anciens Philosophes instraisoîerit les
hommes , et que ces récits merveilleux
cachoient l ’ancienne sagesse dès- Grecs.
Nous sommes entièrement de cet avis,
et nous croyons , qu’on doit appeler la
mythologie , comme l'a fait le fameux
chancelier Bêcon , Tf'isdom o f the an*
dents , la sagesse de l’autiqtiité. L ’explication
que nous venons de donner
du mariage d’Uranus et de Ghê , premiers
Dieux de toutes les nrythologies,
premiers Rois de tontes les anciennes
histoires, parce qu’ils sont les deux
premières causes de la Nature, dont le
concours produit tout, nous paraît justifier
cette dénomination , et prouver
que la mythologie ne contient, que les
dogmes de la philosophie ancienne sur
les causes, et qu’un tableau des agens
et des phénomènes de la Nature ; en un
mot, qu’elle est une véritable physiologie
écrite en style poético-allégorique.
Saluste le philosophe expose les raisons
, qui ont engagé les anciens Physiologues
à emprunter ce langage figuré et
ce style énigmatique (i). « C’est, dit-il,
» premièrement, parce que la Nature
» doit être chantée dans un langage, qui
» imite le secret de sa marche 7et de
» ses opérations. Le monde lui-même
y> est pour nous une espèce d’énigme.
y> On ne voit que des corps mis en
*> mouvement ; mais la force et 'les
4» ressorts qui les meuvent sontpachés.
» En secondlieu , ce style bizarre piqué
» la curiosité du sage , qui est averti
33 par l’absurdité apparente de «es ré-
Sî cits, que la chose ne doit qioint être
» prise à la lettre; mais qu’il y a quelque
33 vérité et des idées sage? cadrées sous
33 ce voile mystérieux. Eh ! pourquoi
» cés mutilations, ces meurtrés , ces
» adultères et ces vols , que la fable
3» impute aux Dieux? N’e.st-ce pas ;éyi-
» déminent afin que l ’esprit du lecteur
» soit averti par cette absurdité même ,
» que ces récits ne sont qu’une Çnv«-
» loppe et un voile, et que la vérité
f i ) Saîust. c. î . • -
G) Proc! in Tun. p. 40,
» qu’ils couvrent est un secret? Le bat
33 qu’en- s’est proposé a été d ’exercer
33 Eesprit de celui qui étudie ces allé-
»3 gories , et qui veut en pénétrer le\
» sens. Les Poètes inspirés par la divi-
•>3 nité, les Philosophes les plus sages,
33 tous les Théologiens, les Chefs des
33 initiations et des mystères , les Dieux
33 eux-mêmes en rendant des oracles,
» tous ont emprunté le langage figuré
» de l’allégorie >3.
L ’Empereur Julien donné à-peu-près
les mêmes raisons, que Saluste, del’usage
que firent les anciens Philosophes du
style figuré et du merveilleux , pour
cacher les mystères de leur sagesse. A
ces motifs s’en joint encore un autre,
que-donnent le%anciens, celui de rendre
la Nature et la science sacrée plus respectables,
et un autre peut-être , qu’ils
ne donnent pas , celui de se fane plus
considérer eux-inêmes , et d’en imposer
aux peu pies par l’appareil d’une science,
dont l’accès n’étoit pas facile à tous.
« Les Egyptiens avoient préféré cette
»> forme d’enseignement, dit Proclus (a),
-» et-ils ne partaient que par énigmes
» mythologiques, des grands secrets de
» la Nature ». LesiGymn©sophistes de
l’Inde , et les Druïdés de la Gaule prê-
toient à -la science le même langage
énigmatique, au rapport de Diogènes-
Laèrcc (3). On a vu dans Sanchoniaton,
que c’étoit aussi dans ce .style , qu’écri-
•voieiît les Hiérophantes de Phénicie.
Nous conclurons donc, que la mythologie
n’est point l’histoire des hommes,
et né contient point les plus anciennes
annales du genreJ humain défigurées
par la main du temps , mais bien J’his-
toire dé la Nature- et des toauses écrite
O i style allégorique, conformément an
génie et‘a-ùgoïtt des àmciens Philosopbes,
et sur-tout des1 Orientaux. En Conséquence,
nous retrancherons Uranus et
Ghê du nombre dès premiers Rois; et
l’époque de leur règne des fastes-de
la chronologie. .Le sort des pères de ce
£3) Laert. proem. p. 4,
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E .
dera de celui de leurs enfans, de leurs
petits enf’ans et de. leurs neveux. L ’un
suit nécessairement de l’autre. La route
i 3ÿ
est ouverte, snivons-là. Le caractère de
la mythologie, est connu et bien prononcé.
C M A P I T R E I I I.
