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agitent sa partie brute et matérielle ;
aux corps les maladies, et les secousses
violentes, qui altèrent sa santé, et le
dérangent. Les intempéries dp l’a ir,
les dérangemens des saisons, l’obscurité
dns éclipses sont aussi son ouvrage. Son
caractère est la violence, et la résistance
( z ) au bien de la Nature, et à
l’ordre, auquel le bon principe la rappelle
sans cesse, comme à sa lin.
Voilà deux Caractères d’opposition
bien prononcés entre les deux principes
de lu théologie Egyptienne, Osiris et
Typhon , qui, comme a très-bien observé
Plutarque ( 1 ) , répondent à l’Or*
musd et à l’Ahriman des Perses, et aux
principes de bien et de mal, de Lumière
et de Ténèbres, qui sont aux
prises dans l’administration de l’Univers
(aa) , suivant toutes les théologies
, sans en excepter celle des Juifs,
pi celle des Chrétiens.
La honte fut donc le caractère
d’Osiris; et parmi les actes de sa, bien-,
faisante puissance, on distingua celui
de la végétation universelle, par laç
quelle tout naît et croît ici-bas. C’est,
çette activité féconde, qu’exprimoient ses
Statues, symboliques , soit qu’on le peignît
sous l’emblème d’un homme qui,
va.^ exercer sa faculté, génératrice „ soit,
qu’on, le représentât sous l ’emblème
du signe céleste, sous.lequel se développe
cette force, et avec tous les caractères
de l'a génération. C’est là l’ori-
gine des fameuses Pamylies , ou des
ietes Ityphalliques, célébrées en hon-.
neur d Osiris , fêtes que les Grecs ont
adoptées ( 2 ) dans le culte, de leur
Lieu à tête et à pieds de Taureau,,
£*°nnu sous le notç de Bacchus, le,
meme que- l’Osiris des Egyptiens
suivant la 3 remarqué des Grecs (3)
cites par. Hérodote , Plutarque , et. pas.
d’autres Auteurs. On portoit dans ces
fêtes l’image du membre. Viril., comme
n Ur-jde ( ? ) De Iside, Ispi.d ’3 ^P-. 369—370.
(?) Herç«!, 1, a , C..4S. Il#t. de lad.,p. 365.,
I V E R S.E L L E.
dans les Phÿllephores de la Grèce. On
le regardoit comme le principe fécond
par lequel le Dieu, source de tous leî
êtres, les multiplie dans l’acte de s»
fécondité éternelle.
Comme l’eau , dans la théologie de*
^SypttefSiétoitréputée l’élément primitif
que la Divinité avoit fécondé, on dj,
soit, que les parties sexuelles d’Osiris i
et les semences de sa; fécondité, étoient i
tombées dans les eaux du Nil , appelé
originairement chez eux Océan. Cette
fiction passa dansla théologie des Grecs
qui supposèrent également, que lors!
cpte Chrone ou Saturne eut mutilé
Uranus, les parties sexuelles du Dieu
sa semence et son sang mélés ensemble'
tombèrent dans les eaux de l’Océan* I
et donnèrent naissance à Vénus., Déesss
de la génération. Cette dernière fiction
est évidemment une copie, de la pre* I
mi'ère, et a pour base la même opi- I
nion physique sur l’eau, le premier I
des quatre élémens, suivant certains I
Théologiens. C’est par là que Plutarque
explique ( 4 ) une pratique usitée dan» I
le culte d Osiris. Dans les cérémonie», I
qui se faisoient en honneur de ce Dieu, I
on portoit en pompe un vase destiné
a contenir l’eau. Ce symbole rappe- I
Ioit le dogme des prêtres Egyptien», I
qui regardoient, non-seulement l’eau I
du Nil, mais toute portion, du principe I
humide en général, comme une éma- I
nation d Osiris (.i ). lut eiïV't, Osai» I
etoit, comme Bacchus, le maître on lu I
dispensateur souverain du principe hu- I
mule de la Nature, dit Plutarque (6), I
Or Ion, sait, que c’étoit le principe. I
humide qui., dans la théologie Jçgyp- I
tienne, etoit l’élément gémiraîeur de I
toutes choses. Ces idées Cosmogoniques I
furent adoptées par Homère et par. I
Thalès, comme l’observe très-bien Plu- I
tarque. •
Les Egyptiens consacroient aussi à, I
Osiris le bois de figuier. Cétoà un I
(4) De Isid. p. 363.
(3) Ibid. p. 366.
(6). De Isidt p. 364..
R Ê b I <3? ï O N U N i
r E R ST E L i/ E. 3y $
comme la végétation des arbres et des
plantes dépend d'tt Soleil qui, par sa
chaleur active, fait monter et (66) circuler
la. sève , ïaqueïl’e forme les fruits ,.
Cfeiris on le Soleil fut regardé comme
le Dieu; tutélaire de I’Agrîcultnre, et
le premier planteur de la vigne, celui'
à qui cm cievoit l’usage des boissons
fortes, que l’homme substitua à l’eau.
O h l’invoqua sons ce titre. Ainsi Virgile
f 4 y invoque à-la tête de son Poème
sttr 1 Agriculture les deux premiers
flambeaux de la Nature, qui engendrent
l ’année, et avec elle toutes les' productions
qu’elle voit éclorre. C’est le Soleil*,,
qui est l’auteur cîe tous les biens., dont;
nous jouissons. Si l’harmonie du monde
se maintient dans toutes ses parties ,
c’est, dit Jamblique (5) , parce que
la force bienfaisante d’Osiris se conserve
pure et incorruptible. Car Osiris,
suivant Plutarque (6) , est le Dieu bienfaisant.
Entre autres idées, cfue présente
son nom , il exprime principale-
rnétit celle d’une force active, ou productrice
et bienfaisante. Il avoit un,
autre ^ nom , savoir celui iVOmphis,
qu’Hécatée traduisent'par le mot Bien
J'aisatit,
Nous avons vu jusqu’ici', que tons lês
caractères que lui donnent les traditions
sacrées, et les explications de Plutarque
, et que lte*s divers attributs de ce-
Dieu Concourent à établir cette douille,
idée sur Osiris, et à peindre sons oe nom;
le Dieru-Soleil, considéré sous les rapports
de Dieu créateur , de Demiourgos.
universel , de chef des productions , et:
des reproductions éternelles, qui'ont Iîeu-
ici-feas, enfin de Dieu souverainement
ben et bienfaisant. Tel en effet le Soleil;
a <M paraître à tons les hommes..
Si on veut encore d’autres autorités,,
qui confirment notre assertion, savoir/
que le fameux Osiris des Egyptien»,
n’étoit. que. In Soleil, et. qu’Iris.,. soit
(^) Virg. ffeorg, I. y , v. fk.
6s) Jamblich. àtëcr. '6., <*. %..
© De Isidc s p.