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en avoit abusé. Car l’une et l’autre
science, comme nous l ’avons déjà dit,
avoit une base commune; il n’y avoit
de différence que dans l'étendue des
conséquences”, et dans quelques déve-
loppemens particuliers, qui furent une
suite nécessaire de cette extension. Les
principes généraux étoient les mêmes,
jusque dans la thébriè des Décans ,
dont nous avons déjà parlé , et dans
les observations sur l’horoscope, et sur
les'différeris levers et couchers des astres,
que nous avons désignés sous le nom
de Paranatellons.-
• Ceux qui dé&eroient acquérir une
connoissancé plus étendue , et avoir
plus de détails de eéfte théorie des
Décans et des Paranatellons, peuvent
consulter Julius 'Firmicus, et sur-toüt
Saumaise dans son excèllent ouvrage ,
intitulé : Année Climatérique. Nous-
mêmes nous donnerons un plus grand
dé veloppemeiit à cètte partie de la science
sacrée , dans le petit traité d’Astrono-
mie, que nous joindrons à notre ouvrage
, afin de faciliter le travail de
ceux qui voudront faire des recherches
sur les fables religieuses des différens
peuples , d’après nos’principes. Nous
ajouterons seulement ici quelque chose
à’ ce que nous avorts déjà dit sur lés
Décans , sur les Paranatellons, et sur
l ’horoscope § afin de mettre le lecteur
à portée d’entendre tout ce que nous
emprunterons de cette théorie , pour
résoudre lesf énigmes sacrées, qui seront
expliquéés dans cet ouvrage-ci.
On appeloit Décan , comme rions
l’avons déjà dit ( 1 ) , le Génie chef
de chaque tiers dé signe ou de chaque
dixaine de degrés dans chaque signe ,
lequel en contient trente. Cette dénomination
frit, suivant quelques étymo-
logistes , r tirée' de la milice Romaine , A ' • i- V. »... e t - pe u t-être aussi appliquée aux so^s-
divisions de 'cette même milice, dans
laquelle le Décan commandoit dix sol-
(l)-Ci-des's. I.‘ 2 ) 0 . 3.
(a) Veg, 1. 3, c. 8.
(3) Vegçt.Ibid,
dats (1). Chaque chambrée était co®.
posée de dix hommes , et d’un inspec.
teur de chambrée, nommé le Décan [3]
Saumaise (4) ne veut point reconnoît®
cette origine du mot' Décan dans
l ’Astrologie, dont les divisions et la
nomenclature étoient étrangères anx
Romains, et bien plus anciennes cpI6
leur milice. Néanmoins il convient nn(
tous les Astrologues , non-seulement
ceux' de son temps , mais même les
plus anciens, faisoient venir le nom
de Décan , du mot Déca , ou' Dij
en Grec ( 5 ) ; et il faut avouer que
le nombre do degrés Soumis au Décan
I ou de dix clégrés, rend assez vraisemblable
l'étymologie. A.uréste, quelle que
soit l’origine du' nom , il nous importe
■ irioins dfe la connoître, que de savoir
quelle étoit l ’autorité , la puissance du
Décan , et sa fonction.
Le Décan étoit un Dieu',”un génie
tutélaire dé l ’horoscOpe ,- un1 Dynaste
puissant'«dans l’hiérarchié des *cieur,
Les noms d’Horoscépe, de Dieu et de
Décan, le désignoient égaleihent (6).
- Ori le nommoit aussi Horonome, parce
qu’il présidoit à l ’heure natale, et dj-
cidoit du sort de chaque naissance j
C’est-le nom que lui donne Annubiofl.
Dans les principes de la science Ge-
néthliaque , personne ne pouvoit naître
qu’il n’eût son génie tutélaire. Ce génie
étoit le Décan Horoscope, ou celui
qui siégeoit dans le dixième de signe,
qui montait au moment de la naissance.
C’était le Dieu de l ’Horoscope j cür
les Décans étoient des Dieux, dit' Safr
maise, et des Dieux d’une grande puissance
, suivant Firmicus , soit pour le
bien,soit pour le mal. On sait par Caere-
mon; que lé'Décan Horoscope liguroit
l dans les allégories sacrées des prêtres
Egyptiens , avec les autres; Décans.
