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la Lune, et on concilioit les variations
de cette planète avec la marche réglée
et constante duSoleil. Or,comme il falloit
quatorze jours environ au Soleil , pour
franchir ces 5°. i 5' en déclinaison avant
l ’équinoxe, et quatorze jours après, il
en résultoit un excédent de vingt-huit
j ours, de la durée du règne de la lumière
sur celui des ténèbres. Je ne sais si
c’est là ce qu’indique cette tradition, qui
donne vingt-huit ans de vie, ou de
règne à Osiris ( i ). Ce qu’il y a de
' certain, c’est qu’en partageant en deux
également cet excès de durée, qu"a le
règne de la Lumière sur celui des Ténèbres
, nous aurons deux durées de
quatorze jours chacune , l’une qui précède
l’équinoxe de Printemps, et l’autre
qui suit l’équinoxe d’Automne. Comme
le Soleil fait alors i-l de longitude par
jour, il s’ensuit que les points de son
orbite, où il se trouvoit, lorsque la Pyramide
rendoit de l’ombre et lorsqu’elle
eessoitd’en donner, sont placés à i4d. en
de çà des deirx équinoxes ; donc les deux
équinoxes se trouvent placés i4d. plus
loin en longitude. Supposons actuellement,
que la descenle d’Osiris au tombeau
ou dans l’ombre , répondît au I j° . degré
du Scorpion, et que ce j our-là notre Pyramide
Commençât à rendre des ombres;
c’étoit i4d. plus haut ou au 3°. du Scorpion,
que devoit être l’équinoxe. Donc
l ’équinoxe opposé étoit au 3°. degré du
Taureau, précisément au point où les
anciens Astrologues fixoient l’exaltation
de la Lune. Par conséquent, puisque
la Pyramide cessoit de rendre des ombres
quatorze jours avant l’équinoxe , c’étoit
donc à quatorze degrés de longitude
en de-çà, que devoit répondre le Soleil,
lorsque la Pyramide ne donnoit plus
d’ombre à midi, et que sa face boréale
étoit toute éclairée, comme alloit l ’être
l’hémisphère boréal , dans lequel le
Soleil passoit. Ce point, distant de i/fl
du 3d. du Taureau , est le i()d. du Bélier.
Car 3d. du Taureau retranchés,
plus 11d. du Beliér à ôter, nous donnent
bien i 4d. Mais n d. retranchés sur 3od.
du Belier nous placent à i9d. ; donc
le point 19 du Belier étoit le lieu du
Soleil, le jour où ]a face boréale de
la Pyramide cessoit de rendre de l’ombre
à midi, le jour où le Soleil étoit censé
arriver à 5d. i 5' de déclinaison , ou au
parallèle, qui séparoit l’empire de la
lumière , de celui des ombrés-, et où
sorti de son tombeau, Osiris , ou le
Soleil, ressuscitoit. Or c’est précisément
à ce iç/.'du Belier, que les Astrologues
anciens ont fixé le lieu de l’exaltation
du Soleil. Un accord aussi .étonnant
entre les successions de lumière et
d’ombie à midi, dans la face boréale
de la Pyramide, avec les ebangemens,
qui, à cette époque , s’opéroient dans
notre hémisphère boréal, par l’approche
ou l’éloignement du Soleil , annonce
du dessin , et lie singulièrement 1a
théorie mythologique d’Osiris e td’lüs,
que nous venons d’expliquer, avec les
effets produits par la Pyramide ,• qui
couvroit un tombeau, que nous croyons
être celui d’Osiris ou du Dieu-Soleil
personijié. Résumons.
En supposant que, par la descente
d’Osiris , ou du Soleil au tombeau, et
dans le coffre obscur de Typhon,
on doive entendre, comme nous P avons
fait voir, son passage à la partie australe
et inférieure du monde ; et par le
retour d’Osiris, ou par l’exaltation au Soleil,
son retour vers les régions boréales ;
et versi’hémisphère supérieur ; comme
ces deux points nous sont donnés dans
les Constellations , l’un par Plutarque
au 17d. du Scorpion, l’autre par les
Astrologues au iod. du Belier, il resuite
, que ees deux points n’étoiént pas
les équinoxés. Car ils ne sont pas diamétralement
opposés; puisqu’au 17-
du Scorpion est opposé lé i7d. dit Taureau,
et non le iç>d. au Belier. Or , comm®
entre ce i7d. du Taureau et ce îç 1- <^u
Belier, il y a z8d. d’intervalle, il s’ensuit
(1) Plat, de Iside , p. 444.
nue l’équinoxe passe entredeux et au
jnilieu, ou au 31. du Taureau. Autrem
e n t , depuis le îç 4. d’Aries, jusqu’au
l7d. du Scorpion, en comptant suivant
l’ordre des signes, il y a six signes
ou i8od. , plus un excédent de a8d. Cet
excédent doit se partager des deux
côtés, ou en deux parties égales. Or,
c’est cette moitié de l’excédent, qui
détermine de chaque côté l’équinoxe,
ou les deux termes distans de six signes
ou de j 8od. Conséquemment l’équinoxe
doit se trouver à îç 1*. plus i4d. du Belier,
*e qui donne 33d. du Belier ; et comme
chaque signe n’a que 3od.,c’est donc au 3°
degré du signe suivant, ou du Taureau.’
