R E 3o L 1 G I O N U N I V E R S E L L E .
niïès.' Oïl trouvera dans un manuscrit
de la'bibliothèque nationale (1), les peintures
de différentes divinités Indiennes,
parmi lesquelles on distingue celles du
soleil et de la lunet, qui ont leurs pagodes
d-ans l’Inde.. ' : ...j
Diüdore de Sicile. ( 2) parle d’insu- 1
liiires de l’Océan-Indien, au midi de :
l ’Arabie 'et de la Perse , qui ne con-
iloissoient d’autres Dieux que le ciel,
lé soleil et les astres. Ils étoient singulièrement
attachés à l’astrologie : toutes
leurs fêtes, tous leurs hymnes, n’avoient
pour - objet que les corps celestes , et
sur-tout le soleilÉ sous la protection
desquels ils s’étoient mis eux et leur
sept îles; ce sont les habitans de l’ancienne
Tapobrane, aujourd’hui Ceylan.
Le soleil et la lune y oiit encore leurs
adorateurs ; ils rendent aussi un culte
aux autres planètes, ( 3) , et ils repré-;
sentent tout le.système:céleste par sept
idoles soumises aux influences des sept
corps célestes qu’elles représentent (4 )•
Ils donnent au soleil le nom d’Iri, et
if- la lune celui: d’Handa. Ces deux
astres sont les seules divinités des natu-
nels de l’Hè de Sumatra (5)1 Les mêmes
Dieux sont adorés dans l’île de Java,
oh l’on sacrifie à la nouvelle hum (6).
En général, cette religion étoit universellement
répandue dans toutes les îles
dé la Sonde , :eti dans les, îles Moluques.'
Les Moluquois idolâtres adorent 1 Air
ou le 'génie de l’Air (7) ; le Mahométisme
n’y a pas encore effacé tous les
Testiges du culte de la Nature. ^11
en est de même des habitans de l’île
de Célèbes ; il 11’y a pas encore deux
cents ans qu’ils étoient. adorateurs de
la- Nature; ils nétrouvoient rien dans
l'Univers de plus digne de leur'respect,-,
et ile leurs hommages que le soleil .et
' (1) Iijcarn, deVischn. manuscrit» n9, n , p. 0
& 87-
(2) Diodor. 1. 2, c. 55, p. 171,.
(3) Hist. desVoyag. t. 32 , p. 150. '
S Contant. .d’OrviU. t. 2 , p. 3.48:' -
'•Cont. a’Orviil. Histi des Rel. t. 2 ,p. 3141
(6) Ibid. p. 289 — -296.-; ' 4
la lune , à qui s’adressoient leurs prière*
et leur adoration. C étoit sur-tout 1 in s—
tant du lever et du coucher- de ces deux
astres ( f ) , qu’ils choisissoient pour les
honorer ( 8 ) ; ils leur demandoient les
faveurs qu’ils croyoient dépendre d’eux.
Si pendant leur prière quelque nuage
déroboit ces divinités à leurs yeu x,
crétoit pour eux le prognostic de quelque
malheur ; ils se deroboient à la
lumière,; ils se renfermoient dans leurs
maisons , et prosternés devant les représentations
du soleil et de là lune , ils
les conjuroient de calmer leur courroux,
et de vouloir bien leur être favoïable (9)-
Ces figures étoient d’or,,. d’argent, dé.
cuivre, ou de • terre doree. Le premier
et le quinze de chaque lune, étoient
consacrés à - uni * culte . public (10); ils
offroient. ces jours-là,én sacrifice, à leurs
divinités des boeufs, des vaches et Iles
chèvres. Souvent on voyoit ; des peres
de famille, après avoir immole au soleil
et à la lune tous leurs bestiaux , leur
sacrifier leurs propres enfans ( 1 1 ) parce
qu’ils croyoient avoir obligation de
leur existence, èt de tout ce’ qu ils pos-
sédoient à la fécondité de l’influence
de tes astres.' On voit donc ici l’origine
du culte rendu au soleil et à la lune;
il est fondé sur la persuasion où étoient
les peuples , que ces astres exercent un
empire souverain dans la- Nature , et
qu’ils y tiennent le rang de premières
causes. Là même religion est établie
aux îles Philippines (13) ; on y adore
le soleil, la lune et les. étoiles ; on y
honore aussi le$ montagnes, les arbres,
les rivières ; ils avoient sur-tout un vieil
arbre à qui ils offroient des' sacrifices.
Ils 'donnent une ame au soleil , à la
lune, et aux astres. qui!, s croient habités
pus des ; êtres célestes. Ils honorent
, (7) Cont. d ’O rv ill. t. 2 , p. 330;
(8) Ibid.-t. 2, p. 351.
