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 ( k  )  La_Sphère Persique  de  Scaliger  peint,  au  
 premier  Décan  de  la  Balance,  un  homme  qui  
 a  l’air  menaçant,  et  qui  tient  en  ninin  une  
 Balance ;  et  aXiprés,  la tête d’un Dragon  (1).  Le  
 premier  degré  dè  la  Sphère  des  trois 'cents  
 soixante  Décans  y  place  un  homme  ,  qui  tient  
 des  javelots,  avec  cette  devise  Astrologique  :  
 celui  qui  naîtra sous ce degré sera belliqueux  v2).  
 D ans  l ’Eglise  de  S te.  Marie  des  Anges,  dont  
 le  Pape  Pie  IV  a  fait  la  consécration ,  on  voit  
 les  sept  Archanges  ,  sur  le  grand  autel  autour  
 de  la  Vierge ,  et  Michel  a  cette  inscription  :  
 «  Je suis  prêt  à  recevoir  les  âmes.  Il étoit  donc  
 »  leur  Minos ». 
 (/ )   Il  est  à  remarquer , que  les  Astrologues  
 ont  aussi  désigné  les  Planètes  par  des  animaux,  
 avec  lesquels  ils  leûr  supposoient  quelqu’ana-  
 iogie.  Saturne  étoit  appelé  Y Ane  (3) 5  Jupiter  1 * A  igle  \  Mars  le  Loup  ;  le  Soleil  le  Lion  ;  
 Vénus  la  Colorribe  ; Mercure  le  Dragon\  et  la  
 Lune  le  Boeuf.  Plusieurs  de  ces  animaux  sont  
 ceux  qui  caractérisent  les  Archanges  ;  et  tous  
 sont  dans  les  constellations.  Car  les  Pléiades  
 lurent  appelées  les  Colombes ;  le  mot  même  
 Teleïas  signifie  Colombe.  L’Ane  est  au Cancer  
 en  aspect  avec  le  Capricorne  ,  domicile  de  Saturne  
 ;  le  Loup  sous  le  domicile  de  Mars;  
 l ’Aigle  sur  le  Sagittaire,  domicile  de  Ju piter.  
 Le  Boeuf est  le  lieu  de  l’exaltation  de  la Lune.  
 La  Colombe  ou  la  Pleïade  tient au même  signe,  
 domicile de Vénus.  L’Hydre  esc sous  la  Vierge,  
 domicile  de  Mercure  ,  et  le  Lion  est  le  domicile  
 du  Soleil. 
 (m )   La  Cosmogonie  des  Perses  donne  trois  
 corps  à chaque  Etoile  fixe  (4).  Peut-être doit-on  
 entendre  les  trois  formes  des  trois  Décans  de  
 chaque  signe. 
 ’( n )  L ’Ëau , que répand Tascheter  , se partage  
 en  sept  parties  ( 5).  Celle  du  milieu  des  sept  
 arlies ,  buj  sept  Kesvars ,  est  la  portion  du Dieu  
 umière  ,  Orrnusd. 
 (0 )  Il  y   a  bien  de  l’apparence,  dit  Beau-  
 sobre ,  qu’uue  bonne  partie  de  la  Théologie  des  
 Juifs sur les Ang*s venoitdes Chaldéens.  C’est un  
 mauvais  butin ,  qu’ils  apportèrent  d’Assyrie ,  et  
 dçkït  les  Chrétiens  n’orit  pas  dédaigné  dè  se  
 charger.  Aqssi.  est-ce  une  ancienne,  tradition  ,  
 que  les  Juifs  apportèrent  de  Babylone  les  noms  
 des  Anges  ( 6 )  ;  qu’ils n’en  avoient point auparavant. 
   On ne  trouve aucun nom à?Ange dans leurs  
 Livres,  si  ce  n’est  dans  ceux  qiii  ont  été  écrits  
 depuis  leur  captivité.  Le  mot  E l ,  qui  termine  
 ces  noms,  répond  à  celui  d'ized  ,  chez  les  
 Perse#  ,  qui  est  toujours  uni  au  nom  de 1 * 4 
 (1) Scaliger, Not. ad Manil. p.  343. 
 ÙJ Ibid.  p. 451. 
 (*)  Salmas.  Ann. Clim. p. #23. 
 (4)  Zend Av.  t. 2,  p.  335. 
