plusieurs siècles ayant, il servoit à l’indiquer
parson lever Iléliaqueou du matin.
On trouvoit à Eléphantine (1) , dans la
haute Egypte , une statue à cornes de
Bélier , destinée à représenter la néoménie
équinoxiale; époque à laquelle on
promenoit les statues des douze grands
Dieux (3), et où l’on célébroit leur fête
durant douze jours. Diodore dit également,
que tous les ans (3) la châsse de
Jupiter étoit portée au-delà du fleuve en
Libye , et que quelques jours après on
lareportoit, comme si ce Dieu fût censé
revenu d’Ethiopie, On trouve dans Hérodote
un exemple de ce transport de
châsse , dans le culte de Mars , ou de la
planète qui a son domicile au Bélier.
Hérodote (4) nous apprend , que. la
statue de cette divinité étoit renfermée
dans une espèce de châsse de bois doré,
et portée dans un autre temple la veille
d’une certaine fête. Ceci ressemble fort
à la cérémonie , dans laquelle la statue
d’Hercule alloit rendre visite à celle de
Jupiter, qui ce jour-là prenoit les attributs
du Bélier. Les noms d’Hercule
et de Mars , qui se confondent chez les
Egyptiens , au moins dans les noms des
planètes, semblent l’indiquer. Murtadi,
dans l'histoire des merveilles del’Egypte,
rapporte une certaine fable, qui a beaucoup
de rapport à cette fiction de la
Théophanie de Jupiter, qui, sous la
forme du bélier, se mon finit tous 'les
ans à Hercule (5). Bardesirius , suivant
la tradition Arabe, se déroba plusieurs
années à la vue des hommes , et ne se
montra qu’un jour tous les ans, et ce
jour étoit celui où le Soleil entroit dans
le signe du Bélier. Alors il s’entretenoit
avec les hommes , quoique toujours il
restât invisible. Enfin , transporté
aux cieux , il se manifesta à eux
encore une fois pour ne plus reparoître.
Néanmoins, il voulut que son image leur
(ï) Euseb- Præp. Ev. 1. 3 , c. 12.
(2.) Eusthat. Iliad. A. p. 128.
(3) Diod. 1. 2, p, 188.
(4) Herod, I. 2 , c. 67,
(5) Jablonski, 1. a, c. 7 , §. 8. Murtadi. p. 22.
apparût tous les ans dans le temple d
Soleil, le jour où cet astre entrbitd^î
le Bélier. Jablonski observe, avec beau*
coup de vraisemblance , que cette tradition
n’étoit qu’une altération de M
fable d’Ammon , que les Arabes avoied
pu connoître , par la lecture d’ancieJ
livres Egyptiens , et qu’elle avoit beaa-i
coup' de rapport avec la fable d’HéroJ
dote , et avec la néoménie équinoxiale]
qui étoit l’objet d’une grande solemnitj
en Egypte. J’ajouterois à cette réflexion
que cette partie du ciel est fameuse pj
des Théophanies. Le Bélier, par exem.!
pie, dont Ammon prend la forme ea
qui est aux constellations , s’appelle le]
Bélier des Tliéoplianies , ou le fils (U
Théopbanès (6). Persée, qui est placé)
au-dessus , et qui empruntant, commd
Paranatèllon , les attributs de ce signe]
devient souvent Artimon ; Persée étoit
l’objet d’une Théophanie'' (7) pour les
Egyptiens de Chemmis , suivant Héro]
dote. Toutes ces considérations nous
portent à croire, que l ’on doit rapportés
à la fête équinoxiale du printemps la
fable de l’apparition d’Ainmon ou (la
Jupiter à Plereule, sous la forme du Bélier
, et la cérémonie, qui se pratiqnoit
tons-les ans à Thèbes (8). ’ Ajoutez en]
core, que cette apparition avoit eu lien J
suivant Servins , à l’époque de l’eîrpé]
dition et du voyage de l’armée d’Hercula
en Libye. Or , si nous en croyons Diodore
de Sicile, son voyage en Libye (9)
a lieu au dixième travail,- aux approches
de l’équinoxe de printemps', lorsqu’il
s'achemine à la conquête des boeufs de
Géryon , après avoir tué le géant Antee.
C’est à son retour de Libye , ou «
l’époque de ce dixième travail, que le
Soleil! ou Hercule , vainqueur d e s ténèbres
, passe dans notre liémisplier®
boréal, ou, en langage allégorique, ressuscite.
C’est ainsi qu'Osiris ressuscita
(6) Hygin. Fah. 188.
