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et les sons-division s du zodiaque et du
cièî étoile qu'ont ima&mées les anciens.
Voilà donc Uranns décomposé dans
tontes ses parties, tant pour ce .qui concerne
les i corps mobiles, que pour ce qui
regarde la multitude des astres fixes,
qui combinent leur action particulière
avec celle de ces 7 corps , d’où dépen-
C H A P I
'd e L A C A U S E P A S S I V E E T D E
L e principe passif de la nature, qui s’étend
depuis la sphère de la lune jus-
quaux a b ymes de la terre, se sous-di-
vise en plusieurs parties. Outre les quatre
éleniens, dont le feuoccupelesommet,
et la terre la base , et dont l’air et l’eau
forment le lien et occupent le milieu (1) ;
on comptoit, parmi les parties de la cause
passive , une matière première dénuée
de toute forme, et placée sans ordre,
avant que la nature active l ’eût organisée.
C’étoit ce qu’on nomme vulgairement le
cahos, qui a fourni les matériaux du
tout organisé, qu’on appelle matière ordonnée
, ou monde. Car le mot grec ,
cosmos, signifie tout à la fois, monde,
ordre et ornement. On trouvera ce cahos
, ou cause première passive à la tête
de toutes les Cosmogonies, et c’est de
lui que se composent Uranus et Ghê ou
les deux grandes causes organisées, et
régulièrement configurées.
L’idée de cahos, ou de matière existante
sans ordre et sans forme , n’est
qu’une abstraction de l’esprit, qui sépare
souvent ce que la nature n’a jamais séparé
, et ce qui est réellement inséparable.
Ainsi, quoiqu’il n’existe et qu’il ne puisse
exister de corps, qui n’ait les trois dimensions
, longueur, largeur et profondeur,
ni de triangle sans trois côtés et trois angles,
néanmoin s l’esprit a la faculté de penser
aux uns sans penser aux autres, et de
( i) Platon in Tim. p. 30. -
dent la fatalité ét le grand ouvrage dos
générations sublunaires. Il ne nous restb
plus qu’à le faire agir sur la cause pas.
sive, et à déterminer le mode de son
action , d’après l’autorité des anciens,
C’est ce que nous allons faire1 dans b
chapitre suivant.
T R E I V.
l ’ a c t i o n v u C i e l s u r e l l e .
les séparer dans ses conceptions. Do
même on a séparé par l’esprit l’ordre
et l’arrangement du monde, de la matière
même du monde, quoique la mai
rière et ses parties n’aient jamais pu exister
sans un arrangement quelconque. On
a dès-lors assigne une priorité d’existence
à la matière, qui recevoit ou plutôt qui
avoit l’ordre, sur cet ordre lui-même
et cet ouvrage a été celui des métaphysiciens,
qui- ont imaginé un cahos et
un débrouillement de cahos, tandis que
d’autres philosophes ont tou jour,? tenu
pour -l’éternité du monde régulièrement
organisé. <
Cette idée ou abstraction métaphysique
, d’après laquelle on a conçu une
matière existante antérieurement aux
formes régulières, a donc été présentée
comme un être réel et à ce titre souvent
personnifié (2). La succession ou plutôt
l’idée de succession entre ces deux états
de la matière, à fait regarder le~ premier
comine cause du second, et C o m m e
la matrice d’où il étoit sorti. C’est ainsi
que le néant de lumière étant censé en
précéder l’existence, on fit jaillir le jour
du sein des ténèbres premières, et on
le peignit comme un enfant de la nuit,
quoiqu’on sût bien que les ténèbres ne
peuvent jamais devenir principes de lumière.
Ce n’est donc là qu’une fiction
Théologique qui donne de la réalité à
(i) Ovide Fait., 1. 1. y. 103.
une abstraction , et qui met entre les
serres une priorité qui n’est que dans
l'ordre de nos idées; qui sépare ce qui
jcst inséparable, et qui isole un être de
lui-même et de ses formes ou qualités,
pour y intercaler les idées abstraites de
en use et d'effet, que n’y-avôit pas,mises la
nature. Car il arrive souvent à l'homme
de substituer à la nature les opérations
[de son esprit.
Ainsi la Théogonie d’Hésiode, composée
des lambeaux des anciennes Ces-
mogoniss de l’orient, et dans laquelle
des êtres abstraits , des êtres moraux et
des êtres physiques sont personnifiés
et confondus dans une même masse d'idées
théologiques, empruntées des spiritualistes
et des matérialistes anciens, inet
à la tête de toutes choses un être abstrait
et vague, appelé cahos, d’où sortent
[1rs deux premières., causes régulières,
UJranuset Ghê, ou le ciel et la terre (1).
Le cahos fut avant toutes choses,- dit
Hésiodei Ensuite la terre qui produisit
île ciel aussi étendu qu’elle. Du cahos
|sont nés l’érèbe et la nuit obscure ; dé
[la nuit jointe à l’érèbe sont sortis le
jour et la clarté. 11 est aisé, de voir que
cette filiation du jour, qui sort des flancs
de la nuit, n’exprime qu’une succession
tl ordre entre la chose qui . existe , ou
entre le moment de son existence et celui
ou on la conçoit non existante encore
; et que l’auteur a fait naître le-jour,
commenous le voyons naître chaque j.o ur,
su moment où finit la nuit.
de l’être, principe éternel de lumière,
jaillît le rayon brillant, qu’il suppose
avoir éclairé l’Univers pour la première
fois. C’étoit une idée consacrée dans la
Cosmogonie d’Orphée (3), quiavoitimaginé
uncahos primitif, (ij), qu’un rayon
échappé de l'Ether vint tout-à-coup
éclairer. Ilregardoit l ’Ether, source d’ou
partoit cette lumière, comine la cause
suprême et le premier des Dieux.
La cosmogonie des Caldéens, rapportée
par Berose (5), peint le cahos d’une
manière plus animée et renfermant en
lui des êtres vivans, mais d’une organisation
monstrueuse et de formes irrégulières,
jusqu’à ce que le dieu Belus
portant ses regards sur le fluide cahotique
et ténébreux , où nageoient ces
monstres, eût tracé la ligne qui sépare
la matière terrestre de la matière céleste
par le cercle dé la lune , et eût donné les
deux grandes divisions de la cause active
et de la cause passive, du concours desquelles
résultent les organisations régulières.
Aussitôt moururent tous ces
monstres, et toutes les irrégularités cessèrent
dan, s les formes et dans les situ actions
qu’avoient prises les parties de. la
matière jusqu’alors agitée par un mouvement
désordonné; Comme nous pourrons
traiter an jour, dans un Ouvrage à part,
l’article des cosmogonies1 de tou'sles peuples
, nous ne pousserons pas ici plus
loin cette théorie,et nous nous bornons à
dire qu’on ne trouve personnifié souvent
le cahos, ou la confusion des principes
élémentaires de la nature, que par prie fiction
d’esprit,lesruétaphysiciensayant .supposé
le désordre avoir précédéTordre régulier
que nous qdmirons dans l’Unÿvérs.
. De cette pâte première , informe ,
coinpOsépidu. mélange (,1e tops les principes,
«t qui; Oonstitupitla causé passive
.universelle, ;iion organisée, étoient sorties
quatre causes passives, plus simples
Æï/pfcsiliomègènjes (a) „ qui-d.evcien-t entrer
dans la composition de tons les. corps
(4) SyriceUT* p., 23. '
(;)' Ôyid, Meuai. 1, i,c.î.idâmJoift. , I..i, v.
105, & e .- ‘ i f V,