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ies Jonas brûlent de nouveaux parfums
( 1 ) , et donnent la liberté à six
oiseaux mystérieux j ensuite ils descendent
en procession de la montage,
suivis de tout le peuple qui tient des
rameaux à la main , et l’on se rènd au
temple ou lés Pèlerins Re laven t le visage
dans une eàri Isacrçe. 'Ils ont ,
comme les adorateurs* de Mitlira , ' un
antre du soleil ; on prétend que cette
caverne est naturellement taillée dans
le n>c;(e ) ; qu’elle est de forme Ellipr
soïde, longue de deux cents pieds, et
hante de cent[ vingt. Quelques-uns des
Floridiens sacrifient léSrs prenjlers hëà
«tu Soleil' les1 Elriridiens demâijjfîenfc
tons'les ans au soleil;, qu’il lui plaise
de-.bénir les fruits de la terre, et de
-lui conserver sa fécondité.'Ils. admettent
aussi un'taâuvais pririeipel, qn-ils nom;
inentiTdiâ'plls Chçrëiièrit à Série refidrè
favorable. ' Quanld ils ont- épuisé tduteS
les ressources de l’art: auprès (1 m tnal
lade, ils finissent par l’expôSèr au Soleil ;
qui dévient leur Èsculape on dernier
médecin. Les Iroqüois’ appellent Ga-
ronhia le ciel 5 les Huroris Soron-friiata.
■ Les tins et des au;res l’adorent' confiné
le grand .génie ( 3) , lè lion maître'; le
père de la vie ,- l ’Étrë-snprêmë. C'est
le fameux Uranus , premier Dieu de
tons les peuples; Les Hurofis ‘donnent
aussi am soleil lè nom d’Arèskoul (3j ) ,
ou d'Etre-sUpréni&l Outre Ce premlèr
Etre , ils 'orft une infinité de gérüeS
subalternes , ‘bons et1 mauvais; qui bfii
aussi leur culte ; ils ont leur Neptune
ou un Dieu des ’ eanx. Les SàuVpges
de la Virginie ont là phts'grande vélnék
ration pour le ‘soleil. Dès1 la pôirite dù
jour , les plus réguliers cl’entre eux vont
à jeun se laver dans une' eau corirantè:
l’ablution dure jusqu’à ce-que lè soleil
paroisse (5). Quand Cet astre est aù' tiers
Sa Son cours, on lui offre du tabac;
. j(i).Cont. rt’Orv. t. 5 , p. 5Qi.
!%) Ibid. p. jo î .
3) Lafliteau, Moeurs des Suuv. t. T , p. 121.
(4) Hist. des Voy. t. 5 7 , p. 73 & suiv..'„’ -93.
( j) Cont. d’Orv. t. 5 , p. 438.
et 011 ne doit pas manquer de lui eà
présenter toutes les fois que l’on veut
entreprendre quelque voyage. Si l’on
passe une rivière , on fait offrande de
tabac au génie de la rivière, pour obtenir
ses faveurs. Les vents, les saisons
sont présidés par des génies oii divd
nités (6). Ils ont aussi des idoles' et
des figureè symboliques, telles , que1 le
cercle ,- et les roués hiéroglyphiques
Egyptienne?.. Enfin , tous leS Sauvages
a ë 1 l’Amérique septentrionale ne f’6n£
ppirit de traité sans prendre le soleil
pbur- témoin, et pour garant (le leurs
seririens (y)’, comme nous voyons que
fait Agamemnon dans Iloihère ( 8 V, et
les Carthaginois’ dans Polybe (9 ). Ils
font fumer leurs alliés dans le Calumet,
èt en poussent la filmée vers cet astre'.
C'est; aux' Panisj nation établie sur leS
bords 5 chi MiSsoUri , et .qui s’étend
asSeà'1 loiri HtérsyTe nouveau Mexique ;
qûe le doleïï’â' donné le Calumet / suivant;
la ’tradition de ces Sauvages. Le
père Kirker a remarqtié avec raison ,
que fe( Culte feligiëvrfc1 des' llabitàris du
nouveau môridé 8 ® se rapproche
bâqÇànp , dàfié S'ës'’formes , .du culte
de l’ancien mondé,’ prïnc,ipalèment‘ du
culte Egyptien et PlféiniCiéri ; qu’on y
trouvé aussi dès fic tions assez semblâbleS
à celles qnè. îès Gfécé Ont empruntées
de là Pheniiiç 'èt cïè’ FEgyptè: Pefit-ê.tre
nous-mênie- âitfoiis-nnus occasion dans
ià suite de cét 'Ofi^ragé ’dè'ïapprôchef
lés traits fieréss’einfilâricÿ qpfSe tt-ouVèïlf
entre le'$ fictîohs fëiîki^ûsès^et'les ëm-i
blêmes dn cplte de rânciên et' du fiôu-
Véau monde; quoique céla n ’entre point
4<*tis lé' plàn dè hqh-é travail.'Dans uji
ftiondé 'éternel’, on n’a jafnais besoin,
né prohvër qüelès'pétipleS les plus éloignes!
