climats, en grande partie. Ainsi les phénomènes
météorologiques, et les opérations agricoles dé-
sigfîéos sons chaque signe du Planisphère, doivent
s'appliquer à tout l'hémisphère boréal , pris dans
sa généralité.
UT\ rappellera ce que nous avons dit
de -Uusiris, dans la vio d’Hercule , et de ses
amours avec les Pléiades, et comment nous avoïis
prouvé } qu’il est Orion. Aussi avons-nous casé
Orion j dans les deux Planisphères, avec lés At-
lnntides , sous le Taureau. Cet accord des de\ix
fables , qui se réunissent à placer Uusiris et ses
aventures sons le lieu du passage du Soleil aux
signes supérieurs , et à les lier au Taureau, et.
a un Prince, qui a des cornes de Taureau ,
prouve la vérité de notre conjecture , qu’effec-
•tivemont Orion a été désigné sous le nom de
Eusiris , dans ces deux histoires merveilleuses.
C’est ii la suite de la défaite de Bnsiris ,
qn’Hercule bâtit la Thèbes aux cent portes ,
dont ici on attribue la fondation ,à Osiris. Voilà
donc un trait de rapprochement entre ces deux
Divinités. Il en est encore un autre ; c’est
qu Hercule fut nus a mort par Typhon , connue
Osiris, et qu’il ressuscita comme lui. Cet accord
ne se trou ver oit pas dans deux Fables , en apparence.
si differentes, si elles iravoie.pt pas pour
objet le même- Etre , le Soleil. D’autres attribuent
la fondation de Thèbes à Bnsiris lui-
même , ou a un de» scs drscendans , qui portoit
ce meme nom ( 1 ). Il est à remarquer , . que la
Thèbes de Grèce fut bâtie par Cadmus , dans
l ’endroit ou se couchoit un Boeuf, qui avoît le
croissant de la Lune; sur son épaule ; le même
Boeuf, qui enleva Europe , et qui est placé au
Ciel, sur Orion , dans le signe qui , suivant
Nonuus ( 2 ) , monte aux Cieüx, et y brille au
Printemps , lorsque Cadmus conçoit le projet de
bâtir Thèbes. Toutes ces traditions sont bonnes
à rapprocher 5 car c’est aussi“ sbuè le Taureau ,
qu’Hercule est censé bâtir Thèbes, dans l’histoire
d’Hercule. Il n’y eut pas réellement de Roi
appelé Busiris, qui immolât des étrangers, observe
Diodore (3) ; c’étoit, dit cet Historien , le
nom du lieu où lut enterré Osiris. Ceci nous
reporte aux deux, près d’Orion, ou près de la fameuse
Vache , dans laquelle Isis renferma les
membres de son époux , lorsqu’elle lui donna la
sépulture, comme nous verrons ailleurs.
(gg) Ceci est un nouveau trait de ressemblance
en ire Bacchus et Osiris. Le lierre étoit consacré
à Osiris ( 4 ) : on l’appeloit même en Egypte la
Pliante (POsiris. On préféra la feuille de cet
arbuste à celle de la vigne , parce que le lierre
(1) Diod. I. 1 , c. 29, p.
(2) Connus . Diorys. 1. j.
(3) M°é* h 1, c. $5, p. 99.
(4) Lipd, 1. 1, c. 10 , p. xi.
est toujours verd , et que la vigne se dépouillé
de ses feuilles, et n’est pas , comme le lierre et 1®
laurier , un symbole de perpétuité.
(Æé) On verra bientôt, dans l’explication des
aventures d’is is , que ce furent les Pans qui habitaient
Panople, qui les premiers s’apperçu-
rent de da mort d’Osiris.
(«) On verra dans notre ouvrage, à l ’article
des Cycles., que le débordement du N i l , qui arrive
au solstice d’Élé régulièrement, au lever du matin
de Sinus, et au lever du soir au Verseau , a été
chanté sous le nom de Déluge de Deucalion. La
position-des d e u x , pour cette époque allégorique
, nous ôst dénuée par Nonnus ,' et elle suppose
que Iç Soleil étoit au Solstice. Le Poème sur
Osiris , connu sous le nom de Dionysiaques ,
s’accorde donc ici a\ec la légende d’Osiris , conservée
par Diouore. Cet Auteur noiis apprend ,
que le fleuve d Egypte porta successivement les
noms d’ücéan, d’Aigle Nil. , d’Eofay/pi tus >, et e; n.fin de
(vl) On observera, que" Synésius a intitulé l ’Ou-
vrage. qui, contient cette Fable , .eu plutôt que1 cette
Fable remplir tout entier : Livre de la Providence.