Réciproquement, commelepoint 17 du
Scorpion se trouve à i4d- plus loin que l’équinoxe,
c’est donc au 3d, de cemême signe
, qu’il faut le chercher. Alors nous
aurons pour équinoxes le 3d. des constellations
du Taureau et du Scorpion,
qui sont éloignés exactement de’
i8od. on de six signes, et diamétralement
opposés. Nous avons donc la véritable
position de l'équatéurpour l’époque àla-
quelle le i7d. du Scorpion étoit le commencement
de l’immersion du Soleil
dans l’ombre , et le point 19 du Belier,
celui de son émersion. Or , comme ces
points sont à quatorze jours de distance
dé l’équinoxe , l’un avant celui de
Printemps, l’autre après celui d’Au-
r tourne , il s’ensuit, que le jour où l’on
célébroit l ’immersion, et celui où l’on
célébrolt l’émersion , autrement la mort
et l’exaltation /lu Soleil, étôient précisément
les jours où la Pyramide commen-
çoit à rendre à midi de l’ombre sur sa
face boréale , et où elle cessoit d’en’
rendre. Car n du s - avons fait 1 voir
que, d’après les proportions de la Pyramide
et l’inclinaison de ses faces ,
ce phénomène arrivoit-tons1 les ans à
quatorze jours précisément dé l ’équi-.
Boxe,1 c'est-à-dire, quatorze joürs'àvànt
celui dePrintémpts,et quatorze joùrs après
celui- d’Aùtdmnè',• époques -qui répondaient
au i9d. de la constellation duBe-
uer, et au 17J. de celle du Scorpion, lorsque
les points équinoxiaux étoient au 3d.
du Taureau et du Scorpion. Cette époque
remonte à plus de 2700 ans avant l’Ere
Clirétienne, c’est-à-dire vers les siècles
où l’on chantoit en Grèce les travaux
d’Hercule , et où l’on peignoit en
Perse (otot) Mithra, monté sur le Taureau.
Nous avons eu soin, dans nos Planisphères
d’Osiris et d’Isis, de marquer
ces limites par des lignes, qui partent
du centre et qui vont aboutir, d’un côté,
au ip4. d’Aries , lieu de l’exaltation
du Soleil, et de, l’autre, au i7d. du Scorpion,
lieu du Soleil au moment de1
son entrée dans le coffre ténébreux où
l’enferme Typhon, et qui étoit censé,
suivant nous, déposé sous la base de
la Pyramide, qui servoit de tombeau
à Osiris. Tous les ans, quatorze jours
après l’équinoxe, on à la pleine Lune,
qui suiveit la Néoménie qui’arrivoit le
jour de l’çquinoxe d’Automne, l’ombre
noire venoit l’envelopper , semblable
au crêpe noir , que l’on étentloit sur
le boeùf d’o r , qui représentait Osiris
mort. Une chose assez remarquable ,
c’est qu’au quatorzième jour , qui suit
l’équinoxe d’Automne, c'est-à-dire au
jour même où l’on pleuroit la mort d’O-’
siris , dont les Grecs firent leur Bacchus,
nos calendriers Chrétiens marquent,
le martyr, dfe S. Bacchus , mort en
Orient. Ce n’est pas le seul Saint de
cette espèce , qui soit passé dans' notre-
calendrier. On remarque pareillement,
que le quatorzième jour avant l’équinoxe
, temps où autrefois on commen-
çoit l’année, et où l’on faisoit des souhaits
dè bonne année, les calendriers
marquent Ste. Perpétue 'et Ste’. Félicité,
décomposition de cëtte phrase : Perpétuant.
Felictlntem, 1 qui exprime les
vcëux de boiinè annéC:
Revenons' à notre Pyramide. Nous
pensons, qu’elle n’était que le vaste
tombèau'd’Osiris, le Soros ou cercüei'l,
dâhs lequel dn dépbsoit tans les ans
son finage; qu’elle était destinée'à marquer,
chaque année, le quatorzième
jour, qui précédoit le'preriiier équinoxe,