auteurs, fe reffemblent par la figure de là tête > ÔC
néanmoins font de genres très-différens.
Comme la pofition ôc la forme des écailles font
affez femblables dans le même genre de poiffon , on
peut l’admettre en qualité de marque collatérale di-
ftin&ive ; mais cette forme même d’écailles étant
commune à plufieurs genres de poiffons , il eft im-
poflible d’en tirer avantage pour les caraûeres des
genres. Difons la même choie d’autres parties extérieures
du corps, qui ne donnent pas des indices fuf-
fifans , pour former les caraâeres diftin&ifs des
genres.
Quant à la pofition des nageoires, tout le monde
convient que les faumons , les clupeoe, les coregoni,
les cohitides, ou loches, font autant de divers genres
de poiffons ; cependant dans tous, leurs nageoires
ont la même fituation. Celles de la poitrine font
dans tous, les plus proches de la tête, puis la nageoire
du dos, enfuite celles du ventre, & derrière
toutes, eft la nageoire de l’anus. La même obferva-
tion fe peut étendre à d’autres genres de poiffons.
La fituation des dents efi femblable dans plufieurs
efpeces.d’un même genre, comme dans plufieurs
genres différens. Tous les cyprini ont leurs dents placées
avec lé même ordre 6c de la même maniéré,
fa voir dans le gofier à l’orifice de l ’eftomac. Les faumons
ôc les brochets ont leurs dents en quatre endroits,
aux mâchoires, au palais, à la langue, ôc au
gofier. Les perches &..les cotti les ont en trois endroits
, à la mâchoire, au palais, 6c au gofier, ôc
n’en ont point fur la langue ; mais parmi les coregoni,
il y a une efpece, favoir l'albula nobilis de Schoen-
feld, qui a les dents à la mâchoire Supérieure, au
palais, ôc au gofier. Une autre efpece que les Suédois
nomment Jilk-joia , n’en a que fur la langue ;
6c une autre efpece du même genre, le thymallus
des auteurs, que les Anglois nomment gréyling, les
a dans les deux mâchoires, au palais, 6c fur la langue.
11 efi donc certain, qu’aucun caraâere générique
ne fauroit s’établir par ce moyen.
Le nombre des dents ne peut pas. mieux fervir à
former le caraftere des genres, à caufe de leur variété
dans les individus d’une même efpece, comme
dans les brochets, & les faumons,
Le nombre des nageoires n’eft pas plus favorable
à ce deffein, parce qu’il efi égal dans plufieurs genres
, & quelquefois variable dans diverfes efpeces
des mêmes genres. La longue merluche, afelluslon-
gus, efi évidemment du même' genre que les autres
afelli; néanmoins elle n’a que deux nageoires fur le
dos , tandis que les autres en ont trois ; elle n’en a
qu’une fur le ventre, au lieu que les autres en ont
deux. Le maquereau a dix-fept nageoires, Ôc le thon
vingt-cinq ou environ ; cependant on n’en fera pas
deux genres de poiffon.s, puifqu’ils conviennent en-
femble à tous.les autres égards.
Le nombre des os qui foutiennent les nageoires
des poiffons , particulièrement celles du dos & de
l’anus, varie beaucoup, même dans les diverfes ef-
peces d’un même genre; il efi vrai toutefois, que
l’on doit regarder cette marque comme utile., pour
diftinguer les efpeces, mais elle ne l’eft pas pour
former les genres.
Pour ce qui concerne les autres parties extérieures
, il n’y en a aucune qui fe trouvant dans tous les
poiffons épineux, ne différé dans tous les différens
genres, excepté les deux petits os qu’on voit de
chaque côté de la membrane de la tête qui couvre
les ouies. Çes os fe rencontrent dans prefque tous
les poiffons épineux, quoique dans quelques genres,
l ’épaiffeur de la membrane les rende moins vifibles
que dans d’autres. Le nombre de ces os efi d’ailleurs
beaucoup plus régulier dans les mê©e$ genres de
poiffons , que çelui.des nageoires».
