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des troupeaux , et chacun.des 3o jours
du mois, tout est sous l’inspection d’un
Ange. Les noms des Anges oulzeds, Génies
tutélaires de chaquejour, se répètent
et sont les mêmes dans les 12 mois.
Douze de ces noms sont ceux des
génies protecteurs de ces mêmes
mois ( î ).
Ces trois cents soixante-cinq Anges
tutélaires des trois cents soixante-cinq
jours donnèrent lieu , avec beaucoup
de vraisemblance , aux sectaires appelés
Basilidiens d'imaginer leurs trois
cents soixante-cinq Anges, qu’ils ran-
geoient dans trois cents soixante-cinq
ciéux, autant qu’il y a de jours dans
l’année (a). Car ils distribuent, dit
Irenée, les positions locales de leurs trois
cents soixante-cinq deux, commefontles
mathématiciens, dont ils ont pris les
Théorèmes pour les, transporter dans
leur doctrine. Beausobre a tort d’être
surpris., que Basiiide ait imaginé trois
cents soixante-cinq cieux, quand on
sait que Platon imaginoit cent quatre-
vingt-trois mondes, ou la moitié de
trois cents soixante-six, qu’il rangeoit
sur les trois côtés {3 ) d’un triangle
équilatéral,, en plaçant soixante mondes
à chaque côté et terminant chaque
angle par un monde. L ’aire du triangle
étoit appelée le champ de la vérité , qui
contenoit le type des formes appliquées
par le soleil et par le zodiaque à la
matière. On ne peut guères y voir que
les cent quatre-vingt-trois parallèles, qui
divisent l’intervalle que renferment les
tropiques, et qui marquent tous les degrés
de l'échelle solaire, lorsque le soleil
monte ou descend d’un tropique àl’autre,
pendant trois cents soixante cinq jours
un quart, ou trois cents soixante-six
jours en nombre rond, tel que le donnent
les années bissextiles. Il résultoit
de la théorie de , Basiiide trois cents
soixante-cinq ordres d’Anges, dont la 1 2 3
(1) Hyde , c. 12.
(2) Beaus. t. a , p. y.
(3) Plut, de Oràcl. éefect, 422.
perfection alloiten décroissant,à mosllr,
qu’ils s’éloignoient de la première cla8S(
d’esprits placés dans le premier ciel (a
et que leur cercle se rétrécissoit. C’étojî
aux Anges de la dernière classe, qu’avoit
été remis le soin de former Bhomir«
et les animaux , ainsi que l’administra,
tien de l ’Univers. Enfin, On . f’ondoit
l ’existence des trois cents soixante-citi
cieux et des trois cents soLxante-ciiJ
ordres d’Anges qui y présidoient, .ggj
le nombre trois cents soixante-cinq des!
jours, qui composent l’année. Voilà !
quoi se réduisoit l’hiérarcliie Basifii
die n ne.
D’autres auteurs l ’ont resserrée dans!
des termes moins nombreux-, et clans
l’intervalle des sphères planétaires, ami
quelles on a aj outé quelquefois la sphère!
des fixes, et celle dé la terre 3 ce qui:
a donné tantôt sept et tantôt neuf cieui
et neuf ordres d’intelligences attachées
à ces cieux, connues |sous les noms
de Muscs, de Sirènes,.d’Anges, d’Ar-
changes et d’autres esprits célestes, qui,
d’apres le système de Pythagore, • coma
posoient le concert universel du monde;
Car les Muses, dans Hésiode, sont, char.
ées de louer Jupiter, commeles choeurs
es différens ordres d’Anges loueni
Dieu dans leurs concerts éternels.
Avicène , et plusieurs autres philo-!
sophes (5) ontimaginé, que la première
intelligence qui procédé de Dieu, substance
pure et dégagée de matière, laisse
émaner d’elle trois êtres, savoir une sqwn-
de intelligence , la sphère suprêmeaj
lame de cette sphère. De cette seconde
intelligence, il en émane une troisième
avec la sphère , et lame de la sphère
dù second ciel. De la troisième -ifltelj
ligence , il en émane- une-quatrième
avec la sphère , et lame de la sphère!
du quatrième ciel.- C’est ainsi qu’il J
a eu successivement une production
d’intelligençes.,, d’.amçS set. de sphère*]
(4) Beausobr. t. 2, p. 7.
