
 
		huent  leurs  idoles  autour  d’un  grand  
 cercle d’une ou de deux coudées  de  dia-  
 mètre ,  et  ils  les  disposent de  manière  
 qu’elles  regardent  les  huit  points  oardu  
 uaux  de L'horizon,  d’où  soufflent  les  
 principaux vents.  Ces'peuples  croient,  
 que  huit ; divinités  inférieures  president  
 à huit contrées  du  monde,  également  
 éloignées  les  unes  des  autres.  pNous  
 avons  m   que  les  Perses-bornoient  à  
 quatre  les  Génies  ou  étoiles  fixes ,  qui  
 surveilloient les quatre points , est, ouest,  
 midi  et  nord.  Cette  division  en  huit  
 est  une s’ous-division  de cette dernière,  
 qui  prend  sa source  dans le même génie  
 Astrologique.  On  décrit  ce  cercle1  magique  
 près  du  bord de  l’eau,  et  on  fait  
 un  sacrifice  avec  beaucoup  d appareil. 
 Les  habitans  de  l’isle  de Ceylan  ( i )  
 reconnoissent un Dieu  suprême;  qu’ils  
 appellent Ossa,  Polia,  Maups,  en  leur  
 langue,  ce qui signifie créateur du ciel et  
 idc la'terte.  Les  autreis1 divinités  ne sont  
 que  des  lieutenans  de  ce Dieu,  qui  les  
 envoie  sur  la  terre  pour  exécuter  ses  
 ordres.  Ils  sont  dans  l’opinion  erronée  
 d’Eüvhémere  ,  opinion  que - beaucoup  
 d’autres  ont  adoptée,  et  qui  vient  du  
 génie  mystérieux  des prêtres ,  qui  vou-  
 loiènt porter les  hommes  à  la  vertu  par  
 des  exemples.;  savoir’,  que ’ ces  divinités  
 inférieures-  étoient  les  'âmes  des  
 hommes' vertueux parvenus  au rang des  
 dieux.  Chacune  de1 ces  divinités  a  son  
 ëmploi.L’unë, commenôtre St. Nicolas;  
 oii’domme les Dîo’scures dés1 Grecs ^présidé, 
  à la navigation; l’autrë préside à l’a<-  
 griculture  ;  Cellè-ci donne les  richesses;  
 celle-là donne la santé, comme Esculapë  
 ou  saint; Roch ,  et  toutes  sont  représentées  
 sbüs  dés; formes  monstrueuse?;  
 ce  qui jdoit  être ,  si  .ces  formes1.sont  
 empruntées'  dés  . constellations  'à  qui  
 l'Astrologie  àttribqôit  :  cette  propriété  
 et cette fonction dans l’ordre  du monde.  
 Ceci est d’autant plus vraisemblable, que  
 l ’on  sait  que  ces  -insulaires  adorent  le  
 soleil,  la luné  ( i )  ,;.et'rendent un  eiilte 
 (1)  Cout.  d’Orviil^ibiti,. t/ a.î ^,'2,47. 
 (2)  Cqnt. d’Ofviil. ibid.  p.  2.49,  250. 
 aux  planètes.  Ils  leur  attribuent  un  
 pouvoir si étendu , qu’ils sont persuadés,  
 que  lorsque  ces  astres  ou  dieux planétaires  
 ont  pris  quelqu’un en  affection  
 rienne  peut  s’opposer  à son ^ bonheur.  
 Ils  leur élèvent des  idoles,  et  ils  croient  
 que la vertu céleste descend clans l ’id o le, j  
 tandis qu’ils  prient  et  qu’elle  s’y  étab lit j  
 pour  entendre  leurs  demandes.  C ’estI  
 bien là lé culte Astrologique des Sa béens,  
 dont nous avonsiparlé plus haut.  Q u a n d   
 les Chrétiens,  adorateurs  de la  lumière  
 solaire, prononcent  le  fameux/20c est,I  
 qui  fait  descendre  leur  dieu  dans  le[  
 morceau  de  pâte  circulaire  qui  le  
 représente,  c’est  à-peu-près  la  même  
 chose ;  et  c’est la  suite  du même  gén ie  
 de  toute  espèce  de  consécration  d ’i-l  
 mage.  Le dieu y descendoit  pour y  entendre  
 l’homme  ,  et pour lui rendre des  
 oracles ou  le  guérir  de  ses maux. 