Les qliatrô genres de maquereaux ou feombri,do
perches, degadi, de fyngnathi, c’eft-à-dire, de ceux:
dont les mâchoires font fermées par les côtés, ôc
dont la bouche ne s’ouvre qu’à l’extrémité du mu-
feau, ont le nombre des nageoires très-varié dans
les diverfes efpeces de chaque genre ; m ais dans
tous ces genres, le nombre des os de la membrane
qui tapiiie les ouies, efi régulièrement le même
dans chaque efpece ; tous les gadi ont régulièrement
fept os de chaque côté ; tous les cyprini en ont
trois, les cotti f ix , les clarioe fept, les clupece h uit,
les éfoces quatorze, & 4rinfi des autres.
Il n’y a que deux genres connus de poiffons, qui
ne s’accordent pas dans toutes leurs efpeces pour le
nombre de ces os ; ce font les faumons ôc les coregoni.
Parmi les faumons, quelques efpeces en ont.
lèpt, d’autres huit, n euf, dix, onze, ôc douze. C’elt.
une chofe cependant bien digne d’obfervation, que
la nature a mis cette variété du nombre de ces 09.,
dans les différentes efpeces, feulement pour les genres
de poiffons, chez lefquels toutes les efpeces fe.
reffemblent fi fort par leurs parties extérieures, qu’if
ne falloit pas moins que cette reffemblance, pour
faire juger qu’ils appartenoient les uns aux autres;
car outre que tous les faumons ôc les coregoni ont
une appendice membraneufe, femblable à une na-(
geoire lur le derrière du dos, les diverfes efpeces de
chaque genre fe reffemblent tellement, qu’il efi difficile
de les difiinguer en plufieufë occafions.
Par rapport aux nageoires, plufieurs genres de,
poiffons , comme on l’a déjà dit , en ont tous le
même nombre en général, comme les faumons
les cyprini y les clupece, les coregoni y les ofmeriy les
cobitides, les /pari, ou ceux qui tremblent de tout
leur corps quand ils font hors de l ’eau; les labri ,
ou ceux dont les levres font épaiffes ôc prominen-
tes ; les gajlérofiei, ou ceux dont le ventre efi fou-
tenu par des bandes offeufes, les éfoces, les pleuro^
necli, ou ceux quinagent d’un feul côte ; tous, dis— ‘
j e , ont fept nageoires radiées de côtes offeufes. Ce
même nombre de fept nageoires efi commun à divers
autres genres.
Mais tandis que toutes les efpeces d’un même g étiré
ont confiamment même nombre d’os dans la membrane
qui couvre les ouies, il efi très-rare que les
divers genres ayent ce même nombre. Les perches,!
les maquereaux, les gadi en ont tous fept de chaque'
côté. Les cyprini ÔC les gaflerojlei en ont chacun trois,’
les cotti y lespleurone&i en ont fix. Cependant tous’
ces genres different tellement dans leurs autres ca-'
ratteres ôc dans leur face externe, qu’on n’eft point?
en crainte de les confondre enfemble. Concluons'
que le nombre des os qui foutiennent la membrane
des ouies, fournit le premier ôc le plus effentiel dé-
tous les cara&eres pour ladiftinûion des genres de$*
oftéoptérygions ou poiffons offeux ; cependant,
quoique ce caraâere foit effentiel à la détermination
des genres, il n’eft pas toujours fuffifant.
En effet, pour rapporter Solidement les poiffons
à leurs propres genres, il efi non-feulement nécef-
faire, que tous ceux d’un même genre ayent le même
nombre d’os dans les ouies, il faut encore qu’il?
ayent dans les genres la même forme externe. If
faut 30. qu’ils ayent une même pofition, & le même!
nombre de nageoires. 4°. La pofition des dents doit
femblablement être la même ; car généralement toutes
les efpeces de poiffons ont dans chaque genre lé
même ordre de dents. 50. Enfin, on y joindra les!
écailles qui doivent être femblables en figure ôc en
pofition. Voilà les confidérations néceffaires poil?
fonder les genres naturels ôc véritables de poiffons*
Si toutes ces chofes fe rencontrent dans toutes les
efpeces ; s’il fe trouve de plus une analogie dans là
fituation, la forme 4es autres parties externes & intèfriês,
particulièrement de l’eftorfiac J des appendices
, des inteftins, de la veflie urinaire, il ne refiera
plus de doute pour établir les genres en Ichthyo>-
logie, fur des fondemens inébranlables.
