» sis Dieux , qui sont la bienveillance,
» la vérité, le bon ordre , la sagesse,
la richesse et la joie vertueuse » : ce
sont autant d’émana tions du bon principe
et autant de biens qu’il nous distribue :
« que le second en a de même engen-
33 dre six, contraires aux premiers dans
33 leurs opérations. Qu’ensuite Oromaze
33 s’étoit fait lui-mêine trois fois plus
33 grand qu’il n’étoit, et s’étoit élevé
33 au-dessus du soleil autant que le soleil
33 est au - dessus de la terre ; et qu’il
» avoit orné ie ciel d’étoiles, dont une
3> entre autres, Sirius , avoit été éta-
33 Mie comme la 'sentinelle ou la garde
33 avancée” des ÂstrëS'.,' Qu’il lit outre
33 cela yingt-qPh'tfe autres Dieiix, qui
33’fusent mis' dahsiJn oeuf; què ceux qui
33 furent produiîs par Ahrimaié j l;éj>aie-
33 ment au .nombre'de1‘viiïgt-quatrë , per-
33 cèrerit 1 l’oeuf,, etJ 1 mêlèrëiît airisi- ' les
33 matix ■ et'lés Méfié,- Es ajoutent'qu’il
33 viendra Un terfrps marqué - par les*
33 destins ,. où A lmmànaprès avoir'
33 amené ' la peste ep 'là famine, sera
33 lui-même entièrement détruit ; qu’alors
33 la terre , Sans aucune inégalité, sera
33 le.séjour d’hommes, tous heureux,
33 parlant tous 1 la même langue et
>» vivans sous lk.même loi. Théopompè
3> aj oute que, selon les Mages , l’un de
33 ces Dieux doit être 3,ooo ans vain-
» queur et l ’autre vaincu ; qu’ils seront
33 trois autres mille ans à combattre l’un
>3 contre l’autre, .e t à détruire- leurs
33 ouvrages réciproquement qu’enfin
33 Ahriman périra et que les hommes
33 revêtus d’un corps transparent joui-
33 ront d’un bonheur inaltérable. Que
33 Dieu, après avoir achevé toutes
33 ces choses , se reposera pendant un
33 certain temps, qui ne sera pas Ion g, mais
» tel à-peu-près que le sommeil d’im
33 homme, qui auroit achevé un travail
» pénible ».
Tel est le précis des idées fondamentales
de la théologie des Mages. Je pour-
rois déjà ajouter d’avance, que telle est'
aussi la base de l’ouvrage Apocalyptique
de Jean, dans lequel,après bien,des combats
du mauvais principe, ou du dragon
çontre le bon principe, celui ci demeure
vainqueur, enchaîne le dragon dans
l’étang de souffre, et transporte les
Elus dans le séjour lumineux d'Ormusd
ou de l’Agneau , dont le principe lumière
au printemps prend la forme dans
son triomphe. Là il lès fait jouir d’une
félicité inaltérable , dont les derniers
Chapitres de. cet Ouvrage contiennent
la ^peinture. Mais revenons à l’examen
détaillé de ce morceau énigmatique de
la théologie des Mages , qui bien en.
tendu nous servira à expliquer les deux
premiers chapitres de la Genèse , et en
général tous les livrés’ 'Cosmogoniques,
qui ont pour base' la théorie des deux
principes.
Oromaze né de la substance pure
de la lumière ; voilà le preriner principe.
Qu’on l’appelle. Osiris , “ Jupiter,
le -bon’ Dieu , le XHB&'blanc ■ }! 'étcb peu
fi'où's importe; Abrïuftn n é dès fén èbres ;
Voilà le 'isecônd! , l’ennemi éternel du
premier.Qu’irs’appelle Typhon, Python,
le chef dés Géans, Satan , le Diable,
le Dieu fioirj peu noiis importe encore.
