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point; Depuis,[la; surface, de la türre.jusqu’à
Torbiteide la lune Timée placel’eau, ,
l'air, le. feu élémentaire, qui sont cl’au-
tajit jn.ôp.iis matériels, qu’ils,s’élèvent fia- ,
vantage, et qu’ils acquièrent en s’éle--
vaut une plus grande dose de lame du
monde, qni correspond au degré où ils
sont de l’échelle, et qui dans cette partie
s’appelle Nature altératrice. .
Depuis la lune jusqu’aux étoiles fixes ,-
sont placés le Soleil, Mercure, Vénus,
Mars , Jupiter et Saturne, Chacun de
ces astres est. composé d’une matière
affiliée de plus en plus , et doué d’un
degré d’ame aussi augmenté;, selon les. :
proportions harmoniques.. Après quoi se
trouve la substance étherée, pure.etsans
aucun mélange de matière hétérogène. :
C,’est,dans ce fluide lumineux et infini-;
ment subtil, que nage le monde. C’est
cette sphère de feu et dé lumière , dans,),
■ laquelle Parpi'énide plaçait la substance
de, la Divinité ( i ), et, q u i, suivant c e ',
philosophe , einbrassoit et conteiioit l’Univers.;,
Il est à propos d’observer la progression,
suivantlaquelle se graduoit le rayon
qui, du Gentre de la terre, s’étendqit .
jusqu’à sa" circonférence', et sur lequel
se Tilsçoientles différens êtres, à,.raison
d é jà portion,plus ou,moins grande;,,
plus ou moins pure, qu’ils pos$èdoient de,
lame divine universelle, 'C’est sur ce
rayon , que nous verrons se ranger, à différences
distances ,, ,les êtrès, , in terme-
diairqs, qu’qu imagina placés entre Dieu
et l’homme , . entre le .çiel et la terre ,
sous les noms de Dieux, de Démqns ou
de Gjélttes, de Héros, dans la religion des
Crocs , ou d’Archanges et cl’Anges de
différens ordres, dans celle des Perses ,
des Chaldéens, des Juifs et des Chrétiens.
Tous ces génies occupoient, une ,place ,
plus nu moins élevée,,à raison dumping
ou moins de pureté dans leur nature.
L ’origîne'de cette distinction est une
( î ) Cic. de Nat. Deor. I. 1 , c. i ï .
(aj Euseb. præp. Ev.,1. 3 , c.,4, p..$3.
(3) Autor. vit. rytb. apud Phot. çod. 259.
N I V E R S E L L E.
suite.(ile'la.gràdtiatif)n defaïue universelle
qui sçmbloit descendre, comme d'elle!,
même, depuis les sonunets les plus élevés
du.,ciel jusqu’aux abîmes les plus pro„
fonds de la terre , eh passant par ]es
animaux célestes ou par les astres, énsnjte
dans lès substances aériennes, puis dans
l’homme, dansles. bêtes, dans les plan tes
et, jusqu’aux métaux. (3), Le sommet 4
la chaîne-étoit dans la lumière céleste
et le bas, dans les,ténèbres de l’abîme,
Gest dans le plus élevé de'tous les deux
appelé le firmament, que Pythagore fai-
sqit résider la première cause ( 3 ). Le
ciel,.^suiVant Zenon , est- cette circonférence
extrême , à la superficie de laquelle
réside la Divinité , quis’yconcen-
treety appuie son siège (4). Or le même
Zénori et Géante (5 ), son disciple,,,
appeloient Dieu le monde animé par
lame universelle, qui-du ciel, où est
sân siège principal' , se répand dans
toutes les parties de la matière , qui le
compose. De-là vint, qu'il;distribuoitla
Divinité dans tous les astres-, dans l’eau,
dans la terre , dans l’air, dans- tous les
éléroens, et en général dans la Nature
entière. , Aussi rappelloit - il tous les 1
Dieux aux seuls agcns naturels, et toute
la. Mythologie à. la physiologie ; c’csi-i-
dire à sa véritable originev. il he-voyoît
dans . toute la théogonie cj’Hésiode ,1
comme nous, que le jeu des causes phy-1
siques, et dans les Dieux (6j),que ce poète,
chante , que 'l’ame unique du.mopde,
qui prend des noms et des formes: difle--'
rentes,, à raison des différens lieux 0»
on la suppose agissante-et des ) différentes
manières, suivant lesquelles elle
agit. | H H - - ,
Ce système n,e s’éloigne pas de .celui ;
de Timée , ni de ceh.fi de,Platon, qui
font entrer l’dine-.universelle, dans h
composition du ciel et des astres, et
ensuite, par leur ministère., dans le reste
de la nature où elle se reproduit sous
(4) Diog. Laer. vit.' Zen. p. 524.