Ce qui prouve bien , qu’il s'agit d’y exa-,
miner la manière dont la Divinité agit dans le
monde , dans lequel se mêlent les biens et les
maux. Ainsi Plutarque expose la théorie des deux
Principes (~5 ) , en parlant de l’opinion sur la
Providence, cjHrll^cüt erré'une opinion tres-an-
cienue , universellement répandue , et qui entre
dans toutes les Légendes religieuses.
^ (II) Plutarque observe , qu’à la même époque ,
6ù les Egyptiens çélébroient des fêtes de Deuil ,
les Grecs en çélébroient aussi ; et cela en Automne
, à l’approche des semailles, au lever du
soir des Pléiades, dans le même mois où l’on
SNppÇ’Soit que Typhon avoit renfermé Osiris dans
un cofire.’ Il parle, entr’autres, des fêtes du
deuil . de .Cérè£ , qui venoit de perdre Proserpine
sa fille , que Plijton emmenoit avec lui aux
Enfers. Cette correspondance n’a rien d’extraordinaire;
car les Grecs "empruntèrent leurs
mystères , et la plûpart de leur* fêtes religieuses ,
des Egyptiens , qui ont été les pères de presque
toutes les religions '6).
(mm) Plutarque (7) suppose pareillement, que
Typhon, par l’effet de sa malignité naturelle et
de la jalousie., qu’il concevoit de là félicité des
hommes , troubla tout, et répandit les maux
de toutë espèce sur là Tërre et sur la Me r ,
jusqu’à ce qu’il en eût été puni , et qu’Osiris et
Isis eussent vengé la Terre. Au contraire , il
place Osiris et Isis au nombre des bons Génies ,
(5) Plut, de Iside, p. §6o„
(6) De Iside-, p. 37$.
(7) Ibid. p. j 6j.
N O T E S D U T O M E P R E M I E R .
qui exercent, une grande puissance sur la Terre
et dans les Ci eux.
( nnj Le signe énigmatique , que le Dieu lui indique
, c’est qu’au moment où le temps marqué
par les Destins sera arrivé , « les sceptres de
» l’Egypte porteront élevées des griffes d’arii-
» maux féroces > et les oiseaux sacrés baisseront
» la tète ». C’étoit un symbole mystérieux , gravé
sur les obélisques et sur les temples, mais dont
il n’était pas permis de révéler le sens.
( 00 ) L’Auteur ajoute , qu’Osiris , dans sa retraite
, s’étoit livré à la contemplation , et s’étoit
fait initier aux*‘mystères de tous les Dieux célestes
; en sorte qu’il avoit profité même de son
exil. C leci nous rappelle une tradition Egyptienne
( 1 ) , rapportée par Eudoxe, savoir, que
Jupiter avoit aussi vécu dans la solitude, parce
que ses jambes s’étoient tellement réunies , qu’il
ne pouvoit marcher ; et que ce fut Isis qui lui
rendit le jeu facile de ses inouvemens ; allusion
manifeste à la lenteur de son mouvement au
tropique d’Hiver.
(p p ) Dans le récit de Plutarque , Isis, après
avoir mis aux fers Typhon, ne le tue pas (2 ) ;
elle le remet même en liberté ; ce qui indigne
Horus, son fils, qui craint de nouveaux outrages
de la part de son ennemi. Gette fiction porte sur
ce dogme-ci j que , dans la Nature , le Principe
du bien, en lutte avec celui du mal, peut le
vaincre et l’enchaîner; mais qu’il ne le détruit
pas entièrement. Le monde , dit Plutarque (3 ),
forme un ensemble composé du mélange de facultés
contraires , mais dont les forces sont
inégales. La meilleure force a bien le dessus ;
mais elle ne peut extirper entièrement, la mauvaise,
qui est fortement enracinée dans le corps
et dans l’ame de l’Univers , où elle contrarie
sans cesse le Principe du bien.
