.présider' à la culture de la vigne , et il
donnais Macédoine à son. fils Macédon.
]i établit Triptolême dans l’Attique , où
.il montra la culture du bled. Enfin ,
après avoir mérité la reconnoissance de
tons les peuples , par les heureuses découvertes
qu’il leur- communiqua (i) ,
Osiris revint en Egypte chargé des présens
, tjue l’univers reconnaissant lui
a , oit faits , et il y reçut les honneurs
.divins et l’immortalité , peur prix de ses
l«eufinis. Isis et Mercure s’occupèrent
d’y fonder et d’y perpétuer son culte ,
pur l'établissement d’up. .cérémonial religiën
x,pardi3S mystères et des initiâti on s où
l’on célébrait sa puissance bienfaisante.
C’est à son retour en Egypte, qu’Osiris
fut attaqué par Typhon, son frère et
son ennemi , qui lui ravit la vie , pendant
le mois où le Soleil parcourait le
Scorpion. Les détails et lès suites de
cette mort seront l’objet de notre travail
.sur le Traité d'Isis, et entreront dans l’explication
des aventures et des courses
de eette Béesse. G’ebt pourquoi nous
n’en parlons pas ici. Nous nous bornerons
à rapporter la phrase, parlaquelle
Biodore finit le récit des voyages d’Q-
siris et i ’Histoire de sa vie (a). Les .Prêtres,
dit cet Auteur , ont conservé longtemps
dans le secret les traditions sacrées
, qui avaient pour objet la mort
d’Osiris ; mais à la fin ce secret a percé ,
et il s’es.t trouvé dans la suite du temps
quelques indiscrets, qui l ’ont révélé. Ils
nous ont appris , qu’Osiris , après nn
règne dirigé tout entier sur les principes
de la justice , avoit péri en Egypte par
les attentats de Typhon , homme violent
et impie , qni coupa son corps en
plusieurs morceaux. Le* débris en. furent
recueillis par son épouse , qui les
retrouva tous , excepté les parties sexuelles
de ce Prince. Elle s’unit ensuite
à Horus son fils , et tira enfin vengeance
de Typhon et de ses complices.
Voilà à-peu-près à quoi se réduisent
(n) Diod. c i * , p. »4,
. (2) Diod. c. 12, p. »4.
les détails, que Biodore nous adonnai
de la vie et des aventures d’Osiris. n
est aisé de voir, que l’Auteur de cette iri
gende solaire n’a eu en vue , que (U
peindre la nature féconde du bon pjiJ
cipe Ormusd, qui agit dans le Soleil, eJ
nous le représentant sous lés traits
prince vertueux , jliste et bienfaisant 1
à qui la terre est redevable de tout <J
qui contribue à sa félicité , et qui
enrichi l’univers de ses dons les nU
précieux. Cette conséquence , qui nenJ
paraît incontestable , va acquérir ü
n ouveau degré de force et de lumière J
par l’examen et l’analyse que non)
allons faire, de l’Histoire des deux Frère]
rivaux , Osiris et Typhon , écrite pas
Synesius. On y verra évidemment, qd
l’Auteur a voulu y mettre en action y
deux principes , lumière et ténèbres]
germes, l’un debien , etl’a,utrede mal]
et les faire contraster entr’eux danscefts
fiction ,: comme ils contrastent dans la
nature. L’Auteur même , dès les prêt
mières phrases de son Ouvrage-,
nonce assez, que son but est de mettra
en opposition Paine de la matièrf
avec l’ame céleste , on le principe téné]
breux- avec le pr incipe lumineux , qn
se mêlent ensemble dans les eafganisal
tions sublunaires. Voici fm extrait abrét
gé de cet ouvrage , dont la lecture il
peut laisser aucun doute sur la propoj
sition, que nous avons mise en avant!
savoir , que l'Histoire d’Osiris et dd
Typhon , n’est qu’une allégorie Coan6
gonique sur les deux principes, et not(
pas une tradition ancienne , qui er
un fonds de réalité historique , que 1
merveilleux ait couvert , ou que 1
temps ait défiguré.
Synesius (3) commence son récit
nous avertir , que toute cette H inter,
est • une fable sacrée des Egyptiens]
d’un peuple , dit-il , qui a toujours-6
une haute sagesse ; et il conclut qn*
doit y voir un but plus relevé, que cel'1
(3) Synesius de Provident. 1. 1, p. 89.
d’une fable ordinaire , et qu’elle est
digne de toute notre attention (kk).