(.) Hist. des Voy. t, 39, p. 269,
.(10) Ibid. p. 272- -t -
(; 1) Hist. des Voy. t. 29, p ..137, & f. 67,’
p. 331. ■ ’ ' J P
(ra) Cont, d’Orvill. t. 2-, p. 3.68.0--. U) !
encore d’autres Dieux ou Devatas ,
dont les uns président aux montagnes
; les autres aux rivières , les
autres aux semences, & c ., c’est-à-dire,
qu’en adorant la Nature et ses parties,
ils croyent adorer, non pas une j matière
brute a mais une matière dépositaire
de la vie , et de l’intelligence nécessaire
pour que leurs prières puissent
être entendues èt exaucées; persuasion
que nous verrons bientôt être l’origine
et la base de tous les cultes. Ils adorent
la'Nature , mais la Nature qui
renferme le principe matériel üni au
principe intelligent ; opinion de laquelle
est née Ja fotue - des génies , que les
Grecs, les Chaldéens, les Egyptiens, etc.,
ont répandus dans le soleil, dans la
lune, dans les- astres , dans la terre,
élans l’àir et dans l ’ea.u; enfin dan's
toutes lès parties de, l ’Univers. Les Siamois
. recoiùioissejit ;des géni.es(i), dont
l’office, est de veiller continuellement
à la. conservation des hommes. On
trouve dans Hésiode ; et chez les auteurs;
Chrétiens , cette, opinion, orien-
,-tide. sur lés génies familiers, et sur les
Anges gardiens des peuples , des villes
;et, même des -individus. Il en est, aussi
de préposés à l'administration de l’Univers
; ils sont.distribués en sept ordres,
plus nobles et plus parfaits les uns que
les autres, placés dans autapt de cieux
différens.. On voit, ici évidemment que
les sept clc-ux des sept planètes, ont
fourni le type de,cette échelle hiérarchique,
comme elle a fourni celle des
Anges et des Archanges, chez les Perses,
et chez les Chaldéens, chez les,Juifs,
et chez, les Chrétiens -, qui ont leurs
Chérubins, leurs 'Séraphins , leurs
■ Trônes, etc,, attachés à autant de cieux
differens. Les Siamois ont sur le monde
l ’opinion philosophique, que Cicéron
dans son traité de la Nature des Dieux (2)
attribue à Xénocràte, et que. Clément
d’Alexandrie lui impute également1; .Savoir
, la doctrine ou le dogme des huit
Dieux attachés à chacune des Sphères(3).
Le premier meut l’Univers par le mouvement
, imprime à l’Ether ou au ciel des
fixes ; les sept autres président à chacune
des sept planètes, qui en se mouvant dans
le Zodiaque, règlent la fatalité et le
système général des générations. Les
mêmes Siamois ont aussi placé dans la
terre , dans les eaux, dans le vent ,
dans la pluie, etc., des intelligences
ou des génies qui les gouvernent.
Les Arrakanois (4) ont dans ■ l’île de
Munay un temple élevé à la lumière',
sous le nom de temple des atomes,
ou du Dieu des atomes du soleil.
i Les habitans du Tunkin révèrent sept
idoles célestes , qui sont; les sept planètes
, et cinq terrestres.’ consacrées
aux élémeus, A ces sept, idoles correspondent^)
sept parties extérieüres du
corps humain et cinq intérieures ; sept
passions de l’ame et cinq périodes de
la Vie humaine. Ces distributions sont
toutes entières, empruntées de l’astrologie
, comme on peut s’en convaincre
en lisantles livres des anciens astrologues.
Le cie l, la terre , les génies de l’air,
de l’eau, deffe montagnes , les astres et
en général toutes les parties animées
de la Nature ont elfes adorateurs et des
temples à la Chine,; on y a élevé, un
temple au c ie l, à la reine du ciel, au
dragon de la mer , à la planète de
. Mars , à la terre , aux génies des montagnes
et des fleuves, si nous en croyons
Kirker (6). Le même auteur , dans un
ouvrage qu’il a fait exprès sur la Chine
(7), d’apres les mémoires des Missionnaires
, prétend qu’on retrouve chez les d a nois
beaucoup de divinités Grecques et
Egyptiennes, des temples de Nymphes,
d’Oréades , &c. qu’il n’y a point de ville
Ô Hist. dès Vpy. t. 34, p. 336.
De Nacur. Deor. l. 1 , c. iy .
'"V Clem. ia Protrect. i Contant d’Oirv. t. i 9 p. 41 je.
£5) Ibid. p. 367.
(6) Kirker, CEdip. t. r , p. 40
(y) Idem. Ghin. Iliustr. p. 134..