( 9 9 ) C’est ainsi que les Prêtres , qui ont fait la
légende du Soleil adoré sous le nom de Christ
homme , dont la vie devoit servir de modèle aux
autres hommes , l’ont peint humain , bienfaisant
, et enseignant par son exemple la morale,
que, sous son nomade Prêtre vouloit enseigner.
{a) Nunc Dca NiLigcnà (4) colitur eeleberrima turbâ.
V l R G.
Et Fast. L. y.
Ha$ a lii signum Phariam dixcrc Juvencam ,
Quis Bos ex homine, ex Bore facta Dca,
(E) La Lune est la Junon des Argiens.
( c ) C’est ainsi que Cadmus, chargé par son
( 0 De Iside, p. 376.
(2) Ibid. p. 358.
(3) Ibid. p. 371.
(4) Ovid. Metamorph. 1. 1, Fab. 19. ,
(5) De Iside, p. 376.
Relig. Univ. T om e l^
545
père de chercher Europe , enlevée par Jupiter
Taureau, bâtit une ville dans le lieu où il vit
s’arrêter un Boeuf, q u i, comme Apis , portait
sur l ’épaule le croissant de la Lune. Aussi Cadmus
, dans les Dionysiaques de Nonnus , Liv. 3 ,
v, 25o. conte cette histoire d’Io , comme une
aventure arrivée dans sa famille.
(d) Les faces d Isiset deNephté (5) setrouvoient
successivement placées au bas du sistre , au-
dessous du lieu des Elémens ; ce qui dut être ,
si Isis désiguoit l’hémisphère supérieur , et si
Neplité désignoit, l’héniisphère inférieur, comme
le dit Plutarque (6 ). Elle agissoit immédiatement
sur les Elémens, étant placée elle-même sur la
ligne , qui sépare l’empire de la lumière de celui
des ténèbres , et le Cie l, toujours constant, du
Monde élémentaire , toujours variable. Los nuances
variées de la robe d’isis exprimaient tout
cela, suivant Plutarque ( 7 ).. Osiris, au contraire
, étoit, comme Ormusd , au centre de l’Empire
de la . lumière , hors des atteintes de la
matière grossière, qui auroit souillé sa pureté ,
par un contact trop immédiat avec les élémens
des corps mortels. De même la lumière du jour
est une et simple ; celle de la nuit est composée
des émanations de raille feux divers , et dea
influences variées d’une multitude d’astres (8).
( e ) Cet empire’, que Typhon va exercer sur
la Terre , que le bienfaisant Osiris avoit embellie
et enrichie de ses dons , et où Typhon va porter
le désastre et le ravage , a donné lieu, chez les
Egyptiens , à cette ancienne tradition, qui portoit
, que Typhon autrefois occupa le domaine
qui avoit appartenu à Osiris (9).
( f ) On pourroit peut-être chercher l ’explication
de cette opinion théologique , dans ce préjugé
physique sur la Lune , rapporté par Diodore
.( io ) ; savoir , qu’à la Lune appartient I»
terrestre et l ’humide, et que l’élément de la Terre
et de l’Eaù composent sa substance. Mais alors
Plutarque auroit dû dire , de cette Divinité , et
non de ces Divinités.
[g ) En effet Isis, dans la Théologie Egyptienne^
étoit regardée comme la partie de la Nature oii
•e déposoient tous les germes de "fécondité , qui
du Soleil et de tout le Ciel décôuloient ensuite
sur la Terre. La Lune étoit la limite du principe
actif et du principe passif, à la nature desquels
elle participoit également. C’est elle qui couroit
sans cesse recueillir les germes de bien, qui résident
dans la partie supérieure du monde: elle s’at-
tachoit à la poursuite du Soleil, ou du Dieu
bienfaisant , qui embellit la Nature , et que les
spiritualistes Platoniciens appeloient l’image du
(£) Ibid. p. 368.
(7) Ibid. p. 382.
(9 ) Ibid. p. 384.
(9) Ibid. p. î*'7-
(10) Diod. 1. I , c . 7 , p. 15,
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