 Zend Ay.  p.  3^3—364. 
 M E   P R E M I E R 
 Y Ange Persan  ;  c’est  le U  vus des  Latins  \  ou  
 notre  mot  Saint. 
 {p )   Dans  la  prédiction  de  la  fin  du  Monde,  
 que St.  Luc met  dans La bouche d'e Christ,  il y est  
 d it,  « qu’il  y  aura  des  signes  dans  le  Soleil  ,  
 dans  la  Lune  et  dans  les  Etoiles  ,  et  que  les  
 puissances  des  d e u x   seront  ébranlées.  Ces  
 puissances  ne  sont  que  les  intelligences^  des  
 Sphères,  auxquelles  l ’Auteur  de  cette  légende  
 croyoit,  con nu  tous les  TLéologiens orientaux,  
 Perses,  Chaldéens,  Juifs ,  Arabes,  etc. 
 (q )   Ormuid,  chez  les  Perses,  est  le  premier  
 des  sept  Amchaspîftids*,  ou  des  sept  grands  
 esprits  célestes  (7). 
 ( r )   La  statue  symbolique  du  Monde  Archétype  
 nous  a  été  décrite,  par Porphyre,  d’après  
 la  Théologiç  des Brames  (8). On y  trouve la division  
 de la Nature  endeux  parties ,  l’une  active,  
 l’autre  passive  ;,  les  deux  ngens.  principaux  de  
 la Nature ,  le  Soleil  et  la  Lune  ;  la  foule  des  
 Génies  ou  des  intelligences  chargées  de  l’administration  
 du  monde;  et  la  peinture  des parties  
 les  plus  apparentes  de  l’Univers,  telles  que  
 le  Ciel,  la  Terre,  la  Mer,  le§  Montagnes,  
 les  Fleuves,  les  Plantes,  les  animaux,  etc.  
 Tous  ces  desseins  étoient  tracés  sur  une  figure  
 humaine  hermaphrodite,  ou  sur  une  statue  de  
 douze  coudées,  dont  toute  la partie  droite,  sur  
 laquelle  étoit  l’image du  Soleil,  étoit celle  d’un  
 homme ,  et  la  gauche,  sur  laquelle  étoit  celle  
 de  la  Lune,  étoit  celle  d’une  femme.  Cette  
 statue  étoit  dans un antre sacré  de l ’Inde,  creusé  
 au  sommet  d’une  haute  montagne.  Les  Bramea  
 disoient,  que  cette  figure  étoit  le  modèle on  le  
 Plan  archétype ,  que  Dieu  donna  à  son  fils  ,  
 lorsqu’il  organisa  le  monde.  Au-dessus  de  la  
 tèce  de  cette  figure,  on  voyoit  placée  l’image  
 de  Dieu  ,  comme  sur  un  trône  élevé.  On  remarquera  
 aisément,  que  c’est  dans  le  cerveau  
 des  Brames  et  de  leurs  semblables,  qu’il  faut  
 placer  cès  Archétypes,  qui  ne  sont  que  des  
 copies  du  véritable  Archétype,  le  monde  visible. 
   C’est  l’inverse  de cette  proposition q-ui  est  
 vraie.  Car -la  vérité  est  presque  toujours  l’inverse  
 de  nos  opinions. 
 ( а )   Hercule  étoit une Divinité  tellement  du  
 premier  ordre  ,  que  son  autel  à  Borne  s’appe-  
 loit  le  très-grand autel  ( 9 ) ,  et  que,  dans  les  
 sacrifices  qu’on  lui  faisoit,  il  n’étoit  pa^  permis  
 de  proférer  le  nom  d’aucune  autre  Divinité  
 (10). 
 Les habitans de l’île Ogygia,  près dè la Grande--,  
 Bretagne,  en  faisoient  leur  première  Divinité,  
 et  lui  donnoient  rang  avant  Saturne ,  dont  la 
 (б)  Beausob.  t.  2 ,  1. 9 , 0.  2, p. 624. 
 ( 7 )  Zend Av. t. 2, p.  J 52. 
 (81  Porphyre  in Styge. 
 (9)  Tit. LivJDecad. 1,  1. x et Vitg. Æneid.l. 8,  v. 27*»  
 (ioj Plut. Quæst. Rom.  p.  285. 
