1156. L’union fe fit dans ce chapitre général. Lanc-
franc Syétala , milanois, fut élu général, & l’ordre
fut divifé en quatre provinces ; lavoir, de France ,
d’Allemagne, d’Efpagne & d’Italie.
Dans la fuite , on a encore uni d’autres ordres à
celui de faint Auguftin, comme des pauvres catholiques,
& maintenant cet ordre comprend quarante-
deux provinces.
Après tous ces réunions, cet ordre s’eft divifé en
plufieurs congrégations, auxquelles les relâchemens
qui s’y introduilirent donnèrent lieu. Telles font
celle des hcrmites déchauffés de faint Auguftin,
celle de Centorbi ou la réforme de S icile, celle des
Coloriftes dans la Calabre. Il y fous le an oamuf fi plufieurs congrégations de religieufes, d’hermites de faint Augufiin, & un tiers-
ordre qui porte le nom. Voyt{ T iers-Ordre.
Hermites de Brittini, eft une congrégation formée
fous Grégoire IX. qui lui donna la réglé de faint Auguftin.
Ces religieux établirent leur première demeure
dans un lieu folitaire appellé Brittini, dans la Marche
d’Ancone, d’où on les appella Brittiniens. Ils me*
noient une vie très-auftere, ne mangeoient jamais
de viande, ôcjeûnoient fou vent.
Hermite de Camaldoli. Voye^ CAMALDULE.
Herrnite de faint Jérôme. Voye^ Jéronimite.
Hermite de faint Jean-Baptifte de la pénitence ;
ordre religieux en Navarre , dont le principal couvent
ou hermitage étoit à fept lieues de Pampelune.
Jufqu’à Grégoire XIII. ils vécurent fous l’obéif-
fance de l’évêque de cette ville; mais le pape confirma
cet ordre , approuva leurs conftitutions , &
leur permit de faire des voeux folemnels. Leur maniéré
de vivre étoit très-auftere ; ils marchoient
nuds piés fans fandales, ne portoient point de linge,
couchoient fur des planches, ayant pour chevet une
pierre, & portant jour & nuit une grande croix de
bois fur la poitrine.
Ils habitoient une efpece de laure plutôt qu’un
cou vent, demeurant feuls dans des cellules fépa-
rées au milieu-d’un bois. Voyt{ Laure.
Hermites de faint Paul, premier hermite, eft un
ordre qui fe forma dans le xiij. fiecle de l’union
de deux corps d’hermites y fa vo ir , de ceux de faint
Jacques de Patache , & de ceux de Pifilie près de
Zante.
Après cette réunion , ils choifirent pour patron
& pour prote&eur de leur ordre faint Paul premier
hermite , & en prirent le nom. Cet ordre fe multiplia
beaucoup dans la fuite en Hongrie , en Allemagne
, en Pologne, & en d’autres provinces ; car il y
avoit autrefois foixante & dix monafteres en Hongrie
feulement ; mais ce nombre diminua beaucoup
à l’occafion des révolutions & des guerres dont ce
royaume fut affligé. Voye[ le Dict. de Trév. (G )
HERMODACTE , f. m. hermodaclilus , ( Bot.)
genre de plante à fleur liliacée, monopétale, reffem-
blante à la fleur de la flambe ; mais la racine eft tu-
berculeufe , & prefque difpofée en forme de doigts.
Tournefort , in fl. rei herb. coroll. Voyez Plante
( -0,
Vhermodacte ou la racine du colchique oriental,
que les Botaniftes appellent colchicüm, radicejîccatâ,
albâ, eft une racine dure, tubéreufe, triangulaire,
ou repréfentant la figure d’un coeur coupé par le milieu
, applati d’un côté , relevé en boffe de l’autre
& fe terminant comme par une pointe, avec unfil-
lon creufé de la bafe à la pointe fur le dos. Elle eft
d’un peu plus d’un pouce de longueur, jaunâtre en
dehors, blanche en dedans ; étant pilée, ellç fe réduit
facilement en une fubftance farineufe , d’un
goût vifqueux , dquceâtre , ayec une légère acrimonie.
Quand cette racine eft dépouillée de fes énvelop-
pes, on la diftingue feulement de celle du colchique
Commun, par le g o û t, la couleur & la dureté. M.