(?) Herod. 1. 2, c. 91.
(S) Herod- J. 2, c. 42.
(ÿ) Diod. h 4) c. 157.
jinqueur de Typhon , qui l’avoit mis
uiort ; et comme cette résurrection,
u ce passage aux signes supérieurs, est
nnoncée par la Chèvre céleste, placée
ur le Taureau, on dit que ce fut
[odeur d’iine chèvre qu’Iolas' lui fit
)airer, qui le rappela à la vie , après
ue Typhon lui eut donné la mort. Je
[s Oryga, une Chèvre, et non Ortyga
ne Caille, avec Jablonski ; car c’est
iyidemment une erreur du copiste,
'ailleurs , Je mot odeur convient intiment
mieux au bouc et à la chèvre,
b’à, la caille.
| Voici le passage d’Athénée,surlarésur-
fection d’Hercule (1). Eudoxe de Cnide
tétend, que les Phéniciens immolent
es chèvres à Hercule , parce que ce
dros, fils de Jupiter et d’Astérie ,
artant pour la Libye, et ayant été
Ls à mort par Typhon, fut rendu
K vie par Iolas , au moyen de l’o-
bur d’une chèvre , que celui-ci lui fit
jlirer. Ajoutez à cela , que le fameux
las étoit le cocher d’Hercule, ou du
hfeil , comme le Cocher céleste
liai ton, qui porte la Chèvre Amalthée,
[| qui préside au passage du Soleil
5® signes supérieurs, appelé allégo-
Jauernent sa Résurrection, Cette consolation
est projetée dans notre pla-
|Sphère, g et nous sert à expliquer
.nivée d’Hercüle chez Faune , en
p a n t en Italie , dans ce, onzième
pail. On consacrait à ce coçhèr,
lus le nom d’Hippolyte , -sa cheve-
(re(2). On en faisoit autant en l ’hon-
fUr d’Iolas. Nouveau rapport ( 3) , qui
pbleyoitrapprocher Iolas du Cocher,
°ique nous n’osions assurer l ’iden-
0. ■
pi est encore une fable détachée
( Hercule, qui forme le fond d’une
Jtique. tradition , chez, les- Scythes ,
juenous trouvons dans Hérodote{4).
ts Crées y qui habitoient le Pont, nous
dit cet historien, racontent qu’IIercule,
après ^ avoir voyagé - en Espagne , et
conquis les vaches de Geryon (5) , s’avança
vers le Nord , jusques dans les
déserts, occupés depuis par les Scythes :
que là , il s’endormit sur sa peau de
Lion, et qu’il avoit débridé les chevaux
de son char; Ces chevaux disparurent
je ne sais comment, pendant son som-
meil (p). A son réveil, ce héros surpris
de ne plus trouver ses cavales, les chercha
dans tout le pays ; et, dans ses
recherches, il fut conduit vers un antre ,
où il trouva une jeune fille vierge, d’une
forme monstrueuse. La partie supérieure
de son corps étoit celle d’une
belle fille , et la partie inférieure un
serpent. C’est à elle qu’Hercule s’adressa
pour en tirer quelques renseignemens
sur ses cavales. Elle lui répondit, qu’elle
les avoit, et qu’elle ne les lui rendroit
pas, qu’il n’eût consenti à'coucher avec
elle. Hercule acquiesça à sa demande,
et après plusieurs hommages rendus à
sa beauté, il obtint ses cavales, dont
il avoit très-généreusement acquitté le
prix à celle qui les lui avoit conservées.
La jeune Vierge devint mère de
trois enfans, dont l’un appelle Scythos
régna sur la Scythie, à qui il clonna.
son nom. La mère lui donna un arc,
un baudrier, et une coupe d’or, que
lui avoit laisse Hercule , pour remettre
à celui des trois enfans, qui auroit le
bras assez vigoureux pour tendre l’arc,
et ceindre le baudrier. Tel est le précis
de cette fable , racontéè par Hérodote
(6).
Cette fable Scythique est relative à
l’arrivée du Soleil, ou d’Hercule au.
Solstice d’été, au point du ciel où il
s’approche le plus du Pôle Boréal, désigné
ici par les glaces de Scythie. Le
Lion occupoit ce point du Solstice ou
du repos du Soleil. De-là vint la fiction,
qui suppose qu’Hercule s’y étoit reposé
(4) Herod. 1. 4, c. 9.
(5) Diod. Sic. I. 2 , c. 89 3 p. 15 ç.
(6) Herod. Ibid. Ct iq.