ôritUuëloùefms’eéipmuriiqrié entre
eux; qrioiqiie îà trace’ dé. cette Cbmiaunh
cation,long-temps interrompue , se soit
‘ f6) Ibid. 438. ' ; t --
(7) Hist. des Yoy, t. X71 p. 169.
(8) Homère .ïliad. I. .3 ,'v.’ 376'. ,
(9) Polybe, f .1 7 , p. 50Î. '!
(10) Kirker , (Edip. t. 1 , p. 417 & 413.
entièrement
R E L I G I Ó N' U* N I V É R S E I. L E. 41
entièrement perdu. 11 n’y a 1 point d’ancien
ni de nouveau monde pour la terre ;
tout y est de la même antiquité, c’est-
à-dire , éternel. Le seul objet de curiosité
‘seroit de tâcher d’aperçpVoir quels sorft
lés derniers peuples civilisés , qui coifi-
merçoiérit avec l’Amérique entièrement
inconnue aux pàtiOns' AgricBlèS et Nomades
de l’Europe et de l ’Asie ; ët peut-
être on trouveroit que les Phéniciens ët
les Egyptiens y ont laissé quelques traces
de leur communication ; quant à présent
, itous nous bornons a faire Voir
l’universaiité du culte, rphdu à la1 Nature.,
dans l’un e tl’autfé hémisphère.
Aux témoignages que nous avons rapportés
, nous pourrions en ajouter une
foule d’autres qui viendraient téùs-t!t l’ap-
pm de la même vérité. Nous pourrions
même avariéer que’, quelques découvertes
qui puissent jamais être faites d’îles nouvelles
, dé continents nouveauxijfjlro
dans les mers ou les terres jusqu’ici inconnues
, on trouvera que les nabitans
de ces pays sont restés dans l’état 4e
pure nature ét dans fine enfance heureti-
se, qui aété originairement cèllède tous
les peuples ; et n’ont jamais eu d’idées dé
culte, ou que s’ils en ont un, ce sérâ’en-
core celui de la Nature et de seS parties,
comme par-tout ailleurs : et alors on
pourra croire qu’il n’y a pas très-longtemps
qu’ils sont séparés des autrëS
hommes; car le culte rie peut''jamais
être qu’une invention moderne dans
l’éternité;
Nous croyons que le peuplé’Athée,
s il en existe un, est le plus ancien , ou
celui au moins qui a eu la plus petite
communication avec les nations dégradées
par les cultes.
Quoi qu’il en soit de notre opinion
a cet égard , nous conclurons toujours,
d’après le relevé que nous venons de
faire , d’une grande partie de la carte
ancienne et même moderne du globe ,
pour la partie religieuse , qu’il n’y a
point un seul coin du monde connu,
(1) Cent. d’Orv. t. 5 , p. 407, 4 0 8 ,4 1 1 ,4 13 .
R e lig . Univ. Tome I.
dé la religion duquel on nous ait parlé,
où ori* ne trouve des preuves de l’existence
du culte rendu , ’soit à la Nature
éri g én é ra lso it à quelquiune de ses
parties; ’ •
■ Ericore aujourd’hui , les sauvages du
Gariadà et de là baye d’Hudson, regardent
lé soleil1, la lune , le tonnerre et
lé Dieu des-glaces, comme de grandes
divinités; ils immolent des chiens au
soleil (i}!; ils regardent cet astre comme
•céluiqui a tout fait et qui conserve tout;;
ils- lui offrent les prémices de leur
châsse , èt poussent vers lui la fumée
du calumen Cette idée qu’ils ont du
soleil, créateur et cdnservateurde tous
les êtres produits; ou cause première et
partie de tri cause universelle qui réside
dans toute la Nature ,; est la grande
idée qui! a fait la base; de l’ancienne
religion des Egyptiens, Phéniciens, &c.
oü, pour mieux dire , de la religion universelle.
1,1 •
Comme il n’y a pas un point sur la
terre !où I’àction vivifiante du soleil ne
soit sentie, il n’y a pas un point où on
ne 1 l’ait regarde comme la cause des
effets à là 'production desquels il con-
couroit. 1
Il fut doric Dieu ; puisque nous attachons
ee riOm à l’être cause, à qui on
rie voit aucune cause ; à l’être qui pa-
roît planer éternellement au-dessus des
êtres qui naissent, croissent et meurent
sous ses rayons ; à l’être qui mesure
le temps des autres existences , tandis
que rien ne mesure ou ne pourroit mesurer
la durée de la sienne; à ce feu
aussi brillant à son coucher qu’à son
lever, qui ri’a ni vieillesse, ni jeunesse ,
qui éclairoit le monde lorsque notre oeil
pour la première fois s’est ouvert à la
lumière , et qu’il ne l’éclairera pas moins
vivement lorsqu’il s’y fermera pour la
dernière fois. Les mots de commencement
et de fin rie semblent être faits
que pour nous , et non pas pour celui
qui a tout vu naître et voit tout mourir.
E