voie encore Orion. Les unes et les autres
forment deux groupes de chacun sept
étoiles. C’est au lever du mâtin de la
belle Ariadne , que se font les vendanges.
De-lit vient la fiction, qui lui donne
pour fruitde ses amourskvèc Thésée (1),
le prince Staphyle , ou grappe de raisin
, et Oinopion, ou le buveur de vin,
héros- qui figure aussi dans la fable d’O-
rion , et qui régnoit à Chio , lorsqu’Orion
y périt blessé par lapiquûre du
Scorpion (2). On fêtoit à Athènes le
retour de Thésée le 8 novembre, ou six
mois après son départ du Taureau. Tous
les huitièmes jours du mois lui étaient consacrés.
C’est par la même raison , que
dans les mystères d’Eleusis le huitième
jour étoit consacré à la célébration du
Dieu d’Epidaure, ou d’Esculape, autre
nom du Serpentaire Thésée. Or ces fêtes
étoient celles de Cérès et de Proserpihe ,
ou de Libéra, nom qu’Ovide donne à
Ariadne , lorsqu’il parle de la Couronne
de cette amante de Bacchus placée
aux cieux. Cette Constellation monte
avec les pieds de la Vierge et avec le
milieu de la Balance, signe consacré à
Vénus , qui y a son domicile. Les habi-
tans d’Amathonte disoient, que Thésée
ayant été jeté par la tempête sur les
cotes de Cypre (3) , fut obligé de mettre
à terre Ariadne , qui étoit grosse. Les
femmes del’islela recueillirent, et mirent
tout en ûsuvre pour la secourir dans ses
couches ; mais elle mourut sans qu’on
pût lui porter secours. On l ’enterra
avec beaucoup de pompe. Thésée arriva
pendant le convoi; et pour immortaliser
son amour et sa mémoire , ii laissa
taux habitans du pays une grosse somme
d’argent, qui sert à lui faire célébrer un
service -solbinnel tous les ans en septembre.,
O u au lever Cosmique de la
Goüronnéboréale.Dans cette cérémonie,
on met-au lit un jeune garçon qui imite
du geste et de la voix les femmes en travail. 1
(1) PIut._vit. Thés. p. 9.
(2) Theon, p. 170, 171.
(3) Plut, vit Thés. p. 3.
(4) Plut, vit Thés. p. 10.
Le bois saêre, ou 1 on montre le tom.
beau de cette princesse , s’appelle le
bois de Vénus-Ariadne. Thésée éleva
deux statues à son amante , l’une d’un
métal consacré à la planète Vénus, ou
de cuivre , et l’autre d’argent, métal
consacré à la Lune : ce qui feroit croire
qu’Ariadne est la Lune d’automne qui
naît au domicile de Vénus.
Plutarque parle de deux sortes de
fêtes établies en honneur de l ’amante
de Bacchus et de Thésée , ou de la
belle Ariadne ; les unes gaies et accompagnées
de toutes sortes de réjouissances,
et les autres tristes et pleines dédeuil,
Il attribue aussi à Thésée la fête des
Rameaux (4) , établie enhonneur de Bacchus
et d’Ariadne , à cause , dit-il , delà
fable de leurs amours , ou plutôt parce I
qu’ils arrivèrent pendant l’automne , |
après la récolte des fruits. Ces rameaux!
étoient des branches de vigne chargées!
de leurs raisins (5).
Ce fut alors que Thésée prit le gouvernement
d’Athènes ,~ et qu’il réunit les
bourgades de l’Attique dans cette seule
ville.
Comme Hercule, Thésée établit des,
jeux, qui rivalisoientavec les jeux Olympiques.
Ce sont les jeux Isthmiques (6).
Plutarque parle ensuite de l’expédition
de Thésée contre les Amazones , qui (r)
naturellement doit précéder la conquête
du Taureau, et qui vraisemblablement
doit être rapportée au signe d'Arles , où
nous avons trouvé une lacune , puisque
quelques Auteurs , suivant Plutarque,
(7) disoient, que c’étoit pouf suivre
Hercule dans son expédition contre les
Amazones. O r, nous avons vu ailleurs
commencer cette expédition avec le
Belier 0« avec le huitième signe ou au
huitième travail. Ainsi-nous rapporterons
ce combat à la huitième place
où il y avoit lacune , d’autant plus que
Plutarque fait aussi aller Thésée avec
(V Th;od.GazaapudPet.Uran. t. 3,p.IJ7-
(6) Plut.Ibid, p." 11.
