nvent là ce que l’on peut appeler la
sphère des Astronomes.
Il étoit une seconde manière de classer
les Astres ; c’étoit de considérer les
rapports, que leurs différens levers et
leurs différens couchers ont avec le le--
v e r, ou le coucher des douze signes ,
à travers lesquels le Soleil , la Lune,
et tous les autres iustrumens du temps
circulent,et de déterminer par ce moyen
la succession des mois et des saisons.
C’est sur ce principe qu’étoient composés
les anciens Calendriers, dont le
navigateur et le laboureur firent usage
primitivement, et que le Théologien et
le Poète consacrèrent ensuite dans des
fêtes et dans des chants sur la Nature.
Il y avoit des fêtes Gymniques (1)
établies en Grèce en honneur d’Hercule,
qui se célébraient au.Solstice d’été.
Le Calendrier des Pontifes Romains
indiquent les sacrifices et les jours de
chaque mois, par des levers et des
couchers d’étoiles. Ces Calendriers furent
mis en vers par les Poètes, et formèrent
des poèmes sacrés; Les fastes d’Ovide
en sont une preuve. On y voit marqué,
pour chaque mois, le jour où le Soleil
entre dans le signe du mois, ainsi que
celui où se lèvent et où se couchent
les étoiles les plus remarquables par leur
éclat, ou par leur influence prétendue
sur l’air, sur la terre et sur les eaux,
dont elles règlent et varient les phénomènes
périodiques. Le poète Aratus, et
tous ceux qui , après lui , ont écrit sur
la sphère, Geminus, Hipparque, Théon,
Ptolémée , Manilius-Hygin , Germani-
cus, etc. ont suivi cette méthode, adoptée
par la plus haute antiquité , dans
la description des cieux. C’est sur ce
plan qu’étoient redigésTes planisphères
des anciens prêtres de l’Egypte, dont
un , échappé aux ravages des barbares
et du temps, nous a été conservé par
Kirker (2). Voilà le Calendrier sacré
qu’il faut en ce moment rétablir, pour
(7) Corsini Fast. Attic. t. 2 , p. 23J.
('/) (Edip. Egypt. t. 2, p. 12— 20.1,
’ . 1 A I i y qui doivent se trouver entre les animaux
célestes , qui marquoient alors la
succession des mois, et les animaux
vaincus par Hercule, dans le récit merveilleux
de ses exploits. Si les rapports
sont d’une évidence frappante, si ces
prétendus monstres existent encore dans
la sphère L et se présentent sur la route
du Soleil dans le même ordre, qu’Her-
cule est supposé les avoir rencontrés
sur la sienne, la vérité déjà bien établie
qu’Hercule est le Dieu-Soleil, père du
temps et de l ’année, sera portée jusqu’à
la démonstration.
Pour mettre le Lecteur plus à, portée
de juger de l’ensemble de ces rap.
ports, nous avons donné la projection
d’un planisphère , d’après les principes
sur lesquels fut construit le planisphère
Egyptien rapporté dans Kirker. Sous
chaque division du Zodiaque , nous
avons placé les constellations principales
3 qui par leur lever ou leur coucher
fixent ces divisions , et conséquemment
déterminent la marché de l’année
, dans chaque mois et dans chaque
signe. Nous avons pris, pour point de
départ du temps et de l’année, le Solstice
d’été, époque à laquelle les Egyptiens
avoient fixé le départ de leur grande,
année , qu’ils appeloient Héliaque ou
solaire,-et année de Dieu, et les Grecs
celui de leur période Olympique, dont
onv attribuoit l’établissement à Hercule
ou au Dieu soleil, peint avec les attributs
du Lion. Aussi voyoit-on des Lions
d’or aux pieds du trône de Jupiter
Olympien ( 3 ) , comme sous le trône
d’Orus en Egypte ( 4 ) , et plus bas
l’image du Soleil sur son char.