 .  Toute  l’île  de  Ceylan est remplie  d’idoles  
 ,  espèce de talismans  tutélaires des  
 villes  et dès  provinces, qui les ont consacrées  
 ,  et qui diff èrent autant entre elles J  
 que les talismans vivans ou 1 es animaux sa-1  
 crés  de  l’Egypte  ,  qui  étoient  soumis al  
 l’influence des animaux célestes, comme|  
 nous  l’avons  déjà  dit.  Les  prières de  
 ces insulaires ne s’adressent  pas  directe^  
 ment  à  l’être-suprême  (3)  ,  mais  à  ces  
 lieutenans  de  la divinité, à ces ministres  
 de ses volontés et à ces dépositaires de sa  
 tonte - puissance.  Nous prions de mema  
 nos  saints.  •  / 
 '  Les  Moluquois (4) révèrent  des. ifl®j  
 Agences ou Génies, qu’ils appellent Ab'wj  
 (.y).  Ils les croient soumis à un chef,  on  
 à un être supérieur, qu’ils appellent Lam  
 •tliilcL. Ce LanthiLa lui-même n’est que n  
 lieutenant  d’un  Génie  plus  éleve  
 qu’ils1 appellent ' Taulay,  Chaque  ville <  
 éhaque  bourg,  chaque  cabahe  a sa  
 N î0   -Oil  son; Génie’  -tutélaire. ” |   
 adorent  le  génie  de flair ,  sous  le  noi  
 de Lanithô. On consulte les Nitos coma  
 autant d’oracles,  et on  n’entreprend f   
 ■ mais  sans  -éela  aucune  affairé  iinpor 
 (3) '  Ib\4'. 5. 255- . 
 (4)  Cont.  d’Orvill.  t.  2,  p.  330.  ' 
 R E L I G I O N   U 
 lante.  Le  Nito  étoit  le  dieu  Lare  de  
 chaque  famille.’. 
 Les insulaires des  îles Philippines  (1),  
 outre  un  premier  dieu,  qu’ils appellent'  
 j/laglante,  dieu  qui  lance  le tonnerre,’  
 et un  autre  appelé  Batla ,  qui  est  le’  
 temps »  reconnoissent  encore  beaucoup  
 d'autres  divinités  subalternes  de  l’un et  
 de  l’autre  sexe.  Le  culte  du  soleil,  de’  
 la lune  et  des  étoiles  est  aussi  joint  à  
 ce culte des intelligences subalternes (a),  
 dont  les unes  président  aux semences,  
 les  autres  à  la  pêche,  celles-ci  aux  
 villes,  celles-là  aux montagnes,  etc. 
 Les  sauvages de  l’Amérique  ,  qui ha-  
 bitoient l ’île de Saint-Domingue , recon-  
 nbissoient  un  dieu  souverain,  unique,  
 infini,  tout-puissant,  qui  avoit  sous lui  
 des divinités  subalternes  ( 3 ), qu’on ap-  
 j pelo.it Chemis ou Zéniés  ;  et auxquelles’  
 on  consacroit  des  idoles  dans  chaqué:  
 [cabane.  Ces  imagés  étoient  de  crayë,'  
 [depierre  ou  de  terre  cuite  et’  représëh-  
 Jtoien.t toutes sortes d’animaux ou des être?' 
 ! monstrueux. Une semé figuré  dé femme  
 ! représentait la divinité principale, mèrê'  
 de  leur, dieu  ,  laquelle avoit à  séS côtés  
 deux premiers, ministres. L ’un était .chargé  
 dé convoquer lés autresChemis ', lorsque  
 la  divinité  vôuloit  les  envoyer  
 exciter  les  vents  ,  faire  tomber  la  
 pluie,  bu  distribuer  aux  hommés  lés!  
 biens  , qu’ils  clemandoient. L ’autre était  
 occupé de  ptihir  céiix  qui ne  rendoient  
 pas  à  la  divinité  le  culte  qui  lui  étoit  
 dû. Que  les prêtres sont adroits !  Que de  
 moyens n’ont-ils point employés par-tout  
 pour  attacher lés  hommes  au  culte religieux, 
  dont eux seuls ont touj ours; profité! 
