l’origine des saisons, printemps et nus tions des astres relativement à l’équj,
' tomne; et par son plus grand écart de teur et à ses points d’intersection avec,
l’écliptique, l’été et l’hiver. l ’écliptique, et conséquemment un re-
Ces changemens n’afFeGtoient en rien nouvellement de correspondance entre
la régularité des saisons , ni l’ordre de la terre et les cieux. ,
leur succession, non plus que la marche Mais , comme cette correspondance
de la végétation, et la reproduction des était près de vingt-six mille ans à se
vicissitudes que l’air, l’eau, et en gé- rétablir, si la Nature et l’ordre 'des
itérai les élémens éprouvoient à chaque saisons; n’étoient pas dérangés , il n’en
dévolution du soleil. Ils ne dérangeoient étoit pas de même des images du so-
que la correspondance , qui, pendant le il, de la lune , revêtues d’attributs
long-temps , avoit été établie entre eux, empruntés des signes, et qui peignoient
comme effets, et les signes du Zodiaque, leurs rapports avec les saisons. Ici tout
comme causes. Ceux-ci restoient bien fut bouleversé, et les symboles de l’an-
toujours causes, mais non pas des cien culte, au bout de deux mille cent
mêmes phénomènes, puisqu’au bout cinquante-un a n , ne correspondirent
de plusieurs milliers d’années, les signes plus à ceux du nouveau , par la raison,
du printemps répondoient à l’automne, que les mêmes signes ne répondoient
ceux de l’automne au printemps , ceux plus aux mêmes saisons. Le taureau n’ou-
de l’été à l’hiver, ceux de l’hiver à l’été, vroit plus le printemps ; c’étoit le bélier.
Enfin,il n’y avoit pas un seul des douze Le trône solstitial du soleil d’été n’étoit
signes, qui, durant la révolution astrale plus occupé par le lion; c’étoit l’écre-
de 25,813 ans , ne répondît successive- visse qui avoit pris sa place. Le scorpion
ment à un des douze mois de l’année, n’étoit pas le premier signe sous lequel;
ou auquel le soleil ne se trouvât uni se dégradât la Nature ; elle se dégradoit
pendant un de ces mois; ensorte qu’ils déjà sous la balance. Comme les causes
devenoient tous successivement causes apparentes des effets sublunaires n’é-
desmêmeseffets,etco-opérateursdusoleil toient plus le3 mè nes , les images de
dans la production des mêmes phëno- ces causes, et les fictions faites sur elles
mènes, soit pour l’accroissement et la ne se liôient plus à leur objet. Les
diminution des jours et des nuits, soit énigmes sacrées devenoient inintelli-
pour la régénération ou la dégradation gibles ; ies fables religieuses et les modes
productions de la terre. Ainsi le numen s du culte calqués sur l’ordre des
soleil pendant cette grande année les cieux , n’offraient plus qu’un chaos
associoit à toutes les opérations de sa informe, dont les desseins irréguliers ne
puissance demiourgique , dont ils né correspondoient à rien,parce que tousles
possédoient qu’un douzième durant l’an- rapports étoient changés avec leur objet,
née ordinaire de 365 jours. C’est sous cette forme bizarre, que
Toutes les variétés de la végétation l’antiquité religieuse s'est présentée aux
et de la fatalité, comparées dans leur Grecs et aux Romains , qui n’y enten-
rapport avec les signes célestes, se dirent rien ; c’est encore sous cette
trouvoient donc encore renfermées dans forme, qu’elle se présente à nouSj-qffl
la grande période, ou année de 26,812 ne pourrons jâmais y entendre davan-
aiis ; e t , lorsqu’elle étoit achevée, les tage, si nous ne rétablissons les rapports
mêmes phénomènes se reproduisoient queletempsachangés,etsinousnecom-
avec leurs mêmes variétés, et avec toutes parons les débris des statues, descosrao-j
les nuances,qui les avoient différenciées gonies, des fictions théologiques ou poêla
première fois. Voilà donc encoje un tiques des adorateurs ou des chantres delà
ordre constant dans la Nature, et un Nature , avec les faces ou les aspects q;18
retour périodique et régulier des situa- leur offroit le ciel, plus de i , 5oo a®
avant l’âge d’Homère et dans ces siècles,
qui précèdent l ’histoire et que nous
appelons temps fabuleux.
