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cette victoire tombe , d’après Hésiode ,
au commencement des ardeurs de l’été.
Suivant Diodore , c’est après son combat
contre un Taureau, dont la corne
devint celle d'Amalthte, ou de la Chèvre
céleste placée dans les bras du Cocher. Le
Cocher lui - même appuie son pied sur la
çorne duTaureau céleste, ou du signe qui
précède les Gémeaux, dont le Cygne est
un Paranatellon. Nous l ’avons donc
placé à ce titre sur les Gémeaux, à la
suite de la Chèvre et du Cocher, Para-
natellons communs au Taureau et aux
Gémeaux.
, On ajoutait que Cycnus fut tué sur les
bords du Pénée (t) , .ou du fleuve qui
çouloit dans les étables d’Augias , et
dont nous avons mis la source au Verseau
, ou dans le signe céleste aveç lequel
la constellation du Cygne passe toujours
au méridien. On disoit que le héros
Cycnus, vaincu par Hercule , fut changé
çn oiseau de ce nom après sa mort. C’est
ainsi que l’on publioit que Callisto avoit
été changée en ourse , lo en vache, etc.
etplacées dansles cieux sous cette forme,
pour dire que , sous les noms d’Io et de
Callisto , on avoit chanté le signe céleste
du Taureau et la constellation de l ’Ourse.
On doit raisonner de même du Prince
Cycnus , tué par Hercule et métamorphosé
en oiseau. A Amyelée, en Laconie,
où les Dioscures , autrement les Gémeaux
fils du Cygne de Léda, étaient
singulièrement honorés , on voyoit la
représentation du combat d’Hercule
contre Cycnus (2). Cet épisode du onzième
chant , ou le combat d’Hercule
Contre Cycnus , fait la matière d’un fragment
de poëme attribué à Plésiode, et
çonnusous le nom de bouclier d’Hércule.
Douzième Division, ou douzième
Travail,
Le Soleil, en quittant les Gémeaux ,
(1) Pausanias Attîc. p. 25,
0 Pans. p. 101 , Laconie.
( .) Apollo or. I. 2.
(4) Varro de re Rust. I. a , c. ».
[}) Palephate, c. 19.
passe au signe du Cancer, le dernier des
douze signes, à compter duLion aolstitial
et achè ve la révolution ann uelle des douze
mois, en remplissant sa douzième tâche
ou en remportant une douzième vie!
taire. Ce douzième travail [Consistait à
aller dans les contrées les plus occidentales
du monde , en Plespérie , et à y
cueillir des pommes d’o r , que gardoit
un dragon redoutable. Les uns pré.
tendent que ce fut Atlas, ou l’énorme
Géant qui soutient le pôle , qui lui fit
présent de ces pommes , qu’il alla chercher
exprès pour lui (3) ; les autres assu.
rent qu’Hercule les emporta de force
après avoir tué le dragon gardien de
l’arbre , qui portoit les pommes d’or du
jardin des Hespérides ; d’autres auteurs;]
au rapport de Diodore , soutenoient
qu’il y avoit équivoque dans le mot
mêla , qui signifie également des
pommes et des brebis , et qu'ici on doit
entendre , non des pommes d’or, mais 1
des brebis à toison d’or.
; En effet Varron (4) est dans l’opinion, j
que par mêla on doit entendfc des
brebis. Palephate (5) pense de même.
Bayer a (6) adopté leur sentiment, ainsi
que beaucoup d’autres auteurs , tels que
Servais dans son commentaire sur Virgile
(7). Néanmoins les monumens des
Grecs retracent des pommes *1 ans les
mainsd’Herpule (8),etc’estune branche
de pommier , qui était peinte dans la
main de l’Ingeniculus. céleste. Ce qui
prouve, que la dernière opinion n’est pas
sans être appuyée : de monumens , qui
sont en faveur des pommes. D’ailleurs
nous avons fait voir plus haut, que les
pommes, mises dans les,mains de linge-
niculus, sont une expression des récoirs
d’automne , qu’il fixe par son lever du
matin. Quoi qu’il en soit, ajoute Dio-
dpre , chacun peut là - dessus penser ce
qui lui plaît, et choisir celle des tradir
(5) Bayer Tab, 7.
(7) -Serv. Comra. ad AEneid. 1. 4 , v. 484.
(8) Paus. Heliac. 1. J , p. 158—x66 j id. Heliao |
1. 2, p. 196,
fions , qui luiparoîtra la plus vraisemblable.