Tournefort a fou vent trouvé Vhermodacte dans l’Afie
mineure, avec des feuilles & des fruits femblables à
ceux du colchique. On ne nous apporte d’Orient
que la partie intérieure dépouillée de fes tuniques.
Les Arables ont enrichi la pharmacie de ce re-
mede , qui étoit inconnu des anciens Grecs ; & Paul
Eginete eft le premier des nouveaux Grecs qui en a
fait mention. (Z). J .)
Hermodaçtes, ou Hermodattes ,(Mat. med?)
on eftime les hermodaB.es blanches, groffes, compactes
, & non cariées.
On dit que les hermodaçtes récentes purgent la pituite
& la férofité , par le vomiffement & par les
felles ; & que lorfqu’elles font féchées & rôties ,
elles fervent de nourriture aux Egyptiens , & fur-
tout aux femmes , ce qui les engraiffe à ce que l’on
croit.
Lorfqu’elles font féchées, telles qu’on les trouve
dans nos boutiques , leur vertu purgative eft très-
foible, plufieurs les recommandent comme une panacée
pour les goutteux ; & dans le tems même de
la fluxion , félon Æginette , il faut les donner en
fubftance ou en décoâion. -Geoffroy , Mat. med.
On ne fait point d’ufage des hermodattes dans les
prefcriptions magiftrales ; elles entrent dans plu-i
fieurs, compofitions pharmaceutiques purgatives ,
telles que la bénédiéle laxative , l’éleâuaire cario-*
coxtin, l’éle&uaire dicarthami, les pillules foetides ;
m (*)
HERMODE, f. m. (Myth,) divinité révérée parles
anciens peuples du Nord , ou Goths. Suivant
leur mythologie , Hermode, furnommé l’Agile, étoit;
fils d’Odin , le premier de leurs dieux ; il defcendit
aux enfers pour en aller retirer Balder fon frere ,
qui avoit été tué. Voyt^ l'Edda, ou la Mythologie
celtique.
HERMOGENIENS, f. m. pl. (Hift. ecclef.) fefte
d’anciens hérétiques ainfi nommés de leur chef Her-
mogene , qui vivoit vers la fin du fécond fiecle.
Fbyei Hérésie.
Hermogene établifloit la matière pour premier
principe, & difoit que l’idée étoit la mere des élé-
mens. Voye{ Idée. Il ajoutoit que le corps de Jefus-
Chrift devoit retourner dans le foleil, d’où il avoit
été tiré ; que les âmes étoient matérielles , & que
les démons rentreroient dans la matière.
Les Hermogèniens fe partagèrent en diverfes bran-;
ches fous, leurs chefs refpeftifs , favoir d’Hermio-,
rites, d’Hermiens, de Séleuciens, de Matériaires ,
&c. Hermiens , Séleuciens.
Quelques-uns prétendent que les Hermogèniens
font des rejettons des Manichéens. Voyeç Manichéens.
Cependant il paroît que c’étoit une fefte
fort différente. On croit que Tertullien écrivit contre
leur chef fon livre intitulé contre Hermogenes. (G \
* HERMOPAN , f. m. (,Antiq.) fymbole de divinité
, compofé d’un Mercure & d’un Pan. Hermopan , f. m. (Myihol.) figure compofée
d’un Hermès & d’un pan. Voyei Hermès & Pan.
H E R M O S E L L O , ([Gèog.) ville d’Efpagne au
royaume de Léon, au confluent des rivières de Duro
& de Tormes. Hermosiris, f. m. (Antiq.) ftatue de Mercure
& d’Ofiris, repréfentant les attributs de ces deux
divinités ; un caducce à la main défigne Mercure ;
iine tête d’épervier, avec une aigle, eft un fymbole
d’Ofiris. Voye^ Mercure 6*Osirïs. (JD. J.)
* HERMULES, f. m. (Myth?) c’étoit deux petites
ftatues de Mercure, placées à Rome dans le cirque,'
devant l’endroit d’où.les chevaux partoient, ou plut
ô t où ils étoient retenus j ufqu’à ce que le fignal de
, là eôurfe fût 'donné. Ces hérmules ouvroient & fer-
moient la barrière par une chaîne qu’on faifoit tomber
à terre. Il y avoit auffi des hermults dans les fta-
des ; ils y étoient même plus communs que dans les
. cirques.