Cependant, il ne faut pas s’attendre que chacun
de ces caraâeres fe trouve régulièrement parfait dans
chaque efpece du même genre ; quelques-uns le feront
plus, d’autres moins ; mais les trois chofes ef-
fentielles au genre pour la fimilitude, font le même
nombre d’os dans la membrane branchioftege, la
même figure & formé extérieure générale, & la
même pofition de nageoires ; les autres circonftan-
ces ne font qu’additionelles & confirmatives.
Il réfulte de ce détail, qui efi un précis du fyftè-
me & des découvertes d’Artedi, quelles font les
vraies marques qui peuvent fonder les caraâeres
génériques des poiffons , & quelles font les marques
équivoques. Nous ne prétendons point qu’Artédy ait
indubitablement trouvé la vérité à tous égards, nous
difons feulement que fes recherches fur cette matière
, font plus approfondies & plus folides que celles
de tous les naturaliftes qui l’ont précédé jufqu’à
ce jour en cette partie. ( D . J.')
ICHTHYOLOGISTE, f. m.{Hijl. nat.) c’eftainfi
qu’on appelle, en termes d’art, un naturalifte qui a
donné quelque ouvrage fur les poiffons.
Quoique les auteurs, qui ont traité ce fujet,
foient en grand nombre, on peut néanmoins les
ranger commodément fous les claffes particulières
que nous allons parcourir.
Les Ichthyologijles fyftématiques font Ariftote ,
Pline , Albert-le-Grand , Gaza, dans fon interpré*
tation d’Ariftote , Marfchall , "Wotton, Bellon ,
Rondelet, Salvian , Gefner , Àldrovand, Jorifton,
Charlton, R a y , Willughby , Artédy.
Les Ichthyologijles, qui ont écrit feulement fur des
poiffons de pays ou de lieux particuliers, font Ovide
, fur les poiffons du Pont-Euxin ; Oppian ôc Do-
nati, fur ceux de la mer Adriatique ; Aufone & Fi-
gulus, fur ceux de la Mofelie; Mangolt, fur ceux
du lac Podamique ; Paul Jove, fur ceux du lac La-
rins ; Pierre Gilles, fur ceux de la côte de Marfeil*
le ; Salviani, fur ceux de la mer de Tofcane ;
Schwencfeld, fur ceux de Siléfie ; Schoenveld, fur
ceux d’Hambourg ; Pifon ôc Margrave, fur ceux
du Eréfil ; Petiver, Ruyfch &c Valentin, fur ceux
d’Amboine. Entre ces auteurs, Ovide, Aufoné,
Oppian, ont écrit en v er s, & les autres en profe.
Les Ichthyologijhs, qui ont tiré leurs obfervations
•des écrivains qui les ont précédé, font Pline, Athénée
, l’auteur des livres de naturâ rerum, Aibert-Ie*-
Grand, Marfchall, Gefner en grande partie, Aldro-
vand en grande partie, Johnfton, Charlton & autres.
Par rapport à la méthode, il y a des Ichthyologif-
tts qui n’en ont point obfervé ; d’autres ont mieux
aimé en adopter une bonne ou mauvaife ; d’autres
enfin fe font contenté de l’ordre alphabétique.
Les Ichthyologijles y qui n’ont point fuivi de méthode,
font Ovide, (Elien, Athénée, Aufone, Paul
J o ve , Figulus, Salviani, dans fon Hijloire des poif- !
fons romains, Parthénius, Ru yfch, &c. I
Les Ichthyologijles méthodiques font A riftote, in- j
venteur de la divifion générale des poiffons en cétacés
, cartilagineux ôc épineux; Wotton Ôc Rondelet
font encore de ce nombre ; mais Willughby & Ray
ont ajouté plufieurs chofes aux idées d’Ariftote, ôc
ont fait un pas en avant, qui a donné naiffance à la
.belle méthode trouvée par Artédy.