(5) Beausobr. ibid. p. 7 , S.
mW
uxqhelles étoiènt attachées ces aines
ces intelligences, jusqu’à l’intelli-
beiice de là lune avec son ame et sa
ïnhcre. Cette dernière intelligence est
fppelêè par Avicène intelligence doive
C’est elle qui présidé à l’organi-
‘adon des êtres sublunaires. On retrouve
W-toutlamême progression de causes,
depuis la première jusques à celle qui
jovme notre monde.
Si l’on compare cette graduation de
‘anses intelligentes avec le système
jlauétaire des Causes physiques, dont
llacrobe nous a conservé la théorie ,
reconnoîtra aisément, que c’est ab-
bluinent la même idée théologique
jiéue sous une forme plus métaphy-
(1 ). La lune -y fait aussi la f’oiic-
on de cause active dans l’organisation
êtres sublunaires , et termine la
Bene des causes divines. On y ob-
rve la même dégradation de l’ame
Universelle et des intelligences, qui amènent
les corps célestes, à proportion
□’on s’éloigne de la source originale
Bes âmes, comme dans le système des
pasilidiens. il y a dans les sphères pla
notaires \ de Macrobe des âmes et des
(intelligences, qui en provoquent et- en
(dirigent le mouvement circulaire (2 ) ,
(comme celles du système d’Avicène.
(Platon place sur la convexité de cha-
jcune de ces sphères une -sirène ( 3 )
fini, par son chant, réjouit lés Dieux.
(Les autres théologiens, aj oute Macrobe,
h' ont placé neuf intelligences, appelées
muses /pour exprimer les; accords for-
pes par les huitsphères séparées, et ils en
fini imaginé une neuvième , qui résulte
klel’ha rcnonie totale. La huitième, dans
flesiode, s’appelle Uranie , nom qui
nient d’Uranus Ciel. C’est celle qui pré-
e an-ciel des fixes supérieur aux sept
,)heres planétaires. C’est pour cela, que
intelligence solaire, ou Apollon , qui
pst censé être au'centre de l’harmonie
(1) Macrob. Som. Scip. t. i,c. 12,ibid. c. 6, c. 14.
I ti) Macrob. ibid. c. 17.
(. (3) Piaf. l.-ro, de Republie. Macrob. Som. Scip.
r 2>c- 3- P p 88
et du système planétaire , prend souvent
le titre de Musagètcs, ou de chef
des Muses. On le donne aussi à Hercule
, que Plutarque (4) dit voyager
dans le soleil, et qui n’est autre chose
que le Dieu-soleil, considéré au point
solstitial d’été. On chercha, dit Macrobe
, à peindre cette musique céleste
par les hymnes et les cirants employés
dans les sacrifices, de même qu’on
chercha à imiter les mouvemens et les
retours des plané tes par la strophe et par
l ’anti-strophe.Cette réflexion de Macrobe
est d’autant plus juste , qu’il est certain
, que tout le cérémonial religieux
des anciens étoit sur-tout fondé sur
l imitation des phénomènes d ï la Nature
, et des événements fictis arrivés
à ses agens..
-Nous ne suivrons point Macrobe plus
loin, dans les détails qu’il nous donne
de l’harmonie des sphères , et sur le
rapport musical des différentes planètes
entre elles. 11 nous suffit de remarquer ,
que telle fut l’origine des intelligences
chantantes , placées dans les différens
d e u x , sous les noms soit de Muses ,
soit d’Anges, soit d’Archanges , et de
Chérubins, soit de Vertus et de Dominations.
Car les Chaldéens, les Juifs
et les Chrétiens, ont aussi l’ordre hiérarchique
des intelligences chantantes placées
dans les neuf cieux. Les Arabes
et les Syriens ont conservé cette distribution
en entier, avec les noms de
ces.différens ordres de génies, et leurs
rapports avec les sphères (5 ). Ces derniers
placent dans la sphère de la lune
-le choeur des Anges, dans la sphère
de Mercure les Archanges , dans celle
de Vénus les Principautés ; dans le So-
.leil les Puissances j dans la sphère de
-Mars les Eorces ou Vertus ; dans celLe
de Jupiter les Dominations,, et au haut
du système planétaire ou dans la sphère
de Saturne., les Trônes. La huitième
RH
1
(4) Plut, de Iside., p. 367..
(5) Kirker (Edip. t. 2, pars.
Moor Isaac.
p. 426 , ex
i l l