vironné de douze puissances, ou de
vertus du premier ordre, formant des
concerts, couvertes de fleurs qu’elles
jetoient sans cesse au visage du père.
Saint Augustin dit, que lesManicliéens
parlèrent de ces puissances , comme de
douze divinités ( i) . Au-dessous d’elles
étoient une multitude d’habitans du ciel,
des escadrons de dieux, des cohortes
d’Angës. Ces douze puissances ne sont
autre chose , que les douze intelligences
quiformentle cortège du dîeu-Lumière,
peint avec quatre visages, à cause des
quatre âges que l’on donnoit au soleil,
relativement aux quatre saisons. Car
chaque ligure du zodiaque, suivant
Avenar, étoit présidée par un Ange, qui
exerçoit son empire sur toutes les choses
soumises à la puissance du signe.
Hyde (2) nous donne les noms des
douzé grands gardiens du monde, et ces
noms sont ceux dès douze signes du
zodiaque. Hamel ou Ariès préside aux
deux. C’est.le premier signe, le siège
de Minerve et la constellation qui four-
nissoit les attributs d’Ammon, et le signé
consacré à l’élément du feu. J och, le
Taureau consacré à l’élément de la
terre, présidoit à la terre. Joza ou Giauza
qui répond aux Gemeaux, et que ie crois
Orion placé au-dessous, présidoit aux
eaux. Sartan .et Azaël, qui répondent
au Cancer et au Lion, empêchent les
mauvais génies de nuire aux créatures,
la Vierge Sumbalah, placée sur l’hydre,
présidoit aux bêtes féroces , Daloo on
le Verseau aux poissons. Caüs , le Sagittaire,
aux hommes et aux femmes ;
Joder, ou Giedy le Capricorne , signe
où commeuçoit l ’année, présidoit au
temps , comme Saturne qui y a son domicile,
et au soleil, à la lune et aux
étoiles, qui mesurent le temps. En voilà
assez pour avoir une idée du génie, qui
traça la distribution des différentes fonctions
attribuées aux intelligences, qui
étoient censées résilier dans chacun des
douze signes du zodiaque. 5
(1) Augusr. Cont. Fàe$t. 1. xj , c. 5. \
(2) Hyde Relig.' Vet. Fers. Append. p. 543.
LeBoundesh ou la Cosmogonie de*
Perses, après avoir fait l’énumération
des douze signes, et des constellations
qui partagent le ciel, ajoute que tous
les astres ont été donnes dès le coin-
mencement, pour préserver les créatures
des attaques de l’ennemi de leur bonheur.
Il ajoute , que ces grandes étoiles
en ont des milliers de petites , qui leuj
sont subordonnées ,' et qui sont prêtes à
marcher au combat sous leurs drapeaux.
Voilà bien cette milice céleste, ces escadrons
de dieux, et ces légions d’Anges
dont nous parloient tout-à-l’heure les
Manichéens et qu’ils rangeoient sous la
bannière des douze grandes puissances.
Tout ce qui étoit soumis.à l’influence
des astres, dans le système Astrologique,
fut mis sous l’inspection et Sous l’administration
de leurs intelligences ; et
comme il n’y avoit pas une jrlante ici-
bas, qui n’eut son étoile dans le ciel,
qui la protégeât1 et qui lui dit de croître,
il n’y eut aucun êtré ici-bas dans l’ordre
physique et dans l’ordre moral, qui n’eût
en haut son Ange gardien (3). Les C hrétiens
ont cru qù’il y a des Anges, qui ont
soin des animaux, et „des plantes, et
qui président sur leur naissance et sur
leur accroissement. « Je dirai hardi-
» ment, c’est Origènes (4) qui parle,
» qu’il y a des vertus célestes, qui ont
» le gouvernement de ce monde 5 l’une
» a celui de la terre ; une autre a celui
» des plantes (#) ; telle autre celui des
>3 fleuves et des fontaines ; une autre ceint
33 des pluies 3 telle autre celui des vents. »
Nous ayons vù les Grecs placer dans
Orion, dans les Hyades et dans la
Chèvre céleste ces vertus ou puissances,
qui gouvernent le monde, et
qui président’ au vent et à la Iphnfc
C’est évidemment la même idée physique
spiritualisée et rendue sous une
forme particulière au système des astres
inteîligens, qu aux intelligences abstraites
, qu’on eji tira dans la suite.
.Ce sont ces intelligences des. astres >
(3). Beausobr. t. 2 , 1. 91 c. 2, p, 627.
