triompha , en arrivant en Italie avec
ses boeufs , que ce scélérat voulut lui
ravir (i). Farine," le même que Pan ,
dont la Chèvre céleste étoit , dit-on,
la femme , chèvre que porte le
Cocher , rèsnoit alors en Italie, et
donna l ’hospitalité à Hercule. On voit
évidemment encore ici une aüus'on à
cette constellation , placée sur le Taureau
, et que nous y avons projetée.
Elle s’unissoit le soir par son coucher,
et ensuite le matin par son lever au
Soleil dn Taureau.
Toutes les fictions allégoriques de ce
chant contiennent desrapports frappans
avec le signe céleste du Taureau , et
avec les constellations extrazodiacales,
qui l'a voisinent, qui se lèvent ou qui se
couchent avec lu i, èt qui font à ce
titre la-fonction des Paranatellons. On y
voit des sacrifices établis en Espagne ,
en l’honneur d’Hercule, par un prince
juste , qui lui immole tous les ans le
plus beau taureau de son troupeau (a).
Hercule passe-t-il d’Italie en Sicile ? c’est
en se tenant à la corne d’un Taureau.
Le fils de Vénus , Eryx, qui habitoit
la Sicile , le provoque-t-il I • et lui propose
t-il un combat de lutte? le gage,
que déposeHerCule , ce sont ses Boeufs ,
gage d’autant plus précieux , qu’il
risquoit son immortalité, qui y étoit
attachée (3). Cétoit en effet le moment,
où le Soleil reprenoit son empire snr
les ténèbres, regagnoit la partie supérieure
du Ciel, ou de l’Olympe, et
retournoit au séjour des immortels ,
après avoir quitté les régions inférieures,
ou les enfers.
On céléhroit, à cet équinoxe , des
fêtes de joie (4) en honneur de Cérès
et de' Proserpine, à l’occasion du retour
de celle-ci , qui échappoit alors à
Pluton son ravisseur. Hercule arrivant
à Syracuse sacrifie aussi à Proserpine, 1
(1) Plut.Parallel. p. 313.
(2) Diodor. e. 18, p. 263, c. 2 1 , p. 268.
(3) Ibid. c. 23.
(4) Phornutus c. 2?.
et lui immole un dè ses boeufs (5) prgs
de la fontaine Cyanée. Il établit un
sacrifice annuel, et une assemblée relu
gieuse,. qui se tenort tons les ans à la
même époque.
Les habitans de la ville d’Agyrinase
en Sicile conservèrent, dans leur pays;
l’empreinte de ses pieds et de ceux
de ses boetifs imprimée dans des rochers
, sur lesquels Hercule , dans ce
dixième travail, avoit passé.
Ce dixième chant du Poème est un
des plus complets , et l’on voit que le
poète , en faisant voyager son héros da
Péloponèse en Espagne , parla Crète,
l’Egypte et la Libye , et ensuite retourner
par la Gaule , l’Italie et la Sicile
, a rassemblé , sous le titre de ce
chant , toutes les traditions sacrées
répandues - dans les ' différens pays,
sur l’Hercule ou sur le Soleil vainqueur
du Taureau , ou du signe Equinoxial,
et dont la grande fête se célebroit j sr
toute la terre , au moment dé son retour
à l’équinoxe de printemps. On y
fait l’énumération des différens bien-J
faits, que chaque peuple eroyoit tenir de
l’astre vainqueur de l’hiver, qui par
sa présence , dans nos climats , alloit
ranimer la nature , et détruire le
souvenir des maux , auxquels la terre
venait d’être livrée par l’action dd
mauvais principe. Les Italiens célèbrent
sa victoire sur Cacus, et le remercient
de les avoir affranchis de l ’usage superstitieux
et barbare d’immoler des
hommes aux Dieux. Hercule avoit a
Rome sort temple dans le Forum Boa-\
riurn, ou dans le marché aux boeufs, et on
l’y honoroit sous le titre d’Hercule vain-\
queur (6). Le laurier d’Apollon ou ij
Dieu Soleil ceignoit la tête du Préteur,
qui faisoit la fonction de prêtre d’He|j
cule, et qui lui sacrifioit sur l’autel appdq
le Très-grand Autel (7). Rien ne carac-j
(5) Diod. c. 23.
(6) Macrob. Sat. I. 3 , c. 6.