HERMUNDURES, f. m. pl. (Gèog. anc.) ancien
peuple de la Germanie^ Tacite les range fous les
.Sueves , & les étend jufqu’au Danube ; il parle,
Jib. X I I I . cap. Ivij. des guerres qu’ils eurent contre
les Cattes , pour des, falines qui étoient à la bien-
; féânce de ces deux peuples, ce qui prouve qu’ils
étoient voifins l’un de l’autre. Cluvier ofe marquer
leur habitation & leurs bornes, par des conjectures
q u i, quoique très-favantes > ne font pas certaines ;
félon lu i, leur pays comprenoit la principauté d’An-
h a lt, la partie du duché de S a x e , fituée entre la
Saala & l’Elbe, prefque toute la Mifnie, excepté la
lifiere qui eft au-delà de l’Elbe, tout le Voigtland,
partie du duché de Cobourg, partie de la Franco-
nie fur la gauche du Meyn, partie du haut Palati-
nat, & enfin une petite portion de la Suabe.
Cette partie de la Sueve q u i, dit Tacite , facri-
fioit à Ifis, pars Suevorum IJîdifacrificat, étoit vraif-
femblablement les Hermundures ; car outre qu’ils oe-
cupoient un grand canton jufqu’au Danube, ou l’on
adoroit Ifis , ils étoient auffi entre les fept peuples
de l’ancienne Sueve, ceux qui approchoient le plus
près de la Vindélicie, du pays des Noriques & d elà
Rhétie, où le culte de cette déeffe avoit pris racine.
(D . /.)
HERMUS, (Gèog. anc.) riviere d’Afie dans l’Æo-
l ie , félon Ptolomée. Elle avoit fa fource en Phrygie,
recevoit le Paftole qui venoit de Sardis, puis arro-
foit les murs de Magnéfie , du mont Sip yle, & fe
rendoit finalement à la mer. UHermus s’appelle aujourd’hui
le Sarabat ; M. de Tournefort, en lui con-
fervant fon ancien nom, dit : « la riviere dèHermus,
»quinous parut beaucoup plus grande quele Grani-
» que, quand nous fumes près de Prufe, eft d’un or-
» nement très-agréable à tout le pays ». Cette riviere,
ajoute-t-il, en reçoit deux autres, dont l’une vient
du nord, & l’autre de l’eft ; elle paffe à demi-lieue
de Magnéfie fous un pont foûtenu par des piles de
pierre ; & après avoir traverfé la plaine du nord-
nord-eft vers le fud, elle fait un grand coude avant
que de venir au pont, & tirant fur le couchant, va
fe jetter entre Smyrne & Phocée, comme l’a fort
bien remarqué Strabon. Tous nos Géographes au
contraire , la font dégorger dans le fond du golfe
de Smyrne en deçà de la plaine de Mengmen.
Cette riviere forme à fon embouchure de grands
bans de fable, à l’occafion defquels les vaifleaux qui
entrent dans la baye de Smyrne , font obligés de
ranger la cô te , & de venir palier à la vûe du château
de la Marine.
L ’auteur de la vie d’Homere attribuée à Hérodote
, rapporte que les habitans de Cumes bâtirent
dans le fond du golfe Herméen , une ville à laquelle
Thefée donna le nom de Smyrne , qui étoit
celui de fa femme, dont il vouloit perpétuer la mémoire.
On voit par ce paffage curieux , que le golfe
de Smyrne , qui a pris le nom de la ville que l’on
y bâtiffoit alors, portait le nom de cette riviere qui
s’y perd, & s’appelloit Hermeus finus , le golfe d’Her-
,mus. (D . ƒ.)
HERNANDIE , f, f. hernandia , (Hifi. nat. bot.)
genre de plante dont le nom vient de celui de François
Hermandeç , Efpagnol. La fleur des plantes de
ce genre eft monopétale, faite en forme de cloche
cvafee & découpée, ou en forme de rôle compo-
fee de plufieurs pétales difpofés en rond. Les unes
font ftériles & les autres fertiles. Le calice de ces
fleurs devient un fruit prefque fphérique, enflé com- ©e une veffie, & percé par le boutt II renferme un
noyait cannelé , dans lequel il y a une artlaiide ronde.
