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 sommée  (i)  qu’au  septième  jour.  Nôë  
 fait  entrer  dans  l’arche  sept  paires  de  
 chaque  espèce  d’animaux.  On  connoît  
 les .1 uliilés de  sept  fois  sept ans, &c. 
 Moïse , qui  divisa  le peuple en  douze  
 tribus ,  divisa  énsuite  chaque  tribu  en  
 soixante-douze familles, accorda la liberté  
 aux esclaves an bout de sept ans (a). Il établit  
 sept chefs dans chaque ville. 
 A  la  fête  de  la Pentecôte,  qui se  célèbre  
 au  bout de  sept  fois  sept  semaines  
 après  la  Pâque,  qui  elle-même  est  de  
 Sept jours  (3) ,  les  Juifs Allemands  font  
 servir  un  .gâteau ,  qui  doit  avoir  sept  
 épaisseurs  de  pâte,  pour  représenter ,  
 disent-ils ,  les  sept  cieux  que  Dieu  fut  
 obligé  de  remonter ,  depuis  le sommet  
 du  Sinaï ,  jusqu’au  ciel  où  il  fait  sa 
 demeurei  :  ' 
 Le  nombre  sept  se  trouve donc empreint  
 sur tous }és monumens de ce peuple, 
  qui  s’imaginoit cependant être éloigné  
 [dus  qu’aucun  autre  du  culte  delà  
 Nature  et  de  ses  agens  ,  et qui  portoit  
 son-esprit au-delà des sept Sphères, pour  
 v chercher un Dieu  ,  fljsoit-il , invisible.  
 Déjocès j  qui  bâtit  Lcbatane ,  sentant  
 qpmbien un roi  invisible  inspire de  res- f   
 pect  aux  peuples,  .donna  pareillement  
 sept enceintes  à sa ville (4),  et établit au >  
 Centre  son habitation, dans un palais où  
 il n’étoit pas për,mis de  le voir ;  et de-là  
 il donnoit ses ordres dans tout l’empire ;  
 semblable à la Divinité, qui,daflieu ou elle  
 est supposée,cachée,.gouverne l’Univers.  
 Ainsi  les Anciens  figurèrent  le  Monde 
 (5)  ,  par  un  vaisseau  inondé  de.  lumière  
 éthérée ,  & conduit  par  sept  Pilotes  
 ou  Génies,  qui  représentoient leS  
 sept planètes.  L ’inlage  du Lion  ,  ou du  
 signe  céleste , qui. sert  de  doniicile,  au  
 Soleil ,   étoit  .peinte  sur  le  mât. .Dans >  
 Nonnus, Cadmus donne sept portes  à la  
 ville de Thèbès (6)’,'qu’il fondé. avec Harmonie  
 son  épouse  ,  et  fait  graver  sur 1 
 (1)  Moys. Gen. L  1.  Joseph. I.  1 , c.  1. 
 (a)  Joseph.  I.  » ,  c.  8.  1.  J  ,  c.  lo-  » 
 B   Contint d’Otville, t.  J,  p.  450. 
 Herod.I.  !  .  c-  4*-  
 (5,  Mart.  Capell. 1. », p. 4». 
 46)  Nonnus. Uionysiac. J. 5 , v.  54. 
 I V E R S E L L E . 
 chacune  de  ses,  portes  le  nom  d une  
 planète.  Pan embouche la flûte aux sept  
 tuyaux ,  symbole  de  l’harmonie  planetaire  
 ,  et le vieux Ophion (7)  consulte  le  
 Livre des Destins  ,  composé  de  sept  tablettes, 
   chaque planète ayant la sienne.  
 Dans les Jeux du Cirque,  on  a voit aussi  
 retracé  les  courses  des  sept  planètes  ,  
 parles  sept  tours  (8)  qui!  falloit  faire.  
 Nous parlerons bientôt  de  cet  exercice  
 religieux, calqué tout entier sur les mou-  
 vemens  célestes.  Les  Biachmanes  de  
 l’Inde  donnèrent  sept anneaux  prophétiques  
 à Apollonius, sur chacun desquels  
 étoit  gravé  le  nom  d’une  planète  (9).  