Nous n’avons pas cru devoir placer
plus près de nous, que de quatre mille
cinq cents ans, l’époque de ces fictions
et de ces chants sur le Soleil, ou sur
Hercule , puisqu’Hercule avoit déjà
(3) Paus. Hcliac. 1 , p. 158.
(4) Hor. Apoll. f0 1, c. 17.
ltl Temple à Ty r, plus de à,3oo ans
avant le siècle où vivoit Hérodote, ait
rapp°rt de cet Historien , et que celui
1 qU’il avoit à Thèbes en Egypte étoit
encore plus ancien. Car Hercule étoit
Lne des plus anciennes Divinités
de l’Egypte ( 1 ). Il résulte de cette
fixation, qu’alors le Solstice d’été ré-
pondoit aux étoiles de la constellation
du Lion , qui étoit le premier des
signes, à eoinpter de ce Solstice ; et que
le colure des Solstices passoit près de la
belle étoile Régulus,que les Chaldéens re-
aardoient comme l’astre chef des mou-
veinens célestes (2). Les Equinoxes ré-
pondoient au Taureau et au Scorpion,
c’est-à-dire que la sphère avoit absolument
la même position, que celle que
suppose le fameux monument deTÆithra,
ou du Dieu Soleil, chez les Perses ,
monument dont nous donnerons une
explication plus détaillée ailleurs. On
y remarque effectivement le Lion solaire
(1) Tacit. Annal. 1. 2, c. 60, et Hérod. !. a,
c. 43. -
(a) Theon, p. 122.
, dans l’atitude du repos solstitial.
La Pagode d’Algary (3),chez les Indiens,
irons présente Vichnou dans son
repos , et dans cet état, il est placé
entre deux Lions, un de chaque côté.
Une tradition des Scythes , peuples
du Nord, porte qu’Hercule, arrivant
dans leurs climats, se reposa sur sa
peau de Lion (4) > ce qui s’accorde
encore ici avec notre fixation du Solstice
au milieu de l’image céleste, où
est peint le Lion, un des douze signes.
(3) Manuscrit des métamorph. de Vichn. Bibli,
Nati. n°. i l .
(4) * Héiodot. 1. 4 , c. 8.
HÉRACLÉIDE ou POÈME SACRÉ SUR LE CALENDRIER.
Vremière Division ou premier Travail.
D ’a p r è s cette supposition, le premier
animal céleste , que le Soleil ou Hercule
trouve en entrant dans sa carrière
annuelle r à l’époque de sa plus grande
force, et lorsqu’il prend pour attribut
la massue, c’est le Lion, Ce sera l’objet
de son premier combat. Au moment
ou cet astre alloit monter sur l’horizon
le matin , avant que l’aurore eût chassé
la nuit, on observa au couchant quelques
étoiles, qui deseendoient sous
l’horizon vers lés lieux où le Soleil
lui-même devoit descendre le soir. Ces
étoiles par leur coucher devinrent avec
le lever de Sirius une indication sure ,
tous les ans, de l ’instant auquel l’année
solstitiale se renouveloit, et où l’astre
ttgoureux commençoit sa carrière annuelle.
On les groupa donc en constellation,
et on les désigna par l’image
même du Dieu-Soleil, tel qu’on le pei-
gnoit au Solstice d’été, savoir par l’em-
blênie d’un homme , qui s’agenouille
pour descendre, qui tient d’une main
une massue et qui couvre ses "épaules
de la peau de l’animal céleste , qu’il
occupe et qu’il vient de subjuguer. On
conserva à cet emblème céleste ou à
cette constellation le nom d’Hercule ,
dont elle porte tous les attributs, et
on la désigna indistinctement sous les
noms d’Hercule et d’Agenouillé , pour
la distinguer du Serpentaire placé à
côté, qni porte le même nom d’Hercule,
mais qui est debout, et qui marque
les saisons à Son lever. Ainsi le premier
Hercule ou le grand Dieu-Soleil, adoré
sous ce nom , donna naissance à deux