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enfin la force éternelle, qui agite toute la nature d’un mouvement intérieur
semblable à celui qui caractérise la vie : tous ces différons Tableaux; exposés
aux regards de l’homme, ont formé le,grand et le magnifique spectacle,
dont je l ’environne au moment où je suppose, qu’il va se créer des
Dieux , ou donner ce nom aux- Gauses éternelles des effets merveilleux ,
qu i, sans cesse, se reproduisent soirs ses yeux. Je dis7 que la Nature
elle-même les lui avoit indiqués, en lui parlant ce langage si pittoresque,
et en lui montrant ces tableaux enchanteurs. Je prouve ensuite, qu’il
l ’a entendue et qu’il ne s’est point mépris sur la toute-puissance et sur
la variété de ces causes partielles,, qui composent la cause universelle.
Pour le prouver, j’ai ouvert les livres, où l'homme a , dès la plus haute
antiquité, consigné ses réflexions sur la Nature, et j’ai fait voir, qu’aucun
de ces tableaux n’a été oublié. Donc c’est là ce qu’il a chanté ; c’est là
ce qu’il a adoré ; : et c ’est là le sens, que nous devons donner aux
savantes allégories qu’il a jetées, comme un voile sacré, sur tous ces
Tableaux.. J’ai fait vo ir , qu’il a été frappé de l’action du Ciel sur la
’fe r r e , des rapports qui les unissoient l ’un à l’autre, et qu’il a établi
dans la cause universelle la distinction de la cause passive et de la cause
active; ce qui a placé le Ciel et la Terre, Uranus et Gbé à la tête
de toutes les, Cosmogonies : c'est le sujet de mon second Chapitre. Je
doan,e la subdivision de ces deux grandes causes dans leurs parties
principales, d’où naît la généalogie des Dieux, enfans des deux premières
Causes, ou du Ciel et de la Terre. C ’est la matière du troisième et du
quatrième Chapitre, dans, lesquels j’ai recomposé toute la science ancienne,
et sur-tout 1 Astronomie sacrée. Je donne aussi l’exposé des principes,
d’apres lesquels la partie active est censée modifier et subjuguer l’autre.
De la division des causes, je passe à celle des principes, qui se partagent
en principe de Lumière et de bien, et en principe de Ténèbres et de
mal; ce qui comprend le système fameux des deux principes, Dieu-et
le Diable, qui font la base de toutes les Religions; C ’est le sujet de
mon cinquième Chapitre. L ’Univers étant ainsi organisé et subdivisé dans
ses parties principales , je lui donne une ame, qui produit tous ses
mouvemens, et qui répand l’activité et la vie dans tous les corps où elle
se manifeste. Cette ame immense, étant souverainement intelligente,
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devient la source d’une foule innombrable d’intelligences dans toutes les
parties actives de la Nature, qui concourent à l'action universelle du
grand Tout, être vivant, animé et intelligent; enfin Dieu unique , qui
réunit toutes lés causés en lu i, et qui renferme tous les effets sous sa
puissance. L ’homme vient ensuite, q u i, par des abstractions de son esprit,
sépare la Divinité, l ’intelligence, et la vie du monde, du monde lui-même,
pour enfanter un Dieu et un Monde intellectuel. Là finit ma méthode, où
finit la Nature.
Le système ainsi organisé devient l ’instrument, qui me sert à résoudre
toutes les énigmes sacrées, et à décomposer tous les monumens du
culte religieux de tous les Peuples.
J’essaye d’abord nia méthode sur les grands Poèmes., dont les débris
composent la niasse confuse .de la Mythologie Egyptienne et.-Grecque,
Les principaux sont le Poème des travaux d’Hercule, de Thésée, de
Jason; les courses ou voyages de Bacchus , d’Osiris er d’Isis, qui tous
sont des Poèmes solaires ou lunaires, dont le Soleil ou la Lune sont les-
héros, et dont le Ciel est le théâtre. Je cherche ensuite à reconnoître
encore le Soleil, sous d'autres formes et sous d’autres noms, tels que
sous ceux d’Ammon , de Pan , d’Apis, d’Omphis, de Mnevis, de Mithra,
de T h o r ; en général, sous toutes les formes empruntées, soit du Belier,
soit du Bouc, soit du Boeuf. Je le retrouve ensuite sous une forme plus
élégante, revêtu de toutes les grâces de la jeunesse, sous les noms
d Apollon, à'Adonis, à'Horus, d’Atys ; puis dégradé par le temps; il
offre la barbe de la vieillesse, sous les noms de Sérapis, d‘Esculape, de
Pluton, et alors il s’entortille du Serpent mystérieux, qui ramène les
Livers, J ’examine aussi l ’origine du culte des Animaux , des Plantes et
des autres Symboles sacrés., et celle de l ’Ecriture hiéroglyphique'.
Après cet essai, qui justifie par son succès la bonté de ma méthode,
j e pénètre dans le sanctuaire des Prêtres, et j’écarte le voile, sous lequel
ils cachoient leurs mystères. Ici est un traité complet sur tous les mystères
en général, et un autre également complet sur la Religion Chrétienne.