ceux , qui imploraient sort aide. On.
lui fait un sacrifice solemnel , le
huit novembre , qui fut justement le
jour de son retour de Crète. Mais on
ne laisse pas de l’honorer encore tous
les huitièmes jours des autres? mois ;
soit qu’il fût arrivé de Trézène à
Athènes, le huitième j our d’août, comme
l ’a écrit Diodore le Géographe; soit
parce qu’il passoit pour fils de Neptune,
a qui ion faisoit des sacrifices tous les
huit .du mois. On voyoit ( i ), près du
Gymnase d’Athènes, le temple de Thésée
, i où étoient peintes ses diverses
aventures, telles que la guerre qu’il fit
contre les Amazones , son combat
contre les Centaures et,les Lapitlies.- Oa
le voyoit aussi peint sur le Portique à
Athènes, près des Images des douze
grands Dieux, dont le Soleil, sous les:
noms de Thésée et & H ercule, est H
chef (2).
Après avoir tracé de suite la série des
événemens feints de la vie de Thésée,
revenons sur nos pas, et analysons-les,
d’après leurs rapports avec la marche du
Soleil, et avec le mouvement des Cieux.
?■ Thésée est fils d’Aiga ou d’AEga , et
d, AEthra. Le premier de ces noms désigne
clairement la belle Etoile Aiga ,
la Chèvre, qui fait partie du Cocher,
qui lui-même prend le nom d’Iüppolyte,
fils de Thésée , ou petit-fils d’Egée.
AEthra est le nom même du Ciel, ou
de la voûte azurée, sur laquelle est placé
Thésée, et où circule le Soleil, dont
Aiga , la Chèvre, annoncele départ dans
nos Régions boréales. Il désigne un Ciel
pur et lumineux , et un air calme, dit
Hesychius (3). Le coucher d’Aiga ou
de la Chèvre fait lever le Serpentaire
Thésée, qui, à son tour, par son coucher,
fait, lever le cocher Hippolyte , ou le fils t
de Thésée, que toute l’antiquité a placé
dans cette belle constellation(4). .Nous
avons déjà vu de ces généalogies, dans i
(1) 'Pausan. Attic. p. 15—30,
(ai Pausan. Attic. p. 3.
(3) I Un y ch. voc. AEthra.
(41 Pausan, Cçrinth. p. 74,
lesquelles il y a une génération réciproque.
Ainsi le Taureau engendre ]ô
Serpent, que tient Thésée, et le Serpent
à son tour, engendre le Taureau sur
lequel- sont placés Aiga et Hipp0lyte
dont l’une figure comme père, et l’autre
comme fils de Thésée , ou de la constellation,
qui portele Serpent d’automne
et qui dans sa marche est touj ours précédé
d’Ai'iadne , ou de sa couronne. Celle-
ci est censée. guider Thésée dans le
labyrinthe , qu’habite le fameux Taureau
ou le Minotaure, fils de la Pléiade
Pasiphaë (5 ). Egée étoit un des petits-!
neveux d’Ericthonius. Or Ericthonius
c’est le Cocher céleste, suivant toils les
Mythologues, qui ont écrit sur lés constellations,
tels qu’Hygin(6) , Germa-j
nicus-César, Eratosthène, Isidore, etc.
Ainsi la constellation dn Cocher céleste,
placée sur le Taureau équinoxial, qui
donna naissance à Minos, père de Phèdre
, éptmsede Thésée , réunit en elle
Hippolyte, petit-fil» d’Egée et d’Eric-'
thonius , grand-père d’Egée, dont le
nom >offre la synonymie la plus »parfaite
avec AEgea ou Aiga, la belle étoile
de bette constellation. Elle remplit les
fonctions de Paranatellon du Taureau
par son lever Héliaque, à l’entrée du Soleil
dans ce signe , comme le Serpentaire
Thésée , par son lever du soir,
remplit la mêmé fonction, à cette même
époque équinoxiale. Ainsi ces deux constellations,:
qui mutuellement se font
lever, renferment toute la famille de
Thésée', et se lient à un signe, le Taureau1,
qui , dans sa totalité et dans ses
parties, joue un rôle important-dans
l’histoire de Thésée et de la fajrfiHe-"de
Minos', avec lequel Thésée eut tant de
rapports.
Egée n’ayant point d’enfans, dit-on
et souhaitant d’en avoir, alla, pour cet
! effet, consulter Apollon (7) 5 et l’on dit,
que la Prêtresse lui recommanda de
S
(5) Pausan. Articjp. 5. ■ ; .
(6) Hygin. I. i . German, c. 12. Eratosth. e. 13 >
ibjcl, 1. 3 , e. 47.. . 1 !