 Solis assure, que lés anciens .Mexicains 
 (4)  admettaient ,unè divinité supérieure ,  
 RM ’ abandonnbit  le  gouvernement  du  
 monde à ses ljeutenâns.Suivant laCùsmo-  
 gonie, qu’on attribue aux Virginiens (5),  
 Ie dieu  suprême  a  créé  une, classse de  
 subalternes ,  a.  qui  il a  remis  le 
 (<)  Ibidl p.  jè-f.  ï'!l l ! 
 (3)  Ibid. p.  369.,;.4 
 V3)  Cont. d’Orvill. t.  5 , p. 19. 
 N I V E R S E L L E .   291 
 gouvernement  du  monde,  après  avoir  
 emprunté  leur  Secours  pour  le  créer.  
 Platon, dans  soit  Timée ,  ne parle  pas  
 autrement!  Cette  Cosmogonie  est-elle  
 supposée ?  ou  Comment  les  Virginiens  
 ont-ils’  les  idées  Cosmogoniques,  que  
 Platoii puisa en Egypte ? Ce Dieu créa lui-  
 même le  soleil,  là  lune  et  les  étoiles;  
 puis  il reprit Sa tranquillité, qui est l’essence  
 même  de  sa  divinité.  Les  dieux  
 subalternes commencèrent l’exercice de  
 leur pouvoirpar çrdarles eaux ,è t'ils en  
 tirèrent toutes les créatures visibles, et invisibles. 
  C’est eâéorë le système Egyptien  
 qùé ‘ reproduisit Thaiès  en Grèce,:et qui  
 avbit  déjà  été  enseigné  par  Orphée.  
 Selon les Virginiefts ,  la  femme fut  for-  
 inéê‘ gvänt Abomine  ;  elle  eut commercé  
 âvè’c  un clés'  dieux  créateursetâbèütt-1  
 cha' de;  l’hommë:.’  ’  ’ 
 On voit pär ce  court  extrait  des’bpi-  
 nibns  religieuses-’des  différéiis  peuples;  
 du  inonde’  sur  les'.’ intelligences'-,;  cbm-  
 bien toutes léi’religions së résséinblent  
 é t 1 comment  Iés',liomiqës'  ontpar-tbùlb  
 cherché‘ à   fàriproçheri  fl administration'  
 déé diéùx  dfe"la  l’èiir,  et  à Van'ger  dans  
 un  ‘Ordre  hiérarchie! lié  .le; système  des.  
 causes' " pliysfi'piië? ,  ’ sirppbëées  intelligentes. 
   Ils en  ont  bomposé  un tout  appela  
 fluniverS, ou là càüSë universelle in-  
 tëlligè'iïtë  ,  dofi.t' chaque’ cause isolée fait  
 partie’ ;  èt 'avçc’laqiielle  elle  se  confond  
 poùé'âgir'en  ùïâsië'’,  suivaht.des degrés’  
 dohnésët’desloix'sâgés,’qui placentcnà-  
 qnë  câùsà pärtiellffluaris des  postes  pliis  
 bù  moins’ éloigné^ du centre  dé la cause  
 Universelle.  -  •; 
 '  Oh a! du mi'f-tôjiit  remarquer,  que  les  
 principales  division^  du  ’çiél  ët.  dé  la  
 térrë ,  céllfe  de  leurs,  parties’  les  plus  
 appàréùtës,  oü  des’astres1, tant planètes  
 que  fixes, 'sé trbuveht'exactemënt  répétées  
 dans Ie.èystênie des causes intelligentes, 
  principalement, celle des sept grands  
 Dieux,  ou grqnds Anges  ,  et  celle  dès 
 (4>  Ibid. t.  ;  ,  p.  150. 
 (5)  Ibjd,p.  45 3.  , 
 O O  2