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 Planète  et  son  retour  au  Taureau,  tous  les  
 trente  ans,  étoient  l ’objet  de  leurs  observations  
 (1). 
 (b)  Hercule  avoit,  comme Mithra,  son  antre  
 sacré.  Tel étçit  celui,  dans  lequel on  rnonoroit  
 dans  la  Mauritanie  Tingitane  { 2 ) ,   à  peu-de  
 distance  de  Tingi  ,  ville  que  l’on  disoit  bâtie  
 par  le  Géant  Antée,  qu’avoit  tué  Hercule.  On  
 montroit  dans  cette  ville  l ’énorme  bouclier  de  
 ce  Géant. 
 ( c )  Belus  porta  en  Assyrie  le  nom  de  
 Mithres,  qui  est  celui  que  les  Perses  don-  
 noient au Soleil,  Mithra ,  leur grande  Divinité.  
 Ce  même  Soleil  étoit  aussi  le  Dieu  des  Assyriens, 
   remarque  Servius  (3,)*  qui  voit  la  plus  
 grande  conformité,  entre  le  nom  de  Belus  et  
 celui  du  So leilado ré  dans  toute  cette  contrée ,  
 sous  le nom  de H è f   d’où Hélios  et  Bel. 
 {d)  Il  ne  faut  pas  croire,  dit Plutarque  (4),  
 que  chaque  peuple,  chaque  ville,  ait  eu  des  
 Dieux  difFérens ;  que  ceux  des  Grecs  ne  fussent  
 pas ceux  des  Barbares;  que  ceux des peuples  du  
 Nord  ne  fussent  pas  ceux desdNTatioiis,  qui  habitent  
 le  Midi.  Comme  le  Soleil  ,  la  Lune  ,  
 les  Astres,  le  C ie l,  la  Terre  et  la Mer,  sont  
 communs  à  tous  les  peuples ,  les Dieux  le  sont  
 aussi.  Mais  les  noms  et  les  forment  varient,  à  
 raison  des  différentes  institutions  religieuses  qui  
 ont réglé le culte  (5).  Les  uns  les  désignent  par  
 d.es  noms  plus  mystérieux,  les  autres  en termes  
 plus  clairs ,  et  les  produisent  sous  des  formes  
 plus  simples.  Isis,  ainsi  que  les  antres  Génies  
 connus  des  Egyptiens  ,  sont  des  Dieux  adorés  
 par  des  peuples,  qui:  n’ont  point  de. Nil  ,  
 de  Butos  ni  de  Memphis  ;  et  quoiqu’il  n’y  
 ait  que  très-peu  de  temps,  qu’ils  désignent  ces  
 Divinités  sous  les  noms  ,  que  leur  donne  
 l ’Egypte  ( 6 ) ,   il  y  a  bien  des  siècles,  qu’ ils  
 en  connoissoient la  puissance ,  et  qu’ils  lés  ado-  
 roient. 
 ( e )   Une  tradition  de  Cadix  (7 )   portoit,  
 que  Théron  ,  prince  d’Espagne ,  ayant  voulu  
 forcer  et  piller  le  temple  d’Hercule,  la  flette  
 de  Cadix  avoit  été à  la  rencontre  de  la  sienne,  
 et  avoit engagé  le  combat.  La  victoire  fut  longtemps  
 balancée.  Ma4s  enfin  les  brigands  furent  
 vaincus,  et  ceux  qui  échappèrent  à  la  mort  
 rapportèrent,  dit-on ,  que  ce  qui  avoit  déterminé  
 leur  défaite  ,  c’est  qu’ils  avoient  apperçu  
 des  Lions  sur  la  proue  des vaisseaux  de  Cadix,  
 et  qu’aussitôt  ils .s’étoient  sentis  brûler  eux  et 
 leurs  vaisseaux  ,  comme  par  l’action  de* rayons  
 de  feu ,  tels  que-ceux  que  l’on  représente  autour  
 de  la  tête  du  Soleil.  Ceci  sans  doute  est  
 un  conte  ;  mais  dans  lequel  on  a  conserve  le  
 'vmbole  de  l’Hercule  ou  du  Soleil  adoré  à  
 Cadix,,  cWà-iÜfe  limage  du  lion. 
 ( / )   remarquera ,  que  lés  jcigyptiens  supposoient  
 ,  que  le  Soleil  varie  ses  formes  ,  dans  
 les  différentes  saisons  et  dans  les  douze  signes. 