(7) Plut. vit. Thés. p. 2. i . : . h. , ne
ne point voir de femme , avant qu’jl
fût de retour dans sa ville, ou à Athènes :
la réponse de l’Oracle étoit conçue en
ces termes?.: ce Grand Princê, ne délie''
» point le pied de Poutre ou du. Bouc ,
»■ avant que tu sois-de retour au mi-
» .lieu de ton Peuple ». Cette réponse
énigmatique semble contenir une allusion
au nom d’Egée , et confirmer Jce
que nous avons dit , que lé père de
Thésée étoit la belle Etoile Æ ga, la
Chèvre et ses chevreaux, placés sur le
Taureau, et qui par son coucher fait
lever le Serpentaire Thésée, fils d’Egée.
Conon pensoit qu’il tiroit son nom
d’Egée, de la Chèvre Percanla( 1 ).: Ce
prince; ne comprenant pas assez le
sens de l’Oracle, passe par Trézène { k ),
chez Pithée, père d’Hériiochê, fils de?
Pélops et de la Pleïade Hippodamie,
CePélops a voit pour Cocher Myrtile ,
ou le Cocher céleste Héniochus. Il lui
fit part de la réponse des Dieux! Pithée
fit adroitement coucher sé fillê AEthra (2)
avec Egée, et elle devint mère. Dans
la même nuit, il la fit aussi coucher avec
Neptune, qui laissa à Egée tous les
honneurs delà .paternité (3). Egée avant*
de partir pacha soùs une grandé' pierre
une épée et des souliers, et fit part de
ce . secret à sa seule! amante , en lui recommandant
qtie , si • elle aecouchoit
d’un fils , .et : qu’il fut assez fort
pour lever cette pierre, et en tirer'. ce
qui étoit dessous , elle eut-soin de lui
envoyer ce fils portant avec lui ces
marques1, auxquelles il pourrait lé re-
connoître (4)- Il retourne ensuite à
Athènes pour y célébrer les Panathénées,
dont l’établissement étoit attribué aü
Cocher céleste , Erichtbnius-{5‘). Cette
circonstance n’est pas encore à néglige1'
. I
AEthra accouche d’un fils, à qui l’on
donna pour gouverneur Chonnidas, auquel
les Athéniens sacrifient tous
(1) Nat. Com.,1. 7 , c. 9, p, 732,
(2) Plut, vit. Thés. Ibid.
(3) ApolIocL l. 3 , Hygin. Fab..37>
R elig . Univ. Tome I,
ans. un Belier , le jour qui précède la
fête de Thésée?; nouveaux rapports avec'
le'signé? péleste , qui se lie au Cocher, au
Taureau, .et quiparson lever Héliaque,'
comme nous le verrons., encore dans
le poème de Jason , fixe l’époque équinoxiale
, que le Serpentaire détermine?,
pin son lever du soir. Le jémie Thésée
fut 'faire, offrande de ' sa - chevelure,
au feifeple .du Soleil pu d?Apollon,
Sa ’mère laissa quelque temps «n'oferj
son; origine,- et' le fit passer pour fils
de Neptune, ou. du Dieu , qui préside
à 1?élément, sur lequel le Scrpentaire,
sous le nom de Phoi bas, avoit tant d’em-,
pire (6), quelesRhôdiens ne s’éloignoienf
jamais du rivage, sans sacrifier*à cette
constellation. Enfin, lorsqu’il futdeVenu
grand , AEthra lui découvre le mystère
de sa n^issance, et l’engage à !se montrer
fils? d’Egée , en tirant de l’endroit
obscur, où Egée lés avoit cachées, l’épée
et la chaussure , auxquelles' il devoit ro-
çonnoîtrë'son fils! Thésée, jëuné ët vigoureux,
remplit là tâche qu’on lui impose ,
et se dispose, à marphér vers. Athènes.,
pour sè faire reconnaître par son père.
Le coucher du Cocher,.et. de la Chèvre
père de Thésée , ou sa descente
àu sein, dés flots , est précédé Me, celui
de Persëe, refnarqüàble par son épée
et sa chaussure aîléë. C’est cette disparition,
qu’on a voulu peindre dans la
Fable , 'sous'-l'emblème* d’une *épéë:?et
d’une chaussure, que lé père de Thésée
cache dans un.lieù obscur. Pendant plusieurs
j ouf s , à? l'approche de l ’équinoxe
du Printemps, cette épée et cette chaussure
se lèvent Héliaquement, reparaissent
devant le char du Soleil ,
et annoncent le lever de la Chèvre ou
d’Egée, qui monte à la suite de Persée ,
et qui vient le ,matîn, par son. leyer Hé-
liaqué , fixer l’époque équinoxiale , à laquelle
Thésée préside par son lever dw
soir. Telle est la base de cëtte fiction ,
Î4) Apollod. I. 3,
5) Hygin, !. i , C. 14.
(6) Hygin. 1. 2, c. t;., i
LU