N O T E S
D D
T O M E P R E M I E R .
(«) X l a t o n , parlant de l’unité du Monde , appelle
le Ciel : cc cet Etre unique qui a é té ,
33 qui est , et qui sera, (1)33.
{b ) Eusèbe, appuyé de l’autorité de Diodore
de Sicile , compte cinq principales Divinités
chez les Egyptiens , avec'.le Soleil et la Lune;
savoir, le Souffle universel, la Terre, l ’Eau,
l ’Air et le Feu (2).
( c ) Il paroît que Solon, qui avoit voyagé
en Egypte, contribua à l’établissement du culte
des douze grands Dieux en Grèce , comme
semble l’annoncer le fragment d’une inscription,
où on lit ces mots : aux douze Dieux de Solon.
(Chandler, p. 78. )
(d) Nous distinguerons dans .la suite , comme
Hérodote , deux Hercules ; mais tous deux dans
le C ie l, et dont le second n’est que l’effigie
du premier, q u i, * à proprement parler, est le
véritable Hercule.
(e) La Terre et l’Eau étoient les grandes
Divinités des Indiens, suivant Nonnus. (Dionys.
1. 34, v. 241.)
(ƒ) Ainsi , les anciens Peuples du Latium ,
qui reçurent des Ax-cadiens le culte du Soleil,
sous le nom d’Hercule, sacrifioient à ce Dieu,
au lever et au coucher du Soleil (3).
($■ ) Les Indiens ou Sauvages de la côte occidentale
d’Amérique , découverts par le capitaine
Kook , au 49d* 33m. latitude nord et
j 33d. i 6m. de longitude, avoient des canots, sur
lesquels étoient peintes les images du Soleil, de
la Lune et, des Etoiles ( 4 )*
(h) On trouve à Balbek un Temple, dont la
nef est soutenue par douze colonnes, six de
chaque côté (5).
( i ) En jetant un coup-d’oeil sur le frontispice
du Labyrinthe , décrit par Paul Lucas , t. 2 ,
p. 261 , on reconnoît aisément la figure du
Soleil, dont la tête environnée d’ailes, symbole
de son mouvement , est surmontée de
rayons. La frise supérieure est remplie de Ser-
pens, emblème: 'naturel du mouvement oblique
des Astres, et au-dessus est une porte gardée
(1) Platon, in Tim. p. ji.
(2) Præp. £v. 1. j , c. 2 et 3.
(j) Servais AEneid. 8 , v. 270.
(4) Trois, voy. de Kook, p. 271,
par d.eux Génies à tête de chien r.: gardiens naturels
des portes du Soleil et des tropiques ,
suivant Clément d’Alexandrie. On remarquera,
que la première de ces portes , ou celle des Dieux,
est le Capricorne ou Bouc céleste , dont le nom
Egyptien est. Mendês (6) , nom qui devint celui de
Pan , qui empruntoit ses attributs de cet animal
, suivant le témoignage d’Hérodote. Or, la
ti’adition Egyptienne attribüoit à Mendès, ou
à un prince , qui portoit le même nom que le
premier des signes aseendans, la construction
du Labyrinthe ( 7 ) . Ne seroit*ce qu’une allégorie
relative au signe même et à Pan, auquel
ce monument solaire étoit consacré. Peut-
être aussi seroît-ce la Chèvre, qui est dans les
mains du Cocher céleste , lequel par son lever
Héliaque , ouvroit 'l’année équinoxiale , et dont
on inontroit le tombeau en Grèce , comme celui
de Mendès en Egypte.
(A ) La Pyramide , dont nous parlons ci-après,'
a ces qualités $ des quatre triangles ; qui forment
ses quatres faces, sont équilatéraux ; elle étoit
toute lumineuse le jour où la hauteur du Soleil
étoit égale à l’inclinaison du plan de ses faces
sur l’horizon. Ce qui arrivoit environ quatorze
jours avant l’équinoxe de Printemps , et duroit
quatorze jours après celui d’Automne.
