comme autant de règles de ses travaux,
ajoutant que c’est pour cela qu’on a
imaginé la division du Zodiaque en
douze signes, et. celle du reste du
ciel en constellations (2). Servius son
Commentateur prétend., que plusieurs
pensoient que Virgile avoit choisi, parmi
les constellations, de préférence celles
qui , par leur lever ou leur coucher ,
fixoient les deux plus importantes époques
de l'année du labourage, le printemps
et l’automne ; l’une par le Taureau
et le grand Chien, l’autre par la Couronne
et les Pleïades. Il est au moins
certain que Virgile, pour marquer
le lieu du soleil dans sa route annuelle ,
et les saisons dans le calendrier de l’agriculteur
, s’est servi de la méthode employée
par tous les anciens. Elle consistent
à observer les étoiles qui se lioient
aux douze stations de la route de l’astre,
qui règle le temps et la température va- 1 *3 4
(1) Theon ad Arat. Phæn. p. 159— 162.
(a) Virgil. Georg. 1. 1, v. 23 t.
(3) Achill. Tat. c. 1 , p. 73, Uranol Petav.
(4) Prod. Tim. g. 14-
riée des saisons, et qui par leur lever
ou leur coucher détenninoient les prin.
eipales époques de son mouvement
et sembloient concourir avec lui à pr0!
duire les mêmes effets. | Eschyle , dam
la tragédie d’Agamemnon ( 3) , fait dire
à un des acteurs, qu'il commît parfaite,
ment la distribution des astres qui éclairent
la nuit de leurs feux et qui embélis.
sent la voûte céleste, où siègent ces chefs
ou Dynastes brillans , qui ramènent aux
mortels les étés et les hivers. Les cous,
tellations furent donc chargées de ré.
gler l’ordre des saisons, d’en conduire
la marche et d’apporter dans la Nature
les différens changemens qui s’opéroient
aux diverses époques de la révolution
annuelle. Les voilà donc associées au
gouvernement de l’Univers, dont le
soleil, comme Roi, tient les rênes j et dépositaires
d’une partie de sa puissance.
Il y a , dit Proclus , un concert d’action
et une espèce d’union de forces
et de surveillance dans tous les Dieux
. célestes , par laquelle se résout tout ce
qui vient de la terre , tout ce qui tient
aux changemens et aux variétés qu’elle
éprouve ( 4 )- C’est par une suite des'
mouvemens variés des corps célestes, que!
la génération s’opère d’une manière
aussi: variée.
Il résulte de ces principes, qu’il faudra1
nous attacher à bien connoître ces
Dieux ou agens secondaires subordonnés
an soleil, soit comme signes, soit;
comme Paranatellons des signes, et
sur-tout bien entendre la théorie de
leurs différens couchers et de leurs dif-i
férens levers. Toutes les étoiles servent
aux sept planètes ( 5 ) , et les sept pli]
nètes aux douze signes du Zodiaque,
disent les Rabbins. Tous les signes
servent au soleil et à la lune, et àl»l
génération des hommes, et c'est pat
eux que le monde subsiste. Albohaze»
Haly (6) parle aussi de l’action des
Pirke Eliezer, c. 6 , p. 9— 14.
(6) Albohszen Haly, pars prima , c. 1 ! c>
Judic. Astior.
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E . '
louze signes sur les quatre élémens ,
jrincipes de l ’organisation de tous les.
orps, et des passages - des différens
0rps célestes dans ces signes , lesquels
iar leurs présence , leur entrée ou leur
çrtie produisent les changemens des
aisons, les variations de Pair , et les
icissitudes de froid et de" chaud qui se
-produisent chaque année.
L’action du Zodiaque, ainsi que celle
jàu soleil, comme on le voit, n’est pas
'impie ni isolée', mais elle se compose
Le toutes les actions particulières de
ous les autres astres j ce qui forme le .
‘•ystême général de l’action du ciel sur
la terre à chaque révolution du soleil.
1 est lui-même le centre de cette énergie
■ niverselle, et lé canal par où se verse
■ ur la terre la somme de toutes les influences
particulières des astres, qu’il
lssocie à son opération démiourgique,
|t qui lui communiquent les diverses!
■ 'manations, qui échappent du corps
'"Uranus vers la terre. Telle étoit l’opi-
lon théologique reçue chez les Grecs
1 ), principalement chez les Ioniens.
Js avoient élevé des statues au so-
nil et à la lune , comme ' aux deux
■ rentières divinités qui gouvernoient
£ monde, qui faisoient croître et qui
kourrissoient les productions sublù-
aires par le triple mouvement des
orps eelestes, des planètes et des autres
stres diversement grouppés dans les
teux. Ces principes étoient ceux de la
: héologie Egyptienne , observe Cédré-
-us, de qui nous empruntons ce pas-
page. Chaque astre n’a-t-il pas son activité
ou son énergie particulière, dit
[arc-Aurèle (2) ? mais toutes ces différences
se combinent entre elles, pour
, omposer l’action universelle de la Nature.
L Dest là cette action universelle, qu'il
P agit de décomposer dans toutes- ses
jArties, pour retrouver les Dieux ou
r * causes particulières , que les anl
(O Cedren. p. 46,
(î) Marc-Aurel. 1. 6 , c. 38.
u ) Hipp. I. 1 , c. 3, p. 100. Uranol. Pet. t. 3.
a u
ciens placèrent dans les signes et dans
les Paranatellons des signes , ou dans
les constellations extra-zodiacales qui se
grouppent en tout ou en partie sous
chaque signe. C’est ainsi que nous pourrons
analyser l ’antiquité religieuse par
les principes de la science sacrée , qui,
suivant Chérémon , et les plus sa-
vans prêtres de l’Egypte , avoit pour
objet les signes du Zodiaque et leurs
Dieux ou chefs Paranatellons, autrement
les astres dont les apparitions , les
disparitions, - les levers et les couchers
déterminoient la marche du grand architecte,
de l’Univers. C’étoit la base
des fables sacrées, parce que c’étoit
aussi celle de l’ancienne Astronomie
on de l’Astrologie naturelle, sur laquelle
s’appuient toutes les religions.
Aratus, Eudoxe , et Hipparque (3) ,
après avoir fait l’énumération des différentes
constellations , qui se trou--
vent tant au nord qu’au midi du
Zodiaque, fixent ensuite les rapports
de leurs ) levers, et de leurs couchers
avec î les douze signes. Hipparque fait -
naître Cette méthode, du besoin que
l’on eut de reconnoître les degrés des
signes du Zodiaque, quand quelque
haute montagne ou quelque nuage les
cachoit à leur lever ou à leur coucher (4).
LeS étoiles extra-zodiacales étoient alors
employées , et servoient à reconnoitre
le. moment où les signes arrivoient à
l ’horizon. Telle fut l’origine des observations
des levers et des couchers des
constellations , qui de signes et d’indications
devinrent autant de causes
dans l’opinion des peuples. Hipparque
applique au même usage le passage des
étoiles au méridien (5).
Maimonide (6) parle d’un livre des
anciens Sabéens qui fut traduit en.
Arabe , et qui avoit pour titre , des dé-
grés des orbes, célestes, et des figures
qui montent avec chaque dégré. On
sait que les Sabéens adoroient lés astres ,
(4) Hipp.l. 2 , c. i»p. n8.Uràti.Pet. c-4,p. 120.
(5) Ibid. 1. 2 , c. 20. p. 128.
(6) Maimon. More. Nev. part, 3, c. 30, p. 427.
D d 2