 Ge  philosophe les portoit l’un après l ’autre, 
   en  observant  d’avoir  toujours  an  
 doigt l’anneau de la Planète, à laquelle le  
 jour étoit consacré.:  : 
 Les autres divisions Astronomiques furent  
 également  retracées,  quoique plus  
 rarement ; car les nombres douze et sept  
 sont  les  plus  fameux,  à  cause  de  leur  
 rapport  aux  planètes  et  au,x  signes.  La-  
 division  en  vingt-sept  parties,^io) ,  qui  
 est  celle  des  stations  de  la  Lime,  avoit  
 été  -fcetisapée  dans  le  Labyrinthe."  Vap-  
 rop (n )  parle aussi d’une distribution en  
 vingt-sept  .parties  ,,  chez les  Romains ,  
 laquelle tenoit à  leur  culte religieux. 
 Il  est  encore  une  antre  division  du  
 Zodiaque,  celle.qui  se fait çn trente-six  
 p a-rties „  à  raisonj de  trois  par j chaque;.  
 signe  ,  ou  d’un. pour, dix. degrés., Cette  
 division  est  connue  sous  le  nom  de  
 division pat Dépaps, parçe.qve  chacune  
 de ces parties,  ou .chaque  petite  section  
 de  dix  degrés  ,  étoit  sous  1 inspection  
 d’un génie particulier appelé Inspecteur',  
 Êphore, À« Décati (12) .[Mptis ppfonSfflib-, ;  
 c&sion d’ep parler fleu r i;«  | M ! i 
 faisant; une,,&s pi'jnpipaleai*?sS? 
 tême  religieux  des  an biens  Egyptiens,  
 comme  on  l’a  vu  dans’j le  passage  die  
 Çhérémon  cité  plus  lïaùï.  Elle, fournit 
 (7)  Ibid.  1-  4 J r.  340J  n K   jSjr&oi  
 (?)  Aulugell.  1.  3  ,  c,  10. 
 (9)  Philostr.  Vit..'Apbiu  i-  3-’  c.  1%  ; 
 I ; o)  Rech. srir les pgyptl  t.  a ,  pt  29a»  ■  ’ 
 ( 1 A  Varro.  1.  4.  .  c 
 (12)  Salmasius,  Anu.  Climat,  p. 600. 
 la série des trente-six Dieux ( 1 ), qui entre  
 eux partageoient  l’empire  du  corps  humain, 
   et  veilloient  à  sa  guérison.  Ori-  
 gène  en  parle ,  et nous  donne  cinq  à  
 six noms de  ces Génies,  qui  se trouvent  
 aussi dans  la série  des trente-six Décaris  
 citée  dans Saumaise.  C’est cette division  
 en  trente-six parties,  qui fut le  type  de  
 la  division  de  l’Egypte  en  trente-six  
 nomes, ou provinces mises chacune sous  
 la protection d’un de  ces Décans (2).  On  
 l’attribue  au  fameux  Sésostris ,  qui  fut,  
 sans doute, dans l’opinion dont parle Pro-  
 clus(3),savoir qu’une sageRépublique doit  
 être ordonnée  sur le modèle  des  cieux ;  
 idée que Platon avoit  adoptée  en  créant  
 la sienne. La  distribution Géographique  
 de  l’Egypte  fut  donc  calquée  sur  celle  
 du  Zodiaque ' et  des  Signes  célestes.  
 Les animaux vivans dont l’Egypte fit ses  
 Dieux, ou plutôt qu’elle révéra comme les  
 iinageéiïe fes Dieux, en étoient la représentation. 
   Il  s’établit par-là une  correspondance  
 entre la terre d’Egypte, et l ’habitation  
 des Dieux , dont les influences ,  
 distribuées en trente-six cases,  se répan-  
 doient sur trente-six nomes ou  préfectures, 
  qui a voient chacunes leur gardien et  
 lepr  protecteur  dans  les  cieux,  et  dont  
 elles empruntoient le nom ,  telle  que  la  
 préfecture  du  chien,  celle  du bouc  de  
 Mendès ,  &c. 
