934 I T A fois l'ancienne G re ce, de les avoir cultivés fans altération
pendant le leizieme liec le, tandis que les
armées de Charles-quint faccageoient R ome, que
fcarberouffe ravageoit fes côtes , & que les diffen-
tions des. princes & des républiques troubloient
l ’intérieur. Cependant, malgré tous ces obftaeles,
Y Italie feule dans un court efpace d’année, porta les
beaux Arts à leur perfeûion, & fit rapidement dans
les Lettres des progrès, fi prodigieux & fi étendus,
que nous ne nous laffons point de les admirer encore
aujourd'hui» . • _ : • . • ,
Le fiecle de Léon X . fera donc à jamais célébré,
par les hommes immortels qu’il a produits en tout
genre , ainfi que par la grande révolution, qui fous
lui divifa l’Eglife, déchira le v o ile, & finit par ren-
verfer ce coloffe vénérable, dont la tête étoit d'o^ &
dont les piés étoient d'argile. .
Mais dans le cours de cette révolution de 1 efprit
humain , qui fit éclore un nouveau fyftême politique
, l’on découvrit un nouveau monde, & le commerce
s’établit entre le vieux monde & les Indes*
Par ces grands évenemens l’opulence devenue plus
générale, excita l’induftrie, adoucit les moeurs, répandit
le goût du lu x e, & porta la culture des Arts
& des Lettres dans la plupart des Provinces de l’Europe.
Alors les beaux jours de Y Italie s’éclipferent,
& fa gloire s’évanouit pour la fécondé fois. Son
commerce a paffé, la fource de fes richeffes a tari,
& fes peuples font préfentement efclaves des autres
nations. • ,
Rome, il eft v ra i, demeure toujours la capitale
du monde chrétien ; mais on a très-bien remarqué ,
que fi la fouveraineté que le Pape poffede, eft affez
grande pour le rendre refpeâable, elle eft trop petite
pour le rendre redoutable. Les républiques de
Florence, de Venife & de Gènes, ont perdu leur
luftre & leur gloire ; les états des autres princes ,
qui compofent cette belle prefqu’ifle, font fournis à
l’Empereur, au roi de Sardaigne, & à l’infant don
. Carlos , qui ont tous des intérêts oppofés. Ou bien ,
ce font de petits états ouverts comme des caravan-
ferais, forcés de logei; les premiers qui y abordent :
c’eft pourquoi leur feule reffource, eft de s attacher
aux grandes puiffances, & leur faire part de leur
frayeur, plutôt que de leur amitié. En un mot,
pour achever de peindre Y Italie de nos jours, en empruntant
le langage la Poéfie.
La nature en vain bienfaifante ,
Veut enrichir ces lieux charmons ,
Des prêtres la main défolante,
Etouffe fes plus beaux préjens ;
Les monfignors, foi-difans grands ,
Seuls dans leurs palais magnifiques ,
Y font d’illuftres fainéans ,
Sans argent,, & fans domefiiques.
Pour les petits, fans liberté,
Martyrs du joug qui les domine ,
Ils ont fait voeu de pauvreté ,
Priant Dieu par oifiveté,
E t toujours jeûnant par famine.
Nous n’ajoutons pas les autres ftrophes demylord
Ha rvey, qui font affez connues, parce que nous ne
faifons pas la fatyre des états : mais on doit nous
permettre des tableaux vrais & fpirituels, cjuand
ils s’offrent d’eux-mêmes, & qu’ils peuvent délaffer
le leâeur de fon attention à nos autres articles, fou-
vent rebutans par leur longueur ou leur féchereffe.
( D . J . )
ITALIENNE ou TITULAIRE, adj.f. ( Ecriture.)
fe dit d’un cara&ere panché au premier & au fécond
degrés gauches d’obliquité. Voye^ le Volume des
Planches.
I T E
On l’appelle aufli bâtarde, parce que dans la décadence,
de l’Empire romain , les Lombards, les
Gots & les Francs la gâtèrent tellement qu’aujour-
d’hui elle fe relient peu de fa première origine.