Osiris et Typhon , dit Synésius,
étoient deux freres , nés des mêmes pa-
rens ; mais la parenté des âmes n est
point celle des corps. Il ne suffit pas
d’être né sur la terre des mêmes parens :
il faut encore que les âmes soient émanées
de la même source ; et on en
distingué deux sources dans l ’univers.
Voilà bien le système des deux principes
et des âmes opposées dans la nature
, que nous avons développé plus
haut, ou le système de la double ame
du monde, l ’une lumineuse , l’aiftre
ténébreuse , dont nous avons parlé
dans le dernier chapitre du livre second
de cet Ouvrage (1). L ’une de ces sources
est lumineuse , l’autre ténébreuse ;
l’une jaillit de la terre , dans les aby-
mes profonds de laquelle se trouve son.
origine., et d on elle s’élance pour troubler
1 ordre établi par les loix divines 3
l’autre g ‘ au contraire, part du sommet
des cieux., d’où elle descend ici bas
pour mettre l’ordre et l’omement dans
la matière sublunaire. Mais en descendant
jusqu’à nos régions , pour y ordonner
et embellir la matière , qui
d’elle-même n’a ni ordre ni ornement,
i] est sur-tout à craindre, qu’elle ne
contracte des souillures, et qu’elle ne
soit troublée elle - même par l’action
trop immédiate de la matière , dont elle
s’approche. C’est en cela que réside
l’origine delà véritable distinction,qu’on
doit mettre entre les âmes , et qui sépare
leur nature , par le contraste de la
noblesse et de la grandeur d’un côté, et
par celui de l’obscurité et de la bassesse
de l’autre : d’où il résulte, continue Syné-
aus, quedeuxhommesnésen des climats
très-éloignés, unParthe et un Africain ,
peuvent être unis par la fraternité la
plus intime ; et que deux frères soient
très-étrangers l’un à l ’autre., sous le rapport
des âmes. Tels étoient les deux
freres , Osiris et Typhon (2).
(<) Ci-dess. 1. 2 , c. 7 , p. 2 0 6 .
B) Ibid. c. 5. *
R e lig . U niv. Tome I.
Ce caractère d'opposition , dans la
nature de leurs âmes, s’étoit manifesté
dès leur enfance , et tout le cours de
leur vie l’a prouvé, par le contraste de
leurs actions et de leurs moeurs (3). C’est
ce double caractère , ou plutôt leur opposition
, qui forme le fonds simple sur
lequel Synésiusa brodé lesévéneraensde
la vie d’Osiris et de Typhon son frère et
son rival. Ce but est si évidemmentmar-
qué , qu’il est impossible de ne pas y
appercevoir, qu’il a voulu nous tracer ,
sous la forme de l’histoire , le système
de la Providence universelle , fondé sur
les deux principes , et le caractère des
deux âmes , sources de bien et de mal,
qui se croisent et se choquent dans
l’administration du monde. Car c’est
pour concilier l ’existence des maux du
monde, avec l’idée d’une Providence
sage et bienfaisante, que les anciens
Théologiens imaginèrent le dogme des
deux principes , si universellement répandu
chez les Orientaux , et qui subsiste
encore de nos jours.
Synésius a donné à son Osiris toutes
les qualités, tous les talens ,, toutes
les vertus, qu’on peut désirer dans nn
prince juste , sage et bienfaisant ; et il
a composé son caractère de tons les
traits, qui décèlent un heureux naturel
et un bon esprit. Il a , au contraire ,
peint son Typhon sous les traits les plus
odieux : il lui a donné tous les vices,
qui déshonorent un homme , et il en a
fait un ^prince violent, un tyran farouche
, detesté pour ses débauches , pour
son impiété et ses forfaits. Tout Lecteur
, qui voudra lire les détails des
aventures et de la vie de ces deuy célèbres
rivaux, reconnoîtra la vérité de
ce que nous avançons. Nous nous bornerons
à tracer ici l’esquisse de ces deux tableaux
, qui offrent un si grand contraste.
Boué d’un heureux génie , le
jeune Osiris montra un vif désir de
s’instruire et d’apprendre les fables, qui
contiennent les principes, de la sagesse,
B) Synes. 1. %, de Provid. p, 96.
C CC