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et le quatorzième jour, qui suivoit le
second ; conséquemment, les pleines
Lunes, qui avoient lieu dans les limites
équinoxiales, lorsque la Néoménie ar-
rivoit le jour même de l’équinoxe. Car
il est clair, que la Lune qui se trou-
voit pleine, le jour où le Soleil arriyoit’
dans le plan incliné, de la face de la
Pyramide , ou quatorze j ours avant l’équinoxe,
étoit nouvelle ensuite le jour de
l’équinoxe même. Ces Lunes des équinoxes
; étoient le sujet d’observations
importantes, puisqu’elles nous ont été
conservées dans, les traditions sacrées.
Car on se rappelle , que,Plutarque ( i )
parle de la Néoménie de l'équinoxe
ae Printemps, 'ou de celle à l’époque,
de laquelle on céiébroit l’entrée d’Osiris
dans la Lune. Elle suivoit la Lune, qui
a voit été pleine, lorsque Typhon brisa
le coffre, -dans lequel étoit Osiris , et
qu’il partagea son corps en quatorze
parties j, conséquemment elle a voit été
pleine, le jour où le Soleil étoit entré
dans le plan prolongé de la face boréale
de la Pyramide, en supposant que la
Néoménie suivante arrivât le jourmêine
de l’équinoxe. Car il y a quatorze jours
d’intervalle ,entre.la .pleine Lune et la
nouvelle;, comme il y avoit quatorze
jours entre l’arrivées du Soleil dans le.
plan de, la face dç. la Pyramide pu am
parallèle, de 5f, 45' ^fe déclinaisqn, et le,
plan de l ’équateur. Pareillement la
Lune, qui avoit été nouvelle aù 3d„ du
Scorpion , ou au j our de , l’équinoxe
d’Automne, se trouvoit pleine quatorze
jours après, ou au 17“. du Scorpion,
précisément dans la position respec-:
tive du Soleil et dé la Lune, que nous don-r,
nent les traditions sacrées „ pour le jour,
où Osiris entre dans le coffre ténébreux,,
Ce jour-la , comme nous l’avons vu , ou
le quatorzième jour, qui suit l’équinoxe
d’Autourne , étoit précisément .pçlui .,
où la face triangulaire ; boréale .de, la.
Pyramide, .çommencoit ,à se ..cpuyrjr
d’ombres, a midi. Ùcqiç il y , a , enj$e>
(îjÇDe Isi.de, -p. jé8. j , _ > ' ,,,
ces pleines et ces nouvelles Lune« des
équinoxes, et entre les changemens de
la face de la Pyramide en lumière et
en ombres, une trop grande correspondance
, pour 11e pas s’appércevoir
que la théorie sacrée d’Isis et d’Osiris
étoit liée aux phénomènes produits par
la Pyramide. • Il y a plus que.de la
vraisemblance, que cet ancien roi, dont
le tombeau étoit creusé dans la solidité
de cette Pyramide , étoit le fameux
Osiris ; roi bienfaisant , qui régna,
disoit-on, en Egypte , et à qui on s’étoit
empressé par-tout d’élever des tombeaux
qui se le disputoient les uns aux
autres, en magnificence. Parmi ces tout-,
beaux , on vaptoit sur-tout,, celui de
Memphis , ville près, des ruines de la-,
quelle se trouve la fameuse Pyramide,
dont nous avons donné la description.
Nous ajouterons à. ce que nous avons
dit des proportions . de la Pyramide,
que l’angle au sommet, formé par la
jonction des deux faces’, inclinées, ou
par la face boréale, et par la face méridionale
, donnoitqun angle d’une ouverture
de 7 1 MWÉ degrés.. Car l’inclinaison
,.étant de , 54d. 'ou environ, le
complément, ,est d6a..-, dont ié-,double,
est 72. On peut regarder cet, angle ; So-,
lias, comme, ja massn terrestre et ténébreuse,
qui^ présentée au Soleil, donne,
un cône. d’omljre, dlautant plus évasé,
que cet angle est {dus grand. 11. se(réduirait
A nue ligne, si,les vieux faces
étoient appliquées l’une, sur l’autre, et,
présentées dans leur ' épaisseur au Soleil.
Ici l ’angle .étant de hj ‘MmA"; jfPf»8*
splte .une épaisseur • tén ébreuse de 5$*.