Il y a quatre efpeces de bâtardes : la titulaire du
premier & fécond degrés, la coulée de finance, &
Y expédiée mêlée de coulée & de bâtarde. Voye{ le
Volume des Planches.
ITALIQUE, {Gram. & i/i/2.)cetermeou adjettif
fe joint avec différens fubftantifs.
Heures italiques, ce font les vingt-quatre heures
du jour naturel, que l’on compte entre deux couchers
du foleil conlécutifs.
Cette maniéré de compter les heures étoit autrefois
en ufage chez les Juifs, & l’eft encore aujourd
’hui chez les Italiens. Voye%_ Jour , T ems.
Italique, en terme d’imprimerie. Yoye^ Caractères.
Secïe italique. On appelle ainfi une feâe de philo-
fophes dont Pythagore fut le fondateur. Elle fut
ainfi nommée, parce que ce philofophe enfeigna
dans l’Italie , & remplit de fa doctrine les villes de
Tarente , de Métapont, d’Héraclée , de Naples.
Voye^ Pyth a g o r ic ien s. Chambers. (G )
Italique , Danfe, ( Art orchefiriq.) forte de
danfe théâtrale inventée par Pylade & Bathylle,
fous le régné d’Augufte.
Ces deux pantomimes, fi célébrés dans l’Hiftoire
romaine, formèrent au rapport d’Athénée, de l’union
des trois danfes, qui jufqu’alors avoient été en
poffeflion du théâtre, c’eft-à-dire, de la danfe tragique
, de la comique & de la fatyrique, une efpece
particulière , qu’on nomma danj'e italique, ou danfe
de pantomimes , parce que cès fortes de danfeurs fai-
foient profeffion de peindre par leurs geftes, par
leurs, attitudes , & par leurs mouvemens, toutes
les aélions des hommes. Cette nouvelle danfe théâtrale
enchanta les Romains, devint leur paffion favorite
, & ne tomba qu’avec l’Empire. V. D anse
& Pantom im es. {D .7 .)
ITAGU E, ITAQUE ou E TAQ U E , f .f . (Marine.
) cordage qui eft amaré en haut au milieu d’une
vergue contre les racages, qui va paffer par l’encor-
nail, & qui eft attaché par le bout d’en bas à la driffe.
Il fert à faire couler la vergue.
Itague de palan, cordage qui tranfmet l’effort d’un
palan, qui affez Couvent paffe dans une poulie de
renvoi. Voye^ Palan.
Itaguefauffe, ou fauffe itague ; c’eft une manoeuvre
qui eft frappée ordinairement à bas-bord du vaiffeau,
& qui paffant enfuite par une poulie placée derrière
le mât de hune, va fe joindre à la driffe de hunier
par une poulie de palan. Elle fert à hiffer le hunier,
& par occafion à foutenir le mât de hune. ( Z )
ITA R A , ( Géogr.) province & ville d’Afrique,
qui fait partie du royaume de Tafilet, dans le Bile—
dulgérid, près des deferts de Saara. 1TATINS ( les ) , ( Géogr.) ou LES ITATINES,
peuples fauvages de l’Amérique méridionale dans le
Paraguay, aux confins du Pérou, au-deffus de la
jon&ion de la riviere de los Payaguas avec le fleuve
du Paraguay, des deux côtés du fleuve. (D .J . )
ITEITES, f. f. pl. (Hifl. nat. Lithologie.) Quelques
naturaliftes ont ainfi nommé des cailloux qui
le trouvent dans la riviere de Sila en Suiffe, près de
Zurich. On voit des feuilles de faules de differentes
grandeurs empreintes ou repréfentées à leur furface ,
& dans les intervalles qui font entre ces feuilles on
remarque des petits corps arrondis & femblables à
des graines. On a aufli nommé ces pierres falicites
& phyllites. Voyez Ephemerides nature curiofor. de-
cur. I I I . ann. V. & V I appsndix pag. Gg»
ITERATIF, adj. ( Jurifprud. ) fignifie qui eft réitéré.
On appelle itératif commandement , celui qui