Plumier, nova plant. Amer. gener. Voye^ Plan t e *
HERNATH, ( Gèog.) riviere de la haute Hon-*’
grie dans le comté de Barzod.
HERNDAL, (fièog.) petit pays de Scandinavie
en Norvège * dans le gouvernement dé Drontheim,
cédé à la Suede par la paix de Bromsbreo en 164.$ *
(D . J.)
HERNIAIRE, adj. nu & f. (terme de ,iChirurgie) cû
qui appartient à la hernie. On appelleJoec herniaire ,
.la production du péritoine qui forme la poche dans
laquelle font renfermées ies parties du bas-ventre
dont le déplacement eft appelle hernie ou defcente*
On .donne auffi le nom de tumeur herniaire à l’élévation
contre nature formée par le déplacement d®
quelque partie. Voye^Hernie. (Y ) Herniaire , fi m. (Chirurg?) eft auflî îe nom
qu on donne à celui qui eft reçu expert pour la conf-
.tru&ion & l’application des bandages ou brayers propres
à contenir les hernies. Les herniaires font reçus
aux écoles de Chirurgie, après un examen anatomique
& pratique. On les interroge fut la ftruàure &
l’ufage des parties par où les hernies fe font ; fur les
lignes qui diftinguent les différentes hernies les une»
des autres, fur la fituation où il faut mettre les malades
pour la réduction des parties , & fur la conf-
trudion des bandages , & la méthode de les appliquer.
Il eft expreffement défendu aux herniaires de
prendre le titre de chirurgien : ils font bornés à celui
d?experts pour les hernies. On ne leur donne que
la cure palliative ; car s’il furvenoit quelque accident
qui exigeât l ’ufage de différens médicamens, 5t
un étranglement qui empêcheroit la réduction, dès-
lors la maladie ceffe d’être du reffort de l’expert, 6c
il faut avoir recours à un chirurgien qui conduife le
traitement/uivant les indications. Parmi les maîtres
en Chirurgie de Paris, il y en a qui fe font dévoués
volontairement au feul traitement des hernies ; qui
s’occupent de la fabrique des bandages, & qui font
véritablement chirurgiens-herniaires. La grande expérience
que l’objet unique auquel ils s’attachent,
leur donne dans cette partie de l’a r t , & les lumières
qu’ils tirent du fond de l’art même dont ils ont
été obligés d’étudier les principes généraux & particuliers
, les rendent fort fupérieurs à ceux qui n’au-
roient que des connoiffances légères , fuperficiellés
& ifolées fur la partie des hernies. ( Y )
HERNIE, f. f. (terme de Chirurg.) tumeur contre
nature produite par le déplacement de quelques-
unes des parties molles qui font contenues dans la
capacité du bas-ventre.
La différence des hernies fe tire des parties contenantes
par où elles fe fon t, & de la nature des par»
ties contenues qui font déplacées.
Par rapport aux endroits de la circonférence du
bas-ventre par lefquels les parties s’échappent, lorf-
que la tumeur fe manifefte à l’ombilic, foit que les
parties ayent paffé par cette ouverture, foit qu’elles
fe foientfait une iffue à côté , on la nommé hernie
ombilicale ou exomphale.
Les hernies qui paroiffent dans le pli de l’aine *
parce que les parties ont paffé dans l’anneau de l’oblique
externe, s’appellent bubonoceles , hernies inguinales
, ou incomplettes. Si les parties qui forment
la tumeur dans le pli de l’aine defcendent aux hommes
jufque dans le fcrotum, & aux femmes jufque
dans les grandes levres , Vhernie s’appelle complette
& ofchèocele. On donne le nom d’hernies crurales à
celles qui paroiffent au pli de la euiffe le long des
vaiffeaux cruraux, par le paffage des .parties fous le
ligament de Fallope. Ces hernies font plus communes
aux femmes qu’aux hommes ; voye^-en ia raifon
au mot Bubon oc ele.
Les tumeurs herniaires qui fe manifeftent au-dtf