cotte ancienne tradition , que Porphyre
nous a cpnscrvée; Hçrvius , commentateur
de . Virgile, a appercu ce rapport
du '.nombre des travaux d’Hercule
à celui des signes du Zodiaque (1) ; quoiqu'il
n’ait pas saisi le rapport, qu’il y
nvoit avec les ligures même, qui dans
le ciel Expient la. succession de 'ces
mêmes signes. Le Scholiaste d’Hésiode
a été plus loin, et. il nous dit (2) , que
le Zodiaque , dans laquelle Soleil achève'
sa course annuelle, étoit là véritable
carrière, qu’avoit parcouru Hercule dans
la fable des douze travaux, et que par Hercule
, qui se rajeunissant épouse Hé bp ,
on devoit entendre le Soleil et l’année ,
qui se renouvellent et se rajeunissent à la
fin de .chaque révolution. Cette régénération
du Soleil ou d’Hercule, qui se
rajeunit à la lin de chaque période ,
et reprend une nouvelle vigueur en
renaissant, pour ainsi dire, de ses
cendres, après s’être bridé sur un autel,
n ’a pas échappé à Non nus ( 3 ) , qui,
parmi les divers noms qu’il donne à
l ’Hercule Tyrien, se sert de celui de
Phénix, image du temps, dit-il, qui
détruit dans le feu sa vieillesse , et qui
sort de ce même, feu avec une nouvelle
jeunesse, Iïélié. Aussi Hercule, en épousant
Hehù , étoit - il censé, acquérir
l ’immortalité,eten recevoir d’elle le-gage
le plus précieux , après avoir terminé
sa glorieuse carrière. De-là l ’opinion
consacrée dans la Théologie sécrète des
Egyptiens, qu’Hercule étoit un Dieu,
qui n’avoit .jamais eu de corumence-
tnent, et qui représentait la force invincible
des Dieux. Ce. qui rapproche
ici l’Hercu.lc des Orphiques, ou celui ,
dont, parle Athénagore, du fameux
Dieu Cneph des habitans de Tlièbes
en Egypte, ville où Hercule étoit spécialement
honoré. La peinture de ce
Dieu nous le représente à-peu-près sous
les traits de l’Hercule _ d’Âthénago're ,
. (1) Servi, in Æp.eid , 1. 6 , y. 204.
(2) Johan. Diaconus Scholiis ad Hesiod. Thïoz.
p. 165.
(3) Nonnus Dionys. 1. 40, v. 400.
ayant, comme lui , dans sa bouche l’ô-q
symbolique du monde ; et on disoit dec
Dieu Cneph des Thé bains, qu’il n’ay0it
j air ais eu de commencement, et qn’ilëtoit
' immortel (4)3 opinion qui est absolument
la même que celle que les Egyptien,
avoient d’Hercule, d’après,1es idées'le*:
plus saines de leur théologie la plus ancienne
et la .plus auguste, au. rapport
de Mncrobe. Ajoutons encore à. cela
que le Serpent ou le Dragon symbolique
, qui accompagnej l ’Hercule, ou
le Dieu du temps, dans le passage]
d’Athénagore-, étoit aussi un .des attributs
du Dieu Cneph des. Egyptiens
ou de leur Agathodémon , et qu’auj
environs de Tlièbes , on nourrissoit des
Serpens sacrés. Enfin nous avons dans
la sphère deux images d’Hercnle :
l ’une est le Serpentaire, l’autre l’Ingém-
cidus, qui toutes deux ont un Serpent,]
l ’un dans ses mains , et l ’autre sons
ses pieds. D’où il résulte clairement,
que le Lion et le Serpent ont été, chez
les Egyptiens deux clés principaux at-j
tributs au Dieu du temps ou du Soleil!
qui en marque les révolutions les pins
importantes (g)-.
La marche au temps a quatre époques
principales 5 et le Dieu-Soleil ,. à ses
quatre divisions de l’année.,. prit des
formes différentes ( 5 ). .Le Solstice]
d’hiver étoit celui de son enfance;
l’équinoxe de printeins celui desajeiH
nesse ; l ’équinoxe d’automne celui de sa
.vieillesse ; le Solstice d’été celui de sa virilité
et. de sa plus grande force.. C’esS
alors que le Soleil exerce sur la terre
;sa plus puissante action, et darde ses
plus forts rayons (6). Dans ces siècles reculés
, le Lion céleste occupoitle Solstice
d’été. On donna donc à ses images^
les traits delà virilité (A) la plus robuste!
avec la dépouille du Lion, et on i®!
en ses mains l’arme la plus expressif
de là force, la massue. Ainsi le SoM
solstitial, ou le Soleil arrivé au sig,iej
(4) Plut, de Iside , p. 359.
(5) Jabionskifl. ï , c. 4. §. 3.
(6) Macrob. Sat. 1. 1, c. it?.