Il faut donc nous placer dans la position
ou ils étoient , afin que les tableaux
, qu’ils ont peints, soient vus sous
la même face et sous les mêmes rapports
qu’ils offroient. Ce sera alors pour
la première fois, que nous commencerons
à pouvoir essayer de les deviner ;
car pour la première fois nous serons
dans la seule attitude où l ’on puisse saisir
leur esprit et les entendre. Ce qui
sembloit n’avoir point de raison , en
paraîtra avoir une ; très- souvent*même
on trouvera du génie dans leurs peintures
et dans leurs fictions ; car les anciens en
avoient ; et quand nous ne leur en trouvons
point, c’est presque toujours notre
faute. Mais ne leur donnons pas surtout
notre esprit, laissons-leur celui
qu'ils avoient ; car c’est la vérité qu’il
faut trouver , et non pas une face ingénieuse
et une manière de voir, qui séduise
et qui montre plutôt noire génie
qu elle ne découvre le leur. Les idées les
plus simples forment le fond de leur théologie
naturelle ; et si nous les trouvons
souvent grandes , c’est que, la Nature
ne présentant que de grands tableaux,
l ’ame du spectateur s’agrandit avec
elle , et que- la grandeur ne nuit point
à la simplicité. Quand-nous les aurons
bien saisies , il sera aisé d’écarter le
voile alléeoriqiie, qui les déguise et semble
les dénaturer.
Le ciel, la terre, le concours de
1 un et de l’autre pour la production des
êtres sublunaires ; le , soleil, - dont l’action
puissante vivifie toute la Nature ;
la lune etr les astres qui s’associent à
son energie, et à ses opérations, qui
déterminent la marche du temps, ‘des
saisons, et des retours périodiques, des
mêmes causes et des mêmes effets re-
lahvement à la végétation ; les élémens
modifies par eux , et qui entrent dans
a composition des corps , qui à chaque
instant s’organisent et jouent le pre-
mier rôle dans le système universel
lielig. JJhîÿ. Tome I,
des générations et des destructions :
voilà les phénomènes que les anciens
ont chantés , qu’ils ont peints , et que
. nous retrouverons sans cesse dans leur
mythologie , et dans les statues et les
images de leurs divinités.
Toutes les fois que nous nous écarterons
de ce centre universel, vers lequel
tendent tous les monumens religieux
de tous les peuples du monde , nous
serons sûrs de nous être écartés de la
route qui conduit à la vérité ; car nous
le serons alors de la Nature. Les anciens
h’ont vu et n’ont admiré quelle ; ils n’ont
chanté , ils n’ont peint qu’elle , et la
îorce inconnue, qui la meut et varie
ses formés. Ne voyons donc que cela
dans leurs allégories sacrées et dans
leurs peintures religieuses, et nous y
verrons tout ce qu’on doit y voir. Les
premiers Dieux de leurs théogonies
seront toujours les êtres physiques, qui
dans le système général des causes
Ppcupent lé‘ premier rang. Ainsi , le
ciel et la terre , avec lés rapports de l’un
avec l’autre, seront à là tête des Dieux,
connue ils le sont à la tête des causes ;
mais avec une différence sensible , qui
ne leur aura pas échappé > c’est que
l ’un agit comme cause purement active,
et l’autre comme cause passive. Voilà
quels sont les rapports que la Nature a
mis entre eux,-et quise sont présentés à
l’observation des hommes.
. Déiix choses en effet nous frappent
dans l ’Univers ét dans les formes des ■
corps qu’il contient : ce qui semblé y
demeurer toujours, et ce. qui. ne fait
que passer; ou les causes et les effets
et les lieux qui leur sont affectés , autrement
, les lieux où les unes agissent et
ceuxpù les autres se reproduisent (/A- Le
ciel et la terre présentent l ’image de ce
contraste frappant, de l’être éternel et
de l’être passager. Dans k ciel, rien ne
semble naître, croître, décroître et
mourir , lorsqu’on s’élève au - dessus-
de la sphère de la lune, qui semble
seule offrir l ’image d’altération , de reproduction
et de destruction de formes,