Nous avons un exemple desôn usage
pour les naissances , dans la fablq! solaire
du Dieu jour , que l’on faiso’1
(4) Salmas. præf. arm. clim. p, 27. ';
(5) Porphyre apud Salmas. arm. clim. p- Ï5/' I
(6) Saimas.ann,clim. p .18'.Ibid, p.'ëio,6©îé-'
naître avec l’année au solstice d’hiver
h minuit, et dont on présentoit l image
symbolique aux peuples sous les traits
d’un jeune enfant, dont le prêtre avoit
tiré l’horoécope au moment de sa naissance..
Le signe céleste ascendant à,
minuit, ce jour-là, étoit la Vierge, doht
le premier Décan (1) étoit consacré au
soleil, d’après la distribution dés planètes
dans les trente-six divisions, dont
nous avons parlé plus haut. Voilà pourquoi
on donna au Dieu-soleil pour
horoscope un des Décans dé la Vierge,
dont on le disoit fils par cette raison-,
et pourquoi on plaça, dans le premier
Décan de ce signe, l’image enfantine
du Dieu, à la naissance duquel un de
ses Décans présidoit. Chaque Décan étoit
figuré par différentes images ; et trois
de ces images remplissoient les trois
sous-divisions de chaque signe. Ces
figures étoient variées dans leurs formes
et dans leurs attributs ( a ). On en
trouvera des modèles dans le planisphère
de M. Bianchini, où plusieurs
de ces genies Décans sont conservés,
Le premier, qui. répond au , .premier
Décan à'Aries , signe de Mars, j porte
une hache tranchante,comme le Persée
de nos sphères. C’est l ’attribut du Dieu
Mars. Teucer le Babylonien et les
Astrologues Grecs en caractérisent de
meme un, qu ils disent être représenté
armé d’une hache ( 3 ). Ils ne nous
détaillent point les figures des autres ,
mais ils annoncent qu’elles sont très-
variées, et qu'on, les trouve souvent
empreintes sur des cachets ou anneaux
ehgitaires, qui servoient de; talismans.
Cette superstition étoit fondée sur
ta puissance du Décan , qui disposoit
en arbitre souverain du sort de l’honuue,
Ct i ü I 1“ tlépendoit le bonheur et le
malheur de notre vie, selon Firmipus.
^ecepso, un.des maîtres de l'Astrologie
gyptienne {4), avoit lié leur influence
( 0 Ci-dessus, ), a,' c. a.
(a) Ibid. Salm. p. 563.-
■ Salmatllbid; '564 , ti. .«5,
H) Firm. 1. 4 , Ct ,5.
Relig. Ifniv. Terne R
aux différens états. de la santé de
l’homme 5’ et avoit cherché dans cette
science des remèdes contre les maladies^
et des préservatifs pour la santé.
Aussi .voyons-nous dans Origèue; (5), le
corps humain divisé entrente-sixparties,
à 1 imitation du Zodiaque et de ses trente-
six divisions , quèdes Egyptiens, avoient
divisés,et qu’ils avoient mis chaque partie
du corps sous la protection d’un Décan,
qu’ils invoquoient par son nom barbare,
soit Cnat, soit Sicat, etc. et qui ne manquai^
pas , de guérir la partie malade
soumise à son inspection. Origène appelle
ces Génies des Dieux Ethérès ,
ou des Génies attachés à l’Ether, c’est-
à-dire au ciel des fixes (qqqq).
j La théorie des Décans entroit dans
1 observation des années climatériques
(6 ) ,. et régloit le cours des années dé
l’homme,depuis l’instant de sa naissance
jusqu’à sa mort. . Ceci n’étoit qu’une
extension du principe de l’Astrologie
naturelle, qui ^régloit le cours de l’année
par la suite des astres , qui se le-
voient ou se couchoient chaque mois
avec les signes, et,qui faisoit dépendre la
température de chaque saison, et la
somme des biens et des maux de chaque
révolution annuelle, des influences célestes.
- Durant tout le temps que le soleil
parcouroit lès dix premiers degrés du
Bélier ( 7 ) , il étoit uni au premier
Décan , qui . terminoit cette division au
dixième degré de ce signe où étoit son.
siège,.suivant Porphyre, C’étoitla face
de Mars, qui prêtait alors son masque
au soleil. En passant au vingtième degré
, il se trouve, chez lui dans sa propre
division, et uni à son Décan. Au trentième
il prend,le masque de Vénus,
qui siège dans les dix derniers degrés
du signe, et dont le Décan fixe le. trentième
degré, et la division des Signes
Bélier et Taureau. Ce sont ces différens
(5) Cont. Cels. 1. 8, p. 428.
(61 Salmas. aan. clim. p. 17—2 0 ,p. 841,
(7) Salmai. p. 55S.
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