Mais ce qui ii'est1 pas1 indifféÿent, c’est
de savoir1 où ils placent le siège de leur
action, et quels effets dépendent de
chacun d’eux. Ormusd agit dans tonte
la partie supérieure à la lune , jusqu’au
ciel des fixes , dans cet intervalle,
dont le soleil occupe le milieu, et
qui se subdivise en sept sphères, dont
trois au-dessus du soleil, et trois au-
dessous. Voilà ce que signifient ces mots
énigmatiques, qui nous apprennent que
ce Dieu , pour composer le ciel des
étoiles, ou le premier mobile, cette
sphère lumineuse où sont attachées et
où brillent les fixes , franchit trois
sphères, celle de Mars, celle de Jupiter,
celle de Saturne, et que devenu trois
fois plus grand ou plus élevé, il met
en sentinelle Sirius, pour veiller sur
toutes les étoiles fixes , dont il est le flief
par sa grosseur et son. éclat. Les trois
sphères inférieures sont celle de Vénus,
celle de Mefcure, et celle de la lune ,
.0ti se termine le séjour des Dieux et
finit la partie active du monde. Ormusd
s’est donc élevé autant au - dessus du
soleil, que le soleil l’est au-dessus de
la partie passive, ou de la sphère élémentaire
, appelée la terre ou la matière su-
jère aux transmutations.
La sphère des fixes est divisée en
douze grandes parties, qu’on appelle
I signes, marquées dé douze figures, connues
sous le nom de constellations.
Chacun de ces signes est sous l’inspection
d’un Dieu ; ee qui a donné la série
des douze grands Dieux, dont nous
avons déjà parlé. Oromaze créent s’attache
six Dieux bienfaisans, et laisse
Ahriman en créer six autres, destinés à
contrarier les opérations des six premiers
; voilà donc douze premiers Dieux,
dont six sont subordonnés au principe
de la lumière et du bien , et six autres
subordonnés au principe du mal et des
ténèbres, dont ils sont agens.Voilà donc
aussi chez les Perses douze grands
Dieux, comme chez les Egyptiens ,
chez les Grecs et les Romains, mais
qui se groupent sous deux chefs , Lumière
et Ténèbres , Dieu et le Diable,
Ormusd et Ahriman. Les combats de
I leurs chefs se distribuent sur une durée
I de temps, divisée en intervalles de
mille ans.'Six mille ans sont affectés à
I la durée des triomphes alternatifs des
deux chefs, et six mille ans aux combats
, et à la destruction des oeuvres de
[ 1 un par l’autre, à raison de trois mille
pour chacun. Ce qui donne en totalité
douze mille ans, pendant lesquels les
I principes combattent , triomphent et
jouissent paisiblement de leur victoire,
chacun durant un temps égal.
Les livres des Perses confirment cette
tradition des Mages , conservée par
“futarque d’après les écrits de Théo-
Pompe. Ils admettent avant toutle temps
sans bornes ( î ) , ou l ’éternité, du sein
e laquelle est sorti la lumière première,
et les deux principes Ormusd et Aliri-
(0 Zend-Avesta, t. 2 ,p. 5Ç/2,
Relïg. Univ. Tome I.
man ; le premier bon par essence , et
source de tout le bien de la Nature
et le second corrompu et auteur de
tout le mal.
Au temps sans bornes, ou à l’éternité
est subordonné le temps borné, ou
le temps engendré et mesuré par les
révolutions celestès. Il est compris dans
une période sous-divisée en douze parties
, qui se sous-divisent chacune en millièmes
départies que les Perses appellent
ans, et que nous appelerons plus exactement
des douze millièmes de la révolution
totale. Ces millièmes sont répartis
par eux dans la totalité du cercle
annuel , que parcourt le soleil chaque
année, de manière que chaque douzième
de la route annuelle du soleil,
ou , chaque signe en contienne mille.
Rs appelent donc chaque signe un
mille , et chaque mille est désigné par
le nom de l’animal céleste qui caractérisé
le signe. Us disent le mille
d'Ari.es ou de l’Agneau, le mille du
Taureau, le mille des Gemeaux,le mille
du Cancer, etc. pour dire le signe de
l’Agneau , du Taureau, des Gemeaux ,
duCancer.il résulte de-là, que les douze
mille de la période bornée comprennent
les douze signes, sous lesquels combattent
, triomphent et régnent successivement
les douze premiers Dieux,
bons et mauvais,qui,comme leurs chefs,
se partagent la révolution totale des
douze mille parties de temps. Car c’est
un dogme .fondamental de cette théolog
ie / 2 )» que la durée du temps borné,
fixée à douze mille , se partage également
entre Ormusd et Ahriman ; entre
lés guerres et les victoires des deux
principes, qui se terminent au bout de
la période par le triomphe d'Ormusd.
Le Zodiaque, ou le temps distribué
dans ses douze signes par millièmes
parties , quelque nom que l’on donne
à ces parties, se partage donc également
entre le principe lumière et le
principe ténèbres, entre le principe du
( i) Zend-Avesta, t. 2 , p. jçj.
GS