R E L I G I O N U JSni V E R S' E L L E:
i(ju Lion, terme le plus élève de sa
Course devint le". .. Dieu" fort adoré
L Héliopolis , sous la figure -du Lion,
Lu domicile naturel. Il fut' repré-
Liité sous la forme cl’un guerrier redoutable
, couvert de la peau du Lion ,
L du signe q-u’il oceupoit, et soulevant
une.énorme massue, comme nous l’avons
époques particulières du temps étemel j
dont H nous donne des mesures'partielles
; et c’est pour cela qu’Athénagore
et Nonnus confondent ensemble lesnoms
d’Hercule et de Dieu du temps. Le Stoïcien
Damascius (4') s’accorde avec eux ,
lorsqu’il dit, que le-Soleilest Cronus, ou
le temps, qui ne vieillit jamais, toujours
' - --- ----- - -- ------\ / >1 E/iCU, ljUl . IX.U.
Lui, par le moyen du Soleil., s’exerce eu de commencement. Prooîus
isur toute là Nature. ,
Cette opinion s’accorde parfaitement
avec .l’idée de Pythagore, disciple ' des.
Egyptiens , qui disoit qùElercule-était
Va force de la Nature. O r , cette force’
avoit sa source dans]lame universelle, y
[motrice du ciel et de toutes; les sphères,
et dans le feu Ether (i ) , qui composoit
sa substance, et sur-tout celle du -Soleil ,-
Sans lequel les Juifs eux - mêmes pia-
fcoient les pavillons de leur Dieu des
fermées. G’étoit,.dit Macrobe, le nom-
pu Dieu qui préside aux opérations de
la force, et laforce même des-Dieux. (2)3-
[c’est lui, qui leur assura, un triomphe
[complet sur lgs -oGéans, '-lorsqu’ils 11-
prèrent la guerre an Ciel. Ainsi, l’Her-:
cule, des :J pifs.-, l’Ange Michel, à .tête d©
pon , combattit contre les mauvais;
P-ngeS, ■ terrassa le df'agon rebellé, que
B’-on vqij sous ses, pieds',■ -comme il.ésfc
felans la-sphère" sous : ceux de' Limage
[ilHercule, figuré- dans, les! constellations.
Comme Hercule- , -Michel étoit
Pppelé l’Ange ou le Génie, ’dû Soleil ,(3)m
toutes lès Mythblogies se tiennent par,
quelque endroit ; mais toutes ne -sont
pas également ingénieuses. Car -le Mi-
phel des Juifs ne vaut pas, à beaucoup
Près; l’Hercule Grec, non plus que leur
pinson , qui en est une mauvaise copie,
['v- Hercule est donc le Soleil, considéré
flans - un des points de sa- révolution
et de sa durée périodique, à une clés
, H Prod. I. i
c. 13, p. 36. Macrob. Scan.
C1P- I. 2 , c. .10.
M 3) Macrob. Sat. 1.
- Kirker OEdip. t.
dit , que lèlSoléii.étùla-■ Lune;)(-5 )-isont
engendrés pour évoqüer-,1e, temps invisible,
,1e, manifester,:.Je.i diviser:,..le
partager, et 1 en, exécuter les -révolutions
toujours de la: même manière. Mais
quoique lç--SoleiL.et le temps , qu’il engendre,
semblent ici se confondre entièrement
,. bn ne doit y voiricependant
qu’une qualité, particulière.,, qu’ün attribut
sir'gtîMerd'e.eçt.us.tre., celle-qui levait
circuler dans le Zodiaque, et engençlret
le .temps, d’où] tournait, pay un effet
de cette force, active,qqui a subjugué
tout, qui ge,.reproduit par-tout, et qui
détruit, tons., lesi:germes!(jle. mal, qj-te le
mauvais;:prirtç'ipè met, idaiisj la Nature,
Car il; a , -comme Osjris.p pour.ennemi
Typhon , qüi lui domio la .inort ;
comme Osiris j il ressuscite. Q11 montrait
à Tyr le tombeau d’Hercule ( 6), comme,
on montrçjt ùhPemphis. etjù.Abbydos
celui d’Qsiris pen Crcte' celui de Jupiter 3
et à Jérusalem,celui de ;Çh:rjst. .Typhon,
rival .d’Osiris,,;étjoit aussi frère, d’Osiris,
comme Eurysthée étoit frèrn, d’Hercule ,
qu’il persécutait.' Or, on sait qu’Osiris ,
et on le verra mieux par, la- suite, est
aussi le Soleil, qui ,sous un autre nom
fut adoré .en Egypte, mourut, descend it
aux-enfers » ressuscita et ruérita. par scs
bienfaits la reconn oissance des hommes ,
comme Hercule.1 Hercule est donc,
comme le dit Macrobe, djaprès les
principes dé là théologie Égyptienne,
(4) Damascius apud VpFf. Ânpcd. t. 3 , p. 254.
(3) Procl. in Tins, 4 , p-. 273:
(6) Arnbb. cont. Gent. , .17..; ,.