 (g )  Les  Colonnes  fameuses,  connues  sous  
 lé  nom  de  Colonnes  d*Hercule,  ou  les  rochers  
 Calpê  et  Abila  ,  s’appeloient  indistinctement  
 Colonnes d*Hercule ou Colonnes de Saturne (8) ,  
 autrement  de  Crône  ;  on  les  appela  aussi  Co-  
 lonnes de Briarée  (9). 
 (h)  Aussi  voyoit-on  en  Laconie  une  statue  
 antique  d’Hercule,  à  laquelle  sacrifioient  ceux  
 qui  passoierit  de  la  puberté  à  la  virilité  (10). 
 ( z)  Lucien  observe,  que ce  fut principalement  
 sa  force ,  que les Dieux récompensèrent  en.  l’admettant  
 à  leur  séjour  ( 11). 
 (k)  Samson  ,  par  sa  force  extraordinaire,:  
 asse  pour  être Hercule,  dit  St.  Augustin  (12).  
 lérpdote  (  i3)  rapporte  sur Hercule  une  Fablo.  
 fort  semblable  à  celle  de  Samson,  lorsqu’il  
 ébranla  le  temple,  et-  fit  périr  les  Philistins.  
 L’éty mologie  du  nom  de  Samson  et  ses  aventures  
 ont  beaucoup  de  rapport  au  Soleil-Hercule. 
   Sampsa  étoit  le  nom  du  Soleil,  cbez  les  
 Arabes.  Baisampsa  étoit  une  ville  d’Arabie  f  
 dont  le  nom  signifie  Heliopolis.  (  Steph  d©  
 urbib. )  Isidore  de  Séville  prétend ( i4)  j  que  1®  
 nom  de  Samson ,  signifie force du  Soleil,  c’est-  
 à-dire ,  qu’il  le  définit,  comme Macrobe  définit  
 Hercule. Jablonski interprète  ce nom  par Homme  
 ou  Génie solaire. ( i5) Quoi qu’il en soit  de  l’origine  
 du  nom  ,  on  sait  que  Samson  étoit  de  la  
 tribu de  D an ,  ou (le celle  qui,  dans  le  système  
 Astrologique  des  Rabbins,  étoit  casée  sous  1©  
 .Scorpion,  ou  sous  le  signe  avec  lequel  se  lève  
 l’Hercule xéleste.  Il  devint  amoureux d’une  fille  
 de  Thamnis.  En  allant  la  trouver  ( 1 6 ) ,   il  
 rencontra  un Lion  furieux  qu’il mit sur-le-champ  
 en pièces ,  comme Hercule,  sans  le  secours d’aucune  
 arme.  Ainsi  le  premier  exploit  de  Samson  
 est,  comme  celui  d’Hercule  ,  la  victoire  sur  
 le  Lion.  Syncelle  dit  de  lui  (17 )^   en  ce  tempe  
 viVoit  Samson,  qui  fut  appelé Herculé .par  le»  
 Grecs.  Quelques - uns  prétendent  néanmoins  y  
 ajoute-t-il,  qu’Hcrcule  vivojt  avant  Samson 5  
 mais  les  traits  de  ressemblance  subsistant,  il 
 (1) Plut.  de Fac. in Orbe  Lwiae , p. 94*-  • 
 (2)  Pomponius Mela  c,  5. 
 (3) Serv. Comm, in  iEneid,  1.  1»  v. 646, 
 (4) Plut. de hide,  p.  377. 
 .($)  Ibid. p. 378. 
 (6)  Ibid. p. 377. 
 (7) Macrob. Sat.  1.  1,  c.  1©. 
 (8)  Eusthat. Comm, ad JDionys. Perieg. v.  64» 
 (9)  Schol, ad Dionys. p. 34. Gfcog. Yet. t- 4* 
 10)  Paus. Lacon. p.  jj6. 
 it)  Lucian* t.  *. Chand.p. 1019. 
 12)  August, de Civ. Dei,  1.  18, c. I#» 
 13) Herod.  1.  1 ,  c. 45.  . 
 14)  Isid. Orig.l.  7,  c. 6 . Jablonski Pr*f. p. 174 
 15) Cedren. p.  84. 
 16)  Jud. c.  14, v. 61  
 ’17)  Syncell*!  p.  i*j* 
 Y 77  *