 On  voulut  en  tout  se  conformer  au  
 principe  des  Astrologues (4),  qui  prétendent  
 que les  faces de ce monde m£é-  
 rienr  sont  essentiellement  soumises  à  
 celles des cieux  ou du monde  supérieur.  
 Ainsi l’Egypte,  comme  dit  l’Auteur  de  
 l’ouvrage attribué  à Hermès, dont  nous  
 avons déjà parlé (5),  fut une image parfaite  
 des  cieux, dont les divisions furent  
 transportées  dans  sa  Topographie,  
 comme  elles  avoient été  retracées  dans  
 •es Temples. 
 (0   Orig. Cont.  Cèls. i. 8 , p.  4.28. 
 (■ )  Diod.  Sic.  1.  > ,  c.  54,  p.  64. 
 (3)  Procl.  in  Tiuiac.  p.  11. 
 (4)  Ptolom.  Tetrab.' 
 (O  Hermèsin Ascfep. ' 
 (6)  Kuker,  <EJip.  t.  »  , p. 4,  » ,   13,  14.  «— 
 p-  >37. «38. 
 C’est  le  sentiment  de  Kirker (6), qui  
 prétend  que  l’Egypte  avoit  cherché  à  
 retracer dans  son  gouvernement  toutes  
 les  parties de  l’Administration de  l’Univers, 
   dont  l’harmonie  admirable  fut  le  
 type de son harmonie politique ; en sorte  
 que  l’Egypte  .tonte  entière  présentait  
 laspect de l ’immense temple  de  la Divinité, 
   et  de  l ’ordre  du  monde.  Kirker  
 parle aussi d’une division postérieure, qui  
 fut  faite  de  l’Egypte  en  trente  nomes,  
 dont  le nombre  égaloit  celui  des  jours  
 du mois,  et des degrés  de chèque signe.  
 Chaque  nome  avoit  son  Talisman  ou  
 Génie  tutélaire  ,  placé  dans  une  des  
 trente salles de l’assemblée commune (7).  
 Kirker observe, que chacun des jours du  
 mois (8)  étoit  sous  l’invocation  d’un  de  
 ces  Génies  tutélaires  des  nomes,  qui,  
 chacun douze fois, présidoient à une des  
 trois  cents  soixante  parties  de  l’année,  
 dont ils partageoient entre  eux l’empire. 
 Les  Perses  ont  pareillement  trente  
 Anges,  qui président à chacun des jours  
 du  mois  ,  comme  ils  en  ont  douze  
 plus  grands,  qui  président  aux  douze  
 mois  (9),  et  qui  distribuent  leur  influence  
 en  commun  sur  toute  l’année.  
 Nous  avons  nos Saints,  qui remplissent  
 la même fonction dans notre Calendrier,  
 avec cette différence, qu’au lieu de trente,  
 qui tour-à-tour se succèdent durant l’année, 
  nous en avons unpour chaque jour;  
 tant notre crédulité nous a rendus riches  
 en Saints (10). 
 Au reste,  Orphée  dans  sa Théologie  
 admettoit trois cents soixante Dieux, autant  
 qu’il y  a de degrés au cercle, et par  
 conséquent  au  Zodiaque  et  à  l’année,  
 que  l ’on  fit  en  nombre  rond  de  trois  
 cçnts  soixante  jours,  afin  d’établir  une  
 correspondance exacte entre  le  temps et  
 ses  divisions,  et  les  divisions du  cercle  
 dans  lequel  roule  l’année,  dont  on  reÎ7) 
   Strab.  1.  17.  & Abnephiu». 
 8)  Kirker,  ibid.  p.  13. 
 (9)  Hyd.  de  Ver.  Pers. Relig.  c.  13,  p.  190,  
 &c. 
 (10)  Theophil.  ad Autolyc.  1.  j , p.  117.  Juin»,  
 de Menarch. p. 104.