qu upe masse.de, ténèbres pyramidale.,
dont l’écart au spmmqt e^t; de V2d. à
peu-près C’est peutrêtre,; là, ce , qui ht
dire , que Typhon, , loxsqît’il; enferma
Osiris dans ce-coffre obscur,, ou lors-,
que, pans ligure,, le Splejl,entre, dans
lç cône d’ombre, son ,ennemi.)s’étoit
associé- saixante-dqpzè, compagnons. >s
., Je, jaisse an Lectepr à apprécie*' PettS
-afi oj j nohiilldis isoo ni us é'oi ut r itoi--
conjecturé , ainsi que toutes les idéès,
qué nous venons 'de hasardër sur le
but, qu’on' s’étôit proposé en Construisant
à grands : frais : pue masse aussi
énorme , que la grande Pyramide, et sur
l’usage auquel cette espèce de gnomon
sacré étoit destinée. ;Peüt-ori croire qu’on
ait employé tarit d’arinées, et lès jbras
de tarit de milliers d,’hqirimes,'pbrir edu-
vrir un :cavfeàri;/dë!: sixjflèds' environ,
s’il neût Ténférmë: ,quêT,leqçdrps d’un
foible mortélf La pyramide"’, sur laquelle
le Sôleifvenoit se reposer à midi, deux
fois par an , aux environs 'deséquinoxes,
ainsi'que toutes dés pleiries Lunés éqrii-
niixîaîes'/ëtoit un véritable- autel élevé
•à ces’ Diviriités'/uri pié'dèstal donné à
leurs image sidé e "la plus hardie qui
soit jairiais vénttè’ drins la’ ' -tête /d ün
mortel. Aussi LuCain les ‘appelle-t-il
les sublimes autels des Dieux, aux pieds
(lesquels on va .acquiter des voeux. Les
Siibééns, adorateiirs« du Soleil j1 dé la
Lune 1 et des AstféS, pbnsoient qtte
les ’cendres dé lteuî* Dicu.Agatliotlémon
ou du boni Géiiiè; rèpôsoient sous'cës
monrimens (nn) ; ce qui confirmé nôtre
opinion., que ce tombeau étoit celui
du Génie bienfaisant de la Nature, du
roi Osiris , mis à, môrt{ par Typhon.
L’affectatjori, mystérieuse ,. que Dio-
dore ( 1 1) supposé à Isis’ ,’ (!<: cacher le
véritable .’tombeau' d’DsiriS,,. sori ;épôùx,
ou plutôt celle deses prêtres,semble favoriser
notre opinion sur là 'déstinàtïôri de
ce monument, quel’on disoit être'le tombeau
d’un ancien roi ; an lieu 'de dire
sans mystère { qu’il étoit celui d’Osiris
et du Soleil. Joignez à cela'Tôûbli de
sa destination primitive4qùïa dû naître,
pendant un Japs, de ''plus dè “ vîri'gt-
cinq siècles'. Telle est ridtrë opiriion :srir.
1 objet religieux , qu’avoit’ fa gfâriffe
Pyramide, qui couvre lé1 petit-tons beau
fu’ori y retrouve encore. ‘ R ■ : 1 f
L is , « après avoir donné la !sppultïifé
(*) Diod. 1. 1 , c. ija, p. 24.
(ri Diod. c. 15 , p. ayp’d- 16, (fl
U) Ibid. 1. » , c ,riy»ip. ï j . ■ t .! .bti'U
au corps de soji'époux,(,2) > vécut soiis
les'lois, dune austère continence, fit
le, bôflheur de l’Egypté, ét mérita ellemême
de partage^1 les honneurs immortels
, que la reconnoxssarice des
hommes avoit décernés à son époux.
Elle fut aussi enterrée à Memphis (3),
où l’on voyoit du temps de Diodorë sa
chapelle , dans tm boiSlcbnsacré à Vul-
cain , cgnséquemment prèS' du lieu
qu’hàbitoit A'pià, ôii de Triufeau sacré,
qui pôrtôir sur'son 'épaule l’emprèinte
de la Limé , et qui , diGcm, étoit
conçu au moment où la Lune répand
sa lumière féçonde, et génératrice ,(4).
Car Apis avoit à Memphis une habitation’
sacrée , adjacénte. au temple de
Vrilcain1 (A ) { au Tapport de Stràbori.
Ainsi Iêller âvoit’-Son fob'béau dans lé
lieu tnêirie où l’on'montroif Apis, ou le
Dieu boeuf, l’image vivante du Taureau
rielëstë, dans lequel Io , devenue Isis,
dut1 plàè’eè , et' où là ’ Luné avojt son
'exaltation.- Oir lui, .d’ofiria’ divers noms
suivant Diodore-. Les lins l’appeloiêrit
Isis , ,;lés 'autres . ( b/vlv , d’autres ’ la
Déesse Tkés'mopho're ou Législatrice,
d’autres Junôn , d’autres enfin /sans détour,
l’appelèrent la Lune {6) ; et quel-
ques - uns la désignèrent sous tous ces
differens noms. C’est ’ ainsi , ajoute
Bîodûié , qu’Osîfrs’ fut' appelé tantôt
Séràpis, ‘tantôt B&cchùs, , d’autfefojs
Plùton, quelquefois'Ammon et Jupiter,
et souvent le Dieu Pan.
Ori voit par ce fiass'age de' Diodore,
et on reçonnoîtra cette vérité dans là
suite’ de cfet ouvrage, cirië le Soleil et
la Luné sônt'deux puissantes Divinités ,
quf jouent lift'^fand’rôle, daùs là My-
fholiïgiè j 'soüs mrié'foule 'dé jnônis dif-
féipris1';' ce qrii: doit jifstifféF'les' explications
i que nôus dorinonSde l’iiistoîrè
'dTin grand nombre dç Divinités , par
le Soleil'-’et. par là T.ijr) èjhdegiiisés softs
éfels11 dïfférèria >M9&m ‘ ÏÇbHM'e ' :S efapîs
(4) Plut. delsiJe, p. 368,
(5) Sirabo, p. 355. . . ; ,îu ToiCi
(6j Diod. 1. I. c.'I,5,p. »9,. . ’