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dans un style différent, ont rendu hommage
à la divinité de l’Univers.
On. pourvoit même né pas. faire de
distinction entre les philosophes et
les poètes , puisqu’elle n’est que dans lé
langage; car on sait que les anciens
poètes étoient les philosophes de leur
fïècle, ou autrement, que la philosopiiié
y expriment en vers.
Pliéréçyde , qui le premier parla de
la Nature et des Dieux , écrivit un' livre
sur les premiers principes, qiii cdmnien-
eoit, ainsi (1) : »Jupiter, et le temps
» unique existoient avec la terre , de
» toute éternité. «
On se rappelera que les Perses appelé
lent Jupiter, le Ciel ; c’est lui qui paré
tage ici l’éternité du temps avec la
terre. Cette étèrnité du temps sans fin ,
source de toutes choses, est encore
aujourd’hui un dogme sacré de la théologie
des Perses (2). Phérécyde étoit
.Syrien - et écrivoit dans lés principes
de la philosophie orientale. Cês êtres
.étoient donc des Dieux, puisqu’ils
étoient réputés causes éternel,es de
toutes choses.
Pythagore pensoit que les corps cèle
fie s étoient immortels et divins (3) ;
que le soleil, la lune et tous les astres
étoient autant dé Dieux , qui renfer-
moiënt' avec surabondance la chaleur ,
qui est le principe de la vie ; que les
rayons du soleil pénétrant l’air et l’eau,
jusqu’aux plus ' profonds àbymes des
mers , répandoit par-tout les germes
delà vis ; ce qui rentre dans les dogmes
des Egyptiens , qui attri bu oient à la dha-
leur du soleil 1 organisation primitivè
des animaux (4). Il piaçoit, en conséquence
la substance dé là divinité dans
ce feu Ether , dont le soleil eft un des
foyers (5) ; et qui, circulant dans toutes
'les parties de la matière, constitue
(t) Diog. Laert Vit. Phereepé. >p'J8s. — 84.
, . (2) A-quctii ..Ze-d-Avea:.: t. 2, ’
(5) Dioï- Laert. Vit. Pytfc'-g, p. 583 , 584.
- ; (4) Euseb. PrjEp. Lv.,Jf .1 ; ’ j .
' (j) Cicérq. de liât, Deer. L 2 , c . j j . Læjt.
l’ame universelle du monde, ou la divinité
, dont chaque ame ou chaque principe
de mouvement et de vie participer
est une émanation. On peu voir dans
Virgile ces dogmes rendus en très-beaux
vers par ce poète, dans son sixième
livre de l’Enende ,et dans le quatrième
des Géovgiques. Nous aurons occasion
d’y revenir, lorsque nous parlerons de
l’ame du. Mondé, dans la seconde partie,
de ’cet ouvrage:,
Les Pythagoriciens divisoient ■ le
Monde en douze sphères concentriques
; la première , celle qui les enveloppe
toutes, est la sphère des fixes, c’est-
à-dire Uranus (6Vy dans lequel réside
le premier Dieu. C’étoit à ce premier
cercle, ou à ce ciel des fixes, qu’étoit attachée
l’idée de première cause. Cette
sphère ,en effet, étoit censée composée
de1 la partie la plus pure du feu Ether,
qui conftituoit l’efîence de la divinité,
ou l’ame du . Monde , le principe de
ses mouvemens , cle sa vie et de l ’harmonie
qui y règne. Pàrmenides faisoit
circuler immédiatement au-dessus de
cette sphère cette même substance,
qu’il appeloit la couronne de lumière,
qui enveloppoit le Monde (7) , et il y
piaçoit aussi la substance de la divinité,
dont les astres partageoient la Nature.
Alcméon, de Crotone faisoit résider les
Dieux dans le soleil, dans la lune et les
autres aftres. Platon, clans son Timée et
dans son livre des lois , dit Cicéron , Attribue
la divinité du ^londe , au ciel,
aux astres set à la terre. Xénophon étoit
dans la même opinion , èt il reconnois;
soit la divinité du soleili Le philosophe
Antisthène , dans , son livre-intitulé , le
Physicien, ne reconnoissoit qu’un seul
Dieu naturel,, quiiétoit la Nature elle-
même:; Aristote lui-même, rendit hommage
à la .divinitévde, :I’U,ni-vers.:-eü geeie
Fais.' RdigHy 1 „ c. 5.1 Sesec. 1. 1 , Quæît,
Nat. Mmiiv.F-eHX; .p. .154. Saiyian. de Gub. Mund.
1, 1 , p> 4'. :
(6) V ît, ,Pyth.ag* ,Pnot. Cedex, l!} .