^7) Idem. 1. 3 , c. 12.
térîsolt mieux un prêtre du Soleil, que
le feuillage consacré spécialement à
■ Apollon, ou à l’Astre , qui parcourt la
carrière des douze signes, au rapport (1)
de Servius commentateur de Virgile, et
suivant Porphyre. On donnoit aussi à ce
Dieu douze prêtres Saliens (2) , comme
a u Dieu Mars, qui présidoit au Soleil
de l’équinoxe de printemps , ou à’Arles
qui succède an Taureau,
Onzième Division , ou onzième
Travail.
Le Soleil, après avoir franchi la ligne
équinoxiale, et le premier des signes
supérieurs, remonte vers les régions
boréales , dont l’empire est affecté à la
lumière, et au règne des longs jours. Il
se trouve alors uni au grand Chien, et
au petit Chien., absorbés dans les rayons
solaires. Ils. se sont couchés hétiaque-
ment avec le Taureau et avec le commencement
des Gémeaux , et ils passent
au méridien avec les derniers degrés
de ce signe, auquei répond le onzième
mois. Le calendrier des Pontifes place
au lendemain du passage du Soleil aux
Gémeaux le leveryiu. Chien d’Orion(3):
c’est le nom du grand Chien. D’autres
donnent ce nom au petit Chien. Nous
avons donc pu projeter ces deux constellations
, que les calendriers sacrés
ont unies dans leurs aspects avec les
Gémeaux , qui sont,effectivement placées
dessous, et qui sont en aspect Cosmique
( d) avec ce signe ; car Procyon
Ise couche en même temps que le Soleil,
lorsque cet astre répond au . milieu du
signe des Gémeaux. Hyginfixeielieude
Procyon .(4) ou du petit Chien entre les
Gémeaux et le Cancer. C’est-là que nous
lavons placé. Aussi ce sont làlesParana-
tefipns les plus apparens du signe fies
(1) Servius in AF.nebl. Virg. I. 6 , v. 393,
(2) Mâcrob. San ). 3 , c, ra.
(3) Ovid. Fast. 1. 3.
(4) Hygin. 1. 3 , c. 33.
339
Gémeaux, ou de la onzième divi.ijit
de notre planisphère.
Le triomphe d’Hercule, après la conquête
des boeufs de Geryon , est son
triomphe sur un chien redoutable, qu’il
tira des enfers , et qu’il amena à la
lumière.( e). C’est le sujet du onzième
chant du Poème , et l’objet du onzième
travail du héros. Pour donner plus
d’importance au triomphe , on peignit
ce chien sous les formes les plus affreuses.
L ’union du Chien céleste à l’Hydre
placée près de lui , et qui monte
à la suite du petit Chien , et avec le
grand Chien , fournit les traits du chien,
monstrueux fils d’Echidna, ou d’une
vipère. On peignit donc ce chien avec
une triple tête, et avec une queue d’hyr
dre ou de serpent, tandis que d’autres
serpens entrelaçoient. ces. têtes.
Hésiode donne cinquante têtes au Cerbère
, c’est-à-dire, un nombre égal à
celui des têtes de l’Hydre de Le nie,
qui monte à la suite du Chien, et au-
dessous de lui ( 3 ). C’est peut-être ce
qui a fait croire à Pausanias, que le
fameux Cerbère n’étoit qu'un serpent
redoutable (6 ). Nous renvoyons ailleurs
à parler du Cerbère à trois têtes ,
placé à côté deSérapis ou de Pluton,
et nous nous bornons à dire ici, que
le grand Chien , ou Sirius, entre dans la
composition de ce monstre. Revenons
à la sphère des Paranatellons, La sphère
Persique et la sphère Barbare placent,
parmi les Paranatellons des derniers degrés
des Gémeaux, un chien alroy an t(7),
le pied antérieur, et la gueulé du
Chien. Au Décan suivant , ou au
Cancer , la sphère Barbare aj oute que le
reste du grand Chien est monté. Hygin ,
parlant de l’Hydre, et nous donnant sa
position auxcieux, dit que sa tête suit
et touche Procyon (8) ou le petit Chien.
De l’union des têtes de lHydre et du
ij) Palephat. c. 40.
6) Pausan. Lacon’c. p. 108 et 109,
(-) Scaüger, p, 339.
(8) Hygin. I.3.
V v ta