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aussi. -Eratosthène case pareillèment
Irtgenicidus sous ce Signe. Géminus y
inet la Lyre , dont Columelle (i) fixe
le premier lever au 9 des Calendes de
M a i, sous le Taureau. Il donné plusieurs
levers de cette même Constellation,
dans le mois qui répond au Taureau.
Ces positions célestesune fois bien déter-
. minées, examinons quels sont les principaux
person nages, qu’amèn e Osiris ou le
Soleil à sa suite, dans ce voyage de bienfaisance
, qu’il entreprend de faire dans
les plus belles contrées du monde', où
il va répandre les découvertes les plus
précieuses à l ’humanité , et sur-tout
celles qui ont rapport à l ’agriculture. ;
Diodore nous d i t , qu’Osiris (2) se fit
accompagner de deux île . ses fils', l ’un
Anubis, à tête de chien ! ; et l ’autre
Macédon, à tête de Loup. Ce sont
précisément les deux formes des animaux
célestes, qui gardent les termes de
sa course , ou les limites équinoxiales.
Il ajoute, qu’il emmena Pan avec ses Satyres
, ainsi que Triptolême , à qui il
avoit enseigné l'agriculture, et Apollon,
qui jouoit de sa Lyre. Il avoit laissé en
Egypte Hercule , pour y commander ses
armées; et il avoit placé Busiris ou Orion,
fils de Neptune ( j f ) , près des côtes maritimes
, pour garder cette partie de son
empire.
. SI1 n’est pas , comme on-le voit, -une
.seule des Constellations ci-dessus nommées
, qui , dans cette fiction sacrée ,
ne joue un rôle , et ne devienne un
Prince, à qui Osiris ou le Soleil, confie
une fonction importante. Voici un pré-,
cis de cette Histoire , qxd déjà est très-
abrégée dans Diodore de Sicile ( 3 )';
Osiris épousa Isis sa soeur, et travailla
de conpert avec elle à améliorer le sort
dès hommes. D’abord ils les empêchèrent
de s’entrerdévorer, par la découverte
que fit Isis du froment et de l ’orge,
(1} Columelle , il. T1 , - c. 1.
(2) Piod, I. 1 , c. 10 et il,- p. 20—21. ’
Piod. Sic, j. ; , «. ÿ, etc, »p. ;gv )
N I V E R S E L L È .
que jnsques-là on avoit laissé croître dans
les champs , sans imaginer qu’on en
pût tirer parti pour la nourriture y»
notre espèce. Osiris apprit aux hommes
à les cultiver. On adopta d’autant plus
volontiers cette nouvelle, nourriture
qu’elle étoit plus agréable , et qu’il pa.
roissoit avantageux à l ’homme de ne
pas se nourrir de la chair de ses sent-
blables., On attribue aussi à Isis l ’inven.
tion des l ç i x , qui civilisèrent les pre.
mières sociétés , et qui mirent l ’homme
à l ’abri des violences et des outrages dé
sacupiûfitéjusqu’alors sans frein. Ce fut
Qsiêsjdit-bii (4),qui bâtit enEgypte la fij>
meuse Thèbes aux cent portes, et qu’oa,
ajipèla dans dû suite Dibspolis. Il éleyJ
un Temple en l ’honneur d ’Amman ,
soit père. On attribue la construction
de ce même temple ti Bacchus, qui le mit
sousi l ’invocation de Jupiter Ammonri
d on tîl était fils {S) ; ce qui est un 'nouveau
ttrait de .conformité entre l’histoiiej
d’Osiris et celle de Bacchus. Osiris conJ
truisit aussi d’autres Temples en honneur
des autres divinités et donna à
des frêtres' le soin de leur culte. Osiris
et Isis favorisèrent singulièrement tons
les Artistes: et les Auteurs dés inventions
utjles. Ils firent usagé dû fer , pour
fabriquer les armes destinées à tueries
bêtes féroces et lés socs de charrue pour
cultiver la terre. Ils employèrent l’or à
orner les Temples des: Dieux; Osiris
aima principalement : l ’agriculture :, et
en favorisa lés progrès # autant qu’il fut
en lui. Il découvrit Juirmême l ’arbuste
flexible;, qui porté le trajsin , trouva les
moyens; dé le cultiver ; et.il fut lé premier
(6}: qui planta la vigne et qui but
du vin.-11' apprit aux autres à la ciultivet
et à . garder le yin. ,11 élit.au nomlwe'tto
Ses premiers >favoris Méfcure’, distingue
par, la -sagacité, <JèN s&mi génie-#! et par son
heureuse! aptitude à inventer toutes les
choses, qui peuvent être utiles à l ’hoinine.
(■ #*;=«•. v,ri4. : . •
(5) Gêrman. Çæsf. c. ïB.Hygis. 1. 2.
p ) Ibid, c, 19.