( /) La statue d’Apollon - Carinus , ou du
Soleil , chez les Mégariens , avoit la forme
pyramidale (8).
( ni ) La Pyramide , qu’a mesurée Cliazelles ,
a 110 toises de faces, et elle est carrée. Donc
jusqu’au milieu 55 toises, et la perpendiculaire
élevée de ce milieu au centre de la base, de
55 toises , puisqu’elle est carrée. Le double des
carrés des deux côtés égale le carré de l ’hy-
pothénuse, ou de la ligne tirée d’un des angles
à cc centre. Sa racine égale 77 toises trois
quarts , précisément le nombre, que Chazelles a
trouvé à sa hauteur en la mesurant. Donc pour
construire une Pyramide , qui soit proportionnelle
à celle-là , et orientée de même , il faut tirer
deux lignes, qui se coupent à angles droits ou
(y) Hist. des voy. de l’abbé de la Porte, 1 vol., p,
(6) Herod. 1. 2, c. 46.'
(7) Diod. Sic. 1. 1 , c. <fi, p. 70.
(8) Pausanias Atticis , p. 42.
en
ejx Croix , et élever dessus une Pyramide , dont
la hauteur soit égale à celle des branches de là
Croix ; et cette .Pyramide , en tournant ses
faceâ vers les quatre points cardinaux, produira
ensuite les mêmes phénomèiies que la Pyramide
Egyptienne , à la différence près des
jours où i.ls arriveront ; ce qui résulte de la
différence de latitude du pays,-où cette, petite
Pyramide seroit élevée. C’est une Pyramide
taillé,e'dans une sphère.^ r-t qui doit être dans
les rapports de là Pyramide à la demi-sphère.
Les lignes , tirées du sommet aux angles, sont
des cordes, qui soustendent l ’arc de 90 degrés.
C’est donc une Pyramide semblable à celle qui
sjappuyeroit'sur l’horizon comme sur sa base, et qui
auroit ses quatre faces aux quatre coins du
Monde , et son sommet au Zénith. Ces rapports
ne se rencontrent pas sans dessein de la part
des Constructeurs , qui ont choisi ces proportions.
■ . , .
Sa cime représentoit donc le sommet des
Çieux ; et sa base, l ’horizon avec ses quatre
points cardinaux , ou avec les quatre faces du
Monde auxquelles les faces de ; la Pyramide
répondoient.
(Quelles que fussent les mesures Egyptiennes, il
est certain que l’on fit la hauteur et la base
dans le rapport de sept à dix , deux nombres
^acrés. Car sept multipliés par onze, donne
soixante-dix-sept ; et dix par onze 9 donne
cent-dix.
Les Egyptiens s’étudioient à mettre leurs mo-
n uni en s religieux à i’unis.son ’de. l’harmonie unir
verselle ( 1 ). Dans le Temple du Soleil, à
Héliopolis, il y avait un miroir disposé de
maniéré , et d’une telle forme , qu’il présentoit
tout le joîir d’image du Soleil , et remplissoit
tout le Temple de lumière, suivant le témoignage
des historiens Arabes , Abenbekem ,
Abusour , etc. .> ( 2 ) On avoit soin que les
premiers rayons du Soleil entrassent dans les
Temples , et que les édifices correspondissent à
la nature du Dieu qu’on y adoroit.;
( 71 ) Voy, sur les ‘Divi Lapides transportées
à Rome, par Elagabale (3 ).
( o ) Synésius^(4) prétend , que c’est des Egyptiens
, et non des Grecs, qu’il faut apprendre
l ’art de figurer les Dieux.. Hérodote (: 5 ) avoit
aüssi d it, que c’étoit d’eux qu’il falloit prendre et
qu’etclient venues les vraies dénominations des
Dieux.