(7) De Pa t. Drir, J. r ,*c, 12.’ 1 1 2 ’ 11
Ijiéral (1), eten particulier à la substance
étherée, qui compose le ciel, ou le fir-
Iniament, c’est-à-dire le corps d’Uranus,,
pour parler le langage figuré des cos-
mogomes. Xén ocrâtes i son disciple
reconnoissoit huit Dieux ; les sept pla-
n êtes et le ciel des fixes étoient ces
Dieux(2). Héraclicles de Pont, élevé à
la même école, met au nombre des
Dieux, la terre., le ciel et les sept planètes.
Il en est de même de Théophraste , qui
[attribue le titre de causes premières au
(ciel, aux astres et aux signes du zodiaque.
[Straton piaçoit aussi la divinité dans la
[Nature et ses1 parties. Zenon (3)donnoit
[pareillement le titre de Dieux à l’Ether,
I aux astres, au temps et à ses parties ; il
expliquoit d ’après ces principes , , qui
sont les véritables , toute la théogonie
d'Hésiode, et rapportoit à la Nature et
là ses agens les noms des divinités les
plus connues, telles que Jupiter, Junon,
Vesta, &c.
Cléanthes ! son disciple regardoit
aussi le monde comme un Dieu, ou
admettait- le-dogme de l’Univers-Dieu ;
et il en piaçoit la substance principalement
dans le feu Ether , qui réside au
[plus haut des cieux , et qui forme la
[dernière couche des sphères, qui nagent
[dans ce fluide , lequel les enveloppe
■t les , pénètre de toutes parts (4): La
divinité toute entière , suivant ce phi-
Boscphe(5) , se distribuent dans les astres,
[dépositaires d’autant de portions de ce
Beu divin.
Clirysippe , le plus subtil commenta-
Beur de la doctrine des Stoïciens , recoupait
aussi le inonde pour Dieu (6) ; et il
Imi fait résider la substance dans le feu
Ipher, dans les autres, dans le soleil, dans
■ a lune, dans les élémens, enfin, dans
f s que nous appelons la Nature et dans
I (0 De Nat. Deor. 1. i , c. 13.
; fi) Ibid. c. i3:iqjï
f (3) Cîcer. ibid. c. 14.
I (4) Ibid. c. 14.
(5.) Ibid. c. ; 4.
| fd Ibid. c. 15.
(71 Ciee t .dé Nat. Deor. 1, 2 , e. 2 4 ,2 y , &c.
ses principales parties. Il pense -, comme
des Perses , que le ciel ou i'Éiher.est
Jupiter; il prétend même que toutes les
failles d’Orphée , de Musée , d’Mcsiodè
et d’Homère , ne sont que des allégories
sur la Nature ; et nous pensons absolument
comme lui, quoique peut-être nos
explications ne soient pas les mêmes, que
celles qu’il donnoit, et que nous n’avons
pas aujourd’hui. Telle étoit aussi l’opinion
de Diogènes le Babylonien , dont
nous avons perdu les ouvrages, et
qui avoit rapporté la mythologie ancienne
à la Nature , et n’y avoit vu que
dé la physiologie (7). Notre opinion sur
l ’antiquité, comme on le voit, n’est pas
nouvelle : les formes et les moyens d’explications
pourront être différents; mais
H y aura un point de vue commun , la
Rature, la grande et l ’unique Divinité
de tous les anciens peuples.
Le philosophe Fosidonius préten-
doit, comme Zenon, que le monde en
général, et le ciel en particulier (8),
composoient la substance de la Divinité.
Boethus la faitrésider dans le firmament
ou dans la sphère des fixes. C’est l’opinion
de Pline, dont nous avons rapporté
le fameux passage sur la Divinité du
monde et du ciel, dans le premier chapitre
de cet ouvrage. Ç était le grandi
dogme des Stoïciens ; ils pensoient que
la Divinité (9) résidoit dans le feuEther,
ou dans le feu Artiste, qui Organisé tous
les êtres(10). Anaximandre regardokles
astres comme autant de Dieux. Anaxi-
mènes regardoit aussi comme Dieu l ’Ether
, et même l’élément de l’air. Diosê-
qes - Apolloniates pensoit. de même D10-
dore-de-Sicile prétend que plusieurs auteurs
croyoientqueies Egyptiens avoieut
aussi attribué la Divinité à l’air (11).
Jukus-FIrmicus et Saint Âthanase (12),
(?) Dicg. Laert. Vit. Zenon, p. 518.
(9) Plut, de P la ci t. Phi!, 1. 1 , c. 7 , p. 88r.
(te) Ctcer. de Nat. Deor. 1. 2, c. '22, & 1. 1 ,
c. IO! Lactance, 1. t-, |m Miuutius Félix, p.
Laert. 1. 9 , p. 666. Li
(t i) Euseb. Pi-æp. Ev. 1. 3 ,,'c., 3 , p. 89.
(12) lui. Firm. p. î & 4. Athanaz. Adv. Gent.
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