(7) Plut. Ibid. p. 12, 13.
R E L I G I O N U
Jason à la conquête de la Toison
On voyoit à Athènes plusieurs tombeaux
des Amazones , et un sur-tout
p t s du Temple de la Terre Olympique.
b ne des plus célèbres Amazones etoit
Anticipe, dont le nom est le même que
celui de cette Antiope au tombeau de laquelle
on alloit en cérémonie tous les
ans ,■ lorsque le Soleil étoit au Taureau
(1). Thésée eut d’Antiopè son fils Hip-
polyte , ou le Cocher qui se lève à la
6uite d’Andromède, et de toutes les femmes,
qui figurent sous le nom d’Amazones
parmi les Paranatellons du Belier.
A la suite du Taureau viennent les
Dioscures ouïes Tyndarides, Castor et
loi lux, frères d’PIélène , avec qui se
mesure Thésée ; ee qui fournit la
matière d’un Chant sur l’enlèvement
d’Hélène par Thésée (2). A ce Chant
se lie la fiction du chien Cerbère , que
nous avons vu déjà répondre au signe
des Gémeaux , ou au onzième Travail
d’IIercule ; et l’outrage fait à la femme de
Pluton par Thésée et Pirithoiis (s) ; nouvel
accord entre les Chants de la Thé-
séide et ceux de l’Héracléide. Aussi Plutarque
lie-t-il à-ce récit celui de l’arrivée
d’Hercule chez Pluton , qu’il appelle
Aidoneus , et la délivrance de Thésée.
Le reste du récit contient la mort de
îliesée , et la fin des aventures f de ce
Héros au douzième signe, qui termine
l’année et le poème. Thésée est précipité
dans la mer (3) par Lycomède.
Effectivement le Serpentaire Thésée
achève de descendre au sein des flots ,
et se couche entièrement. Avec les Gémeaux
, le Cancer et le Lion , le Ser-
entaire achève de se coucher , dit
lygin (4). Au lever du Cancer , le Serpentaire
se touche , dit Théon. O r, le
Serpentaire, suivant le même Théon (5),
(i) Pausan- Boiotie. p. 293.
(a) Piuc. Ibid. p. 14, 15.
(3J Plut. Ibid. p. iu.
est Thésée : donc Thésée meurt et tombe
au sein des flots, après son combat contre
les Gémeaux , ou contre les Tyndarides
, autrement appelés Dioscures.
Donc le poème finit au moment où ilis-
paroît le Héros, et où finit la révolu-
tion, amenée par le triomphe du Soleil
sur \Tngeniculus , Porte-massue, objet
du premier combat de Thésée.
Son coucher est immédiatement suivi
de celui de l’Aigle, et la fable dit, que ,
dans la suite , on reconnut l’endroit où
il. étoit enterré , par l’apparition d’un
Aigle (6) , qui béquetoit la terre dans
le lieu où il faiioit chercher pour retrouver
son corps. Ainsi, tous les phénomènes
célestes, qui annonçoient la fin
de l’année solstitiale , devinrent le sujet
d’une allégorie , qui termine le poème
et la vie de Thésée , fils d’Egée, ou de
la Constellation qui se lève au'coucher
de la Chèvre Aiga, placée sur le Taureau
et les Gémeaux , lesquels ont pour premier
et principal Paranatellon Opliiucus,
appelé fl hésée , fils d’Aiga , par les
anciens.^ Hippolyte ou le Cocher son
fils , qui se lève au coucher des premières
étoiles du Serpentaire , au moment
où montent les dernières étoile*
du Taureau, périt à la vue du Scorpion,
ou du monstre qui, dans la fable de
Phaëton , effraie les chevaux du même
Cocher , sous le nom de Phaëton , fils
du Soleil. C’est le même monstre que
Neptune suscite contre le malheureux
Hippolyte.
Toute cette fable, comme on voit, dans
son commencement,danssa fin,et dans la
plus grande partie des combats du
Pléros, se lie évidemment avec les Tableaux
du ciel, avec la marclie du Soleil
, et sur-tout avec celle de la Constellation
a laquelle il s’unit en automne,
et qui porte encore aujourd’hui le nom
(Al Hygin. 1. 3.
(5) Theon , c. 2 , kL p. 116»
(6) Plut. vit. Thés. p. 17.