(P ) Dans l’Evangile de l’enfance , le petit
Jésus va sur le bord d’un ruisseau , et prend
de la terre molle, dont il fait douze petits
(1) - Kirker, (Edip. t. 1 , p. 30»
(2) Ibid. p. ajo—231.
( j) Tristan, t. 2 , p. j 24.
(4) Synes. in Calv. Enc. p. 73. :
(y) Herod. Euterp. c. 4—c. 50, 52., 53.
(O Voltaire, pièces détachées, t. 3, p. 117.
Relig. Univ. Tomel.
Moineaux , qui s’envolent. Les Juifs crient au
miracle (,6.).
■ :(q) Les Phigalicns donnèrent douze pieds
de haut à la statue d’Apollon ( 7 ) °u du
Soleil. On couronna souvent la tête de ce Dieu,
de douze pierres précieuses (8 ).
( r ) La Cosmogonie Phénicienne de Sanc-ho-
niaton ( ,9 ) donne aussi des ailes à Chrone ,
ou au fils du Ciel, au temps. De ces ailes deux
s’abaissent et sé reposent, tandis que les deux
autres sont en mouvement. C’est à-peu-près la
même idée. Les Juifs empruntèrent de Phénicia
les arts, l ’architecture, la décoration, etc-
comme on le voit par Salomon (10) , qui fit
venir de Tyr les ouvriers, qui dévoient travaille?
à la construction , et à la décoration du Temple
qu’il bâtit ; lès Tyriens avoient élevé chez eux
deux colonnes sacrées , l ’une en honneur des
Vents, et l’autre au Feu. Les Chérubins avoient
deux ailes, qui touchoient , l’une du côté du
Midi , l’autre du coté du Septentrion , les murs
du Saint des Saints , tandis que les deus autres
s’abaissoient sur l’arclie qu’ils .çpuvroient.
( s ) En Arcadie, près de l’Alphée, et des
sources de la fontaine Olympienne •( 11 ) > on
sacrifioit aux Eclairs, aux Tonnerres, et aux
Tempêtes , comme au Pérou. Il est singulier ,
que le culte des Péruviens eut autant de ressemblance
avec celui des premiers Romains 9
qui èux-mêmes reçurent le leur des Arcadiens,
comme ceux-ci le reçurent des Pélasges ; peuples
anciens , navigateurs voyageurs, et dont
•Porigine est mal connue. Il seroit .curieux de
chercher à renouer la chaîne , qui unissoit le
culte du -nouveau Monde à celui de l’ancien ,
avec lequeL^souvent il a le plus grand rapport-
Je laisse à d’autres ce soin ; peut-être trouve-
roit-on chez lés Atlantes la solution du problème.
( t ) Voyez dans Pausanias les noms d’.^r-
sinoë (p. 142) , de Phccbê, dJHilarie, et
à'Elecira ( p. TçS )', JM ara ( p . 247;) •
/ ( a ' Dans la procession d’isis, (Apulée ,
Métamorp. 1. 11. ) on voit paroitre l’Ourse c_év*
leste , avec la parure d’une Dame respectable ;
ce qui s’accorde bien avec le titre de NLre ,
qu’on lui donnoit. Le Chien céleste y paroît
aussi, le Canope, ou Urne du \erseau, le
Pégase qui est placé dessus , etc.
( x ) On pourroit croire, qu’autrefois les Egyptiens
peignirent sur leurs enseignes Les Images
des animaux célestes, qui étoiènt leurs Divinités.
On sait par Plutarque, qu’ils croyoient
trouver dans cet ancien usage , l ’origine du
(7) Pausan. Arcad. p. z6 i.
(S) Albricius Philosoph. c: 4. -
(9) Eusèb. Præp. Ev. 1. 3-, c. 10, *
(10) Joseph. Antiq. Jud. 1. S, c. 2.
(11) Pausan. Arcad. p, 291.
X x X