(43- Orig. Homel. 23, in îosue-
0J11 parle l’Évêque Synesius dans son
yrnne, où il dit à dieu:; •« Les gouver-
I neurs du monde (1), aux yeux briL-
I lans, les intelligences des astres, vous
t louent et vous célèbrent, 6 roi ! »
L e même Origène parle de l’Ange de
L vocation des gentils, de l’Ange de la
Çâce ; Tertullien del’Ange de la prière,
l’Ange du baptême , des Anges du
fanage, de l’Ange qui préside à la
urination du foetus dans le sein de la
hère ; saint-Chrisostôme- et saint-Bazile
îélèbrent beaucoup l’Ange de la paix,
ie dernier, dans sa liturgie, fait menton
de L'Ange du jour. On sait que
■ hacun des jours de la semaine ( 2 ) , et
ne chaque heure du j our fut mise sous
Jauspice d’une planète (3). Les Anges
jlanétaires, dans certaines religions,
iinsi que les intelligences des fixes, qui
je lioient auxplanètes (4), ont été substi-
luées à cesmêmes planètes. Nous voyons,
jue chez les Perses chaque jour du
Dois a son Ized, ou Ange tutélaire du
"j jour ; mais le nom d’Ized ou d’Ange,
change rien à l’ancienne consécra.-
ion Astrologique , et n’en est qu’une
ïnte, sur-tout quand on se rappelle
îpie l’Astrologie reposoit elle-même sur
e système des intelligences ou des di-
Vités placées dans chaque étoile. On
ïouv.era dans Hyde , qui a traité
Je la religion des Perses, la série des
(anges (5), ou des Izèdes qui présidents
jhacun des jours du mois. Les sept
fSfaiers jours sont sous l’inspection
F® sept grands Amschaspands , dont
rons avons parlé, et à leur tête paroît
nnusd, comme le soleil à la tête :de
|Otre semaine.
On trouve à la fin des livres Zends (6)
^hrouzé, ou la .prière des trente jours,
[ffice qui se récite en l’honneur des
■ sprits célestes, qui président aux trente
f°ursdumois.Ilya le grand et le petit Si-
(') Constrt. Apostol. L 8 , nc.36,p. 416. Apud
> 1. in Not. n°f 22.
I (0 Dion. Cass.
J |3) Salmas, Ann. Glim. p. 149—25Q.
| 347tEdiP' Kirker' *'1 ’ P*rt' 2 ’ p' 232 ’ '■ 1 »
rouzé, oulegrandet lepetitoffice (7). On
trouve chaque jour intitulé du nom de
son Ange. Nous avons gardé une partie
de ces anciens- Génies, que nous avons
distribués dans notre calendrier, sous le
nom d’Anges, d’Archanges et de saints,
auxquels dans la suite nous avons agrégé
des hommes morts, martyrs ou prédicateurs
de la secte Chrétienne. Il n’est
pas jusqu’à l’oraison des trente jours
que la superstition du peuple n’ait propagé
jusqu’à nous ; car nous avons aussi
notre Si-rouzé.
Hyde, dans son chapitre 19 et son
chapitre 20, entre dans des détails assez
étendus sur les Anges des mois et des
jours du mois, pour qu’on puisse les
comparer à nos Anges, à nos saints et
aux divinités Grecques et Romaines (8),
et y appercevoir des traits assez frap-
pans de ressemblance, pour ne pas
douter , que ce ne soit la même théorie
Astrologique sous une forme différente.
Cette remarque n’a pas échappé à
N. Freret ( 9 ), quand il dit que chacun,
des douze mois, chez les Perses, porte
le nom d’un génie ou d’une divinité
subalterne, dont ces peuples avoient une
idée peu différente de celle que les
Juifs, les Chrétiens et les Mahométans
ont de leurs Anges : N. Freret auroit dù
dire del’idée d’après laquelle ces sectaires
ont imaginé leurs Anges , qui réellement
ne sont rien autre chose , que les Anges
des Perses et des Caldéens, qui ontpassé
dans ces sectes religieuses nées en orient,
(») où lathéologie des Anges étoit établie
depuis bien dessièojes. Le dieu suprême ,
continue Frçret, partage entre ces différentes
intelligences l’administration
de l’Univers, et il les a chargées d’un certain
département, qui est particulier à
chacun d’eux. Le froid, le chaud, la
pluie, la sécheresse, la production des
fruits de la terre, la multiplication
(5) Hyde, c. 15, p. 192, 193— 198.
(6) Zend-Avest. t. 2 , p. 315— 325.
(7) Ibid. p. 32; et p. 523.
(S) Beausob. t. 2 , 1. 9 , c. 2, p. 623,'
(9) Acad. Inscri, t. 10, p. 234,