Pour nous , nous en dirons
autant au lecteur : carie ciel , dans les
tableaux de ce mois , offre matière à la
double fiction.
D’abord on voit monter le Céphée
sur l’horison, au moment du coucher des
premiers degrés du Cancer. On peut
jonc le regarder comme un Paranatellon
de ce signe, et en conséquence le
j projeter sous cette division du zodiaque.
! Horace (1) le place au. nombre des
constellations , qtii, aux environs du
Solstice j doublent les ardeurs de la Canicule.
Céphée fut peint souvent sous
l ies traits d’un berger avec .son chien et
ses brebis. Blaëu et Hyde (3) dans ses
1 commentaires surUlugh-Beigh, s’accordent
à reconnaître dans la constellation
du Céphée la peinture d’un berger avec
son chien et ses moutons. Le coucher
du Céphée , qui arrive toujours avec
icelui du Belier , au-desstts duquel il est
.placé alors sur le bord occidental, peut
avoir donné lieu à cette union des brebis
au Céphée. Le Dragon du pôle ou desHes-
pérides est placé â côté de .ce; berger ou
du Céphée. Ainsi là fiction a un fondement
dans les positions du Céphée,
voisin dû pôle et du Dragon gardien du
jardin des Hespérides. Géphee , suivant
Eratosthène , fut placé au pôle par le
bienfait de Minerve (3). Le dragon des
Hespérides y fut aussi placé par la même
Déesse (4). Ce fut aussi Minerve , suivant
Apollodore , qui reporta au jardin
des Hespérides le fruit de la douzième
conquête d’Hercule , soit pommes , soit
brebis (5).
Quant au Dragon du pôle, toute l’antiquité
(6) s’accorde à dire , que c’étoit le
monstre terrible,qui gardoit dans le jardin
des Hespérides le dépôt précieux, dont
Hercule s’empara dans son douzième tra-
(0 Horac. 1. 3 , Od. 23, v. 18.
(2) Cæsius, p. 114. ; Hya Comm. p. »5. Idem.
<ie Vet. Pers. Rel. c. 5 , p. »31.
(3) Eratosth. c. 15.
t4) Hygin. 1. 2.
(i) Apollodor. 1. 2.
vail. Aussi représente-t-onHercule 74m?/zz-
culus, ou la constellation de l’agenouillé,
e'erasant de son pied le Dragon du pôle,
connu vulgairement sous le nôm de
dragon des; Hespérides. Nous l’avons
donc projeté sops les pieds de l’Hercule
Ingeniculus , tel, absolument qu’il est
dans la sphère, où il retrace , dit Eratosthène
, la mémoire et l ’image de ce
combat d’Hercule (7). Au moment où.
Hercule arrive au couchant, ou figuré-
ment en Hespérie (g) , le dragon s’y
trouve aussi placé prêt à descendre au
bord occidental. Hercule remonte-t-il à
l ’orient ? le dragon remonte à sa suite ,
en automne ou dans la saison des fruits ,
qu’il annonce toujours par son retour :
ce qui sans doute a donné occasion de
le désigner sous le nom de Gardien des
pommes. Aussi le peigrioit-on (8) sou vent
entortillé autour du tronc d‘un arbre
fruitier (h) , et on l’appela en conséquence,
le serpent,quiinonteà l ’arbre(a) ■
Hercule achève donc sa carrière,lorsque
son image, l’agenouillé, ou Hercule Ingeniculus
arrive au couchant suivi dudra-
gon , qui annonçoit l’automne tous les
ans ; dragon, que ce héros semble écraser
sous son pied. . Voilà donc aussi un fondement
à la fiction de la victoire du Soleil
sur le dragon, qui gardoit les pommes
(i) précieuses du jardin des Hespérides,
et qui terminoit la série des douze
tableaux Astronomiques , qui , par leurs
levers ou leurs couchers , marquoient
lp succession des douze mois , qu’engendre
le Soleil dans sa révolution annuelle.
Après avoir terminé ses douze travaux
et fourni la carrière , qu’on lui avoit
donnée à parcourir , Hercule attendit,
suivant Diodore (9) , la récompense qui
lui avoit été promise par l’oracle d’Apollon
, c’est-à-dire l’immortalité. Voici
comment il fut appelé à en jouir. Ce
(6) Theon. p. »13. Hygin. 1. 2. German. Ces.
c. 3. Eratosth. c. 3.
(7) Pausan Heliac. 2, p. 196.
(8) Bayer. Tab. 3.
(9) Diod, c. ï ô , p. 27a.