R E L I G I O N ’ U N I V E R S E L L E .
,£’est lui qui inventa les caractères al-
ipliabétiques ; qui donna des noms aux
[ c h o s e s , et qui fut le père de la littérature.
|j[ donna au culte ses formes pompeuses ;
ijl observa le premier la nature et i ’har-
Uonie des sons et l’ordre des deux. 11
jp aussi l ’inventeur des exercices Gymniques
, de la Lutte et des Arts qui donn
e n t la force et la grâce au corps. Il
in v e n t a la Lyre. Il étoit le Secrétaire
d’Osiris, et l ’homme de confiance , de
qui celui-ci prenoit des conseils.
1 Enfin , Osiris jaloux d’acquérir de la
Uoire , -par sa bienfaisance , rassemble
une armée nombreuse , dans l’intention
ide parcourir toute la terre habitée , et
d’apprendre aux hommes à planter et à
(cultiver la vigne , et à'-semer l ’orge.et le
Mroment. Il étoit persuadé, ques’iivenoit
ià bout d’améliorer la condition des
hommes et de les- civiliser, la recon-
pioissance le placerait aü rang des immortels
: ce-que l'événement a justifié.
Après avoir mis dans le plus grand ordre
toutes les affaires de son royaume ,
Mont il donna la régerice à Isis , à qui
pi associa Mercure pour Conseiller ,
kprès. avoir chaigé Hercule de commander
les forces qu’il y laissoit, et-avoir
(place Busiris sur les frontières , que bai-
|ne la mer, et Antée sur les confins dé
pEtliiopie pour les protéger, Osiris qhitte
,1 Egypte avec son armée , emmenant
iivec lui Apollon son frère , qui, le prête
r trouva le laurier, comme lui-inême
(avoit trouvé le lierre ÉglpSi sé fit aussi
accompagner de deux de sés fils (1) ,
peins de bravoure ; l ’un étoit Anubis ,
Mntre Macédon ; le premier portoit un
psque , qui représentait une tête* de
paen ; et le second un casque à forme
F ^te.de: loup. Il aSfeocia aussi à son
Fpédition Pan , qui est singulièrement
Nioré en Egypte , où il "a non-sêuîe-
pent. dea statues , mais même ou l’on
f, ‘)ati une ville , qui lui est consacrée ;
F est Chemmjs’ , autrement Panoplq (AA).
I “t aussi accompagné de Maron et de
(0 Ibid. c. 11.
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Triptolême ; le premier instruit dans la
culture de la vigne , et le second dans
celle du bled , et dans l ’art de labourer
les champs, et de faire croître les moissons.
f Osiris s’avance ainsi vers l’Ethiopie (2),'
ou bit lui présente une troupe de Satyres,
qui l ’égaye beaucoup : car il aimoit les
ris , les danses et les jeux. Aussi avoit-il
à-1 saq suite une troupe de Musiciens , et
entr autres , neuf Soeurs , qu’on appe-
loit Muses, filles distinguées par leur
goût et leurs talens pour la Musique , et
très-instruites-à tous égards. Leur chef
oetoit Apollon ; qui prit le titre de Mu-
■ sagètes r ou de conducteur des Muses.
Osiris s’étoit associé tous les gens d’arts
et de talens agréables ; parce que son
expédition n’a voit pas pour but-la guerre
et les combats , mais la bienfaisance ,
qui de voit le faire recevoir par-tout
comme un Dieu. Il enseigna aux Ethiopiens
l ’agriculture , et bâtit chez eux des
villes. 1 Pendant qu’il étoit occupé de ces
soins importans j le Nil vint à se déborder
, aux approches du Solstice et au
lever de Sirins.; et s’étant répandu dans
lés1 plaines de l ’Egypte , il y produisit
un déluge (H), qui pensa détruire tous
les- hommes>; mais Hercule, ayant élevé
des digues, .‘sauva une partie des habituas
, et^ fit rentrer le fleuve dans son
lit. Osiris quittant l ’Ethiopie passa en
Arabie , et après avoir cotoye la mer
Rouge , il s’avança jusques dans l ’Inde ,
et vers, les contrées les plus inhabitées
de l’Orient. Il bâtit dans l ’Inde la ville
de Nysa , du même nom , que la Nysa
d’£gyPte , où il étoit né. Il y planta le
lierre , et laissa assez de traces de son
séjour en ce pays , pour que les Indiens
se persuadassent:, que ce Dieu étoit né
chez eux.
Il passa ensuite chez les autres Nations
de l ’Asie, traversa i’Hellespont, et
vint en Europe, où il tua Lycurge , Roi
de Tlïrace , qui s’opposoit à ses projets
de biepfaisance. Il y laissa Maron , pour
(2) Diod. c. n .