(5) Cicer. de Nat. Deor. c. 14
(6) Ciçer. ibiu, i ' 1, s. 14 et 15.
- mille
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mille formes. Speusippe, neveu de Platon
(1) > marchant sur les traces de son
oncle , admettoit aussi cette force animale,
à qui il donnoit le nom et les prérogatives
de la Divinité. On 11e doute
point, dit Achilles Tatius , « que le ciel
» ne soit animé et ne se meuve par lui-
» même, en vertu cl’un mouvement cir-
» culaire (1) , qui se maintient toujours
» le même et qui le ramène pcrpétuellq-
(1) Cicer. ibid. c. 13.
“*■1,11 '■■■wswra
C H A P I T
N I V E R S E L L E. a57
» ment au point, d’où il est parti prioei-
» tivement. Platon mêm e le,suppose intel-
» ligent ». Ces deux idées en effet d’être
animé et d’être intelligent ne furent jamais
séparées, quand il a été question du
monde, comme nous le dirons bientôt -,
et la même raison , qui ‘lui fit attribuer
l ’ame, dut lui faire attribuer nécessairement
l ’intelligence , comme nous allons
le voir.
jjgjj Achil. Tat. Pdtav. Uranolog. c. 5 , p. 76.
R E Y ! I.
Dü x ’ I Jf T B X X J G B N C B XJ N I V
H U n e fois que les hommes eurent donné
une aine à l’Univers., qui contenoit en
elle , comme dans sa source , la plénitude
de la vie animale des êtres particuliers,
tant des astres considérés comme
autant d’animaux célestes, que des autres
animaux, qui vivent dans la région inférieure
du monde, qu’occupent les élé-
mens , il ne leur en coûta pas-beaucoup
de supposer cette ame essentiellement
intelligente, et de placer'enellela source
de l’intelligence des autres êtres , à qui
la Nature avoit départi une portion d’in-
telligence. L’Univers fut donc non-seulement
animé , mais aussi doué d’intel- .
agence, et presque toutes les parties du
! m°nde, qui participoient à i’ame, parti-
C1perent aussi , suivant les mêmes rapports,
à l'intelligence de Cette amé unique,
répandue dans toute la nature.
L intelligence , suivant ces philoso-
pues, ne pouvoit être reçue immédiatement
dans un.corps ; il falioit que l’ame
lt son siège et devint un intermédiaire
entre l’intelligence et le corps auquel
ette mtelJigence s’imissoit. L ’ame étoit
°iip le véhiculé et comme l ’enveloppe
JLeDg. XJuiv. Tome I.
S . S E L L B B T S B S B S P A R T I S * .
de l’intelligence, qui s’attachoit à elle et
ne pouvoit se reposer qu’en elle. Tout
ce qni étoit doué d intelligence l’étoit
nécessaireinent d’une ame; et comme il
ÿ avoit une ame Universelle, source de
toutes les âmes, on doua Tarne Universelle
d’une intelligence universelle ,
source de toutes les intelligences parti!
culieres. Dès-lors Tarne du monde renferma
en elle l’intelligence du monde ,
qui s’étendit du ciel jusqu’à l’homme et
aux animaux , et ne suivit pas plus loin
les courses de Tarne dans la matière des
Corps passagers ; mais elle l’accompagsa
par-tout dans les élémens et dans toutes
les parties de lamatière, qui avoient le caractère
;de Cause et le sceau de la perpétuité,
tels que les fleuves, les montagnes
etc. qui étoient autant de membres
de la Divinité. Tous les agens de
la Nature, où se repandoit TameUniver-
selle, devinrent le siège d’une portion
de son intelligence ; et l ’Univers dans ses
parties et dans sa totalité se trouva rem-
plid’intelligences, quël’on pouvoit regarder
comme autant d’émanations de Tin-
telligence souveraine et universelle. Par-
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