S un d 1 r z s i o s z> È l a C'a u s a A c t i v é , o n u U )
Le principe1 actif de la. Nature , ou
le' ciel, përe de toutes choses, fï’éto’it
pas un être simple, mais un être 'composé
de l'assemblage1 de plusieurs par-
ties, qui forirtoieiit son corps âivirt (««);
C’étoit un Dieu conr^psé dé plusieurs
Dieux , sùivartt la doctriiié dès Egym
tiens, et suivant Orphée, qui'emprunta
d'eux Ses dogmes ihéotagiqtieàr ' Câf ;
ajoute Eüsèbe (r) , les'paitiès du monde
fiu-eot réputées autant de!Dien'±!, qüi
partageoieUt sa divinité. Or, par rtiondèj
on entëndoit quelquefois 1 f’nriiverS;iîit:é
de tous les êtres , le Grand tout, Dteli
Unique fdrrfié par la réunion dé forts
les êtrés étain els ; qnélqrtëfqid-' dusïr lé
ciel, ou brillé sUr-foUf l’brtfrë éf PjftMri
nitmie. 1 •
Ofcelliis de LUcânië ltli-ihênië Adonné
à la Cause active tonte repaisseiÛ ( 2 }
qui-së. trouve comprise entré la surlkce
extérieure de: l'Ether fl ou du ciéï dés
l-.xési, et la fégiàn , d'éüs kqrteflè-érf
piàééeda limé1,- laquelle tradela ligiié
dé- dëmàfcatipiE, qui sépare la ’causé
active de là cause passive , rimlùôftel
dü mortel , l’être |immuable dé1 Pètrér
changeant; les çotpsi’qui gouvernent’
de ueUx (jüi sont gouvernés. C'est'daiïs1
cfette région supérieure’à la luîiey qü'AV
nstbta; Cpmmé’n'ôùs l’aVohs vir, pkç’oiï
les -corjfà! les plus- paijfàitsq, -lé/ sbîëil, 'l£
-une ptTes'astres, ”cé3tastta,sfdfrihs ', qrtf.
pêUpfénfle brillantOlympe (3) ; feè :cipl,
qui est l’halbitàtiorti dés Dieux , ht <jü’Ho-
®ére appelle la dèiùéuïie paisible dés
0 ) Euseb. Præp. EV ■ 1. ;
(2) Ocell. c. 2',-§i ef,h-4'm d -A i- , §.- 7 --
iiiimortels. C’ést donc aussi là , et non
ailleurs , qu’il nous faut chercher les
enfàiis d'CJranüs , qui , partageant la
nature dctlvè dë lëur père , ont dü être
associes à Sa divinité. Écoutons Aristote,
analysant les parties de l’Éther,
de cet élément divin ef incorruptible ,
comnieTappelle' ce philosophe (4). « Far-
33 ml. lés asn-és , qui sont composés de
33 éëfte substance, e f qui'sont contenus
33Jdaàïè lé’dièï, le'sruns.sont’ fixes., tour-
,33Jiiïiilt)àVë6 ïe ciel, et conservant tou-
»’jbtfrS: entr,ër éhx' les memes rapports.
iyÀu .milieu d’eux est le cérele, appelé
à 'Ztiojpiiiorê. ( le, Zodiaque ) , qui s’éten d
» oljl'iqûémëht d’uii tropique’;à .l’autre,
53 èt seJdii'iSë eri'douze parties , qui sont
ta les douze Sigiiës. Lès’ aùtrès sont er-
P mus , et né Sé yirifeUv^nt, ni avec la
33 mêUiëf vîtëise que lés Exés , ni aveG
» la méiiife' vîte<ss’êJ'entre eux , mais tous
» danSrlè’s cêrclëS différeiis plus près, ou
53 plus é.taigflës do ia terre les uns que
»' lës'.àutfes. Quoique tous îe's-astres fixes
33 sè meuVèht sous la même surface du
«‘cièl, On né sàuroif en déterminer lé
33 nombre. Quant aux, astres errans f il
33 yf en a’; Së'pf j qui'se meûyeiit chacun
* dans autant de çéï clés concert triques ;
>y ;dç m&ffiêrë qué le cérele d^au-dessous
ta èét idÜB' petit, que celui qiii est au-
tÇaèSèife', ét'qüe^Ies "sept, renfeï;més''les
ii'tiïis d'arts lêVàutresta sont ' touÿ con-
33.féiiüâ'daiià' la s'phèré des fixes. Au-
» ‘dèssôüst'clés fixes immediatétoerit est
3ÿ ta éércFe'Joe Pkekon, oü dé Sâtiirrié ;
(3) Arist. dç Coel. c. 2 , .§. 2. — C. 6 , §. 10.
(4) *Hàë. c. ’» 4', y , atev
S a