Les Ichthyologijles qui, négligeant toute méthod
e , ont^employé l’ordre alphabétique, pour ne fe
point gener, font Marfchall, Salviani, dans fa Tabula
pifeatoria , Gefner * Schenveldt , Johnfton *
, Il eft d’autres écrivains qui n’ônt cöhfitóé
I Ichthyologic facrée, ou l’anatomie particuliere dé
quelques poiffons, comme par exemple , Blafius ,
Severinus ,T y fon ; outre d’autres naturaliftes dans
les memoires de l ’acadériiiédes Sciences & de la (o-
ciete royale ; il faut mettre au rang de ceux qui fé
font attachés à éclaircir l’Ecriture-lainte dans cette
partie, Bochart, Rudbeck, Franzius, & Dom Cal-
met.
oatv.au. wuiugnny, Ray , Klein & Artédy. Il
faut aulu leur joindre, pour cette étude tous ceux
qui, dans leurs deferiptions de poiffons particuliers
ont jetté des lumières fur cette partie de l’hiftoirë
naturelle : tels font Paul Jove,Pierre G illes, Schoenveld
, Sibbald, Marfigly, Grew, Catesby, &Ci
Cependant Willughby eft avec raifon regardé par
Artédy, comme étant à tous égards le premier des
Ichthyologijhs; mais Artédy lui même ne mérite
guere de moindres éloges.
Indiquons maintenant les ouvragés dé tbiis les
auteurs que nous venons de nommer, & leurs meib
leures editions , en faveur des curieux qui voudront
le faire une belle bibliothèque ichthÿologique.
Ælianusi, de animalibus, curâ Gronovin Amft,
1 7 3 1 vol. edit. opt.
Albertus Magnus , de animalibus, lîbti xxvi Ve-
net. 1519 fol. Lugd. 1651 fol. edit. opt.
Aldrovandi (Illyflis) de pifiibUs. Bonon. id i t ,
în-rol. cum fig. edit. opt.
Athenæus, groeco-latin, è curâ Cafauboni. Lued.
1657. in fol. edit. opt. 5
Arilloteles, de animalibus, graec. ÔC lât. curâ Sca-
ligeri. Tolofoe 1619, fol. ed. opt. item, ex interpretation*
Theod. G aza, Lugd. 1590, fob edit. opt.
Artedi (Petri) Ichthyologia , ex edit. Caroli Lin-
næi. Lugd. Batav. 1738 , in-8°.
Aufonii ( Decii Magni j Opera , cura Tollii. VU
traj. 17 15 , in-40. Son poème de la Mofelie, dont
il décrit les poiffons, eft le meilleur de fes ôuvra-
ges.
Belon , (Pierre) Hijloire naturelle des étrangespoif-
fons marins. Paris 15 5 1 , in-40. Item', la nature &
diverjîté des poiffons, chez Charles Etienne 15 5 5 ,
in-8°. obi. Item, Obfervations de chojes mémorables a
& c. Paris 15 54, in-40.
Blafii (Gera rdi). Anatom, aqualitium , Amfleli
1681. 4°. fig. J
Bochart ( Samuel ) . Hitrotpicon? Lond* 1663 ,
fol. fig. edit. opt.
Bonfueti ( Francifei ) de univerfd aqudtiliüm na-
turâ y carmen. Lugd. 1 f f8 , in-40.
Catesby ( Marc ). Hijlory o f Florida , Carolina ■
& c . Lond. 1731. fol. fig. edit, prima.
Calmet (D o m ) , dans fon diftionnaire 8c dans
fes commentaires lur la bible.
• Charlton ( Gualter. ) Onomaßicoti çoicon. Oxoni
16 7 7 , fol. edit, fecundao/tt.
Coliimna ( Fabius), aquatilium nohnullorum Hif-
toria. Romæ 16 16, in-49'. edit, unica.
Donati (Antonii) Trattato de ptjci mariai , ehe
nafcono nd lito di Vene{ia, Venet. 1631 in-40,
Dubravius ( Janus , ) de pifcinls & pifeibus ,
Tigmi 1659. 8 ° .edit, prima. Norib. 1613.8°. ed*
aucliot. Helmft. 1671 , in-40. édit* opt.
Figuli ( Caroli ) l urutxôyta., five de pifeibus D ialogua
, Colon. 1540, in-40.
Franzii ( Wolfgangi ) Hiftoria animalium, &c*
Francof. 1 7 1 2 ,40. 4 vol.
Gefnerus ( Conrad. ) de pifeibus & aquàtilibus, libt
iv. Tiguri 15 58. fol. fig.
Giilius ( Petrus. ) de gallicis & latinis nommibui
pifcium, Lugd. 1 5 3 5 ,4 ° . edit, primai